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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaucoup d'aspects de ce roman m'ont séduit, style, ambiance, descriptions de Delhi, psychologie des personnages, l'Inde offerte et mystérieuse comme l'héroïne de ce livre.

Alors, certes, l'histoire est des plus classiques et le même thème développé dans une banlieue parisienne aurait peut-être du mal à transmettre avec autant de puissance toutes ces saveurs exceptionnelles, spécifiques à l'Inde. En lisant, je texte, je respirais, comme Pasolini, "L'odeur de l'Inde". Lui, c'était à Bombay, ici nous sommes à Delhi.

Deepti Kapoor livre une véritable visite de la capitale indienne, celle que ne réalisent pas les touristes, elle entraîne ses lecteurs aussi bien dans des endroits magnifiques où toutes les couleurs de l'Inde s'expriment, que dans des bas-fonds sordides où l'aventure se transforme en risque permanent.

Tout cela, Deepti Kapoor le dévoile avec un style ciselé, tantôt parlé, tantôt poétique, enrichi de descriptions du ciel, de la pluie, des orages, du fleuve et des crémations, des sensations procurées par la cocaïne, de la montagne à la toute fin. C'est vrai que l'histoire de Isha est racontée comme la bousculade qu'elle vit dans son enfance, dans son adolescence, dans cette aventure plus sexuelle qu'amoureuse autour de laquelle s'articule ce roman, dans la perdition de la drogue et les insatisfactions du sexe. Donc, le lecteur peut être lui aussi bousculé par les nombreux retours en arrière, les digressions vers d'autres personnages dont les courtes apparitions ajoutent encore du sens à l'atmosphère, le fait que son histoire soit le plus souvent racontée par elle-même en laissant quelquefois la place à un narrateur qui voit peut-être les choses autrement, plus factuellement.

Cet ensemble de secousses, d'atermoiements, de vie tantôt frénétique, tantôt mélancolique ou lascive, m'a paru porter la construction de ce roman dont seul le titre ne traduit pas vraiment la réalité de l'histoire d'une jeune fille secouée par ce mauvais garçon.
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Idha a vingt ans. C'est une jeune indienne qui vit chez sa tante, sa mère est morte, son père vit à Singapour et l'a oublié. Sa destinée est donc celle de toutes ces indiennes sans dot, elle sera mariée selon la tradition, celle qu'on lui trouve un mari par l'intermédiaire de marieuses. En attendant elle va à l'université et avec sa voiture sillonne la ville sans but, sans espoirs, sans envies.
Un jour dans un café, elle le rencontre, lui, le mauvais garçon. Il est laid mais il la fascine, ils se fascinent. Commence alors une longue initiation, il lui fait découvrir la vraie ville de Delhi, ses quartiers, ses habitants, la drogue, le sexe, la vie facile. Elle y prend goût, le suit mais un relent de tradition l'empêche de quitter sa famille pour de bon.
Puis il meurt, pourquoi, comment, elle doute, le recherche essaie de comprendre puis se perd pour devenir elle aussi une mauvaise fille.
Un roman d'amour, un roman sur l'Inde le poids des traditions, l'émancipation. Delhi est bien décrite, quand on connait la ville on suit les déambulations des deux amants. Un premier livre prometteur où les phrases et les paragraphes courts nous montrent bien l'urgence de vivre le moment présent.
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Ce récit tient à la fois de la confession et du documentaire sur la vie en Inde, loin des clichés et des sentiers battus..
La jeune narratrice se souvient de scènes de son enfance - et de son milieu social conformiste, avant la fatale rencontre avec un Pygmalion mortifère. Dès le début on sait le destin de ce « mauvais garçon », mais, comme la narratrice, on découvre sa vraie nature au fil du temps. Les rapides vignettes de la vie antérieure surgissent sous la forme de brefs souvenirs : entre eux, des silences laissent à l'auteur, comme au lecteur, de petites plages de réflexion.
Elle confesse son ingénuité, le rejet d'une vie programmée, pour relater ensuite sa descente dans les bas-fonds. D'abord les braises, puis un feu continu et dévorant. Elle adopte à la fois un ton intime (je) et un ton extérieur (elle), qui ne désavoue ni ne juge.
« Comment en un plomb vil l'or pur s'est-il fondu ? ».
Une curiosité inattendue l'attire vers un homme laid qui se trouve à l'aise dans tous les milieux. Avec lui, elle découvre les facettes inconnues d'une Inde multiforme, les turpitudes et les trafics, et sa propre déchéance.
Quant à son partenaire, elle voit enfin ses différents visages.
Derrière cette aventure personnelle, la tentation commune à plusieurs filles de son âge d'échapper à des milieux artificiels et contraignants. Malaise d'une génération, et aveuglement social.
En arrière plan, Delhi, et une Inde moins connue, la vie intense et violente, des bruits et des odeurs, le décor poétique et délétère d'un univers morbide et trompeur.
On ne quitte pas ce livre, séduit par l'aventure et la violence des émotions brouillonnes que transmet une écriture très maîtrisée.
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La narratrice est une jeune femme un peu déboussolée. Agée de 20 ans, elle vit chez une tante après le décès de sa mère. Son père, parti il y a des années travailler à Singapour, l’a abandonnée.

Elle suit des études de littérature à l’université de New Delhi, sa ville de résidence. Elle n’a pas vraiment d’amis, elle se sent plutôt décalée car elle n’a pas les mêmes centres d’intérêts que les jeunes filles de son âge, à savoir se trouver un mari.

D’ailleurs, elle a refusé tous les prétendants proposés par sa tante. Dans la société fermée indienne, pétrie de conventions, elle ne peut exprimer ses véritables opinions.

Un jeune, un peu plus âgé qu’elle, va un jour la dévisager dans un café : « On m’a souvent dévisagée, bien sûr ; c’est comme ça ici, c’est ce que font les hommes. Tous les jours, d’une porte à l’autre, à bord des bus, en marchant sur les gravas qui encombrent les bas-côtés, dans les embouteillages, aux feux rouges. Regards d’incompréhension, de luxure, de fureur, de désir triste, si vides et inexpressifs que c’en est tantôt terrifiant, tantôt pathétique….Mais dans ses yeux à lui, il y a la promesse d’autre chose. »

Il est passablement laid mais quelque chose chez lui l’attire, comme le papillon de nuit attiré par la lumière. Et la jeune fille va se brûler les ailes. Il l’initiera au sexe, à l’alcool, aux drogues. Elle va définitivement se perdre et gâcher sa vie.

Deepti Kapoor a écrit là un excellent premier roman. Sa construction d’une succession de courts paragraphes nous donnerait presque le tournis, reproduisant si bien l’agitation, la foule de New Delhi. Ce n’est pas tellement l’histoire qui importe mais la description de la société actuelle indienne avec toutes ses contradictions et ses contrastes.

Elle nous parle de la réalité de son pays sans concession : « Aujourd’hui, je repense à Holi (la fête des couleurs) dans Delhi. La première année, refus têtu de sortir alors que les hommes boivent du Bhang et s’aspergent furieusement. Les ennuis sont vite arrivés. Sperme teint en une douzaine de nuances. Le tout sous couvert de couleurs. Au marché, la quête d’une proie, l’amoureux éconduit, l’amant rejeté. Le tout sous couvert d’amusement. ».




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Inde, début des années 2000. Elle a vingt ans et vit chez sa tante qui cherche à la marier. Son père est à Singapour, sa mère est décédée. Elle finit ses études et ne sais quoi faire. Se marier avec un inconnu, trouver du travail ? C'est alors qu'elle rencontre un homme laid mais charismatique, fou et attirant. Il l'initie au sexe et aux plaisirs de la vie, lui fait découvrir New Delhi.
Alternant narration à la première et à la troisième du singulier, passé et présent, Deepti Kapoor, dans ce premier roman, nous immerge dans un roman d'apprentissage à l'indienne, plein de bruits et de senteurs exotiques. C'est aussi et surtout le récit morcelé d'une femme seule cherchant son chemin de vie au milieu de millions d'être humains.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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