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EAN : 9782266291903
800 pages
Pocket (01/04/2019)
4.42/5   3482 notes
Résumé :
Maman disait de moi que j'étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Ce que maman a oublié de dire, c'est que les anges qui tombent ne se relèvent jamais.
Je connais l’enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude.
Prisonnière de bourreaux... >Voir plus
Que lire après Toutes blessent la dernière tue Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (718) Voir plus Ajouter une critique
4,42

sur 3482 notes
Je referme ce pavé de plus de 700 pages.

Karine Giebel est de retour.

Elle nous raconte la destinée de Tama. Esclave dans la France d'aujourd'hui chez des monstres, les Charandon, qui feraient passer les Thénardier pour des anges.

En parallèle de l'histoire de la jeune esclave, on découvre Gabriel, cet homme mystérieux. Dangereux ? Blessé ?

Un livre qui, malgré sa longueur se laisse dévorer car on VEUT savoir ce qu'il va se passer. le lecteur est pris d'une frénésie de lecture rare.

Des personnages forts, humains, qu'ils soient bons ou méchants. Une héroïne que l'on aimerait sauver des pourritures que l'on croise dans ce récit. Un roman dur, très dur où les hommes ne font pas le poids face à la puissance d'amour des femmes. Ou les livres soulagent un peu de vivre lorsque la vie est un cauchemar dans fin.

Nouvelle héroïne de Giebel, Tama va vous embraser et vos nuits ne seront plus les mêmes après cette lecture.

TOUTES BLESSSENT LA DERNIERE TUE est un livre coup de poing qui m'a bouleversé, accroché et que je referme avec la sensation de m'être pris un coup de poing dans le ventre. C'est dur comme jamais. C'est fort. C'est un putain de livre.

« VULNERANT OMNES, ULTIMA NECAT.
AT EAE QUAS AD VOS CONSUMPSI ME DELECTaVERUNT.
(…)
Toutes les heures blessent, la dernière tue. Mais j'ai aimé celles passées auprès de vous. »

J'ai aime celles passées auprès de vous, Karine Giebel.

Merci.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Lire un pavé, lorsqu'il s'agit d'un Giebel c'est comme lire un roman d'une centaine de pages tellement on ne les voit pas défiler.
Alors on essaye de lire lentement et avec attention pour mieux en apprécier chaque mot.

Ces mots, qui, encore une fois m'ont percutés.
Les personnages m'ont bouleversée. L'histoire m'a profondément ébranlée.
Mais comment ne pas être touchée quand il s'agit d'esclavage ?
Ici, l'auteure nous parle d'esclavage moderne en France, à notre époque, et que personne ne voit mais qui existe bel et bien.
On suit le personnage de Tama, une fille destinée à une vie de servitude au sein d'une famille d'apparence normale.
L'histoire est entrecoupée avec celle de Gabriel, un homme qui semble être solitaire, mystérieux, insensible et dangereux.

C'est un roman très prenant et qui se dévore. Il est aussi très éprouvant à lire. Certains passages sont même insupportables parfois. L'auteure pousse ici le sadisme de l'être humain extrêmement loin.
On ressent de la tristesse, de la rage, de la colère devant certaines situations.
Mais il y a aussi des sentiments forts et positifs... tout se bouscule.
Certains passages sont beaux et pleins d'espoir. L'amour, sous plusieurs formes est exprimé de manière incommensurable.
J'ai terminé ce livre avec un sourire triste. C'est paradoxal, mais c'est représentatif des nombreux sentiments qui m'ont parcouru lors de cette lecture mémorable.

C'est éprouvant.
C'est douloureux.
C'est violent.
Mais c'est addictif...
Bref, c'est du Giebel !
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Évidemment, on sait que lorsqu'on s'embarque avec Karine Giebel , ça va tanguer dur .Et bien , déjà , ce roman , il faudrait lui octroyer , comme jadis à la télévision, un " rectangle blanc " , de ( très ) nombreuses scènes pouvant choquer un jeune public ou les âmes sensibles...Ça, c'est fait , c'est dit , si la violence vous perturbe , ce qui est tout à fait légitime , passez votre tour , cet ouvrage n'est pas pour vous....
Bien sûr, Karine Giebel elle a un sacré public et , comme le montre le grand nombre de critiques , on peut dire qu'il y a encore foule à l'embarquement . Bien que n'étant pas au nombre des " inconditionnels " de cet auteur , j' ai lu certains romans de cette dame et je me suis lancé avec confiance et sans - arrière pensée à l'assaut de ce " beau bébé " de près de 800 pages et j'ai remercié le coronavirus ( oui , c'est pas bien , mais ..) et le temps exécrable de m'avoir maintenu de force ( pas une torture bien sévère, je vous rassure ) au fond de mon canapé....
Pas une torture pour moi , non , mais qu' est - ce que j'ai été soulagé de ne pas faire partie de la pléiade de personnages qui évoluent dans l'histoire parce que des tortures physiques et morales ...ça ne va pas manquer...
Karine Giebel a du talent , c'est incontestable , pour dévoiler d'une page à l'autre , toute la noirceur de l'être humain . Oui , mais elle force " un peu le trait " , me direz-vous ...Oui , sûrement , pas possible autrement , et pourtant . le thème principal , la vente d 'enfants, leur exploitation sexuelle ou .. , l'esclavage , hélas, ça existe encore ....
C'est un roman fort , très fort , terrible . Tous les espoirs qu'on y nourrit , tous nos cris d'au secours , nos protestations véhémentes ,indignées, outrées , n'auront aucun écho....Jusqu'à la dernière page l'hypothèse d'un tant soit peu d'humanité sera balayée sans aucune pitié....Il faudra boire le " calice jusqu'à la lie ..."
Et pourtant , ne comptez pas " traîner " en route ....Les pages se tournent presque seules , et l'écriture, les dialogues , les changements de point de vue font qu'aucun temps mort ne vient à aucun moment " gripper " des rouages bien huilés. Incontestablement , pour moi , et je n'engage que moi , ce livre est une réussite et " vaut le voyage " même si " les flots " sont déchaînés et si les risques de nausée sont bien présents.
Je ne parlerai pas de l'intrigue , c'est fait depuis " belle lurette " , ni des personnages , je dirai simplement que certains d'entre eux risquent fort de nous hanter pour un bon moment .Hélas, la maltraitance existe encore et Karine Giebel semble prendre un malin plaisir à nous le rappeler afin que , comme pour le " cono " , nous ne nagions pas dans une trop douce et vicieuse torpeur , dans une trop grande " félicité" . Le monde des " bisounours ",chez Karine Giebel , ce n'est pas la bonne adresse.
A la fin du voyage , je vous le promets , vous trouverez que certaines vies sont plus belles que d'autres .....Je crois bien que je risque de devenir un inconditionnel de Karine Giebel , dont il faut reconnaître toutefois que là, elle a vraiment frappé un très, très, grand coup.
Vous avez la bouée et le ciré jaune .??? Et ben , si ce n'est fait , en route !!!
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Il faut trancher : aimer ou haïr. Applaudir ces presque 800 pages ou vomir dessus. Je crois que je n'ai jamais lu un roman aussi noir, aussi désespérant où rien ne perce. Tout n'est que rage, pitié, violence. Peut-on aimer une histoire aussi tragique ?

Tama a neuf ans lorsqu'elle est vendue par son père au Maroc pensant ainsi lui offrir une meilleure vie en France. Il n'imaginait pas signer l'arrêt de mort de sa fille.

Tama essuiera les pires horreurs, humiliations, violences en tout genre en France. « Mieux vaut la liberté en enfer que l'esclavage dans les cieux ». Tama n'aura aucun moyen de choisir, il faudra qu'elle tienne, qu'elle survive, que la raison ne la quitte pas quand l'espoir n'est plus.

Bien sûr, Tama va croiser quelques belles personnes, Marguerite, Vadem, Izri, Wassela mais le noir s'accroche, tout est noir, triste, insupportable.

À côté, il y a Gabriel, un homme dangereux qui séquestre chez lui une jeune femme amnésique et mal en point. Avec lui, on tangue entre monstruosité et humanité, on se relève, on tombe, on rampe, on se redresse. Lui aussi, il nous tient.

Glen affric avait été un tel coup de coeur que j'ai voulu lire ce thriller culte maintes fois récompensé. Dans Glen affric il y avait un juste équilibre entre l'ombre et la lumière qui permettait de tenir la tête hors de l'eau. Ici, il n'y a rien. Pas d'accalmie. C'est une escalade nauséabonde de violence sans fin. Ça en devient presque malsain de tourner les pages. Mais Tama nous tient. Sa hargne, son courage, sa dévotion, son amour qu'elle serre dans ses poings, Tama nous tient. Même si très vite, on n'y croit plus, ni à Dieu, ni en la vie, ni à une fin heureuse, on reste, on assiste, on ressent puis il faut du temps pour reprendre son souffle, c'est l'effet de Toutes blessent la dernière tue qui marque au fer rouge. Et ça fait mal. Très mal.
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Vulnerant Omnes, Ultima Necat
Toutes blessent, la dernière tue.
Il s'agit des heures qui passent, jusqu'à l'ultime.
"Chaque heure fait sa plaie et la dernière achève" peut-on lire dans L'horloge, le poème de Théophile Gautier.

J'ai eu la chance d'avoir ce roman quelques jours avant sa sortie officielle, lors de ma rencontre avec Karine Giébel au salon du polar de Lens.
Un lien avec la couverture aux couleurs sang et or, comme celles du racing club ?
Probablement pas.
Je lui ai demandé si le titre avait un lien avec le temps qui passe inexorablement, mais elle n'a rien voulu me dire.
Il trouvera sa signification en temps utile.
"Mille deux cent dix huit jours que je n'ai pas mis un pied dehors."

"Il paraît que l'esclavage a été aboli depuis longtemps."
Ca, c'est ma dédicace.
Quand je pense à l'esclavage, je pense à Spartacus dans l'antiquité. A des serviteurs au Moyen-âge.
A quelque chose d'ancien, de révolu.
Plus récemment, je pense au peuple noir asservi jusqu'en 1865 dans le sud des Etats-Unis, au terme de la guerre de sécession.
En France, l'esclavage a été aboli durant la révolution, en 1794. Et interdit en 1948 par la déclaration universelle des droits de l'homme.
Evidemment, j'ai conscience qu'il se pratique toujours sous certaines formes ( je pense notamment à la prostitution ) mais jamais avant cette lecture je ne visualisais la servitude actuelle sous la forme qui nous est décrite ici.
Et qui est bien réelle.
Celle d'une domestique au service de ses maîtres, non rémunérée, privée de tous droits.
Un être humain exploité purement et simplement.
"Tu es à moi et seulement à moi. Je t'ai achetée, tu m'appartiens. Comme les meubles, comme mes fringues, comme tout ce qui se trouve ici."

Les romans de Karine Giébel sont réputés tant pour leur noirceur que pour leurs fins tragiques.
Je ne dirais évidemment rien de la conclusion, vous vous doutez qu'on n'est pas dans Cendrillon de toute façon. Il n'y a pas vraiment de mariage heureux avec beaucoup d'enfants à l'horizon.
Le final est juste parfait en tout cas. Et l'épilogue magistral.
Si je ne peux dire si les dernières pages seront ou non dramatiques, je peux au moins évoquer le début. Après tout, pas la peine d'attendre la fin.
Parce que ça commence mal.
Très mal.
Dès le prologue, on plonge dans l'inhumain. Les conditions de vie de cette esclave moderne nous sont décrites : Elle dort à même un vieux matelas dans une buanderie, travaille sans relâche de 5h00 du matin à 22h00, mange les restes des repas.
Elle passe ses journées à s'occuper du nouveau-né de la famille qui l'asservit, à faire le ménage, la lessive, la vaisselle, la couture. Elle ne peut pas sortir, pas même dans le jardin. Mais ça n'est pas ça le plus horrible, ce qui retourne immédiatement le coeur.
"Faire ses besoins dans une caisse, dans un seau, un sac. Comme un chien ou un chat."
Le plus révoltant, c'est son âge.

Toutes blessent, la dernière tue est centré sur cette jeune Marocaine introduite en France illégalement pour faire les corvées d'une riche famille.
"Finalement, c'est cool d'avoir une esclave."
Elle ne possède rien. Même son véritable prénom lui a été ôté.
Désormais elle s'appellera Tama.
Elle sera l'héroïne de ce roman. Attachante, forte, avec une insatiable soif d'apprendre.
Inoubliable.
Et en parallèle se déroulera une seconde histoire, plus lente.
La rencontre d'une jeune femme blessée et amnésique ( "Aucun repère, aucun souvenir auquel me raccrocher, qu'il soit bon ou mauvais." ) avec un homme solitaire et torturé prénommé Gabriel.
"L'ange qui a refusé de suivre Lucifer."
Une rencontre improbable où chacun dévoilera progressivement ses failles et ses secrets.
On tente de deviner ce qui unit ces deux récits, aux liens d'abord flous.

Il s'agit probablement du meilleur Giébel depuis le purgatoire des innocents, avec lequel le roman présente d'ailleurs quelques similitudes. Vous vous attacherez à des individus pourtant peu recommandables. Certains hommes violents trouveront peut-être même une forme de grâce à vos yeux. Même si ça vous paraîtra contre nature.
Vous tremblerez d'effroi, de colère et de compassion.
Vous penserez peut-être aussi parfois à Meurtres pour rédemption, avec l'histoire de cette prisonnière pourtant bien différente de Marianne, tant dans sa personnalité que dans son incarcération.
Mais avec ce même mélange de force et de désespoir.
En tout cas à mes yeux il s'agit d'un livre aussi ambitieux et percutant que ces deux romans, souvent considérés comme les meilleurs dans la bibliographie de la Varoise.
Et on est totalement plongé dans l'univers de l'auteure, avec plusieurs passages qui rappellent également ses nouvelles les plus récentes.
Un peu d'espoir et de lumière avec le même genre d'amitié intergénérationnelle que celle qui est évoquée dans "L'escalier."
Un désir de vengeance qui n'est pas sans rappeler "J'ai appris le silence". Une expression d'ailleurs maintes fois utilisée dans la narration de Tama.
Et j'ai également songé à "Aleyna". Pour le choc culturel, le devoir d'obéissance, la cruauté. Et pour l'importante signification de chaque prénom d'origine étrangère.

Quelle lecture éprouvante !
740 pages au total, qui se lisent avec une rapidité déconcertante.
Mais pas d'une traite.
Parfois, vous allez devoir poser le roman. Pour respirer un grand coup.
Pour vous éloigner un instant de ce cauchemar. le temps que vos yeux cessent d'être brouillés par des larmes naissantes.
Certains passages sont extrêmement durs. D'une rare violence, qu'elle soit physique ou morale. Votre colère et votre douleur atteindront leur paroxysme.
Je me suis parfois senti comme un voyeur. Quelqu'un qui n'est pas censé voir ça. Qui est gêné d'y assister. Comme un accident au bord de la route. le premier réflexe est de vouloir regarder avant de se rendre compte à quel point c'est inapproprié et de détourner les yeux.
Mais Karine Giébel ne nous laisse pas regarder ailleurs et ignorer la souffrance endurée par son héroïne. Nous devons y faire face. Elle nous la fait vivre dans les moindres détails. Avec peut-être un peu de surenchère dans l'horreur.
C'est à mes yeux quasiment le seul défaut de ce grand roman. Vouloir en ajouter encore et encore dans la monstruosité au point de finalement la considérer presque comme normale.
Et d'en réduire légèrement l'impact en la banalisant ainsi.
"Sa peau était un parchemin sur lequel un récit d'horreur s'inscrivait en relief."
Mais attention, il n'y a aucune complaisance.

C'est un roman où l'amour et la haine s'enlacent, où l'on comprend toute la proximité de ces sentiments.
La haine, vous la ressentirez jusque dans vos tripes.
Vous perdrez toute foi en l'être humain, trop souvent méprisable. La lie de l'humanité est ici présente sous ses pires incarnations. Son aspect le plus mauvais.
Comme si la majorité des hommes avait quelque chose de sale, de pourri.
Alors que Tama, celle qui n'est pourtant pas traitée en tant que telle, est en revanche celle qui rayonne le plus.
Un rayon blafard dans ces ténèbres opaques.
Elle ne sera pas la seule. Différents personnages vont quand même redonner un peu d'espoir et permettre de reprendre votre souffle.
Pas très souvent.
Et comme à chaque fois dans les oeuvres de Karine Giébel, ce sont les personnages les plus ambiguës, tiraillés entre l'ombre et la lumière, difficiles à cerner autant qu'à juger, qui tireront le plus leur épingle au jeu de notre intérêt.

En s'intéressant à son tour au sort de certains migrants vulnérables, l'auteure de Juste une ombre nous plonge dans un nouveau cauchemar dont elle seule a le secret. Plus engagée, elle nous fait prendre conscience de l'existence d'un esclavage moderne qu'elle dénonce avec véhémence pour une totale prise de conscience, en nous obligeant à l'affronter.
Pour notre plus grand malaise.
Elle nous fait réfléchir sur la notion même d'être humain, ses droits et ses devoirs moraux, en confrontant Tama à peine considérée comme une bête à des tortionnaires qui ont tout du chien enragé.
A partir de quand perd-on son humanité ?
La violence engendre-t-elle toujours la violence ?
Jusqu'où a-t-on le droit d'aller par amour ?

Intense, percutant, dense, habilement construit, émouvant, éprouvant ... Autant de qualificatifs qui pourraient s'appliquer à Toutes blessent, la dernière tue.
Du très grand Giébel.
Qui, à l'instar des fantômes qui peuplent le livre, vous hantera encore longtemps une fois la dernière page tournée.


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critiques presse (2)
LePoint
07 août 2018
Le nouveau Giebel, sur l'esclavage moderne, est un véritable pavé (744 pages) dans la marre du pays des droits de l'homme. On en sort sonnés !
Lire la critique sur le site : LePoint
Culturebox
14 mai 2018
Un thriller glaçant qui plonge le lecteur dans l’enfer de la servitude domestique à travers le destin de Tama, une enfant marocaine vendue à une famille française.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (335) Voir plus Ajouter une citation
Parce que vivre, c’est ça. Vivre, c’est avoir peur, avoir mal. Vivre, c’est risquer. Vivre, c’est rapide et dangereux.
Autrement, ça s’appelle survivre.
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Il traverse Nîmes, une ville qu’il n’aime pas, qu’il n’aimera plus jamais. Il se remémore un week-end passé ici avec Greg, à l’occasion de la féria des vendanges.
Allez, viens Iz… Tu vas voir, c’est un truc de dingues !
Un truc de dingues, aucun doute.
La soirée avait tenu ses promesses. De l’alcool, beaucoup d’alcool. Boire, rire, danser.
Le lendemain, gueule de bois, nausée. Sa première corrida. La dernière, c’est certain.
Il se rappelle encore l’excitation de Greg, ses cris poussés en chœur avec le reste de la foule galvanisée par l’odeur du sang. Ce peuple qui, depuis la nuit des temps, aime tant donner la mort par procuration.
Se salir les yeux, jamais les mains. 
Izri se rappelle des cris, oui. Hystérie collective, tandis que lui, mourait d’envie de descendre dans l’arène pour massacrer la demi-portion que tous ovationnaient. Retirer les banderilles de l’échine de ce magnifique animal pour les planter dans celle de cet homme qui gesticulait dans un accoutrement ridicule.
— Un collant rose, putain ! se souvient Izri. 
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- Approche, ordonne Charandon.
Elle recule d'un pas, il attrape son bras, l'attire contre lui.
- Si vous me touchez, je le dirai à votre femme ! murmure Tama. Et à vos enfants.
- Et alors ? s'amuse Charandon. Ils ne te croiront pas.
- Et puis je vous tuerai ! ajoute-t-elle avec une étonnante détermination.
Charandon se met à rire et passe sa main sous la blouse de Tama.
- Toi ? Tu vas me tuer ?
- Oui. Je prendrai un couteau et j'irai vous ouvrir la gorge pendant votre sommeil. Ou je vous le planterai dans le ventre. Plusieurs fois.
La main de Charandon s'éloigne des jambes de Tama.
- Si tu fais ça, tu finiras ta vie en prison ! prévient-il.
- En prison, j'y suis déjà.
Il fixe la lame du couteau avant de quitter la pièce. Tama se laisse tomber sur la chaise. Sa main tremble, ses lèvres aussi.
Elle sait qu'il la laissera tranquille un moment. Qu'elle vient de remporter une victoire, de gagner une bataille.
Une bataille, oui.
Mais pas la guerre.
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Sefana et Fadila sont vautrées dans le canapé. Toutes deux concentrées sur leur smartphone, elles ne se parlent pas, ne se regardent pas. Tama songe que si elle avait la chance d’avoir sa mère assise près d’elle, elle la dévorerait des yeux, lui parlerait pendant des heures. Lui confierait ses petits secrets, serrée contre elle.
Mais Fadila ne sait pas encore ce que ça fait de ne plus avoir sa mère à côté de soi. Tama, elle, connaît cette souffrance, inscrite dans sa chair au fer rouge. 
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Peu de temps après son arrivée dans cette maison maudite, Tama a compris que Charandon était un homme violent. Derrière une belle façade de respectabilité se cache un monstre aux pulsions incontrôlables. Tama ne peut oublier le jour où il a massacré un chat à coups de pelle, simplement parce que la pauvre bête avait mordu Adina qui tentait de l’attraper. Charandon s’était acharné sur l’animal, et ce qu’elle avait vu dans ses yeux à ce moment-là, elle le revoyait chaque fois qu’il s’en prenait à elle. Une étincelle glacée de jouissance malsaine. 
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