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Rémi Cassaigne (Traducteur)
EAN : 9782330090715
192 pages
Babel Actes Sud (01/02/2018)
3.55/5   174 notes
Résumé :
5 700 000 couronnes : c'est le montant de la facture qu'un organisme de recouvrement adresse un beau jour au modeste employé d'un vidéoclub. Esseulé depuis la mort de ses parents, négligé par ses amis qui ont charge de famille et mènent carrière, ce célibataire se contente d'une vie aussi paisible qu'insignifiante. Mais voilà que l'Administration a décidé d'une taxe sur... le bonheur. Or, si frugale que soit l'existence de notre homme, des petits riens suffisent à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais lu de bonnes critiques sur ce livre. le sujet me plaisait bien. C'est un homme (on ne connaîtra jamais son prénom ni même son nom) reçoit une facture d'une société WDR dont la somme est hallucinante : 5 700 000 couronnes ce qui donne l'équivalent de 600 000 euros. Cet homme n'est pourtant pas bien riche, il vit dans un studio en location et travaille à mi-temps dans une boutique de location de vidéo. Il vit seul n'a qu'un seul ami mais malgré tout il se sent heureux. Il a beau se dire que c'est une erreur, il veut en avoir le coeur net. Il appelle la société en question, attend des heures et finalement réussi à avoir quelqu'un, Marion. Il apprend donc que la somme réclamée n'est pas une erreur : il s'agit de régler son BV (Bonheur de Vivre).
Il va tout faire pour échapper à cette sentence.
Je vous laisse découvrir la suite.
Ce que j'ai bien aimé, c'est l'originalité du sujet. Cela m'a fait pensé à Big Brother dans "1984" écrit par Orwell, la science-fiction en moins mais la gaieté en plus.
Ce que j'ai moins aimé : beaucoup de longueurs, j'avoue avoir sauté quelques pages.
Un joli récit bien écrit mais un peu long à mon goût.
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C'est quoi le bonheur? Difficile à évaluer pense-t-on. Taratata. L'administration suédoise a tranché : à coups de tables chiffrées secrètes, tout se calcule. Vie sentimentale, sociale, professionnelle, on additionne de-ci de-là, on multiplicationne beaucoup, on divisionne un peu, moins 12 racine carrée de 276 puissance 5 et hop, on imprime la facture. Souriez et payez. C'est pas sorcier nom d'un Jamy.
Et apparemment la vie du narrateur (dont on ne saura jamais le nom) vaut des millions de couronnes. Faut dire qu'un amour de jeunesse raté et nada sous la couette depuis lors, un job à mi-temps de vendeur vidéos chez les Bobines de Jojo, des parents out pour cause de décès à priori définitif, un seul pote radin à souhait, et zéro marmaille à élever, ça vous fait monter le curseur du Bonheur Vécu au top. Car notre héros se satisfait de peu le bougre. Un rien le rend heureux. Sauf la douloureuse qui a quand même du mal à passer dans le tuyau du bonheur. Et pas simple de trouver une oreille bienveillante pour défendre et négocier le montant.

On l'aura compris ou pas, mais ça ressemble à du Kafka, avec l'odeur du Kafka, et une idée digne de Kafka. Mais on soustrait le F.
L'idée de départ pourtant séduisante se réduit à un imbroglio administratif plus qu'ennuyeux. Une sacrée aubaine pourtant de pointer du doigt cette société régie par l'argent, et de pousser le lecteur à évaluer son propre potentiel au bonheur. Malheureusement ça tourne en rond, en carré, en tout ce que vous voulez, mais ça n'avance guère. Avec un style aussi plat que l'encéphalogramme du bulot à crampons munichois face au Larousse (non Frank, il n'y a pas d'erreur d'article. J't'explique : Larousse, dico / la rousse, Mylène Farmer), donc avec ce style plat disais-je, on ne ressent pas grand chose. Ni empathie pour les déboires de ce pauvre type, ni tristesse, ni tendresse. Calme plat, plat comme l'encépha... bref. Même ma feuille d'impôt un soir d'hiver au coin du feu me passionnerait davantage.
Seul le personnage hélas trop secondaire de Roger, l'ami au porte-feuille fourré au porc-épic, a su susciter un semblant d'intérêt à ma difficile personne.

Peut-être l'auteur voulait-il imager la lourdeur de l'administration par une répétition lourdingue de scènes supposées loufoques? Auquel cas, bravo, carton plein...
Manque pourtant pas grand chose, juste un peu d'humour, de second degré, de réparties fines pour faire mouche.
Mais tant mieux finalement, mon Bonheur Vécu sur ce bouquin ne pèsera pas lourd en couronne à l'heure des comptes.
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Quand il reçoit une facture d'un montant astronomique, l'employé d'un petit commerce ne prend pas ce courrier au sérieux, pensant à une erreur de la société. Commence alors un engrenage ubuesque entre appels téléphoniques, auditions dans les bureaux pour apprendre rapidement que ce montant a été calculé en fonction du Bonheur Vécu, un indicateur savamment calculé non sur les accumulations matérielles mais sur l'immatériel, s'appuyant sur le bonheur ressenti par chacun. Cette taxe incommensurable va permettre à cet homme de réfléchir sur sa vie et s'interroger sur ce qui touche à son existence et son ressenti de bonheur...

La facture est un conte tragi-comique et absurde dans lequel un être humain est plongé dans un univers quasi kafkaïen, un homme qui doit justifier sa vie et son bonheur, un bonheur qui a été évalué et monetisé par une administration sourde et hermétique à tous les arguments. C'est une réflexion surréaliste sur la notion de bonheur, pour cet homme modeste qui, par caractère, envisage la vie en voyant le verre toujours à moitié plein et qui le condamne finalement à une plus grande taxe. Au cours de ses pérégrinations et sa rencontre avec ses interlocuteurs, c'est une réflexion humaniste et profonde à laquelle nous invite Jonas Karlsson, sur la notion de bonheur, indépendante des biens matériels, en suivant les aventures surréaliste d'un homme simple qui se retrouve broyé par un système qu'il ne peut maîtriser qu'il doit subir, le tout sous forme d'une fable drôle et très fine.
Une belle découverte.
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Vous faites probablement partie, vous qui me lisez, de cette bande d'égoïstes qui profitez de la beauté du soleil couchant, de la sérénité d'une promenade dans les bois l'automne, ou simplement du réconfort d'un visionnage de film à deux sous un plaid l'hiver, et ce sans payer le moindre centime. Eh bien, c'est TER-MI-NÉ ! Un gouvernement mondial a instauré une taxe sur le bonheur, afin que les trop heureux contribuent financièrement à améliorer le sort des moins heureux.

Un habitant suédois a la surprise de recevoir une facture exorbitante. Sa vie lui semble pourtant bien simple : un petit job à mi-temps dans un magasin de location de vidéos, qui lui permet de gagner juste assez pour payer son loyer et quelques pizzas, pas de petite amie, pas d'enfant, même pas un animal de compagnie, peu de loisirs… Ses efforts pour contacter l'organisme de paiement et faire corriger le montant, cependant, ne tourneront pas exactement comme prévu.

Ce petit livre offre une réflexion sympathique sur le bonheur : comment sait-on qu'on est heureux ? L'herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs ? Ce qu'on envie chez quelqu'un peut-il lui miner le moral ? le bonheur se situe-t-il dans ce qu'on reçoit, ou dans la manière dont on le reçoit ? Les autres ont-ils le droit de vous proclamer heureux alors que vous ne ressentez personnellement aucun bonheur ?

Le ton du récit est tout juste assez acide pour échapper à la catégorie des romans « feel good ». Néanmoins, on en ressort avec l'envie de profiter des petits moments de bonheur du quotidien, et de retrouver un émerveillement d'enfant en contemplant un coucher de soleil.
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Qu'il est agréable de tomber sur ce genre de "fable" sur notre société : originale, bien observée et que l'on lit avec avidité afin de comprendre tous les ressorts de cette absurdité sociétale et de savoir comme le héros va s'en sortir.

Peut-on être taxé parce que l'on sait être heureux, que même si nous n'avons rien nous avons une capacité naturelle à vivre pleinement le bonheur quand il se trouve à notre porte.

Et bien c'est ce qui arrive au narrateur qui reçoit une facture conséquente, inexpliquée et au fur et à mesure de ses recherches pour comprendre cette facture va s'enfler, va devenir encore plus faramineuse, jusqu'à ne plus avoir de mesure.

C'est une sorte de petite pépite, bien écrite, comique et reflétant tellement notre société...... qui dit qu'un jour nous ne serons pas taxés sur notre bonheur, nos rires, notre bien être, la faculté pour certains à être heureux alors que d'autres baignent dans la morosité.

En tout cas ce court récit fait du bien, il nous sort de notre quotidien et nous fait porter un regard sur notre mode de vie et de constater que finalement nous ne sommes pas si malheureux que cela ...... Il faut ouvrir les yeux, rester humble, ne pas mettre la barre trop haut.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J'ai joué avec l'idée de filer sans demander mon reste. Quitter le pays. Quels moyens pouvaient-ils mettre en oeuvre pour retrouver quelqu'un comme moi ?
Je pouvais prendre le bus pour Nynashamn, puis le ferry pour Gotland et me cacher là, près d'une plage de galets. (...) Je pouvais retirer tout mon argent de la banque, acheter un billet d'avion pour les USA et aller à Manhattan boire des milk-shakes et manger des sandwichs au pastrami.
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Je prenais peut-être mes échecs trop à la légère et acceptais les choses comme elles venaient, sans protester suffisamment ? Étais-je trop naïf, trop béat ? Fallait-il être plus exigeant ? Gagnerais-je peut-être à me méfier davantage, à mieux négocier ?
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Sentez-vous quelque chose ?
- Euh… Oui.
J’ai humé l’air de la rue. Il était sucré et chaud, plein de parfums d’été Des fleurs, un buisson peut-être ? Un vieux fond de graillon ? Une vague odeur de pourri et d’essence. Typique parfum d’été. Quelque chose de presque méridional. On entendait à nouveau la mobylette.
« Vous sentez quelque chose, n’est-ce pas ? a-t-elle continué au téléphone. Vous avez des sensations, des fantasmes, des amis et des connaissances. Et vous rêvez, je suppose ? »
Elle ne me laissait même plus le temps de répondre.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Vous rêvez, la nuit ? a-t-elle continué.
- Ça arrive.
- Mmh. Et vous croyez que tout ça c’est gratuit ? » p 24 a - 7
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Ces dernières années, je suis toujours allé dans la même boutique acheter les mêmes céréales pour le petit-déjeuner. Je prends toujours la même sorte de café dans le même bistrot, je vais au même boulot où je traîne tous les jours de la même façon. Puis je vais dans le même restaurant acheter le même plat à emporter. Je vais même toujours au même kiosque quand je me paie une glace. […] Je ne sors jamais. Ne vois jamais de copains. Putain, c’est pas une vie !
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es gens sont très malheureux. La plupart vont mal ! Ils souffrent. Ils sont pauvres, malades, prennent des médicaments, sont angoissés, ils ont peur, s’inquiètent. Ils sont stressés, pris de panique, ont du chagrin, mauvaise conscience, sont sous pression, ont des problèmes de sommeil et des difficultés à se concentrer, ou bien sont juste las, on les remet en question, ils se sentent injustement traités. Trompés, ratés, coupables, tout ce que vous voulez. La plupart des personnes vivent, au grand maximum, quelques années de relative insouciance pendant leur enfance. Ce n’est souvent que là qu’ils obtiennent leurs points. Après, tout est très sombre.
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