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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman construit en forme de diptyque fait le portrait de deux hommes en plein grand écart identitaire. Ces Arabes israéliens originaires du Triangle -une région de Palestine transférée de la Jordanie à Israël-, vivent et travaillent à Jérusalem.
Plutôt bien intégré socialement, le premier devient maboul quand il soupçonne sa femme d'infidélité. Son vernis de culture occidentale se met alors à fondre comme neige au soleil. Sa jalousie fait ressortir en lui les valeurs rétrogrades de son héritage arabe, ces principes de conduite et de jugement qu'il avait reniés pour s'adapter.
Le second, un simple travailleur social, préfère devenir un autre, changer carrément d'identité pour ne plus être considéré comme un citoyen de seconde zone et ne plus être victime de discrimination, positive ou non.
Leurs histoires avancent parallèlement puis finissent par se rencontrer pour illustrer le thème favori de Sayed Kashua, celui de l'identité, qu'elle soit individuelle ou nationale. Un sujet complexe parce qu'il induit des facteurs ethniques, politiques, culturels, et psychologiques. Si l'auteur reconnait lui même dans ce roman que ce sujet a été "rabâché jusqu'à la nausée", le biais de la fiction permet d'aborder de façon accessible à tous la difficile équation qui pèse sur le destin de ces hommes pris dans l’ambivalence de leur identité palestinienne et de leur citoyenneté israélienne.
Une lecture plaisante, mais qui n'apporte rien de vraiment neuf. J'ai apprécié la construction originale.
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L'auteur Sayed Kashua, Arabe Israëlien, est chroniqueur et romancier.
La deuxième personne est un roman contemporain, traité à la façon d'un roman policier dont le noeud psychologique est basé sur la rencontre de deux cas de névroses limites.
D'un côté un avocat arabe, citoyen d'Israël, sexuellement frustré, dont la jalousie envers sa femme (travailleuse sociale) devient obsédante après qu'il ait trouvé un billet d'amour adressé à un certain Yonatan.
De l'autre un travailleur social arabe qui usurpe peu à peu l'identité de Yonatan, étudiant en photographie et Juif tétraplégique suite à une tentative de suicide ratée.
Un roman contradictoire dans un pays contradictoire aussi (sur fond politique), dont le suspense augmente au fil des pages. Où est la réalité? La vérité? Peut-on changer facilement d'identité ? Pourquoi? Comment un avocat professionnellement doué peut-il se laisser expulser du lit conjugal par ses enfants?..............................Interessant!

La deuxième personne de Sayed Kashua a été sélectionné pour participer au Prix des lecteurs varois 2012 en compétition avec Canal Mussolini d'Antonio Pennacchi et Nos si brêves années de gloire de Charif Majdalani.
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C'est le film "Mon fils" d'Eran Riklis qui m'a conduit à deux livres de Sayed Kashua "Les Arabes dansent aussi" (2003) et "La deuxième personne" ( 2010) tous deux centrés sur les problèmes d'identité des Arabes israéliens.

Dans le premier, un jeune Arabe est confronté au milieu étudiant israélien de Jérusalem, mais ne parvient pas à s'y intégrer. C'est un récit, détaillé mais monocorde et donc parfois un peu pesant. J'ai eu quelques difficultés à entrer dans la psychologie du personnage ; on comprend bien son regard dessillé sur les siens mais beaucoup moins son manque de combativité et sa résignation. Cela étant, de multiples notations et observations concourent à dresser un tableau nuancé des populations vivant sur le territoire d'Israël.

En revanche, "La deuxième personne" est infiniment plus agréable à lire, sans doute parce qu'une intrigue soutient le propos. A travers les deux personnages principaux (un avocat ; un étudiant), et des narrations successives, on découvre deux modes d'éloignement du style de vie arabe traditionnel, mais qui n'affectent pas, semble-t-il, les schémas mentaux (par exemple le code de l'honneur pour l'avocat). le dédoublement d'un des personnages, l'étudiant, va beaucoup plus loin, jusqu'à une captation d'identité. On prend beaucoup d'intérêt à la description de la vie de Jérusalem, et des hiérarchies compliquées entre groupes sociaux obligés à cohabiter ... malgré eux. Je le recommande pour qui a envie d'approcher cette société, avec ses héritages, ses préjugés, et les tentatives de quelques-uns de surmonter l'écartèlement entre deux cultures.
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