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sur 562 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsque trois pom-pom girls  partent en douce de leur camp d'été pour s'évader vers un lac, à bord d'une Mustang décapotable,  on peut imaginer toutes sortes de genre littéraire. Lorsqu'elles croisent deux garçons à bord d'une vieille guimbarde, que seul un sourire est échangé, on commence à voir vers quoi on tend...Mais Laura Kasischke sait comme toujours brouiller les pistes, et tout en étant très juste quand à ses descriptions des ambivalences adolescentes, elle nous
amène, peu à peu, de manière oppressante vers un dénouement inattendu,  comme elle en a le don. L'auteure instaure une ambiance macabre autour des feux de camps digne d'un teen-movie, et nous restitue parfaitement la maussaderie et les faux-semblants de cette communauté de jeunes filles bien sous tout rapports, dignes de "l'élite américaine"...Encore une fois sous le charme de son écriture,  et sous l'emprise de son atmosphère dramatique.
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On est averti, dès l'avant-propos, qu'il va se passer quelque chose d'atroce dans un récit en apparence léger et charmant dont les héroïnes sont trois jeunes américaines qui passent quelques jours d'été vers la fin des années 70 dans un camp de vacances pour pom-pom girls. Un jour, elle décident de fausser compagnie à leur groupe pour aller se baigner dans un mystérieux lac tout proche. Elles sont gaies, insouciantes, un peu exaltées dans leur décapotable et lorsqu'elles rencontrent deux garçons dans une voiture toute rouillée, Krystie, la narratrice toujours aimable et de bonne humeur, ne peut s'empêcher de leur sourire. A partir de ce moment, les jeunes gens les suivent et essaient de les poursuivre mais leur voiture n'en est pas capable. Cependant l'impression d'être suivies en permanence et épiées ne quitte plus les trois amies. Un climat d'angoisse s'installe y compris pour le lecteur. Les deux voitures se croisent à nouveau et le pire peu à peu s'installe.
Je croyais avoir deviné la suite mais j'étais très loin du compte et n'ai rien vu venir. La fin m'a laissée sans voix; je ne m'y attendais pas du tout et c'est la force du récit d'obliger le lecteur à reconsidérer toute l'histoire avec ce qu'il sait désormais.
On a parfois reproché à l'auteur de trop laisser traîner l'arrivée du coup de théâtre mais pour moi c'est ce qui fait toute la force de l'aventure.
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Trois pom-pom girls en colonie de vacances. Il fait beau, chaud, les cigales chantent, et elles profitent de la Mustang de Kristy pour aller faire un tour dans les parages. Dans une station service, Kristy adresse un sourire machinal à deux garçons eux aussi en vadrouille. Mais voilà qu'ils se mettent à les suivre jusqu'à la colonie. le bain de minuit du 4 juillet fera tout basculer ...

J'avais déjà lu plusieurs romans de Laura Kasischke, dont La Couronne verte. On a ici une configuration "classique" chez Kasischke. Une adolescente à qui tout réussit, qui est bien souvent la narratrice. Elle est entourée de deux autres jeunes filles, une amie d'enfance, et une copine qu'elle a connu quelques jours auparavant. Dans leur univers idyllique vient se glisser un élément d'inquiétude ou de soupçon qui distille une angoisse latente, jusqu'à l'évènement autour duquel s'organise le roman. Je craignais un peu, du coup, une sorte de redite de la Couronne verte, mais en fait non.

Cela dit, le roman, s'il n'est pas déplaisant, est à mon sens moins abouti que La Couronne verte, plus récent, plus fin, et mieux construit. Ici, on traîne parfois légèrement en longueur. Reste que Kasischke est une experte de l'adolescence au féminin, et qu'elle excelle à mettre en évidence la fragilité et l'inquiétude derrière l'assurance des sourires Colgate.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Trois jeunes pom-pom girls en camp de vacances sèchent les cours pour aller se baigner dans le Lac des Amants, au volant de leur Mustang rouge, elles croisent deux ados dans une station essence. Les deux garçons vont les suivre, elles les aguichent. La Mustang étant plus rapide, elles retournent au camp en étant sûres qu'ils rôdent quelque part.

L'auteur sait nous captiver, on s'angoisse en même temps que les adolescentes, la tension monte, mais surtout l'auteur maîtrise l'art de camper des personnages parfaits, belles, blondes, minces, riches, il ne faut surtout pas gratter le vernis, car tout peut s'écrouler.

Difficile de faire plus stéréotypé, mais c'est toujours un vrai régal, et dans ce roman, tout ce qui aurait du être merveilleux, des vacances inoubliables à cet âge devient un cauchemar, un drame.
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Rêves de garçons
C'est Céline Leroy qui traduit cette fois et ne cherche pas à coller littéralement au texte (« rêves » semble effectivement mieux que paradis ) et ne s'embarrasse pas à traduire l'intraduisible (« cheerleader » par exemple)

Bien traduit donc, ce court roman n'en reste pas moins une éblouissante pirouette dont le rétablissement final n'est pas, comme le prétend la 4° de couv', un feu d'artifice (même si, vers la fin, un feu d'artifice est réellement tiré) mais une subtile métaphore qui conduit à une délectation évidente mixée d'une certaine frustration tant l'image est forte.

« Ce que je ne vois pas n'existe pas » dit la femme dans « la voix humaine » de Jean Cocteau et nous ne voyons pas non plus ce qui est pourtant flagrant. On ne cherche même pas à expliquer l'absence d'un fait qui devrait normalement se matérialiser, on la nie.
Et lorsqu'enfin, très simplement, la vérité sort d'une bouche (presque) innocente on se sent maté par cette auteure virtuose.

Bien plus qu'une chronique « corrosive » (sic) de la jeunesse américaine, Rêves de garçons (les deux mots sont au pluriel) est une petite mécanique diabolique qui rappelle Polansky (celui de Rosemary's baby) ou Patricia Highsmith (je ne sais pas pourquoi, mais je pense à elle), avec en permanence ces petits décalages qui semblent anodins, des répétitions à intervalles irréguliers qui nous font signe et qu'on néglige, une écriture souple et précise qui nous conduit tout droit là où Laura Kasischke veut nous conduire pour ne plus pouvoir revenir en arrière. C'est trop tard.
Magnifique.
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Une fois de plus je reste ébahie par la maestria de Laura Kasischke qui parvient à détourner les procédés les plus rebattus pour mieux nous manipuler. Ceci pour l'aspect purement littéraire. Mais avec cette auteure il faut s'attendre à des intrigues acides, qui permettent de décaper le vernis de la société américaine pour mettre au jour des strates beaucoup moins glamour.
Le soir, autour d'un feu de bois, les adolescents et adolescentes aiment se raconter des histoires terrifiantes, des rumeurs effroyables. Dès le prologue, nous voilà mis en alerte : l'horizon de lecture se devine angoissant, avec une surenchère d'horreurs, peut-être. On frissonne à l'avance ! Et pour continuer de nous mettre en condition, Kristy prend la parole et nous raconte ce stage de pom-pom girls auquel elle participe dans un camp isolé au coeur de la forêt. Cet après-midi-là, elle fait l'école buissonnière Desiree, avec sa meilleure amie qui agit avec les garçons comme son prénom semble le lui imposer, et Kristi (avec un i), une jeune fille pleurnicharde et bizarre qu'elles viennent de rencontrer. A la station-service, Kristy sourit à deux jeunes garçons qui attendent dans un vieux break rouillé. Terrible imprudence, ne cessent de lui seriner ses deux comparses ! Effectivement, elles s'aperçoivent bien vite que le vieux beak les suit. Brrr... Tous les ingrédients sont en place pour nous mijoter un plat à la sauce "Délivrance" ou "Blair Witch". le récit se tend, se tend et on attend, on attend... l'horreur. (les lecteurs seraient-ils des psychopathes qui s'ignorent ?)
Un sourire, un geste de provocation de la part des trois filles et la machine se met en route. Sauf que... rien ne se passe vraiment comme les prémices nous le laissaient prévoir ! Et c'est bien là le talent de l'auteur que de toujours surseoir à la catastrophe attendue pour terminer sur un retournement stupéfiant de la situation.
Mais avant d'en arriver là, nous aurons eu le temps de connaître, de l'intérieur, l'étrange état d'esprit de ces jeunes filles qui s'agitent en rythme sur le bord des stades américains. Nous aurons eu le temps de réfléchir à l'image de la femme qu'elles renvoient. Nous aurons eu le temps de peser l'impact du geste provocateur sur la suite des évènements et de nous interroger sur notre réaction primitive. Finalement, ces filles n'ont-elles pas fait preuve d'impudeur ? N'ont-elles pas incité les garçons à les suivre ? Quel gouffre s'ouvre sous nos pieds tout à coup lorsqu'on réalise avoir pu penser de telles choses !
Laura Kasischke a l'habileté de ne jamais baliser les pensées du lecteur. le point de vue adopté est celui de Kristy et libre à chacun d'adopter le même ou de percevoir une autre vérité sous les faits. Par cette intrigue sans manichéisme, elle démonte les prétextes fallacieux qu'utilisent les hommes pour s'arroger des droits sur le corps des femmes. Mais elle nous montre aussi, et avec quelle férocité, l'hypocrisie d'une société qui exploite la beauté des corps adolescents, qui l'érige en valeur absolue, qui maintient la jeunesse dans une futilité fondée sur les apparences et qui se scandalise des effets potentiels que cela engendre. Magistral !
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Ce roman est un mélange très réussi de "petite histoire au coin de feu" et d'accident tragique. L'auteur dépeint avec justesse une Amérique bourrée de clichés qui forge à tours de bras des adolescentes superficielles, frivoles,... Bref le stéréotype de la cheerleader. C'est avec une admirable maîtrise et une certaine habileté que Laura Kasischke amène chapitre après chapitre, la descente vers l'indicible. On sait dès le départ qu'il va se passer quelque chose de sombre, mais on ne s'attend pas du tout à ce genre de révélation. Avec quelques flashbacks sur l'enfance de la narratrice, et une tension qui monte crescendo, c'est sans forcer que tous les éléments se mettent en place. Un puzzle qui a bien des conséquences, immédiates mais aussi futures. Un livre bien plus sombre que d'apparence et plus profond que l'image de sa couverture. L'écriture fine, poétique mais se limitant à l'essentiel me convainc de lire d'autres livres de cette auteur.
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J'adore cet auteur car on plonge dès les premières pages dans une ambiance qui révèle rien de bon, du coup, on est porté par elle pour découvrir ce mystère que l'on sent. J'ai déjà lu "En un monde parfait" et "Esprit d'hiver", ce dernier m'avait moins plu, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre et pourtant quand on connait bien l'auteur, ca devient vite évident, je le relirai surement.
Concernant "Rêve de garçon", j'ai beaucoup aimé, il est court et se lit d'une traite.
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La première réaction qui me vient après cette lecture, c'est celle-ci : "WOW! Quel livre !"
C'est simple, je l'ai lu en une journée, impossible de le lâcher sans le terminer.

L'histoire est la suivante : fin des années 70, trois pom-pom girls s'échappent de leur camp de vacances en filant à l'anglaise ; Kristi, la rousse, légèrement potelée, l'air renfrogné, Desiree, la brune sensuelle, incandescente et insouciante et enfin Kristy, la blonde, "Soeur Sourire", innocente, légèrement nonchalante. A bord de la Mustang décapotable rouge de cette dernière, elles veulent se rendre au célèbre Lac des Amants. Sur leur chemin, en s'arrêtant à la station essence pour faire le plein de boissons fraîches en cette lourde journée d'été, elles croisent sur le parking deux adolescents dans leur vieux tacot tout rouillé.

Kristy leur sourit. Un mirage.

Les garçons décident alors de les suivre, elles tentent de les semer, ces "nazes", mais qu'est-ce qu'ils croient ! En route vers le Lac, elles font demi-tour et, dans un élan de folle insouciance, sachant que le tacot n'est plus bien loin, les filles ôtent leurs tops et se retrouvent seins nus, à bord de leur rutilante Mustang, croisant les jeunes ados ébahis, très certainement émoustillés, peinant à en croire leurs yeux... "Salut les nazes!"

Si seulement elle ne leur avait pas souri...

Pour ces cinq adolescents, le destin va basculer. Mauvais choix au mauvais moment, Kasischke nous plonge dans l'univers bohème et nonchalant d'adolescents inconscients des dangers alentour, guidés par leur seul désir....

Avec brio, Kasischke (dont je découvre le talent), nous embarquons dans cet univers, cet été humide et poisseux où chantent les cigales, cette forêt mystérieuse où se cachent les animaux sauvages et autres mystères, où le sexe se veut désinhibé et désinvolte, où les drames se trament sous la canopée, où les amitiés se font et se défont, où le destin devient le seul maître tout-puissant...







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comme dans les trois autres livres que j'ai lus de cette auteure, nous commençons par des personnages lisses,ici aux existences centrées sur l'apparence et la recherche de perfection. Mais que se cache t il derrière le sourire sur commande de la pom-pom girl ? Une montée en puissance,une fin insolite,ni tout à fait un thriller ni tout à fait un reportage sociologique sur la fabrication des petits mâles et des petites femelles aux USA. Derrière le sourire et les corps magnifiques,la violence du pré fabriqué
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