AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de InstinctPolaire


Pourquoi faut-il que les États-Unis d'Amérique suscitent tout à la fois fascination et antipathie ? Comment une nation qui n'a que quatre cents ans s'est imposée sur le plan économique, politique et culturel ? Cette ambivalence, cette suprématie tient probablement à son histoire.
Que sait-on de sa genèse ? Qu'au départ, son vaste territoire n'a pas soulevé de britanniques intérêts dans la course aux conquêtes coloniales des nations du Vieux Continent. Que son premier acte fondateur est un accord politique pris par quelques Pèlerins fuyant famine et intolérance à bord d'un célèbre bateau : le Mayflower Compact. Que son axiome de départ est le produit de différentes expérimentations commerciales, religieuses et politiques.. Mais que sa Constitution reste pratiquement inchangée depuis 1787...
Que cette indépendance gagnée dans le sang a eu comme premier Général - et Président - un agriculteur... qui possédait de nombreux esclaves. Que ses ambitions indépendantistes et ses visées démocratiques s'appuient sur la dénonciation d'un contrat moral entre colonie et Souverain britannique.
Que le fossé qui se creusera entre son Nord et son Sud au XIXème siècle proviendra de deux conceptions du même modèle économique. Que cet antagonisme ne pouvait déboucher que sur un conflit dès lors qu'il s'agit de l'exploitation d'êtres humains. Que le cheminement d'un jeune avocat a priori antiabolitionniste le conduira à devenir le seizième Président des États-Unis. Et à mener la guerre qui entérinera cette abolition de l'esclavage. Pour laquelle Abraham Lincoln donnera sa vie. Que cette abolition mènera à la ségrégation...
Que son capitalisme effréné de la seconde moitié du XIXème siècle créera les premiers magnats du pétrole et du rail : Rockfeller, Carnegie... qui emploieront une une partie de leur fortune à la redistribution et à la création de fondations. Que ses visées d'impérialisme démocratique du début du XXème siècle en font un " associé " commercial dans la Première Guerre Mondiale...
Qu'enfin son Président le plus affaibli physiquement redressera la situation économique de la Grande Dépression... Et mènera à bien sur Pacifique comme en Europe la plus vaste affrontement de ce siècle...

Brosser 350 années d'histoire en quelques lignes est épuisant, nécessairement réducteur, certainement incomplet. Cependant pas teinté d'admiration tant les paradoxes sont prégnants. de cette ambivalence qui font qu'on admire une Nation dont on pointe les travers...

Enfin, on ne peut que saluer le travail terriblement universitaire d'André Kaspi : Exhaustif et encyclopédique, inabordable et parfois terriblement intéressant. On ne peut que déplorer cette rigueur qui ne transmet ni passion, ni adhésion...
Tout comme le sujet, l'auteur laisse dubitatif...
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}