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EAN : 9782072870828
384 pages
Gallimard (07/10/2021)
3/5   2 notes
Résumé :
Laura Kasischke commence à écrire de la poésie bien avant d’entamer son œuvre de fiction. Lorsqu’elle publie son premier roman, À Suspicious River, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux États-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés, révélant la force du souffle poétique traversant cette œuvre.
Laura Kasischke ... >Voir plus
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critiques presse (2)
LeFigaro
10 janvier 2022
L’écrivaine américaine se révèle poète en publiant une anthologie de 380 pages découpées en onze sections. La lecture de l’ensemble est une expérience étonnante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
20 décembre 2021
Certaines pages, denses, se lisent comme de courtes nouvelles. D’autres, plus aérées, laissent à l’œil et au cœur la place de vagabonder et l’occasion de se perdre. Des champignons, un garçon dans un parc, un clown à la «perruque de feu». C’est à la fois glaçant et ardent, terrible et parfaitement fascinant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas laisser bébé sans surveillance

Avertissement du Fabricant

Ily a un Créateur
qui refuse d'être poursuiviier justice, une présence
parmi nous qui ne souhaite pas

qu'on puisse croire en elle, s'appuyer sur elle, la voir.
Il a jeté une petite
semence dans la terre - féconde, dévouée, aveugle-

et c'est moi. Mais la terre
tout autour c'est aussi moi. Il m'a nommée
La Mère de Celui-ci, et aucun

autre jamais ne
pourra partager
la responsabilité. Si quoi que ce soit.

Si quelque chose....
L'indicible se love
comme un caillot de sang en ébullition sur la langue.

Même si je meurs, celui-ci est le mien. Ma foi
est une colombe
endormie sous la corniche de l'abattoir.

Ma vigilance
est un filet
cousu de fumée et de poids. Même

si je mourais, mes yeux devraient
rester ouverts sous la terre, ou clignant
dans le ciel. Qui

que vous soyez, toute la nuit
affairé à broder des mises en garde et avertissements
sur nos affaires, dormez

tranquille, je vous prie. Je ne peux
vous poursuivre en justice, je ne peux
pas même mourir : Certaines nuits

sont plus sombres que des arbres. Le ciel
respire dans leur feuillage. Il n'y a
personne dans cette maison

lorsque les lumières sont éteintes
sinon le grand Créateur irréprochable,
et l'enfant,

et la Mère, les veillant.
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Vacances de printemps . J’ai
seize ans . Une fille
saoule sur un balcon, en robe
d’été
avec une piña colada .
En feu , je suis sur le point

de glisser complètement hors
de ma propre mémoire ——


tout en dansant , pourtant , tout en
disant n’importe quoi à un
inconnu en costume
rose saumon si j’en crois mes
amis .
Mémoire , comme une boîte à
chaussures pleine d’océan …… »
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Le souffle
Il y a un boucher qui est aussi le berger.

Certaines choses furent promises, mais d'autres ne le furent pas.
Le premier souffle nourrit, apparemment, le minuscule
lys à l'intérieur du bébé. Mais
le deuxième c'est ton père tirant cette
luge en haut de la colline une fois encore. Et

tous les souffles entre
le premier et le dernier. Un conte
chuchoté frénétiquement
à un enfant - sa morale étant de Vivre.

Ainsi le souffle de l'argile près de la mare en août.
Et le souffle des pommes sur les branches en automne.
Les narines de la biche. Les narines d'une déesse. Mon

grand-père toussant jusqu'à la mort dans la chambre du fond en 1976- avec le bruit d'enfants

taillant des bâtons. Et le tout dernier halètement
de ma mère aussi- comme s'il fallait
à cet instant-là qu'elle en soit témoin une fois encore:

sa fille unique qui se dirige
vers la porte du fond, portant un bouquet
composé de toutes les fleurs du jardin des voisins.

Et la façon dont son dernier souffle a résonné
exactement comme cette porte moustiquaire, s'ouvrant precipitemment.
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Loups

Petite moufle rouge dans la neige-

mon cœur, mon bébé, ma terreur:
Au bord de la route en un instant, tout est là,

même si le bébé est en sécuritë à la maison, et si ce n'est

ni du sang ni sa moufle dans ce blizzard. Déjà

au cours préparatoire je me souviens que je pleurais, pensant
Je ne pleure pas, je fais semblant, tout en
regardant du coin de l'œil
les autres élèves me regarder. Mes pleurs

étaient une meute de loups blancs
dans les bois, magnifiques, inaltérables.

J'étais une menteuse, aussi. Je me souviens

que je mentais et pleurais en même temps: Il m'a poussée. Il
s'est moqué de moi!

Alors le garçon non coupable était envoyé
au Bureau des Crimes Inventés. J'ai vu

le pan de sa chemise trempée de sueur nerveuse
s'agiter sortie de son pantalon tandis qu'il quittait la pièce - mais

qui croit un garçon?

Et même quand je suis partie un jour
dans une brume d'accusations
de mon premier mari, j'ai senti
ces loups sur ma poitrine. Je n'en
peux plus, j'ai dit.

Dr quoi ? De quoi ? voulait il savoir, et j'ai
pleure dans mes mains, jouant la comédie, bien que

-en fait- je ne voulais plus rien de lui. Je voulais

juste être pure de lui, et ne jamais

avoir ressenti
ce que j'avais ressenti
pour lui, simplement

avoir imaginé l'objectif sur moi, à quoi
ressemblerait ma souffrance
vue de la distance entre Dieu

et une fille. Des décennies durant, les jours ont été longs
et pleins d'étoiles. Les nuits brèves et fausses. Je
ne pouvais
imaginer ce qu'était l'amour, ce que

la peur signifiait, et je m'en fichais. Mais maintenant

je vois cette tâche de sang, cet arrêt du cœur
d'une moufle de bébé dans la neige et tout est là en

un instant sur le bord de la route -
authentique, et primitif,
la terreur comme l'amour, l'amour comme la terreur - et je me demande

où est allée cette fille, je me demande

qui la punira pour ce qu'elle n'a pas été
maintenant que je suis mère ?
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Coin des Nourrissons

Petits agneaux et anges ramollis, toutes

leurs ailes et leurs traits fondus

par les intempéries

en un murmurant
monde, murmurant
typhus, diphtérie, grippe, de même

qu'un long sommeil relâche un visage, fait glisser un tendre masque de pâte

sur ses angles et ses surfaces. Il m'arrivait

de marcher parmi ces noms

de bébés
dans leur tombe: Samuel, Sarah, Vaughn.

Les voyelles comme des bâillements. Tous

ces agneaux humides en bas exhalant
calmement l'éternité
de la fourrure de la terre. Leur chaude

toison émanerait
de la pelouse, odeur

de dentelle chassieuse, des draps trempés
de la nursery, alors
qu'au-dessus d'eux la Terre entonnait à pleins poumons
son chant de la variole, versait

des larmes qui embrumaient le cimetière
sous l'œil de Dieu, alors

que la fièvre, oubliée depuis longtemps, marchait parmi eux

comme une femme portant
des gants écarlates, fredonnant
une berceuse
dans la pluie contagieuse, la pluie, qui
salissait et amortissait chaque chose. Le temps qui passe

& le temps qu'il fait, le temps qu'il fait & le temps qui passe

semblaient devenir
un pain de douleur. Mais elle

restait une étrangère dans ce lieu, une touriste
parmi les bien-aimés. Elle

aimait celle qui disait, Essuie
tes larmes et ne pleure plus, Petit

John est parti avant toi-si
larmoyant dans sa nostalgie, comme un ivrogne

trébuchant dans un magasin d'alcool
où ils ne lui en vendront
plus. Elle

ne savait rien encore de
l'horreur de l'amour, des étoiles
- gants de toilette chauds qui tombent

partout sur le monde
quand un nourrisson change de couleur, braillant

dans tes bras, de la vapeur
d'une maladie jaune dans une tasse, ou

du rêve d'eux réclamant encore
du réconfort, du lait, ou Mère
sous la terre - les douces

et tristes chaussures
à leurs petits pieds, ou de la manière

dont certaines sortes de chagrin devraient nous faire honte

longtemps après que leurs mères ont disparu.
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