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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782267021158
331 pages
Christian Bourgois Editeur (14/10/2010)
3.73/5   652 notes
Résumé :
Lorsque Jiselle, hôtesse de l’air, rencontre le beau pilote Mark Dorn, veuf et père de trois enfants, cela ressemble au début d’un conte de fées. Le passé compliqué de Jiselle, ses sentiments confus envers son père et son désir de plaire la poussent dans les bras de Mark. Il l’épouse, lui permettant de démissionner et d’oublier les mille tracasseries quotidiennes de son travail (accrues depuis l’apparition de la grippe de Phoenix qui rendait les passagers plus nerve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (147) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 652 notes
Lorsqu'on est familier de l'univers de Laura Kasischke, débuter la lecture d'un roman que l'on ne connait pas revient à rester sur ses gardes. A se méfier comme de la peste des situations qui semblent idéales, des personnages trop parfaits pour être honnêtes, à guetter au détour d'un dialogue, la petite phrase qui met le doute, qui révèle des intentions malveillantes…
En un monde parfait débute ainsi comme une romance. Une hôtesse de l'air choisie par le merveilleux pilote veuf se retrouve quand même un peu seule avec la progéniture hostile de son époux. D'autant que celui-ci est peu présent. Pas de quoi ternir cependant les visions d'avenir de la jeune femme. Et pourtant, peu à peu, le récit s'éloigne des affres de la communication complexe des familles recomposée pour mettre l'accent sur une pandémie menaçante , dont la première victime médiatique est …Britney Spears.

Curieusement , c'est le thème de l'apocalypse et de ses suites qui prend le pas sur les histoires familiales, qui s'en trouveront apaisées.

La descente aux enfers est bel et bien au centre du récit, mais moins basée sur les interactions entre les personnages que sur un univers extérieur de plus en plus dangereux et désert , loin de l'abondance et de la consommation insouciante.

Le point commun avec les autres romans de Laura Kasische, c'est l'efficacité quasi-magique de la narration, qui vous happe dès les premières pages et vous lie au récit , sans doute ni question, pour un voyage imaginaire au coeur de l'âme humaine.
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J'ai eu beaucoup de mal à me lancer dans cette critique, tant 'En un monde parfait' est troublant... pas aussi parfait que son titre, certes intéressant et parfois émouvant, mais avant tout troublant !

Pourquoi ? A cause du mélange des genres d'abord, avec le début comme une romance moderne bien sirupeuse, le milieu qui vire au suspense tendance secrets de famille, et la fin en forme de récit d'ambiance mâtiné d'une leçon de morale. le tout assaisonné à la sauce dystopie, sinon ce serait encore trop simple !

Parce qu'on ne comprend pas bien l'idée ou le message, ensuite. Laura Kasischke milite à mon sens ici contre la société de la consommation et des apparences, pour un retour aux valeurs humaines, mais elle va très loin dans ce sens, puisqu'elle fait trouver le bonheur à son héroïne en restant à la maison pour s'occuper des enfants, des courses et du jardin. C'est évidemment beaucoup moins caricatural dans le livre que dans mon commentaire, mais ça n'en reste pas moins troublant.

Si j'en crois les autres critiques lues ici, nous sommes nombreux à avoir été déboussolés par cette histoire... Une chose est sûre, pourtant, c'est qu'on y retrouve la marque de Kasischke, à savoir son grand talent pour créer une ambiance et nous transporter dans son monde, et aussi la capacité à se renouveler et à imaginer des livres étonnants et toujours différents.
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Elle me déconcerte, cette auteure. Ben oui, quoi ! Au moins les cent cinquante premières pages ne sont que rêves d'amour entre un bel homme veuf et athlétique, pilote de ligne de surcroît (le prestige de l'uniforme, évidemment) et l'héroïne, une jeune hôtesse de l'air ; la rencontre romantique et les promesses de beaux jours se concrétisent en mariage et cohabitation plus que difficile avec les beaux-enfants, tout entiers voués au souvenir de leur mère.
Ceux qui me connaissent savent que je HAIS ce genre de roman à l'eau de rose.
Sauf qu'ici, les clichés sont (presque) uniquement de contenu et non de forme.
Sauf qu'ici, l'histoire d'amour dans un monde parfait n'a plus sa place à partir du 2e tiers.
L'histoire d'amour tout court, d'ailleurs.
Le monde parfait non plus.
Mais...qu'est-ce que c'est qu'un monde parfait ? Un monde électrifié ? Un monde où on prend l'avion comme on monte dans un bus ? Ou un monde où la vie naturelle reprend le dessus ? Où l'on s'éclaire à la bougie et où on redécouvre la joie de jouer aux échecs ou de broder ?
Elle me déconcerte, cette auteure.

Et puis je ne m'attendais pas du tout à une dystopie, or, c'est de cela qu'il s'agit, vraisemblablement. La « grippe de Phoenix » fait rage, et donc c'en est fini des transports faciles, car les Américains sont chassés de partout. Et puis l'électricité connait des coupures alarmantes...Et puis le pétrole vient à manquer, et puis...Je vous laisse imaginer la suite. Et cette jeune femme, Jiselle, comment fait-elle face à toutes ces difficultés, à ce monde qui s'écroule lentement, tout en s'occupant de ses beaux-enfants ?

Elle me déconcerte, Laura Kasischke. Je ne sais que penser d'elle, qui passe d'une atmosphère rose bonbon à la chronique d'un cataclysme pourtant subtilement annoncé dès les premières pages. Je ne parviens pas à déterminer la ligne de partage entre le roman cliché et le roman « à message ». D'ailleurs, je n'arrive pas à me prononcer sur son message réel : qu'est-ce que la perfection ?

Oui, c'est très bizarre. Déconcertant.

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Écoles fermées. Désinfection. Animaux abattus. Informations alarmistes. Masques.
Quarantaines. Populations fuyant les villes et les maisons de retraites...
Même les cours d'auto-école sont annulés.
«  Pandémie » : le mot est lâché en page 15 de ce roman ! Une sorte de grippe mystérieuse.

Sommes-nous pour autant en présence d'une oeuvre inspirée par notre actuelle crise sanitaire ?

Eh bien non !

Ce roman est sorti en 2010 en France. Et s'il a pu évoquer la grippe aviaire ou la crise de la vache folle, il entre aujourd'hui en forte résonnance avec la covid 19, d'une bien surprenante manière !

C'est tout à fait par hasard que j'ai relu ce titre et j'avoue avoir été très surprise de le ressentir de manière si différente d'il y a dix ans !
La dystopie est devenue notre réalité...
Et notre réalité modifie notre lecture de l'oeuvre...

L'imagination de Laura Kasischke l'entrainera bien loin dans l'accumulation de calamités supplémentaires (auxquelles nous échappons, nous, à l'instant où j'écris ! ).

Nous suivrons donc avec elle dans l'Illinois le lent glissement d'une petite famille vers un état étrange, indéfinissable, fait de repli sur soi et d'un renoncement presque heureux à ce qui faisait sa raison d'être :

Roman de la perte, mais de la (re)construction aussi.
Le thème des mutations adolescentes est abordé, comme souvent par cette auteure qui affectionne cette période de bouleversements et de création (elle en parle très bien dans ses interviews).
La famille recomposée est un autre ressort du récit.Tandis que tout s'effiloche autour d'eux, la jeune belle-mère et les enfants, vont en effet chacun se construire : l'une dans son rôle d'adulte-enfin-mère, les autres abandonnant peu à peu les postures de l'adolescence.
Naissance, donc, d'une famille qui a été reformatée, d'abord par le remariage puis par la crise sanitaire.

L'écriture est, comme toujours chez l'auteure, empreinte d'une extrême poésie qui nous emporte au détour de la moindre phrase : « Là, dans un coin d'ombre, se pressait un cercle de violettes, bleu pâle et mauve. Menues, tendres, soyeuses, papillotantes ». Elle se marie cette fois avec ce qui peut être lu comme un conte, à l'image de ceux qui pontuent le récit et les soirées des personnages.

Cette douce confusion entre fiction et réalité, coutumière chez Laura Kasischke, nous touche donc ici de plus près encore que d'habitude, tant nous sommes réceptifs, vulnérables et déstabilisés depuis maintenant un an que nos croyances et habitudes sont bouleversées....

En un monde parfait... Une lecture parfaite en ces temps incertains.
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J'ai eu un peu peur au début de ma lecture car l'histoire ressemblait beaucoup à ces romans à l'eau de rose que je n'apprécie guère. J'ai alors pensé à « Esprit d'hiver » qui m'avait beaucoup plu donc impossible que ce soit une bluette…

Bien m'en a pris car il s'agit d'une dystopie, rondement menée où l'on s'attache à tous les personnages, à l'exception du prince charmant qui fort heureusement disparaît vite de nos écrans radar.

On retrouve dans ce roman les chevaux de bataille de Laura Kasischke : critique de la société de consommation, des excès en tous genres : les grosses voitures qui polluent, le non-respect de la nature, des animaux, le chacun pour soi.

Elle nous montre comment ces petits bourgeois, issus de classe aisée (elle est hôtesse de l'air, il est pilote avec le prestige de l'uniforme) qui dépensent leur argent à tort et à travers : bijoux, hôtels de luxe, peuvent, lorsqu'ils sont confrontés à une situation de plus en plus difficile, être capables de s'adapter, de se remettre en question.

Certes, cette famille est très caricaturale, Jiselle a du mal à sortir de l'enfance et son Oedipe est toujours d'actualité, comme en témoignent ses relations avec sa mère et avec les enfants de son mari, mais qui n'a pas été confronté à des ados récalcitrants (c'est presque un pléonasme !)

Bien-sûr, on va assister à la montée des religieux qui tentent de voir là une offense à Dieu et prônent les régimes spéciaux voire le carême et autres purifications (comme les flagellants) ou ceux qui imputent la grippe de Phoenix aux ondes émises par les téléphones portables…

« Il faut bien trouver un responsable à la grippe de Phoenix, déclara un jour Paul Temple. Nous sommes comme les flagellants au temps de la Peste noire. Nous pratiquons l'autoflagellation. Notre société ne craint plus Dieu. du coup ce n'est plus Lui qui nous châtie pour nos péchés, c'est forcément l'environnement qui nous punit en raison de nos voitures trop gourmandes en carburant. » P 230

J'ai beaucoup de tendresse pour un personnage particulier : Paul Temple, le père du petit ami d'une des filles de Mark, prof d'histoire qui compare toujours la situation actuelle avec des évènements historiques.

Laura Kasischke tord le cou à cette Amérique consumériste, qui se prend pour le nombril du monde et dans cette histoire se retrouve au ban de tous les autres pays, avec ce virus qui ressemble étrangement à la grippe aviaire, et à laquelle on applique le procédé : pollueur payeur en grande largeur (les Américains en quarantaine dans les aéroports c'est très drôle !)

Ce roman est terriblement d'actualité alors qu'il a été écrit en 2007, avant l'ère Trump…

J'ai passé un très bon moment, je l'ai dévoré !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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critiques presse (1)
Telerama
12 octobre 2011
Laura Kasischke réunit ses thèmes favoris dans ce roman déroutant et superbe […]. Elle parvient à faire peur et rire en même temps, avec ce personnage de femme qui rêve d'un monde parfait au moment où tout s'effondre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Depuis que le gouvernement avait pris les choses en main, on ne prévoyait plus d’importantes pannes d’électricité. La Chine faisait machine arrière. La guerre au Moyen-Orient était terminée. L’embargo sur le pétrole ne durerait pas ; de plus, la mise au point de sources d’énergie alternatives progressait de jour en jour. Les chercheurs étaient en passe de découvrir la cause de la zoonose hémorragique et, bien que l’on ne parlât point encore de remède ni de vaccin, c’était un premier pas dans cette direction.
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Sa mère lui avait demandé : "Quel genre de femme consent à épouser un homme qu'elle connaît depuis trois mois ? Un homme qui a trois enfants? Un homme dont elle n'a pas rencontré les enfants ? "
Si Jiselle avait été un type différent de fille ou de femme, elle aurait pu répondre : "Le genre de femme que je suis maman" ; mais même au temps de son adolescence, alors que sa meilleure amie lançait communément à la tête de sa propre mère "Salope, je te déteste!" Jiselle présentait des excuses à la sienne pour n'avoir pas dit "s'il te plaît" en redemandant de la salade.
Au lieu de cela, elle répondit : "Je l'aime, maman". Sa mère eut un reniflement dégoûté.
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Après que la presse eut fait observer que fort peu de décès causés par la grippe de Phoenix avaient été signalés parmi les Amish, de nouvelles communautés Amish apparurent. Ces gens imputaient au téléphone portable les pannes de courant et la grippe : les radiations émises par les antennes relais recouvraient le pays de vibrations aussi délétères qu’invisibles qui perturbaient l’environnement et plongeaient les oiseaux dans l’égarement . Ils y voyaient également la raison de l’apparition de tant de rongeurs au cours des derniers mois. Ces animaux avaient été chassés de leur repaire souterrain.
Ils avaient perdu tout sens d e l’orientation par l’effet de ces vibrations sur leur oreille interne.
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il s'agit d'une société laïque, poursuivit-il. Aussi n'est-ce pas Dieu, mais plutôt le réchauffement climatique. Mais, l'idée est la même, à savoir que nous sommes responsables de ce qui nous arrive. Cette secte, apparue dans l'Idaho, celle dont tous les adhérents se sont donnés la mort pour effacer leur empreinte carbone, voilà qui pourrait sortir tout droit du Moyen-Age. P 231
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Le nombre des gens qui ne mourront pas de la grippe de Phœnix sera supérieur à celui de ceux qui en mourront, déclara un médecin lors d’une émission spéciale du petit écran. Autant continuer d’aller à l’école, de régler nos factures, de maintenir l’économie à flot. Sinon, quand cette peur-là retombera, nous aurons des raisons de paniquer.
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