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EAN : 9782823613322
256 pages
Editions de l'Olivier (11/04/2019)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur :

Qu'est-ce qu'un Arabe israélien ? Une contradiction vivante.
En s'expatriant aux États-Unis avec sa femme et leurs enfants, le héros de ce roman pensait résoudre le problème une bonne fois pour toutes. Mais sa nouvelle vie est hantée par ses souvenirs de jeunesse, et le mal du pays ne le quitte plus.
Rappelé d'urgence en Israël au chevet de son père hospitalisé pour un infarctus, il se trouve soudain confronté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

L'auteur est un écrivain et journaliste israélo-arabe de confession musulmane et écrivant en Hébreu. Sayed Kashua est né en 1975 à Tira, au nord de Tel Aviv (30 km) et de Jérusalem (85 km), qui a fait des études de philo et de sociologie à l'université hébraïque de Jérusalem, avant de partir vivre aux États-Unis avec son épouse Najat et leurs 3 enfants.

Selon Wikipédia, Kashua a écrit des éditoriaux satiriques en Hébreu pour le journal Haaretz (= le Pays) et pour un hebdomadaire local de Jérusalem (Ha'ir). Dans un style humoristique et ironique, Kashua traite des problèmes que rencontrent les Arabes d'Israël, pris entre deux mondes.

Le sitcom "Avoda Aravil" (= travail arabe), largement autobiographique et reflétant la situation dans ce pays est un parfait exemple de son oeuvre, qui a été diffusé à la télévision israélienne (Channel 2), malgré de nombreux dialogues en Arabe et des sous-titres en Ivrit (Hébreu moderne).
Son roman "La deuxième personne" lui a valu un franc succès et plusieurs prix littéraires, notamment le Prix Bernstein 2011 et le Prix des lecteurs du Var, l'année après.

"Les modifications" est une oeuvre dans une très large mesure autobiographique. À tel point qu'il n'est pas toujours très clair de savoir ce qui relève du romanesque et ce qui est authentique. Pour être honnête, je dois admettre que cela m'a gêné légèrement.

Depuis 14 ans le le héros de l'histoire s'est installé avec son épouse en Illinois, où elle a un job à l'université comme psychologue diplômée, lorsqu'il apprend que son père est gravement malade, a été hospitalisé et risque de mourir. Pour lui, le signal d'un retour rapide en Israël et Tira. Et en même temps un retour sur son passé et sa relation, somme toute bizarre, avec sa femme, prénommée Palestine par ses parents, car née un 30 mars. Un conflit à la suite d'une confiscation de terre avait entraîné une grève générale et des combats au cours desquels 6 Arabes furent abattus par la police. Cet événement dramatique a eu lieu le 30 mars 1976 et représente ainsi "la naissance d'une certaine revendication nationale des Palestiniens d'Israël". Note du traducteur de l'ouvrage, Jean-Luc Allouche, qui a réalisé dans l'ensemble un beau travail.

N'empêche que ce prénom sonne étrange dans des phrases telles que : "Palestine boit du café au lait, évite le café américain" (page 61). En s'installant en Illinois, elle en a profité pour troquer ce prénom sur ses papiers officiels pour Foula, une fleur comme le jasmin. Leur fille aînée est devenue Yasmine par la même occasion, comme prénom tout à fait acceptable tant en Arabe qu'en Hébreu.

Notre héros a trouvé une combine assez originale pour gagner des sous. Il laisse des gens raconter leur vie sur bande magnéto, récit qu'il arrange un peu en l'embellissant par de propres beaux souvenirs, et en faisant un bouquin d'un nombre de pages et pour un prix fixés de commun accord d'avance. Un ouvrage de 100 pages et à peu près 15.000 mots pour 10.000 shekels (environ 2500 euros ). Il a réussi a en préparer une trentaine en 4 ans dont les mémoires d'un ancien député arabe du parlement israélien.

Les sujets abordés par Sayed Kashua dans les 250 pages de son oeuvre sont : la relation entre père et fils d'une part et celles entre femme et mari d'autre part, une comparaison des conditions de vie en Illinois, États-Unis, Jérusalem et Tira et, bien entendu, la coexistence parfois délicate entre Arabes et Juifs en l'État d'Israël.
Il est incontestable que la vie des Arabes y est loin d'être simple.

Pour les Israéliens arabes, la situation n'a que peu de chances de s'améliorer avec les élections du 9 avril dernier qui ont permis à l'inévitable Benyamin Netanyahou son meilleur score : 36 sièges à la Knesset (parlement) et ce n'est évidemment pas sur Trump et son conseiller de beau-fils, Jared Kushner (le mari de sa fille Ivanka), autoproclamé expert du moyen-orient et Israël, qu'il faudra compter. le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, en 2018, est une des prouesses de ce Metternich de notre temps !
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Le narrateur écoute les cassettes qu'il a enregistrées à l'hôpital, lors des derniers jours de son père. C'est en quelque sorte son métier, il transcrit les autobiographies des gens qui lui en font la demande, et les « édite ». C'est-à-dire qu'il les réécrit, dans un souci littéraire, mais à l'évidence pas très fidèlement. Depuis une certaine nouvelle – la seule qui ait été publiée, il ne peut plus écrire de la fiction. Alors, sans rien inventer, il insère ses propres souvenirs d'enfance dans les vies de ses clients. Avec son père, bien sûr, c'est tout autre chose. Sa voix sur les bobines est la seule chose qui lui reste…
Sayed Kashua signe ici un roman bien mystérieux qui excelle dans l'art du suspens. Plus on en apprend et plus les choses s'opacifient, et plus notre coeur se serre.
Mélancolique, absurde par bien des côtés mais en équilibre sur une juste ligne au dessus de la franche tristesse, son héros n'en finit pas de racheter une faute qu'on peine à bien conceptualiser (même si on admire la construction ciselée). L'occasion d'une réflexion en spirale sur la fiction et toujours (constante dans tous les romans de l'auteur) sur la difficulté d'être un arabe israélien.
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Une réflexion sur l'identité, l'exil, l'amour (ou plutôt son impossibilité), la littérature, et sa dangerosité lorsqu'elle tombe entre les mains d'esprits étriqués. Un conflit familial, un dilemme cornélien, la souffrance d'un immigré ; le tout sur fond de conflit israélo-palestinien.

C'est l'histoire d'un écrivain israélien musulman, émigré aux États-Unis, qui revient à Jérusalem pour rendre visite à son père qui est en train de mourir. Bien qu'il croise des membres de sa famille dans les couloirs de l'hôpital, l'écrivain ne se résout pas à revenir à Tira, ville de son enfance. Au fil des pages, on découvre le drame qui rend ce retour impossible. le héros gagne sa vie en rédigeant des biographies, dans lesquelles il opère des modifications en y insérant ses propres souvenirs. Réflexion très intéressante sur la distorsion de la réalité par la mémoire.

Découverte totalement fortuite pour moi, et j'ai beaucoup aimé, je suis bien rentrée dans l'histoire et j'ai aimé l'écriture. On découvre les drames intimes des personnages et la mécanique implacable qui les a poussés vers un destin tragique. Avec, toujours, une lueur d'espoir.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Au travers des péripéties d'un Arabe israélien, l'auteur propose une réflexion sur l'identité.
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critiques presse (2)
Liberation
13 mai 2019
Le dernier roman de Sayed Kashua est terriblement sombre mais ce n’est guère surprenant vu l’évolution de la situation en Israël où les Palestiniens - d’Israël, de Cisjordanie et de Gaza - sont désormais clairement considérés comme des citoyens de seconde zone.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
15 avril 2019
L’écrivain « palestinien et citoyen d’Israël », exilé aux Etats-Unis, a écrit ce nouveau roman pour clore les tentatives de dialogue avec les juifs israéliens.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je suis le seul à appeler mon épouse Palestine.
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Video de Sayed Kashua (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sayed Kashua
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