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Citations sur Il n'y aura pas de paradis : La guerre du foot et aut.. (14)

Les Afrikaners soutiennent aujourd’hui que l’Afrique du Sud est exclusivement leur pays, car quand ils sont arrivés, la terre n’appartenait à personne. C’est un mensonge vieux comme le monde dont abusent tous les colonialistes….
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La même vision existe encore aujourd’hui ( apartheid) tant en Afrique du Sud que parmi les colons blancs du continent. Et pas seulement parmi les blancs. L’Indien de Nairobi ne désigne l’Africain en question que sous le nom de « singe noir » , même si l’Africain en question est professeur à l’université et l’Indien balayeur de rues .
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J ‘avais avec moi cinq hommes et vingt Noirs, me raconta un jour un Anglais. Les voilà, les fondateurs du mythe ! Un mythe total, absolu, le mythe de la couleur de la peau, un mythe vivace, puissant, toujours actuel.
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C’est une découverte, une sensation, un choc. J’ai passé vingt-cinq ans dans l’ignorance de la couleur de ma peau…..Et j’ai compris. D’emblée, on est catalogué. A peine débarque. La peau vous démange. Ou elle vous fait souffrir. Ou elle vous met en valeur. L’homme ne peut en faire abstraction.
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Au moment où l'attaquant du Honduras, Roberto Cardona, marquait à la dernière minute le but de la victoire, Amelia Bolanios, une jeune fille de dix-huit ans qui suivait le match à la télévision, se leva et se précipita vers le bureau de son père où se trouvait un pistolet. Elle se suicida en se tirant une balle dans le coeur. "La jeune fille n'a pas pu supporter que sa patrie soit mise à genoux", écrivit le lendemain le quotidien du Salvador El Nacional. Toute la capitale assista aux obsèques d'Amelia Bolianos retransmises en direct à la télévision. En tête du convoi funèbre défilait une garde d'honneur salvadorienne. Derrière le cercueil recouvert du drapeau national marchait le président de la République entouré de ses ministres.
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En Amérique Latine, disait-il, la frontière entre le foot et la politique est extrêmement ténue. La liste des gouvernements qui sont tombés ou ont été renversés par l'armée parce que l'équipe nationale avait essuyé une défaite était longue. Au lendemain de leur défaite, les équipes professionnelles sont dénoncées dans la presse comme des traîtres à la patrie. Lorsque le Brésil remporta la Coupe du monde au Mexique, un de mes collègues, un émigré politique brésilien, fut désespéré : « La droite militaire a au minimum cinq années de calme devant elle. » Lorsque le Brésil élimina l'Angleterre de la Coupe du monde, un article intitulé « Jésus défend le Brésil », dans le quotidien Jornal dos Sportes de Rio de Janeiro, expliquait ainsi les raisons de la victoire de son pays : « Chaque fois que le ballon fonçait vers notre cage et que le but paraissait inévitable, Jésus pointait une jambe hors des nuages et mettait le ballon out. » L'article était accompagné de dessins illustrant le phénomène surnaturel.
En allant au stade, on peut y laisser sa vie. Prenons le match dans lequel le Mexique perdit contre le Pérou 1-2. Plein d'amertume, un supporter mexicain s'écria sur un ton de bravade : « Viva México ! » Il devait périr peu de temps après, massacré par la foule. Mais les émotions suscitées par le foot peuvent se manifester sous d'autres formes. A l'issue d'un match où le Mexique battit la Belgique 1-0, le directeur d'une prison de condamnés à perpétuité à Chilpancingo, fou de joie, se mit à courir, un pistolet à la main, tirant des coups de feu en l'air et criant : « Viva México ! » Puis il ouvrit toutes les cellules, libérant cent quarante-deux dangereux criminels. Le tribunal l'acquitta « car il avait agit dans un élan patriotique », pouvait-on lire dans les conclusions du verdict.
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Or voilà que depuis que l’Afrique s’est mise en marche, chaque année ou presque semble vouloir rattraper le retard accumulé, marquant l’histoire de noms nouveaux : Gamal Nasser pour l’année 1956, Kwama Nkrumah pour 1957, Sékou Touré pour 1958, Patrice Lumumba pour 1960.
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Il existe des maux plus ravageurs encore que la malaria ou les amibes, les fièvres ou les maladies contagieuses ; c’est la maladie de la solitude, la dépression tropicale. Pour se défendre contre ce mal, il faut avoir une capacité de résistance , une volonté de fer.
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Ils étaient trois. A pied ou en voiture, ils étaient toujours trois. Leur vieille Chevrolet poussiéreuse s'arrêtait devant l'hôtel, les portières claquaient et l'escalier résonnait du bruit de leurs pas. Ils frappaient à notre chambre, entraient, s'asseyaient dans des fauteuils. En Pologne, trois hommes qui se déplacent ensemble, cela n'a aucune incidence. Mais au Congo, trois hommes cela peut représenter un parti.
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Si on veut comprendre l’Afrique, il faut lire Shakespeare. Dans les pièces du dramaturge anglais, tous les héros périssent, les trônes dégoulinent de sang tandis que le peuple horrifié contemple en silence le grand spectacle de la mort.

Ryszard Kapuscinski, Il n’y aura pas de paradis – la guerre du foot et autres guerres et aventures, éd. Pocket, Paris, 2012, p.178.
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