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EAN : 9782021165678
204 pages
Seuil (20/08/2015)
3.23/5   43 notes
Résumé :
Elle a vingt ans à New Delhi. Elle n’a ni père (parti vivre à Singapour), ni mère (décédée), ni repères. Sa tante, chez qui elle vit, cherche à la marier. Elle brûle d’une énergie qui n’a nulle part où aller, alors elle se plie aux conventions et garde ses pensées pour elle-même.
Un jour, dans un café, il la dévisage. Plus âgé, il semble venir d’ailleurs. Il est laid, et pourtant tout chez lui attire la jeune fille.
Il l’initiera au sexe, à l’alcool, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Beaucoup d'aspects de ce roman m'ont séduit, style, ambiance, descriptions de Delhi, psychologie des personnages, l'Inde offerte et mystérieuse comme l'héroïne de ce livre.

Alors, certes, l'histoire est des plus classiques et le même thème développé dans une banlieue parisienne aurait peut-être du mal à transmettre avec autant de puissance toutes ces saveurs exceptionnelles, spécifiques à l'Inde. En lisant, je texte, je respirais, comme Pasolini, "L'odeur de l'Inde". Lui, c'était à Bombay, ici nous sommes à Delhi.

Deepti Kapoor livre une véritable visite de la capitale indienne, celle que ne réalisent pas les touristes, elle entraîne ses lecteurs aussi bien dans des endroits magnifiques où toutes les couleurs de l'Inde s'expriment, que dans des bas-fonds sordides où l'aventure se transforme en risque permanent.

Tout cela, Deepti Kapoor le dévoile avec un style ciselé, tantôt parlé, tantôt poétique, enrichi de descriptions du ciel, de la pluie, des orages, du fleuve et des crémations, des sensations procurées par la cocaïne, de la montagne à la toute fin. C'est vrai que l'histoire de Isha est racontée comme la bousculade qu'elle vit dans son enfance, dans son adolescence, dans cette aventure plus sexuelle qu'amoureuse autour de laquelle s'articule ce roman, dans la perdition de la drogue et les insatisfactions du sexe. Donc, le lecteur peut être lui aussi bousculé par les nombreux retours en arrière, les digressions vers d'autres personnages dont les courtes apparitions ajoutent encore du sens à l'atmosphère, le fait que son histoire soit le plus souvent racontée par elle-même en laissant quelquefois la place à un narrateur qui voit peut-être les choses autrement, plus factuellement.

Cet ensemble de secousses, d'atermoiements, de vie tantôt frénétique, tantôt mélancolique ou lascive, m'a paru porter la construction de ce roman dont seul le titre ne traduit pas vraiment la réalité de l'histoire d'une jeune fille secouée par ce mauvais garçon.
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Qu'il y ait quelque chose de durassien dans Un mauvais garçon, le premier livre de l'indienne Deepti Kapoor, admettons. La romancière revendique cette filiation et son style sec et répétitif fait penser à l'auteure de L'amant. Mais au-delà de cette pesante influence, que raconte Un mauvais garçon ? La rébellion d'une jeune femme contre la tradition, les convenances et le statut de fille à marier ? Cela passe par une liaison mortifère avec un type pas très net et d'une laideur repoussante. Bon, l'héroïne du roman se cherche et emprunte des chemins sauvages pour trouver un sens à l'existence. Peut-être. Mais on sait dès le début du livre que l'amant est mort et que tout ce qui est raconté est composé de flashbacks dans un savant désordre. A vrai dire, on essaie de deviner ce que veut vraiment dire Deepti Kapoor sans trouver de réponse satisfaisante. Il faut cependant reconnaître à la romancière un talent émérite pour décrire sa ville, Delhi, sous toutes ses coutures, sa puanteur et sa munificence. Mais c'est trop court pour s'intéresser plus avant à des personnages auto-destructeurs qui ne suscitent guère l'empathie. le cocktail sexe, drogue et désobéissance aux règles ne semble qu'un paravent pour cacher des fêlures plus profondes. Mais Deepti Kapoor reste à la surface des choses, essentiellement descriptive et redondante. du coup, on se demande si ce coup d'essai débouchera ou pas sur des oeuvres futures plus denses et réfléchies. Difficile à dire.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Second livre de la sélection de la rentrée littéraire. Juillet 2015.
A la vue de la première de couverture, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un premier roman plutôt dirigé vers un public jeune. C'était complètement erroné. Les couleurs vives de cette couverture cachent en réalité un premier roman assez noir.
Au début, l'écriture un peu fragmentaire de l'auteur m'a déroutée, cependant ce style correspond tout à fait à l'histoire. Une jeune fille indienne, Isha, est coincée entre sa tante chez qui elle habite suite à la mort de sa mère et l'abandon de son père, sa propre difficulté à s'écarter des traditions sociales et familiales et son désir violent de liberté. Ce désir la conduit dans les bras d'un homme plus âgé qu'elle, étrange et amoureux de Delhi, un Delhi sombre et dissolu, comme lui, une ville où il entraine la jeune fille jusqu'à la folie.
Cette histoire d'amour passion sur un fond de destruction (drogues, alcool, vitesse) ne m'a pas émue. J'ignore pourquoi. Trop rapide peut-être. Au delà du récit, j'ai aimé découvrir des aspects étonnants et inconnus de l'Inde qui vole fréquemment la vedette à l'intrique. New-Delhi y semble déchirée entre traditions et modernisme, un modernisme hélas pas toujours flatteur, entre extrême richesse et mendicité. La condition de la femme en Inde est également évoquée notamment à travers la narratrice. La liberté qu'elle choisit ou subit (on ne sait pas vraiment au fond) ne me parait pas vraiment totale. Attention Spoiler. Elle tombe d'une prison à l'autre, on ne peut pas, je crois, considérer la drogue comme une libération. J'aurais préféré une autre morale.
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La narratrice est une jeune femme un peu déboussolée. Agée de 20 ans, elle vit chez une tante après le décès de sa mère. Son père, parti il y a des années travailler à Singapour, l’a abandonnée.

Elle suit des études de littérature à l’université de New Delhi, sa ville de résidence. Elle n’a pas vraiment d’amis, elle se sent plutôt décalée car elle n’a pas les mêmes centres d’intérêts que les jeunes filles de son âge, à savoir se trouver un mari.

D’ailleurs, elle a refusé tous les prétendants proposés par sa tante. Dans la société fermée indienne, pétrie de conventions, elle ne peut exprimer ses véritables opinions.

Un jeune, un peu plus âgé qu’elle, va un jour la dévisager dans un café : « On m’a souvent dévisagée, bien sûr ; c’est comme ça ici, c’est ce que font les hommes. Tous les jours, d’une porte à l’autre, à bord des bus, en marchant sur les gravas qui encombrent les bas-côtés, dans les embouteillages, aux feux rouges. Regards d’incompréhension, de luxure, de fureur, de désir triste, si vides et inexpressifs que c’en est tantôt terrifiant, tantôt pathétique….Mais dans ses yeux à lui, il y a la promesse d’autre chose. »

Il est passablement laid mais quelque chose chez lui l’attire, comme le papillon de nuit attiré par la lumière. Et la jeune fille va se brûler les ailes. Il l’initiera au sexe, à l’alcool, aux drogues. Elle va définitivement se perdre et gâcher sa vie.

Deepti Kapoor a écrit là un excellent premier roman. Sa construction d’une succession de courts paragraphes nous donnerait presque le tournis, reproduisant si bien l’agitation, la foule de New Delhi. Ce n’est pas tellement l’histoire qui importe mais la description de la société actuelle indienne avec toutes ses contradictions et ses contrastes.

Elle nous parle de la réalité de son pays sans concession : « Aujourd’hui, je repense à Holi (la fête des couleurs) dans Delhi. La première année, refus têtu de sortir alors que les hommes boivent du Bhang et s’aspergent furieusement. Les ennuis sont vite arrivés. Sperme teint en une douzaine de nuances. Le tout sous couvert de couleurs. Au marché, la quête d’une proie, l’amoureux éconduit, l’amant rejeté. Le tout sous couvert d’amusement. ».




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Kapoor depti, a bad character, Jonathan Cape, London.
A suivre l'itinéraire de cette jeune fille indienne en rupture avec un milieu très conformiste, on comprend le scandale provoqué par cette histoire : une collégienne timide et solitaire parcourt les bas fonds de Delhi, elle découvre des « gens peu recommandables » et des pratiques délétères, voire mortifères.
Via la fréquentation d'un adulte laid, repoussant mais enjôleur, elle qui ne peut trouver un avenir à sa guise, se laisse séduire par l'expérience et le passé « occidental » de son amant. On comprend, plus vite qu'elle, à quel point elle fait une sale expérience, à ses risques et périls.
« Delhi is no place for a woman in the dark unless she has a man and a car or a car and a gun. »
La violence et la mort sont l'avers d'une vie policée imposée à toute sa génération.
Delhi, ville de contrastes et d'ambiguïtés, révèle ses ruelles pestilentielles, ce cadre pue la mort et la déchéance, autant individuelles que collectives. La narratrice parcourt en voiture les mauvais quartiers, de nuit, à grande vitesse, sans respecter les codes ou les interdits, en compagnie de son imprévisible compagnon, sorte de mauvais ange, Shiva destructeur dont elle serait la Parvati.
On vit leur équipée, sous le signe d'un feu violent qui les consume. le vocabulaire se précipite et s'accumule, présence multiforme de la ville. J'aime ces brefs aperçus qui relèvent d'une violente poésie urbaine.

The city is close to me, I think I know it. Millions of lives, hearts, lungs, arms flailings and stabbing, begging beating, pleading, praying, pushing gums against teeth, teeth against flesh, tongues lolling, bodies rubbing in the dark drunk, fraying, frayed hems on clothing, loose, stitches, goats chickens, one great cry the scent of it, the red dust and diesel in my nostrils and my mouth. I think I know it all. Then it ends.
La succession de courts paragraphes s'impose pour des visions fragmentées qui alternent, mêlant les époques et les situations, le moment présent et le souvenir, le temps de l'illusion et celui de l'analyse, le ravissement et désenchantement. le JE et le Elle, la proximité vécue et la distance du souvenir ou de l'écriture. La vie vue à travers les éclats d'un miroir brisé.
Voilà pourquoi lire ce livre en anglais est essentiel, on y vit mieux l'intensité des sensations, des émotions, l'inattendu et les excès des situations.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
La ville m'est proche à présent, je pense la connaître. Millions de vies, de coeurs, de poumons, de bras qui s'agitent et vous poignardent, mendient, matraquent, implorent, prient, gencives contre dents, dents contre chair, langues pendantes, frotti-frotta des corps dans l'obscurité, ivresse, déliquescence, ourlets dépenaillés, points trop lâches, chèvres, poulets, un grand cri, ces odeurs, la poussière rouge et le diesel dans mes narines et ma bouche. Je crois connaître tout ça. Puis cette certitude se dissipe.
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La brume se dissipe, cède la place à un bleu intense et durable et, tel un pelvis, la lune sombre vers la base de Ganga. Je pose les mains dans l'herbe, sens la terre sous mes pieds, vois les aigles monter en flèche vers le ciel, entends les insectes plus bas.
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Je remontais vers Union Square lorsque quelqu’un a appelé, un parent, le cousin de mon père, ça faisait des années qu’on ne s’était pas parlé. Et un mois que je n’avais pas téléphoné à mes parents. J’ai continué à marcher tout en l’écoutant, puis je me suis arrêté. Il m’a annoncé qu’ils étaient morts.
...ce n’est pas du chagrin que j’ai éprouvé en apprenant la nouvelle. Pas du tout. J’ai eu le sentiment absolument incroyable qu’on m’avait enlevé un poids. Que j’étais libre. Que j’échappais à tout jugement. Bien sûr que je les aimais, mais je les craignais aussi. Il y avait autant d’amour que de peur. Peut-être plus de peur que d’amour.
Ce que j’ai compris à ce moment-là, c’était que je n’aurais plus jamais peur de quoi que ce soit, que je ne ressentirais plus jamais ni gêne ni honte, que je n’aurais plus jamais à me cacher. Je pouvais vivre ma vie exactement comme ça me chantait.
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En cette soirée de mousson, le ciel renferme toute l'électricité de l'univers. Dehors, l'orage se prépare très lentement, il n'éclatera pas avant plusieurs heures. Et les muezzins lancent leur appel à la prière, de minaret en minaret, c'est une éruption de foi accompagnée au loin par la plainte chevrotante d'un train.
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Quand je l'ai rencontré, il était déjà irrécupérable. Je ne le savais pas à l'époque, mais il était déjà irrécupérable. Parce qu'il ne s'arrêtait jamais, que, du jour de sa naissance, il n'avait jamais cessé de foncer, de brûler tous ses vaisseaux, de couper tous les ponts. Chaos tissé de joie, la joie de Shiva, mordant le sein de sa mère, folie innée.
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Vidéo de Deepti Kapoor
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