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J'attendais un peu, au tournant de cette rentrée littéraire, le premier roman de Nelly Kaprièlian, que je connaissais bien, mais en tant que critique littéraire. Il faut dire que je suis sa plume depuis plusieurs années, notamment en tant que directrice des pages littéraires des Inrockuptibles, et suite à sa participation à l'incontournable émission du "Masque et la Plume" sur France Inter, et je savais la femme assez intransigeante et exigente dans ses goûts et dans ses détestations.

Pour son premier roman, Nelly Kapriélan a choisi de prendre comme point de départ une vente aux enchères de la garde-robe de Greta Garbo qui s'est tenue en décembre 2012 à Los Angeles.

Cette vente aux enchères permet à l'auteur de se poser une question plutot existentielle que je ne m'étais jamais vraiment poser, moi qui ne suis pas un fanatique de l'accoutrement: les vêtements d'une femme peuvent-ils raconter une vie, éclairer ses mystères ?

Parler des vêtements de Garbo, c'est en effet essayer de saisir les éfluves d'une vie disparue, ce qu'il en reste plusieurs décennies après .Les vies de Garbo une star d'Hollywood qui n'est pas de ma génération et que je connais mal, sont ainsi évoquées sous l'angle des vêtements, aussi bien sa vie publique que sa vie d'ermite à l'écart des paillettes d'Hollywood.

Le postulat de départ est ainsi fort intéressant et ambitieux, et fait un peu penser au cheminement d'une Brigitte Giraud dans "Avoir un corps", un des beaux livres de la rentrée littéraire précédente.

Mais ici, contrairement à chez Giraud, le résultat peine vraiment à convaincre et à captiver. "Le manteau de Greta Garbo" s'avère au final comme une sorte de collage mélangeant réflexions, des analyses, extraits d'oeuvres ou d'entretiens. Et il aurait fallu pour assembler pareille construction disparate, fluidité et cohérence qui font ici cruellement défaut.

Bref, ce manteau de Greta Garbo apparait ainsi hélas comme un patchwork qui donne une sensation manifeste de fouillis, comme dans une garde robe ou on n'aimerait pas forcément mettre les mains .
Bref, une vraie belle déception au vu du sujet et de la personnalité de l'auteur.
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C'est tout d'abord par curiosité que j'ai lu ce roman et puis au fil des pages la curiosité s'est muée en plaisir, j'ai aimé l'écriture , j'ai aimé le questionnement autour des vêtements féminins , ce qu'ils disent d'une femme, comment ils la définissent et comme elles se définissent par rapport à eux.

Un livre où l'on croise Bret Easton Ellis, Fitzgerald et bien d'autres, un livre qui nous ouvre une porte sur le monde de la mode et du cinéma. Les personnages autour de la mode sont particulièrement touchants et bien fouillés. C'est très habilement que l'auteur nous fait quelques rappels historiques et cela apporte du volume et de la profondeur à ce récit étonnant.

C'est le premier roman de l'auteur que l'on connait plus comme chroniqueuse chez les Inrocks et c'est une réussite, elle a clairement son style et sa place parmi les écrivains.

Une belle analyse de la place de la mode et des vêtements dans notre vie et particulièrement ces dernières années, ce récit a parfois des airs d'essai.

VERDICT

Un roman qui se lit tout seul et qui est inclassable. Toutes les fashionitas devraient le lire . Je le conseille
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Alors là c'est du lourd ! Nelly Kaprièlian a mis ses tripes sur la table avec ce premier roman psychothérapique qui lui permet d'aborder de nombreux thèmes autour du corps, de la peau métaphore du vêtement et donc de l'ETRE. Etre est un beau verbe qui se conjugue aisément avec Cinéma pour créer le film de la vie, celui qui renvoie aux images.
Nelly Kapriélian, critique littéraire aux « Inrockuptibles » et membre de l'équipe livre de l'émission sur France Inter « le Masque et la Plume » que j'écoute avec un grand intérêt, m'a impressionnée même si elle aborde des sujets qui la font un peu dériver quelques fois.

Tout commence par la mise aux enchères en 2012 à Los Angeles de la garde-robe impressionnante de Greta Garbo. La narratrice va y assister en s'interrogeant sur le sens de l'éparpillement de tous ces vêtements qui ont fait de l'actrice une icône : serait-ce une nouvelle mort par dépouillement ? Elle va acquérir un manteau rouge (on ne connaitra pas le prix) plus de 20 ans après la mort d'Harriet Brown, nom d'état civil de Greta Garbo.

La place du vêtement dans la vie de la star hollywoodienne va permettre à Nelly Kapriélian une approche biographique originale, à travers les choix de Garbo de paraître puis de disparaître en rompant avec le cinéma ; elle deviendra « invisible », en portant lunettes noires et grand chapeau, face aux douleurs de la vie.

La garde-robe, les vêtements accumulés, c'est toute une réflexion sur l'apparence. J'ai vu la plupart des films évoqués et je me suis régalée de l'analyse qui est faite dans ce roman très documenté. La musique est présente aussi ou plutôt les musiciens comme Sid Vicious ou David Bowie qui deviendra Ziggy Stardust en changeant de look, en changeant de peau. D'ailleurs le mouvement Punk se basera sur des codes vestimentaires provocateurs qui seront repris plus tard par la mode.

Et puis il y a plus douloureux avec des éléments biographiques de l'auteure comme le génocide arménien et la perte du corps de son arrière-grand-père puis l'enterrement de la chemise, seule relique permettant le deuil.

Evidemment, il aurait été surprenant que les références littéraires ne soient pas de hautes volées et, en effet, avec Huysmans et Oscar Wilde entre-autres, je rejoins Nelly Kapriélian pour la place qu'elle leur donne.

Au final, le roman revêt les attraits de la science –fiction dans un élan apocalyptique qui ne m'a pas déplu, bien que très surprenant.

J'avais lu quelques commentaires de babéliophiles avant d'entamer ma lecture et je comprends les réactions plutôt critiques face à la particularité des propos. Alors, j'ai adapté mon rythme et lu tranquillement, en laissant parfois le roman de côté, pour ne pas être en overdose. J'ai vraiment beaucoup aimé avec peut-être parfois le sentiment d'un roman trop travaillé.


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Le point de départ de ce travail de 280 pages qui se dit roman mais qui, pour moi, n'est qu'un essai raté n'est autre que l'achat par l'auteur, journaliste et critique littéraire, d'un manteau rouge ayant appartenu à Greta Garbo lors de la vente aux enchères, en décembre 2012, à Los Angeles, de la garde-robe de l'icône la plus secrète de l'histoire du cinéma… Huit cents pièces.

L'argument m'intéressait mais très vite, au bout de quelques pages, le récit tourne au bric-à-brac et part dans tous les sens. Je m'y suis perdue et l'ai terminé en lecture rapide. Pourtant, une fois de plus, la quatrième de couverture était alléchante, en affichant les questions auxquelles le livre souhaitait répondre. Les voici dans leur intégralité :
Les vêtements d'une femme peuvent-ils raconter une vie, éclairer ses mystères ?
Pourquoi Greta Garbo achetait-elle des centaines de robes alors qu'elle n'en portait aucune, ne se sentant bien que dans des tenues masculines ?
S'habille-t-on pour se travestir et se mettre en scène dans un rôle rêvé ?
Pour donner une image de soi acceptable ou démentir une place assignée ?
Pour séduire ou pour déplaire ?
Se fondre dans une société ou s'y opposer ?
Quels désirs secrets et enfouis, quelles pulsions obscures et inavouables fondent notre goût, notre style ?
Et moi-même, pourquoi avais-je acheté lors de cette vente, le manteau rouge de Greta Garbo, alors qu'il n'était pas mon genre ?

Suit cet aveu : Ce qui devait être un essai s'est peu à peu mué en roman : les vêtements racontent ces fictions que sont nos identités et donnent à lire les narrations, souvent mystérieuses, que sont nos vies.

Beau programme!
Si seulement la promesse avait été tenue d'en faire un roman, un récit, pour retenir l'intérêt du lecteur par un vrai fil conducteur mais j'ai vite grimacé devant la bouillie que l'on m'offrait en fin de compte: tout un mélange d'anecdotes, de réflexions philosophiques, de souvenirs personnels, de retour à Greta Garbo, mais aussi une sorte de panorama d'actrices avec leurs meilleures parures, leurs couturiers, leurs biographies, leurs solitudes, leurs postérités. On y trouve aussi de longues citations comme celle de l'interview de Jean-Jacques Schuhl sur les travestis et le retour au religieux– tout ça pour conclure qu'on est en plein dans une crispation de l'identité à l'époque actuelle.

Beaucoup de ces passages sont intéressants en eux-mêmes mais la lecture de l'ensemble m'a paru très fatigante.
Vraiment dommage!
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Dire que la lecture de ce texte a été laborieuse est un doux euphémisme.

De mon point de vue, il ne s'agit pas du tout d'un roman. C'est un assemblage hybride, fragmenté, de bouts de biographie de Greta Garbo, et d'autres (Daphné du Maurier, Valentina, Truman Capote ...) de décryptages filmiques, d'évocation de "people", ayant peu ou prou à voir avec le vêtement et/ou le corps. On y ajoute un zeste de "je" pour se rappeler que d'un essai prévu au départ, on a fait un "roman", sorti à point nommé pour la rentrée littéraire. L'auteur le dit elle-même à la page 142 ! Mais même les passages autobio sont lassants (à part le passage sur la chemise du grand père) parce que quasi obsessionnel sur le masque et la tromperie.

C'est truffé de citations, d'extraits de textes de toutes sortes, parfois d'une longue page, mais hélas, le trop de citations tue l'intérêt de la citation bien choisie !

C'est dommage que l'auteur n'ait pas su choisir le genre de son écrit. Eût-elle écrit une fiction avec la documentation impressionnante qu'elle avait, ou pris le parti d'une biographie de Greta avec des incises réflexives, ou une autobiographie nourrie de références choisies, ou pondu un essai sur le mariage subtile corps/vêtement, tout eût été préférable à ce pseudo-roman qui trompe le lecteur sur la marchandise et masque les qualités de documentation que l'on peut lui accorder.

Oui vraiment dommage que ce manteau ait été cousu comme un reportage "savant" avec l'étiquette "roman". Mais je comprends que quelques critiques lui aient été si favorables, puisque l'auteur est quelqu'un du sérail (responsable littéraire des Inrock, intervenante à France Inter...). Pour moi, je suis allée au bout mais sans plaisir de lecture.
Lien : http://la-clef-des-mots-e.mo..
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Fin 2012, la garde-robe d'une des plus grandes icônes du cinéma hollywoodien, Greta Garbo, a été exposée puis vendue aux enchères, la faisant en quelque sorte mourir une deuxième fois selon Nelly Kaprièlian, qui y a assisté et y a acquis un manteau rouge. Elle nous emmène à partir de cet événement dans un récit intriguant et dans une longue réflexion sur le rôle du vêtement, son rapport dans la (dé)construction, (dé)formation de l'identité. Ce qui au départ semblait être dédié à l'étude d'une des femmes les plus mystérieuses du XXè siècle se transforme au fil des pages dans un écrit singulier et déroutant…

Saviez-vous que Greta Garbo, qui s'affichait en public majoritairement dans des tenues masculines et des tons neutres, possédait en réalité une garde-robe éblouissante de couleurs, de robes et de tissus chatoyants ? de quoi intriguer plus d'une personne…Nelly Kaprièlian nous permet ici d'entamer une réflexion puissante dont Greta Garbo est le point de départ, le fil d'Ariane, mais pas la ligne unique et majeure. Certes, l'actrice et sa vie sont présentées, sa carrière et des pans du peu de l'intimité qu'elle a pu laisser entrevoir sont décrits mais ils sont distillés et harmonieusement parsemés dans la réflexion de l'auteur qui au final nous emmène dans le chemin de ses pensées et de ses questionnements sur le rôle du vêtement, costume social qui construit, modifie et joue avec les apparences, permet de créer identité et masque, fiction et contestation, rébellion et soumission aux normes. En appelant à la barre cinéastes, stylistes, écrivains, films, romans et interviews pour enrichir sa réflexion, Nelly Kaprièlian construit une série de questions, d'hypothèses et d'opinions percutantes et paradoxalement délicates, pertinentes et invitant le lecteur à se pencher à son tour sur la question du rôle du vêtement dans nos vies. S'habille-t-on pour séduire, scandaliser, plaire, se faire aimer ? S'opposer à la société ? Se cacher ? S'inventer une vie, une personnalité, démentir un rôle qu'on nous a assigné ? Se surprendre, se découvrir ? Quels sont les pulsions, les désirs, les blessures, les événements qui fondent notre élan vers certaines formes et couleurs, vers un style, une orientation vestimentaire ? de Dietrich à David Bowie devenu Ziggy Stardust et Dita von Teese en passant par Alexander McQueen, Hitchcock et Truman Capote, ou encore Oscar Wilde et Bram Stoker, ces témoins et figures emblématiques déclenchent un tourbillon d'interrogations et nourrissent une méditation qui se poursuit bien au-delà de la lecture. J'ai particulièrement aimé l'analyse fouillée qui permet à l'auteur d'aborder la figure de Greta Garbo d'abord puis celle de figures du monde de la mode et du cinéma, armée d'une grande culture qui m'a fortement instruite. Greta Garbo qui avait su préserver une aura de mystère autour d'elle, qui refusait l'intrusion dans sa vie privée et dont elle nous dit ici beaucoup de son caractère par de nombreuses anecdotes.

Parfumé d'une fragrance élégante, ce récit sur la féminité, l'incarnation, les apparences et les métamorphoses, le corps, le costume est étonnant car il est au final aussi bien décousu dans son éclatement narratif que solidement relié par une densité narrative forte et qui permet de faire de cet entremêlement roman/essai/biographie thérapeutique un moment de lecture puissant où la précision de la plume s'associe à un rythme flou. Je comprends tout à fait qu'il puisse rebuter certaines personnes : l'écriture et la structure plus travaillée que spontanée et le chaos d'enchaînements rebondissant les uns contre les autres pourront en irriter plus d'un. Pour ma part, j'ai dévoré ce livre petits bouts par petits bouts, laissant reposer les pages avant de le reprendre, et j'ai apprécié le fait d'être surprise de me retrouver à passer de Garbo à des extraits de Huysmans ou de Bram Stoker, à des passages d'interviews de David Bowie et de réflexions de Nelly Kaprièlian sur sa vie privée, son enfance, la douleur vécue par sa famille du génocide arménien. Comment tout cela pourrait-il tenir la route et se retrouver dans la même ? C'est difficilement explicable mais c'est le cas, car c'est l'habit qui les unit, lui qui plus que tout autre exerce sa fascination sur les êtres, que ce soit dans sa poursuite ou son refus. C'est peut-être, au-delà du thème, l'intérêt majeur de ce livre qui en mélangeant les genres narratifs, en passant sans transition d'un angle à un autre, réussit subtilement à renforcer le propos de l'auteur. On s'arrête entre deux enchaînements de réflexions et on réfléchit aux destins et aux modes évoquées, Greta Garbo, le mouvement punk ou encore Azzedine Alaïa et on est bluffé de voir que tout s'enchaîne sans brutalité. Mais surtout, se dessine au fur et à mesure l'élan primaire ayant conduit à l'écriture de ce texte : Nelly Kaprièlian, en s'hybridant dans son propre récit dresse les contours d'une vie où elle change et évolue et son personnage se mêle dès lors à son chemin, faisant un peu plus perdre au lecteur la vision des frontières entre fiction et réalité. Mais ce trouble est semble-t-il volontaire. L'auteur montre par-là même que nous passons notre temps à réaliser des fictions de nous, bien souvent involontairement et avec le vêtement comme allié majeur. On pénètre alors dans une sphère beaucoup plus intime et sombre, sensuelle et sensible où l'auteur se dévoile graduellement, sans tout montrer bien sûr, le jeu du tissu opèrera jusqu'au bout.

Il y a en effet dans ce livre une approche thérapeutique un peu grave et même parfois douloureuse : l'auteur intègre son expérience pour appuyer sa réflexion et mettre en scène grâce à la littérature ce qui la trouble et l'obsède, avec authenticité, et semble tenter ainsi d'apprivoiser ses angoisses et ses hantises. Cela est perturbant par moments, on se demande où elle veut en venir. Mais il s'opère malgré tout une alchimie étrange où l'on n'a jamais l'impression de passer du coq à l'âne dans l'essence du cheminement. On se surprend à arrêter sa lecture en se demandant comment elle a pu nous emmener jusque-là et c'est une sensation aussi déroutante qu'agréable.
Seul point un peu négatif : l'épilogue m'a laissée un peu de marbre. Peut-être les pages de trop qui ne disent rien de plus que la démonstration déjà suffisante de son récit.

Le Manteau de Greta Garbo est une lecture singulière et déroutante, dont j'ai beaucoup apprécié les réflexions et les thèmes abordés. On continue d'y penser et d'y réfléchir bien après l'avoir refermé et on en ressort avec l'envie de découvrir plus en détails les destins des personnages évoqués, celui de Greta Garbo en tête évidemment, tout comme les oeuvres mentionnées. Une belle découverte !

Lien : http://wp.me/p12Kl4-BG
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Un roman qui se veut surtout un essai sur la mode, l'être et le paraître. Partant d'un fait divers: la vente de la garde robe de Greta Garbo, l'auteure en profite pour nous pondre un long texte sur le paraître, sommes nous quelque chose quand on est nu ou faut il parer notre corps avec des créations d'artiste pour exister aux yeux du monde.
Beaucoup de références et de citations d'artistes américains connus et inconnus, de créateurs de mode, de citations littéraires, c'est long et si l'on ne s'intéresse pas et que l'on n'est pas une aficionado des chiffons c'est ennuyeux et parait bien futile.
Pour les spécialistes et les admirateurs des stars du spectacle.
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Lorsque je l'ai commencé, je ne m'attendais absolument pas à ça… du tout. En lisant le résumé, je suis partie du principe que je n'aimerai pas pourtant, malgré cette sensation, cet avertissement, j'ai quand même été déçue.
J'ai trouvé qu'il faisait trop thèse, qu'il était très peu, voire pas du tout romancé. Je m'attendais à découvrir progressivement le passé de Greta Garbo à travers le personnage principale et le manteau rouge de l'actrice qu'elle a acheté. Au lieu de cela, on n'a très peu de passages avec la narratrice, et pas beaucoup plus du passé de Greta Garbo.
L'auteure nous dresse un topo de la mode à travers un certain nombre de célébrités : acteurs, chanteurs, écrivains, stylistes, etc…

Je n'ai pas aimé la première partie qui fait environ 185 pages. Je l'ai trouvé relativement intéressante mais je me suis ennuyée et j'ai eu beaucoup de mal à avancer. On y découvre principalement le cinéma des années 20, même si la période s'étend jusqu'aux années 80 ; on passe de célébrités en célébrités, ça part dans tous les sens et même si le texte est structuré, ça donne une sensation assez brouillonne.
La seconde partie, j'ai bien mieux aimé, peut-être parce que j'y retrouve des noms que j'apprécie que ce soit Bram Stocker ou Oscar Wilde.

Ce qui m'a plu le plus dans ce livre, c'était de découvrir les liens entre les personnages, leur passif, leur destin, etc… mais j'ai détesté la façon dont cela a été amené.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Chose rare, pour une fois je vais parler littérature et fripes, car ici la réflexion tourne autour du vêtement, particulièrement le manteau rouge de Greta Garbo, de son rôle dans notre vie quotidienne, mais aussi de l'utilisation qui en est faite au cinéma ou dans la littérature.
Vaste réflexion, d'autant que lorsque j'ai ouvert ce livre je ne savais pas trop à quoi m'attendre, hormis que la vente de la garde-robe de Greta Garbo aux enchères à Los Angeles en décembre 2012 était le point de départ de ce récit.
La narratrice a vécu cette vente aux enchères, elle en est d'ailleurs reparti avec un manteau rouge ayant appartenu à "La Divine".
Au début, cette narratrice se questionne beaucoup sur cette garde-robe aussi conséquente et remplie de vêtements que Greta Garbo n'a que peu voire pas portés, particulièrement s'agissant de robes : "Alors pour qui, pour quoi les avait-elle achetées ? Pour la femme qu'elle aurait aimé être, pour une vie qu'elle n'avait pas, une vie "rêvée" se déroulant ailleurs, dans le scénario mental où elle se mettait elle-même en scène ? Ou pour correspondre à une image acceptable, pour se travestir en une autre, ou parce que, pendant le demi-siècle où elle n'a plus tourné, elle continuait de s'appréhender comme une actrice, avec à sa disposition la réplique maladroite du département costumes de la MGM ?", puis cela dérive sur une analyse du rôle de la mode de nos jours et de l'utilisation que nous faisons des vêtements : "L'époque avait engendré trois phénomènes qui fonctionnaient ensemble : le clonage, la mode à échelle industrielle, le spectacle qui envahit tout.", en passant par le lien entre vêtement chez la femme et séduction ; "Je suis devenue, par les vêtements, le produit de synthèse des désirs de tous les hommes que j'ai aimés.", en finissant sur une ouverture plus large pour s'interroger sur le pourquoi du besoin d'acheter des vêtements : "Pourquoi s'achète-t-on des vêtements ? Pour plaire, séduire, piéger l'autre sexuellement, pour jouer le jeu social qu'on s'est choisi ou qu'on nous a assigné ? Pour changer de peau et devenir une autre, se mettre en scène mentalement dans une vie parfaite ? Se faire belle ou s'enlaidir, se rendre attirante ou repoussante, ou se parer d'une armure ou encore vouloir être déshabillée ?".
Je ne sais si je dois remercier Nelly Kaprièlian ou la narratrice ou les deux, mais toute cette réflexion m'a fait m'interroger sur ma garde-robe, sur la raison de la présence dedans de certaines pièces que j'ai peu portées, voire que je n'ai toujours pas portées parce que je les ai achetées pour une raison précise ou un état émotionnel particulier et que depuis je n'ose pas franchir le pas.
Autant dire que ça a beaucoup cogité pendant ma lecture, d'autant plus que l'auteur n'arrête pas son analyse aux vêtements mais s'intéresse aussi au cinéma, à la femme chez Alfred Hitchcock par exemple, ainsi qu'à la littérature, je retiens notamment l'analyse intéressante qu'elle fait de "Rebecca" de Daphné du Maurier ainsi que du travail même de création chez cette auteur.
Ces analyses me parlaient parce que je connaissais les oeuvres, que je les appréciais, et aussi parce que je ne m'attendais pas forcément à les trouver dans ce roman, ou ce récit, ou cette semi-autobiographie, en fait je ne sais trop quelle appellation correspond à ce livre.
Ce sont des passages que j'ai appréciés, tout comme ceux, nombreux, consacrés à Greta Garbo, d'ailleurs j'ai grandement envie de découvrir les oeuvres cinématographiques de cette actrice, mais je dois aussi reconnaître qu'à un moment donné Nelly Kaprièlian m'a perdue au milieu de toute cette réflexion parfois décousue et j'ai décroché, je l'ai laissé toute seule dans son questionnement philosophique et métaphysique sur le vêtement, ce bout de tissu que nous revêtons tous les jours.
Mais j'ai fini par rattraper les wagons, et pourtant je ne sais trop que dire sur la fin ... à part que je ne m'attendais absolument pas à ça, et que je suis bien incapable de dire s'il faut crier au génie ou à la faute de goût.
Remarquez, cette question vaut aussi pour ce livre qui est la première publication de Nelly Kaprièlian, d'ordinaire critique littéraire aux Inrockuptibles et à l'émission radio le masque et la plume.

"Le manteau de Greta Garbo" est un livre difficilement classable qui a le mérite de pousser à la réflexion au cours de sa lecture et grâce auquel je continue à m'interroger bien longtemps après l'avoir refermé.
Ce questionnement est-il néanmoins suffisant pour le classer comme un livre marquant ?
Je n'en suis pas certaine et je continue de m'interroger s'il est toujours judicieux qu'un critique littéraire se décide à tenir la plume, le résultat n'est pas forcément celui qu'escompte le lecteur qui le connaît en tant que critique et non auteur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre de la Rentrée Littéraire que j'ai pris plaisir à découvrir bien que j'ai eu du mal à avancer dedans, ce qui peut paraître un peu contradictoire, je vous l'accorde.
Premier roman de Nancy Kaprièlian, le manteau de Greta Garbo oscille entre le roman et l'essai durant 280 pages, alternant les souvenirs de l'auteur et ce qu'elle imagine de la célèbre actrice. Envoyée à Los Angeles en 2012 par son magazine pour couvrir la vente des vêtements de Garbo, la narratrice craque et achète l'un deux, un magnifique manteau rouge qui n'est pas du tout de son style. Cette base lui sert, dans ce récit, à ouvrir la porte de ses souvenirs pour les laisser s'inscrire sur ses pages au grès de ses voyages intérieurs. Tout est décortiqué, son enfance, son père absent jusqu'à ses amours déçus et sa tendance à s'accrocher quand tout à déjà coulé.

Nancy Kaprièlian signe ici un ouvrage qui ne rentre dans aucune catégorie, mi-roman, mi-essai, faisant osciller ses paragraphes entre réflexion sur elle-même et utilisation d'événements réelles pour se questionner – et questionner le lecteur – sur la mode et la place du vêtement dans notre société actuelle.
Lien : http://leslecturesdeollie.bl..
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