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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un grand moment et de superbes instants de voyage ! ... KAUFFMAN

L'archipel des Kerguelen anciennement îles de la désolation découvertes en 1772 par le marin breton qui leurs a légué son nom ...
C'est une histoire de rendez-vous manqués qui commence dès qu'on se rend compte que ce n'est pas le très recherché continent austral ...
Les îles Kerguelen fascinent considérablement ..
Un grand territoire vide et vierge au bout du monde peuplé par des éléphants de mer avec pour capitale une base scientifique française en taules de 100 personnes ...
on ne peut rejoindre ce superbe et redoutable archipel que par un long voyage en mer au départ de la Réunion dans une mer souvent violente.
Des fjords .. des falaises et montagnes acérés ... des plages .. le ressac ... des vents déchainés ... un glacier permanent perché sur un massif montagneux ... des températures assez constantes toute l'année ... un temps très instable ...des tourbières et paysages lunaires ( un peu l'Islande sans les volcans ) ...
Par ailleurs de faibles traces d'histoire très bien documentés et laminées par le temps et le vent !
Toujours un contraste entre les passages de grands voyageurs ainsi que des baleiniers et le vide partout bruyant ... systématiquement constaté ...

Un vide plein de noms et de traces de mémoire ...
Pour toutes ces raisons cet archipel est une véritable expérience intérieure surtout si il y a chez le lecteur : le désir presque le besoin d'y aller et de voir !

Ce carnet de voyage est un délice un vrai voyage ... un de ceux qui nourrissent les yeux et l'esprit ..
PS : un texte très bien documenté à tous points de vue ...
PS: lire ce texte c'est aller au Kerguelen et le terminer c'est y être allé !
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L'arche des Kerguelen n'existe plus (effondrée entre 1909 et 1914) mais Jean-Paul Kauffmann poursuit un songe : « Toute mon enfance j'ai rêvé des Kerguelen ». Il embarque sur le Marion-Dufresne depuis l'île de la Réunion et accoste aux îles de la Désolation connues sous le nom de leur découvreur, Kerguelen (Yves-Joseph), district des terres australes et antarctiques françaises (TAAF) avec, en visée, l'arche chimérique. Rudesse et solitude, lenteur et âpreté caractérisent la découverte de l'archipel grand comme un département français. le voyage de Jean-Paul Kauffmann a des accents baudelairiens : « L'ennui ne connaît ni la nuance ni la satiété » ; « Existence cloîtrée, sans véritable but : pour moi la vérité à l'état pur ». Les sentiments suscités par les Kerguelen sont puissants et opposés : fascination devant un monde de mousse et de basalte hanté par un vent omniprésent, grondement antédiluvien : « Sa voix à la puissance des chants de la liturgie orthodoxe » et que rien n'arrête, détourne ou estompe, peur ressentie face à un paysage originel mais aussi exaltation quand le ciel est récuré par le vent et le soleil « une beauté particulière qui s'insinue dans les coeurs » diront les deux frères Rallier du Baty échoués volontaires pendant deux ans au début du XXe siècle. Une carte en début d'ouvrage situe les îles. Quatre parties oscillant entre quarante et soixante pages structurent le récit : « Sa Majesté parut satisfaite… » ; « L'Ancre de miséricorde » ; « Port-Jeanne-d'Arc » ; « Port-Christmas ». Les 256 pages du journal se dégustent à travers la clarté et la densité de l'écriture, l'émotion en filigrane, l'acuité du regard et une manière littéraire de restituer aux lecteurs des visions compréhensibles et touchantes. La rudesse de l'archipel dégage une mélancolie sans borne. Jean-Paul Kauffmann a souvent recours à la Bible pour étayer ses observations quand le paysage volcanique semble s'enfanter sous ses yeux. Puis la poésie vient naturellement sous la plume de l'auteur pour dire l'inouï, le vent ou l'eau : « un ressac qui renvoie par ondes le silence » ou encore pour rendre compte d'une situation presque banale, un bain en plein air aux sources thermales : « La face contre le firmament, je fais la planche, porté par le vide ». On croirait lire un haïku. La sobriété de l'écriture intimement liée à la pudeur de l'écrivain démultiplie la force du Voyage aux îles de la Désolation. Son enfermement durant trois ans au Liban comme otage n'est jamais évoqué directement mais il se distille par petites touches de manière discrète et percutante : « Dans le noir, la solitude s'est approchée… Elle est si palpable qu'elle a cessé soudain de m'effrayer ». Sa définition de la solitude va dans ce sens : « Comment mesurer la solitude ? A la friction que le moindre bruit produit dans l'air, suspension affolée qui se répète et ne transmet rien, puis s'éteint. La solitude est cette épaisseur qui capitonne les sons… Cet emprisonnement de l'onde sonore n'a cependant rien à voir avec le silence... C'est un glissement dans l'absence… ». Ce journal de voyage de haute tenue peut sembler mince de prime abord ; après lecture, il se révèle labyrinthique, tel l'archipel, avec ses rappels historiques, ses renvois sur d'autres journaux (Aubert de la Rüe, Rallier du Baty, Enzenperger…), d'autres écrits (dont certains jamais édités dorment encore dans des malles) à propos des Kerguelen mais aussi et surtout par des réflexions de l'auteur, jamais vaines, toujours stimulantes, sur la place de l'homme dans l'univers, sa vacuité et sa grandeur.
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Livre retrouvé par hasard en ces temps de recherche de lectures pour combler le confinement. Et livre idéal je crois pour cette période, qui nous fait voyager par l'imaginaire vers des terres inconnues, presque irréelle et pleines d'histoires, déjà.
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Jean-Paul Kauffmann est un écrivain voyageur! Je ressors de cette lecture émerveillée par ces paysages effrayants et magnifiques. Non, il n'aura pas vu l'Arche de Kerguelen qui a s'est s'effondrée sur elle même au début du XXe siècle, attaquée sans relâche par le vent et la houle. Mais quel beau voyage dans le passé, l'histoire, le rêve, les éléments, nous offre l'auteur dans ce beau livre.
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Les Kerguelen, un archipel au bout du bout du monde. Découvert au 18è siècle par le chevalier Kerguelen, oublié, retrouvé, jamais apprivoisé, il sert aujourd'hui de base pour quelques expériences diverses.
Trop venté et trop loin de tout, il n'a jamais été réellement colonisé.
Kauffmann en rêvait, il y est allé et a vécu plusieurs semaines dans ces îles bien nommées de la Désolation.
Toutes les tentatives pour s'y installer ont échoué, seuls quelques scientifiques et quelques militaires font des séjours là-bas.
En effet son éloignement lui vaut de posséder encore quelques spécimens de flore et de faune disparus ailleurs.
Sensible à l'envoûtement de ce lieu,
il découvre les différentes facettes de l'île et essaie de rejoindre le lieu mythique de l'Arche, une voûte de pierre de cent mètres de hauteur à l'entrée de Port-Christmas.
Mais les Kerguelen doivent rester un mythe...

J'avais lu ce livre à sa parution en 1993 mais je l'ai trouvé chez un bouquiniste et l'ai relu avec plaisir.
Kauffmann a un réel talent pour s'immerger dans des lieux extraordinaires, loin de tout, et chargés de mystère et pour en tirer des récits passionnants : les Kerguelen, mais aussi Saint-Hélène avec "La chambre noire de Longwood", "Courlande", et aussi "La maison de retour" pour cette maison isolée dans les Landes.
C'est un livre qui nous transporte certes dans l'espace mais aussi dans le temps car cet archipel est comme hors du temps et Kauffmann l'exprime très bien.
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Ce week-end, je suis partie loin d'ici, au bout, du bout du monde. J'ai accompagné Jean-Paul Kauffmann dans un pays où le temps n'a pas de frontière, où le vent gronde "d'une voix du bout du monde". Je suis revenue aux sources du chaos sur une terre inhabitée, une terre de désolation que les hommes ont essayé d'apprivoiser, en vain. L'homme qui n'aime pas le vide, a cependant posé des noms sur les monts, les baies, les cabanes et les lacs, comme vestiges d'histoires personnelles.

Ces histoires sont celles des Kerguelen découvertes dans ce roman
La suite ici :
http://arcetciel.canalblog.com/archives/2008/06/30/9755143.html#comments
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Un archipel battu par les vents, isolé, tellement lointain qu'il en deviendrait presque mythique. C'est là que Jean-Paul Kauffmann, pour répondre à un besoin impérieux datant de son enfance a décidé de nous convier à son exil volontaire. On redécouvre donc avec plaisir une plume passionnée, érudite et incroyablement évocatrice, celle d'un homme pour qui le mot liberté semble prendre sens chaque jour qui passe, comme pour conjurer la captivité dont il fut un jour victime.
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Îles qui m'étaient totalement inconnues avant de parcourir ce livre, j'ai été ravie de les découvrir via ce récit de voyage, où magnifiques descriptions, anecdotes historiques et informations géographiques, permettent de les rendre incroyablement vivantes aux yeux du lecteur. Un très plaisant moment de lecture.
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Ce récit de voyage est un pur bonheur ! On envie l'auteur d'avoir eu la possibilité de passer plusieurs semaines sur ces îles et d'en visiter de nombreux endroits. Fort bien documenté, mêlant histoire, géographie, faune et flore, ce livre qui constitue presque une monographie des lieux nous fait rêver et nous laisse tout de même le goût amer de l'inaccessible.
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Jean-Paul Kauffmann se rend au Kerguelen, mais pour y trouver quoi ?
Kerguelen, aussi connu sous l'appellation de l'île de la désolation, est un des territoires d'outre mer les plus reculés qui soient. Longtemps délaissé, il fut néanmoins le théâtre de divers histoires : entre explorateurs, baleiniers, et navires de guerre, l'île de la désolation a bel et bien un passé. Les acteurs : navigateurs, civils, soldats, ou encore scientifique ; tous, répondent à un appel enchanteur et mythique, hypnotisés par ce que pourrait offrir cet archipel du bout du monde. Illusion merveilleuse, bonheur chimérique, terre promise qui ne se rencontre jamais, tout commença avec Yves Joseph de Kerguelen qui crut à l'Eldorado quand il n'y avait que récif.
A mi-chemin entre récit de voyage et anecdote historique, ce livre, très bien documenté, est une petite perle pour qui voudrait en apprendre davantage sur cet archipel parfois -souvent- méconnu.
De plus, l'écriture envoûtante de Jean-Paul Kauffmann nous happe et s'en est fait de nous, déjà sous le charme des Kerguelen comme le marin emporté par la sirène.
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