Citations sur Le loup (11)
Jordan ne peut plus être une ado normale - si tant est qu'une telle chose existe. Tout le monde doit un jour affronter la fin, mais ne pas savoir quand cela arrivera permet aux gens de continuer à se traîner. Changez un terme de l'équation, introduisez une maladie mortelle ou un accident ou un assassin sans visage dans l'algorithme de la mort, et ce n'est plus pareil.
(p. 354-355)
Vivre seule, loin des lumières et de l'énergie de la ville, était un mode d'existence dans lequel elle était tout simplement tombée avec les années. Elle avait été mariée. Ça n'avait pas marché. Elle avait pris un amant. Ça n'avait pas marché. Elle avait renoncé aux types d'un soir croisés dans un bar ainsi qu'aux sites de rencontres d'Internet qui vous promettaient une vraie compatibilité après vous avoir fait remplir un questionnaire et vous laissaient croire que l'amour n'attendait que vous. Rien de tout ça n'avait marché non plus. Karen avait découvert que la solitude ne la tourmentait absolument pas. Elle lui donnait confiance, au contraire.
(p. 29)
La plupart des gens se réveillent à demi abrutis, agacés à l'idée d'entamer une autre journée de routine déprimante, et ils demeurent dans le brouillard jusqu'à ce qu'ils aient avalé une ou deux tasses de café.
Pas lui.
(p. 92-93)
C'était le genre d'endroit qui résumait tout ce qu'il y avait de bon et de mauvais en Amérique, parce que derrière les pelouses soigneusement tondues et les parements d'aluminium fraîchement repeints se cachaient des problèmes d'alcool, de drogue, de violences familiales, tous ces maux et d'autres qui exercent couramment leurs ravages sous la surface trompeuse de la normalité.
(p. 416)
Il existait des mordus des funérailles qui occupaient leurs vies désespérantes en assistant à toutes les cérémonies funéraires dont ils avaient connaissance afin de pouvoir verser des larmes hypocrites et se dire qu'ils avaient finalement de la chance puisque, aussi misérable que fût leur existence, elle n'avait pas pris fin.
(p. 399-400)
- Je ne veux pas mourir, déclara brusquement Sarah.
Ces mots l'étonnèrent, parce que, jusqu'à cet instant, elle avait cru que c'était tout ce qu'elle désirait vraiment.
(p. 188)
Il ne supportait pas d'être oublié.
Cela faisait quinze ans qu'il n'avait pas publié un mot ni tué qui que ce soit, et cette retraite à demi forcée lui était devenue extrêmement pénible.
(p. 13)
C'est lui, ce n'est pas lui.... Elle porta une main au-dessus de ses yeux pour regarder le public, mais elle ne vit que des formes indistinctes dans une caverne sombre.
C'était typique du comportement aberrant que le Loup incitait chacune d'elles à avoir : marcher dans la mauvaise direction. Imaginer un tueur de l'autre coté de sa fenêtre. Entendre des bruits. Voir des choses. Ne faire confiance à personne, parce que si vous baissez la garde un seul instant, vous mourrez. Et si vous restez sur vos gardes, vous risquez de vous faire tuer quand même.
L'idée d'attendre de mourir me tue, pensa-t-elle, sans être sensible à l'ironie de cette réflexion.