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sur 562 notes
Trois jeunes pom-pom girls en camp de vacances sèchent les cours pour aller se baigner dans le Lac des Amants, au volant de leur Mustang rouge, elles croisent deux ados dans une station essence. Les deux garçons vont les suivre, elles les aguichent. La Mustang étant plus rapide, elles retournent au camp en étant sûres qu'ils rôdent quelque part.

L'auteur sait nous captiver, on s'angoisse en même temps que les adolescentes, la tension monte, mais surtout l'auteur maîtrise l'art de camper des personnages parfaits, belles, blondes, minces, riches, il ne faut surtout pas gratter le vernis, car tout peut s'écrouler.

Difficile de faire plus stéréotypé, mais c'est toujours un vrai régal, et dans ce roman, tout ce qui aurait du être merveilleux, des vacances inoubliables à cet âge devient un cauchemar, un drame.
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C'est la première fois que je lis un Laura Kasischke. Et certes pas la dernière, mais je n'ai pas su apprécier ma lecture.

Je trouve que cette lecture m'a laissée un goût amer comme lors de ma lecture du dernier Simon Liberati "California Girls".

En effet, c'est comme si l'auteure tentait l'incroyable défi de nous écrire un énième roman sur l'adolescence, mais en ne parvenant jamais à toucher juste. Les héroïnes sont agaçantes à souhait et décrites comme des morceaux de chair sans humanité. Alors oui, les jeunes filles ont bien des aspirations de jeunes filles, oui Kristy n'est pas une héroïne sans étoffe, elle a des souvenirs d'enfance, des ambitions de future femme. Mais le hic, c'est son amie Désirée. Cette jeune femme qu'on déteste tous. Et pourquoi? Parce qu'elle est l'archétype de la féminité et en devient un stéréotype de la beauté "virginale" et adolescente et de la dragueuse invétérée.

Et les garçons, eux, sont idiots, assoiffés de sexe ou juste bons à rien.

Ce roman, s'il aborde les thèmes de la jalousie dans l'amitié, l'hypocrisie, les émois amoureux de l'adolescence, ne contient aucune charge émotionnelle pour moi. Si j'ai attendu la fin et le dénouement avec impatience, c'est que l'auteure parvient à créer une sorte de suspense factice, dans la moiteur du camp d'été des pom-pom girls. Qui se cache derrière les buissons? Quel est ce bruit la nuit sur le sentier entre le dortoir et les toilettes? Sont-elles suivies et observées ?

Dans une certaine fébrilité, et avec une charge sexuelle assumée, Laura Kasischke abîme les jeunes filles, leur grossissant les traits sans justification ni psychologie. La fin n'a pas de justification non plus. Elle est abrupte, d'une violence sans nom. Mais il n'y a pas eu cette catharsis. Ce choc. Pas de grands bouleversements. Et les pages de fin, celles de l'après "événement", sont de trop. Dommage. Rendez-vous raté.
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Dans Rêves de garçons, Laura Kasischke est parvenue à me faire remonter le temps, jusqu'à la fin des années 70, me donnant presque le souvenir, par la force des mots, d'un été très chaud dans un camp de pom-pom girl.

C'est la première fois que je lis cet auteur et son univers si justement dépeint m'a profondément marqué. Elle installe sa trame avec patience et minutie, constitue son histoire avec le mécanisme d'une poupée russe: en général, on a affaire à un chapitre flash-black, qui lui-même en entraîne un autre, et ainsi de suite.. Bien sûr, tout ceci est très bien maîtrisé et ne m'a, en tout cas, en rien découragé. Il apporte du réalisme au récit et de la profondeur au personnage, si bien qu'on s'y attache rapidement.

Le livre aurait bien été un coup de coeur, si ce n'était ma légère déception quant à la fin. Car en lisant la 4ème de couverture, on s'attends à quelque chose de plus "effrayant" que ça. On s'attends à en voir plus d'impact dans la vie des jeunes filles -ou surtout de Kristy, le personnage principal, sauf que là, je n'en ai pas eu l'impression... la fin du roman rattrape un peu le tout, mais pas assez à mon goût. Dommage... Peut-être que pour le coup, le livre aurait gagné en qualité en étant plus long.

Je recommande quand même ce livre qui se lit très rapidement et qui retranscrit parfaitement un univers adolescent fragile, dans ses malaises les plus troublant, dans ses tâtonnements et sa naïveté.
En tout cas je suis tombée sous le charme du talent de cet auteur dont je lirai volontiers les autres écrits.
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« Tous les ans, on raconte des histoires autour du feu de camp. (…)

L'odeur épicée des pins blancs qui émane de l'obscurité de la forêt. L'antimoustique. La mousse détrempée. le mélodrame gluant et noirci des chamallows grillés. Une petite volée de chauves-souris qui giffle l'étendue du ciel bleu marine. Un ciel piqué d'étoile.

Année après année, on répète les mêmes histoires – épouvantables, terrifiantes et véridiques (…)

Un jour il y eut celle-ci :
La jeune fille qui, un après-midi d'été, file en douce de Pine Ridge, la colo des pom-pom girls, avec deux copines dans une petite voiture de sport rouge, et qui sourit à deux garçons à bord d'un break mangé par la rouille. »


Et c'est bien ainsi que tout commence : Trois jeunes filles insouciantes et sexy s'échappent en décapotable de leur camp de pom-pom girls pour aller nager un moment au lac des Amants au lieu de faire des abdos avec leur équipe. Sur la route, elles croisent deux garçons dans une voiture bien plus lente et l'une d'elle a le malheur de leur sourire… A cet âge-là, il en faut peu pour s'enflammer et les filles se rendent bientôt compte que les garçons les suivent. Elles décident alors de faire un brusque demi-tour avant d'arriver à la falaise du lac afin de retourner au camp sans qu'ils puissent les suivre ; Et en les croisant dans l'autre sens, elles les narguent une dernière fois en découvrant leurs poitrines.


« La Mustang rouge, pareille à une idée fugace et brillante qu'on aurait trempée dans du sang, fonçait entre deux murs de pins blancs qui s'étiraient loin devant à perte de vue, et loin derrière, dans les limites du rétroviseur. »


Une fois rentrée au camp, la conductrice se sent en sécurité et prête à se reconcentrer sur le sport, sa meilleure amie canon retourne à son activité préférée et séduit le maître-nageur avec qui elle passe toutes ses nuits dans la forêt ; Mais la troisième a un comportement étrange : L'air complètement azimutée et effrayée, elle pleure tout le temps, affirme qu'elle a vu les garçons rôder dans la forêt et les épier aux fenêtres, et prédit qu'un grand malheur va arriver… Est-ce sa mauvaise conscience, le remord et la peur qui la rendent parano, ou bien les garçons les ont-ils vraiment retrouvées ? Ou bien alors, connaissant l'auteure… Y aurait-il une autre explication, plus dramatique encore, à ce malaise qui plane sur le destin de nos trois pom-pom girls… ?


*****

Comme d'habitude, l'auteure nous plonge dans une atmosphère très étrange où planent le doute et le malaise. La prouesse cette fois, c'est qu'elle parvient à le faire tout en plantant un décor idyllique et baigné de soleil, d'insouciance, de rêves d'ado. La plage de l'étang et les baignades, le soleil aveuglant et les cigales, les nuits étoilées et les grillades de chamallows : chaque élément de ce roman contribue à la fois aux vacances de rêve et à la tension qui devient palpable. le récit prend un air des « Chair de poule » de ma jeunesse, ces histoires à raconter au coin du feu pour se faire peur. Et si, à l'arrivée des filles au camp, on leur a présenté les traditionnels fantômes de la forêt, il est certain que de cette forêt sera désormais hantée par d'autres cauchemars !


« La stridulation insistante des cigales remplissait l'espace. Elle marquait une pause puis reprenait, allait crescendo, et s'arrêtait comme si elle provenait des lignes du téléphone - frénétique, électrique, comme des milliers de mères hystériques jacassant dans le ciel. »


La lecture est très agréable dès les premiers mots car elle est imagée et rythmée. Je n'ai pas souvenir que le style de l'auteur m'ait autant marquée dans « Les Revenants », en revanche l'esprit est le même : On flirte toujours entre le possible et l'impossible, la certitude et le doute, le réel et le surnaturel… Même s'il est plus court que « Les Revenants », j'ai trouvé la fin de ce roman plus aboutie et satisfaisante car, non seulement nous obtenons des réponses à nos questions, mais en plus nous observons les conséquences des actes et décisions des filles dans leurs vie d'adultes des années après. Ce que j'ai aimé surtout, c'est la façon qu'a l'auteure de nous faire connaître son héroïne en insérant, habilement et sans jamais nous perdre, des flash-back de son enfance qui peuvent expliquer son comportement actuel. Une partie de nous est déterminée par notre enfance, mais nos actes actuels détermineront les adultes que nous deviendrons… Cette histoire a donc bien une morale ; A votre tour de percer le mystère de ces destinées en vous plongeant dans cette lecture idéale pour l'été !


« Je n'étais pas le centre de l'univers. Mais je l'étais quand même un peu. La Terre tournait autour du Soleil et non pas autour de moi. Mais rien de tout cela n'aurait existé si je n'avais pas été là pour le voir. »


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Ahhh que voilà une lecture que j'aurais du extirper de la pile à lire depuis longtemps. Parce que pour moi, un roman de Laura Kasischke, c'est la quasi certitude de passer un bon moment (si on aime le genre bien évidemment).

Celui-ci a tenu ses promesses, le contrat est rempli et le lecteur est ravi.

Sombre, malsain, des hormones ados qui bouillonnent et qui nous entraînent dans les bas fonds de leur fonctionnement (pitié je l'ai déjà dit mais dites moi que les miens passeront de l'enfance à l'âge adulte comme des fleurs). Des ados sans pitié, dans leur petit cercle et leur petit monde, où cruauté, rivalité et jeux de séductions suspects se succèdent (et tant qu'à faire dites moi aussi que mes filles ne seront jamais pom-pom girls).

Ça se cherche, ça se trouve, se découvre, se provoque.

C'est sensible, à fleur d'hormones, et sans cesse au bord du gouffre.

C'est un délice à lire sous la forme d'un petit mélange réussi. En effet, ces "Rêves de garçons" ont évoqué chez moi un soupçons de la grande dame Joyce Carol Oates (et ses délicieuses pourritures), un soupçons de Megan Abbott (et ses vilaines filles), les pestes de Clueless, et les références pourraient encore être nombreuses ...

Un petit bijou du genre (ou un film d'horreur pour futurs parents d'humains à la découverte de soi entre 14 et 20 ans, âges variable selon les sous-espèces), dont les pages se tournent seules (curiosité malsaine ? peur maladive de parents? avidité de lecteur comblé?) et dont l'histoire nous emporte peu à peu comme Alice tombant dans le terrier.

Merci tout de même à Cécile (alias Miss Marguerite ) qui m'avait offert ce petit roman (petit mais costaud vous vous rappelez des petits pimousse et du cassis caractériel ? j'adorais cette pub mais on s'en fout je sais).
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C'est le troisième roman de Laura Kasischke que je lis et une fois encore ma lecture me laisse un sentiment partagé.

L'intrigue de départ est attrayante, mais l'auteur fait de réguliers retours en arrière ainsi que des apartés réflexifs qui nous en éloignent constamment. Chaque situation vécue par l'héroïne, ou simplement un objet, un geste, une attitude, renvoie au souvenir d'un événement passé dont la narration éloigne de l'action principale.

Alors bien sûr, on interprète le sens de ses flashbacks comme autant d'indices psychologiques sur les personnages permettant de comprendre leurs réactions présentes et leur influence sur le cours actuel des événements. C'est parce qu'elle fait tout pour être parfaite que Kristy la pom-pom girl sourit tout le temps, y compris à ces deux garçons en break qu'elle croise ce jour-là et qui prennent son attitude pour un encouragement. C'est parce qu'elle est nympho depuis toute jeune que Desiree les nargue en exhibant ses seins. Quant à Kristi la rousse, sa personnalité rigide la fait réagir de manière vraiment excessive à la situation (elle est persuadée que les garçons les ont suivies jusqu'au camp d'été pour les espionner). le tout donne une impression d'effet papillon psychologique. D'ailleurs l'héroïne livre tout un tas de réflexions philosophiques sur l'existence - la perception individuelle des choses, la mort et le sentiment d'immortalité, les aléas de la vie.

Mais du coup, ces interruptions m'ont empêchée de pleinement me plonger dans l'histoire, comme des arrêts sur image imposés. L'intrigue au bout du compte se résume à peu de choses et l'ensemble m'a laissé une impression de frustration, même si le roman est bien construit et que l'écriture développe une atmosphère propre à cet auteur, entre suspens et méditation.

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Rêves de garçons
C'est Céline Leroy qui traduit cette fois et ne cherche pas à coller littéralement au texte (« rêves » semble effectivement mieux que paradis ) et ne s'embarrasse pas à traduire l'intraduisible (« cheerleader » par exemple)

Bien traduit donc, ce court roman n'en reste pas moins une éblouissante pirouette dont le rétablissement final n'est pas, comme le prétend la 4° de couv', un feu d'artifice (même si, vers la fin, un feu d'artifice est réellement tiré) mais une subtile métaphore qui conduit à une délectation évidente mixée d'une certaine frustration tant l'image est forte.

« Ce que je ne vois pas n'existe pas » dit la femme dans « la voix humaine » de Jean Cocteau et nous ne voyons pas non plus ce qui est pourtant flagrant. On ne cherche même pas à expliquer l'absence d'un fait qui devrait normalement se matérialiser, on la nie.
Et lorsqu'enfin, très simplement, la vérité sort d'une bouche (presque) innocente on se sent maté par cette auteure virtuose.

Bien plus qu'une chronique « corrosive » (sic) de la jeunesse américaine, Rêves de garçons (les deux mots sont au pluriel) est une petite mécanique diabolique qui rappelle Polansky (celui de Rosemary's baby) ou Patricia Highsmith (je ne sais pas pourquoi, mais je pense à elle), avec en permanence ces petits décalages qui semblent anodins, des répétitions à intervalles irréguliers qui nous font signe et qu'on néglige, une écriture souple et précise qui nous conduit tout droit là où Laura Kasischke veut nous conduire pour ne plus pouvoir revenir en arrière. C'est trop tard.
Magnifique.
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Encore une fois Laura Kasischke part d'une histoire banale puis fait monter lentement la tension jusqu'à un final inattendu. J'ai beaucoup aimé le côté introspectif de ce roman avec les réflexions, un peu égocentriques mais si caractéristiques des adolescents de Kristy. Ce n'est pas mon roman préféré d'elle cependant car si la fin m'a surprise j'en attendais quelque chose d'autre, plus spectaculaire. Connaissant ses romans j'avais imaginé le pire et le résultat est finalement en deçà de mes attentes
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Mon premier roman de l'écrivaine. Je voulais commencer par Esprit d'hiver mais je suis tombée sur celui-ci dans un vide grenier et la quatrième de couverture m'a attirée.
Alors, qu'est-ce que j'en pense. J'avoue qu'une fois le livre refermé, je n'ai pas su dire si j'ai aimé ou pas cette histoire. Ce bouquin me laisse une impression plutôt mitigée. le point positif, c'est que je n'ai jamais eu l'intention d'interrompre ma lecture. le côté négatif, c'est qu'une fois celle-ci achevée, le « grand » twist final a eu son petit effet sur moi mais Laura Kasischke aurait dû en rester là. le dix-septième chapitre, à mes yeux, est de trop. Enfin, cette toute dernière tournure que prennent les événements ne m'a pas plu. J'ai relu à deux fois les deux dernières phrases afin d'être sûre de ne pas avoir mal interprété une fin ! Ce serait le comble : comprendre un livre de travers.
Dans Rêves de garçons, ce n'est pas tant l'histoire qui prime. L'intérêt réside sans conteste dans la morale. le camp de pom pom girls, l'ambiance vacances d'été entre ados dans la nature américaine peut-être assez séduisante en somme si elle est bien narrée, ce qui est le cas ici, mais ce n'est pas le point névralgique. Non non, bien sûr que non. Ce n'est pas non plus, les petits moments intimes que ces jeunes gens vivent dans les bois. Nous ne sommes pas dans une romance. Ah ça non…Par contre, ce à quoi à donne lieu cette parade » amoureuse » a toute son importance.
Les dommages collatéraux d'actes à première vue sans conséquences. Sans conséquences dramatiques du moins. Et ce à quoi tout un chacun est prêt pour se protéger et assurer son avenir. L'esprit calculateur de l'humain et ce, dès très jeune. Voilà ce que j'y ai lu dans cet opus à l'apparente légèreté. Apparente….
Un thème intéressant qui aurait mérité d'être, à mon sens, quelque peu approfondi. On reste en surface. Et moi, je suis un peu restée sur ma faim.
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Une image de l'Amérique assez glauque et sombre sous un vernis propre et sain.
Lien : http://liremoijeveuxbien.ove..
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