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3,67

sur 422 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le talent de l'Auteure est déjà présent dans ce premier roman. C'est une histoire très dérangeante sur la prostitution mais surtout sur une inexorable autodestruction, une descente aux enfers voulue et recherchée, le désespoir à l'état pur. Et je pense sincèrement que le désespoir est ressenti par le lecteur mais en aucun cas par le personnage principal de ce roman. C'est un livre d'horreur où l'on assiste impuissant à l'indifférence de Leila sur tout ce qui concerne sa vie. Des bribes de son passé et du passé de sa mère tentent de nous expliquer l'inexplicable. Dans ma vie j'essaye de ne pas juger et d'accepter les autres avec leurs failles. Pendant toute ma lecture j'avais une envie furieuse d'intervenir, de secouer cette jeune, la ramener à la vie et l'ingéniosité de l'Auteure y est pour quelque chose. A lire si vous n'êtes pas déprimé !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un récit pourpre et gluant qui colle à l'esprit. L'univers y est oppressant et l'histoire est toute aussi glauque. On a envie de fuir Suspicious River aussi vite que possible. Sans doute les paroles de la narratrice y sont pour quelque chose.

24 ans, belle et intelligente, Leila travaille dans un hôtel « miteux » qui accueille les touristes venus voir les cygnes, et les hommes pas clairs venus… la voir elle.

Parce que Leila se prostitue pendant son service.

Entre un présent qui l'étouffe et un passé qui la hante, Leila nous raconte la vie de sa mère, ses infidélités répétées avec son oncle, le frère de son père. Puis la mort de sa mère, sa mort à 24 ans. Sa mort assassine. Une mort passionnellement cruelle que Leila revivra continuellement jusqu'à ses propres 24 ans.

Leila se détruit lentement mais sûrement, se transforme en l'autre Elle. Elle abandonne à petit feu son couple, image superflu d'un destin illusoire, et se jette dans les bras d'un homme qui la salira, lui mentira et la violentera… Pour mieux se sentir exister. Elle repoussera les limites de sa vie jusqu'au drame longuement pressenti.

Des voix, des images, des sensations, des souvenirs…

24 printemps anéantis par la noirceur et la crasse qui lui ont collé à la peau… Puis la renaissance.

C'est un tout autre « visage » que j'ai découvert de Laura Kasischke à travers ces lignes qui marquent son tout premier roman. Même si je n'ai pas accroché à l'univers de Suspicious River, la plume de L. Kasischke est incontestablement poétique (parfois même un peu trop…).
A travers l'ensemble des oeuvres de l'auteure que j'ai pu parcourir, je remarque que l'auteure possède un réel talent : en jouant avec les genres, les univers et les styles elle provoque sans cesse la surprise (bonne ou moins bonne !) chez son lectorat.
Ainsi, la Diversité et la Création constituent toute la richesse de L. Kasischke qui, selon moi, à encore de belles années d'écriture devant elle.
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Ce premier roman de Laura Kasischke est une histoire violente et terriblement dérangeante. Je vais essayer d'identifier les causes de mon malaise :
- le sujet tabou, marginal, troublant de la prostitution est à ma connaissance assez rarement évoqué aussi crument en littérature.
- des gens simples, voir frustes et des individus louches évoluent dans une petite ville assoupie de l'Amérique profonde, créant une atmosphère pesante.
- La jeune Leila présente une étrange personnalité. Petite fille perdue dans un monde d'adultes perturbés et hostiles, elle va vivre et grandir dans une sorte d'irréalité permanente. Passive face aux sollicitations malsaines de son entourage, elle manifeste une totale incapacité émotionnelle. Son absence d'affect l'empêche de réagir et d'exercer une quelconque auto-défense.
Sa petite enfance marquée par un drame insoutenable est bien sûr à l'origine de son comportement à haut risque. Mais la question qui se pose dans ce roman sombre et pessimiste est la suivante :la malédiction qui pèse sur ses frêles épaules est-elle inéluctable, la sollicitude d'un mari et d'une belle-mère attentionnés n'aurait-elle pas pu la sauver.

Sur le plan du style, j'ai été très gênée et parfois même exaspérée par l'usage abusif des métaphores (dont certaines complètement farfelues). le mot "comme" répétitif, obsédant, surabondant.
Dernière remarque qui ne facilite pas la lecture : l'auteure passe sans transition du présent à tous les stades du passé. le but est bien sûr de démontrer que les épreuves du passé sont autant de souvenirs obsédants qui s'incrustent et polluent le présent, mais il faut suivre !
Malgré tout, impossible d'abandonner la lecture : on voudrait tellement que Leila s'en sorte, tout en pressentant que son destin sera tragique.
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Dans ce récit c'est le caractère de l'héroïne qui me semble le plus dérangeant et non l'écriture crue, sans concession et directe de Laura Kasischke toujours efficace.
La jeune Leila est tantôt lucide sur sa descente aux enfers (en faisant des passes dans un motel peu reluisant) et tantôt passive et soumise, devenant le jouet d'un maquereau minable.
J'ai interprété son attitude comme un défi à la lente destruction de sa mère qui avait suivie le même chemin comme si elle revivait cette destruction par procuration.
Une destinée tragique avec une petite réserve sur des passages qui quelquefois sont des redites qui allongent inutilement le roman.
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Grande adepte des romans de Laura Kasischke, j'ai pourtant eu un peu de mal avec celui-ci! Rien à dire du côté du talent de l'auteure qui n'est plus à confirmer, mais c'est plutôt le thème et l'histoire qui m'ont rendu la lecture un peu difficile.
A suspicious River n'est pas un roman à lire qu'on on est déprimé, même pas un tout petit peu! On ressort de cette histoire avec un grand sentiment de vide et de désespoir, certes intéressant parce qu'elle ne nous aura pas laissé de glace, mais pas très positif!
L'héroïne met une telle application à s'autodétruire que s'en est difficile de continuer à la suivre, on a parfois envie de rentrer dans le livre et de la prendre par la main pour l'amener vers un avenir meilleur.
Mais non, la jolie héroïne condamnée avance lentement mais sûrement vers son funeste destin, et nous ne pouvons que la regarder, impuissants.
C'est dérangeant, frustrant, choquant...pas très agréable mais forcément marquant!
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A Suspicious River, petite ville du Michigan, on trouve des cygnes, des vestiges indiens, "un bowling, sept églises, dix motels, quatorze bars..." (p. 73). Leila, jeune femme mariée de 24 ans, travaille dans un de ces motels comme réceptionniste. Elle est bientôt tentée de retrouver certains des clients de l'hôtel dans leur chambre pour leur vendre ses charmes. Elle s'attache à l'un d'eux, mais continue néanmoins à se prostituer... le fait-elle pour l'argent ? La réponse, complexe et glaçante, nous apparaît peu à peu à travers les retours sur son passé qui jalonnent le récit, dévoilant les drames qui ont marqué son enfance et son adolescence...
Le roman est prenant, captivant, mais très dérangeant aussi. Leila semble étrangement absente, indifférente, passive au milieu de ce drame, notamment dans ses relations avec les hommes, et cela renforce le malaise du lecteur.
Un tic d'écriture de l'auteur, déjà constaté dans un autre de ses ouvrages m'a particulièrement agacée ici : la succession des "comme" (en moyenne trois par page) avec des comparaisons parfois creuses, ineptes (exemple p.102-103 : "... des gobelets en plastique blanc pareil à du lait de vache...", "... la surface noire comme de l'encre...", "... ses cheveux étaient aussi lisses que du plastique...").
Un roman trouble, déconcertant, dérangeant.

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J'ai eu l'occasion de vous expliquer que ma première expérience avec Laura Kasischke m'avait laissé une impression mitigée.

Et bien, bonne nouvelle : "A suspicious River" bénéficie des qualités que j'avais malgré tout reconnu à "La vie devant ses yeux", tout en étant exempt de ses défauts !
Là aussi, l'auteure s'attache à dépeindre la progression d'une chute... celle de son héroïne vers l'avilissement, la négation de soi.

Leila travaille au Swan Motel, où elle est officiellement réceptionniste. Mais pour ceux qui veulent d'elle plus qu'un sourire d'accueil et une inscription sur un registre, elle est prête, moyennant le même prix que celui de la chambre, à faire des heures supplémentaires...
Elle s'acquitte de cette "tâche" comme elle fait tout le reste, avec une sorte d'indifférence, de passivité glaçantes.
Pourtant, dans son esprit, ça bouillonne...
Images sanglantes, scènes de violence, de perversité, elle est assaillie en permanence de flashs backs surgis d'un traumatisme vécu dans l'enfance.

Les détails de plus en plus sordides de ce traumatisme ancien nous sont dévoilés en alternance avec le cheminement de Leila à un moment de sa vie d'adulte où elle semble partir à la dérive, incapable de se détacher d'un passé trop lourd, imprégnée d'une vulnérabilité que s'empressent d'exploiter des individus peu scrupuleux.

L'effet est saisissant. le rythme s'accélère au fur et à mesure du récit, le lecteur a le sentiment d'avancer inéluctablement vers l'horreur, d'assister impuissant à la destruction d'une héroïne inconsciente de son droit à se défendre.
Cette dernière est comme détachée de la réalité, y compris de celle de son corps, et perçoit le monde qui l'entoure à travers le prisme de ses visions, l'interprétant de manière à ne pas devoir affronter ses démons..

Cette deuxième tentative avec Laura Kasischke fut donc plutôt concluante, et m'amènera probablement vers d'autres titres de cette auteure.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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"A Suspicious River" est mon troisième roman de l'auteur. J'avais aimé "rêves de garçons" et adoré "les revenants". J'ai retrouvé dans le premier roman de l'auteur le même style poisseux qui caractérise les suivants.
Quand je dis poisseux, je ne le dis pas de façon péjorative: au contraire cela donne un très intéressant grain d'écriture. Les mots de Laura Kasischke coulent, collent, poissent et vous salissent les mains, mais on en redemande. Une "matière" en particulier tapisse l'intégralité du roman: le sang. Pourtant, même si j'étais habituée au style de l'auteur, j'ai été très dérangée par cette lecture.

Ce n'est pas tant le thème de la prostitution qui m'a dérangée que les rapports que Leila, l'héroïne, entretient avec le monde. La prostituée en littérature est un thème qui m'intéresse beaucoup et cela ne va pas toujours de paire avec un livre glauque et sale, au contraire. Mais Leila est... comment dire? déshumanisée. Une poupée, un pantin, tant de corps que d'esprit.

Je n'ai pas non plus aimé l'étrange envolée lyrique qui constitue la fin de l'histoire, ses dernières pages où se mêlent rêves et réalités. J'aurais trouvé plus logique une fin aussi froide et clinique que l'avait été le reste de l'histoire. Si j'apprécie les fins ouvertes de certains romains, celui-ci fait partie de ceux ou l'on a envie de savoir.

Pourtant , j'accorde trois étoiles à "A Suspicious River" parce qu'en dépit du malaise qui m'a accompagnée tout au long de ma lecture, je reconnais les talents d'écriture de Mme Kasischke et sa capacité à aborder des thèmes difficiles. de plus, la scène d'avortement m'a ramenée à l'écriture de mon mémoire, que j'ai terminé il y a déjà bientôt un an ( oui, vous auriez raison d'y voir de la nostalgie).
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J'avais découvert cette auteur avec « Esprit d'hiver » qui ne m'avait pas emballée. Une amie m'avait conseillé de persévérer et de lire d'autres titres.

Voilà chose faite et j'en suis ravie !

L'histoire est glauque, glauque, glauque mais le récit est magnifique ; celui-ci se construit de triple manière – la vie de Leila au quotidien, son enfance (plus que compliquée) et l'histoire de sa rencontre avec celui qui deviendra son futur mari -, l'auteur sautant de l'un à l'autre, parfois de paragraphe en paragraphe.

Les pages défilent à toute vitesse tant l'on aimerait connaître le destin de cette réceptionniste de motel de seconde zone.

Une lecture glauque dans une Amérique profonde avec une attention particulière de l'auteur pour le caractère psychologique de ses personnages… une recette réussie pour un moment de lecture qui l'est tout autant.

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C'est un auteur qui ne peut pas plaire à tout le monde car il est vrai que son style est assez perturbant. Mais si comme moi vous adhérez, alors là c'est le graal. C'est le seul auteur qui, de part son écriture, arrive à me faire ressentir le malaise, cette gêne ou ce mal de ventre que l'on a à lire certaines lignes, on comprends et on devine juste avec ces mots. Très difficile pour moi de décrire cette lecture, du Laura Kasischke quoi !
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