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Critique de OverTheMoonWithBooks


Ce petit recueil était dans ma PAL depuis quelques années , et c'est suite à la lecture du roman d'Erri de Luca, le tort du soldat, que j'ai décidé d'hâter cette lecture.

Drôle d'histoire que celle de ce recueil, retrouvé "par hasard" dans le camp de Vittel, il consigne les dernières images et ressentis d'Yitskhok Katzenelson quelques mois avant sa déportation -et mort- à Auschwitz.
Alors qu'il a perdu sa femme et deux de ses enfants (sur trois..), il témoigne. Sans doute pour ne pas sombrer, dans le désespoir, la dépression ou l'oubli.

On retrouve dans ces poèmes en prose l'oralité et les rythmes du klezmer et le sens de la formule du théâtre yiddish.
Comme dans tout témoignage, nous assistons à la chute du poète. De l'exil du quartier de Lodz au ghetto de Varsovie, de l'anéantissement à la colère, de la torpeur au désespoir, et de la résistance à la mort : il témoigne.
Même si dans ce chaos, il tente de se remémorer ce qui était bon dans cette vie qui n'en est plus une... Même s'il tente par tous les moyens de ne pas se résigner (l'écriture, le souvenir, la résistance), la mort reste omniprésente.
Comme dans le Journal d'Anne Frank, nous lecteur, savons que la fin du livre signifie la fin de la vie.
Contrairement au journal de l'adolescente, il y a bien plus de fusion ici, c'est le chaos qui est décrit. Des scènes de terreur où la Terre perd son humanité et le Ciel contemple, aveugle et sourd.

Ce qui ressort malgré tout, c'est que ce qu'il reste d'humanité dans l'horreur : c'est la compassion pour ses semblables, le combat pour la dignité quand tout est perdu et surtout, l'amour pour les siens.. même s'ils ne sont plus.
C'est là sans doute la motivation profonde de ces poèmes : l'amour pour la femmes et les enfants disparus. Ceux pour qui ont veut laisser une trace, même si eux n'ont pu le faire...
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