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Le mensonge donne au langage un sel qui manque à la vérité. L'uchronie confère au trône de la dignité. le temps du sommeil que l'on a appelé la vie. Comment un peuple doux se transforme en foule vociférante. Sont'ils des monstres? Peuple d'hommes à javeline et à bouclier. L'échange ancien est suicidaire. Il suscite de nouvelle forme sociale. Haile Selassie puis Mengistu colonel de profession. Avant, ailleurs, demain, le passé.ce rastafari de Bob Marley. Ce roi des rois , ce ministre de la plume. C'est abyssin. le train Djibouti-Addis Abeba a été construit par les Français. Chantal en parlait à Vero. le début de la fin en Éthiopie. le Negus se croit toujours empereur. le guebi
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Le Négus ou la déliquescence d'un pouvoir absolu. Ici l'auteur accorde la parole aux témoins de ce règne hors norme, celui de l'empereur Hailé Sélassié. Aussi, tous les apparats sont étalés suscitant une sorte de malaise comme le cérémonial autour de son coussinet.

Le plus déroutant est la courtisanerie de son entourage et la médiocrité de la majorité de ceux qui tiennent l'appareil d'état. Si obnubilés par leur position qu'ils ne perçoivent que tardivement le délitement du pouvoir, puis la chute de leur souverain.

Contrairement à "Ebènes", Ryszard Kapuscinski se met en retrait des évènements au profit d'acteurs locaux. le récit gagne en authenticité certes, mais perd en densité socio-historique et surtout en apport géopolitique. L'Ethiopie ayant la particularité sur le continent africain de n'avoir pas été colonisée.
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Un livre d'une cruauté et d'une tristesse absolues.

Cruauté et tristesse du destin d'un dictateur, d'un roi absolu, Haïlé Sélassié, dernier empereur d'Éthiopie. Rattaché aux traditions de son empire, refusant toute évolution de son régime, malgré un vernis de modernité concédé à ses alliés occidentaux, il fut trahi par tous. Trahi par ces alliés occidentaux qui devinrent les plus grands dénonciateurs de ses crimes. Trahi par ses courtisans qui, à coups de flatteries et de dénonciations, ne cherchaient qu'à s'enrichir. Trahi par les officiers de son armée qui organisèrent une mort lente de son pouvoir.

Il accepta d'être dépouillé progressivement de ses prérogatives, et de sacrifier un à un ses partisans, pour conserver une illusion de pouvoir. Tout cela pour aboutir à une fin solitaire et sinistre.

Mais aussi cruauté et tristesse du destin d'un peuple éthiopien qui renversa un autocrate sanglant mais désuet, pour tomber entre les mains d'une dictature prétendue moderne mais encore plus sanglante, trompé par l'un comme par l'autre.

Ryszard Kapuściński présente son livre comme un recueil de témoignages de survivants du régime impérial, mais à mon avis ceux-ci ont été largement retravaillés par lui. Cela donne un reportage littéraire superbe mais dont je doute parfois de la vérité. On voit qu'il s'agit pour lui de dénoncer un régime du tiers-monde soutenu par les Occidentaux, mais derrière cela, il y a aussi une critique féroce de la dictature communiste se mettant en place.
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Ryszard Kapuscinski fait revivre l'univers terrifiant de la cour d'Hailé Sélassié, siège de l'ignorance et de la barbarie d'une élite corrompue et servile, à  travers les témoignages de ceux qui ont fréquenté les salles, les bureaux, les corridors du palais...Au centre de leurs récits se dresse la figure omnipotente du Roi des Rois, tyran tragique sourd à  la misère de son peuple, despote balayé par une révolution en septembre 1974.
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cadeau 29 ans d'Axel
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A l'aide de témoignages directs de l'entourage d'Hailé Sélassié, Ryszard Kapuscinski nous plonge dans la vie du palais de celui que la plupart des rastas considèrent encore comme le « dirigeant légitime de la Terre ».
Le journaliste n'intervient directement qu'à certains moments, laissant les témoins et acteurs les plus proches de la vie de l'empereur donner leur version de cette page terrible de l'histoire de l'Éthiopie.
Cette démarche permet de s'éloigner du récit journalistique traditionnel généralement plus limité par la subjectivité de l'auteur.
Ce livre est un voyage hallucinant dans un univers clos où tous les yeux et toutes les oreilles sont sans cesse tournés vers ce despote charismatique (l'un ne va pas sans l'autre). Après son arrestation par les militaires, Hailé Sélassié continuera d'ailleurs à croire qu'il est toujours empereur, ses geôliers faisant toujours montre de déférence et s'inclinant devant lui, preuve de l'immense impact que cet homme à eu sur le peuple éthiopien, même au faîte de sa tyrannie.
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Cette énième révolution vécue par Ryszard Kapuscinski m'a un peu déçue, et la tâche pour arriver au bout du Négus m'a parfois paru insurmontable : les témoignages des anciens domestiques du ministre défilent, détaillant fort obséquieusement les habitudes de l'empereur, sa grandeur, sa court, le protocole observé et les privilèges distribués. J'ai baillé plus d'une fois à la lecture de cette partie, dont le caractère feutré et clos, au sein du palais, tranche avec ce que l'on découvre à l'extérieur et dans le reste du pays, à savoir la famine, la pauvreté, et la mort qui choquèrent tant les pays occidentaux.

Il est difficile d'éprouver quoi que ce soit face à la curieuse passivité du monarque, quasi divinité éthiopienne, qui ne s'oppose pas aux arrestations, aux changements et à la révolution qui s'opère dans son pays et au sein de son gouvernement, comme s'il était, comme du temps de son règne, au deçà de ces préoccupations quotidiennes banales.
Et finalement, on finit par se demander si le Négus était un vrai finaud, ou s'il planait tout simplement dans un univers parallèle.

Un drôle de récit, dont la préface annonce la place particulière au sein de la bibliographie de Kapuscinski ; j'ai eu beaucoup de mal à en saisir la substance.
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Ouvrage bien fait qui alterne les confessions de témoins directs des évènements et un récit chronologique des faits. Un peu de redites cependant.
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Kapuscinski nous livre un bouquet de récits (anonymes pour des raisons évidentes) poignants et déstabilisant. J'ai étudié l'Éthiopie contemporaine pendant quelques mois, ainsi je devais me familiariser avec l'historicité de ce pays. Ce livre permet une entrée en matière efficace bien que dénué de fardage. En effet, l'empereur est démystifié dès les premières pages, et ce sont en fait à travers les mots de ses "proches" que Haïlé Sélassié paraît au lecteur. Cet angle révèle les failles et excès du personnage, et les conditions de sa chute sont par la même occasion mises en exergue. Nous sommes ainsi plongés dans les arcanes du pouvoir et faisons face à un empereur livide et et décrépit.
L'auteur redevient parfois le narrateur et raconte son vécu en terre éthiopienne. J'ai aussi note des éléments intéressants sur les protagonistes de la Révolution.

Il faut toutefois s'attendre à une narration romancée. L'auteur est connu pour changer certains détails pour les faire correspondre à sa propre expérience, dans le cas échéant le régime stalinien de Pologne. Dans l'ensemble je n'ai pas accroché davantage.
Pour conclure, un bon livre, divertissant. Sans plus.
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L'auteur nous montre une image sordide de l'Ethiopie et de l'Empereur Haïlé Selassié, un monde féodal, corrompu, arbitraire. Bien sûr que beaucoup de choses sont vraies, mais réduire son règne à ceci est très injuste. N'oublions pas la diatribe prononcée par l'Empereur à la Société des Nations suite à l'invasion italienne, c'est bien Haïlé Selassié qui a donné une dimension internationale à son pays. D'accord il a terminé sa vie entouré de conseillers hypocrites et malsains, c'est sans doute la principale chose qu'on peut lui reprocher.
Dans "La vie que j'ai choisie", Wilfred Thesiger, qui a vécu de nombreuses années en Ethiopie, nous présente l'empereur sous un tout autre point de vue, le décrivant comme quelqu'un d'intelligent, de très humain, qui a appelé la population à renoncer à toute vengeance suite à la libération du pays en 1941 par exemple.
Lorsqu'il a été arrêté, l'Empereur a dit « Si cette révolution est pour le bien du pays, alors je suis en faveur de la révolution. »
J'ai vécu en Ethiopie, et j'ai vu l'image qu'avaient les gens de Haïlé Selassié, comment il était encore l'objet de vénération presque 10 ans après sa mort. J'ai du mal à croire que ça aurait été encore le cas s'il était tel que Kapuscinski le décrit, et je préfère de loin lire ce qu'en dit Thesiger.
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