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3,57

sur 161 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Victime de son opulence, de la surfréquentation touristique, de la quasi extinction de sa population - il y a 30 millions de touristes chaque année à Venise pour 54 000 habitants environ - et de la désaffection de ses fidèles, la cité des Doges peine à entretenir son patrimoine religieux, si bien qu'une quarantaine d'églises sont désormais fermées au public.
Ce sont ces églises closes, parfois désacralisées, mises au rebut, dépouillées de leur mobilier et de leurs peintures, tantôt rouvertes à l'occasion de la Biennale, d'un concert ou d'un enterrement, que l'auteur s'est promis de se faire ouvrir. Mettant à profit un petit réseau de connaissances, il part à la rencontre des gardiens des clés de ces forteresses pour essayer de forcer leur passage.
Ce livre est une déambulation agréable sur les canaux et dans les rues de Venise en compagnie des écrivains qui ont hanté, arpenté et raconté la cité, Sartre, Morand, Casanova, Sartre...et surtout des artistes, Palladio, Véronèse, Titien et Tintoret, Palma le Jeune qui ont légué à cette ville ce patrimoine inestimable et ingérable.
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J.P.Kauffmann a été formé, structuré, par son éducation catholique dans un gros bourg d'Ille et Vilaine, Corps-Nuds (dont l'église qui a, curieusement, un élégant clocher à bulbes, est la source de ses rêveries et d'une part de son inspiration).
Il aime Venise, et veut nous en parler. Il choisit un angle original: évoquer avec le maximum de précision l'esthétique des églises fermées (une cinquantaine) de la ville.
Comment occuper sa retraite? J.P.Kauffann va passer plusieurs mois à Venise, en cherchant à se faire ouvrir ces églises: trouver le bon interlocuteur, le responsable, l'administrateur, l'homme ou la femme de bonne volonté qui voudra bien accéder à ses demandes.
L'entreprise s'avérera difficile, ingrate, et finalement assez improductive.
Il faut dire que beaucoup d'églises de Venise sont ouvertes, et que parmi celles-ci, un bon nombre ne sont pas ou très peu visitées par les touristes. Il faut dire aussi que les églises fermées sont souvent en mauvais état, et que souvent aussi les oeuvres d'art qu'elle contiennent ont été retirées, et sont alors visibles ailleurs, dans les musées par exemple.
Aussi, la démarche de J.P.Kauffmann est-elle parfois comprise comme celle du touriste qui veut connaître une exclusivité pour lui seul, ne pas faire comme les autres, au nom d'une démarche élitiste ou tout simplement snob.
Peu importe cela, la question est celle-ci: le récit de cette succession de démarches, souvent vaines, permettent-il de constituer un livre intéressant?
Sur ce point, on peut vraiment douter. Tomber sur une porte cadenassée, un prélat indifférent, ou un portier récalcitrant, cela ne représente pas, à proprement parler, une aventure !
L'intérêt est ailleurs: on nous parle de Venise, l'auteur est un homme cultivé, passionné du sujet, et qui, de plus, sait écrire. Ces caractéristiques sauvent le livre: c'est celui d'un intellectuel qui s'adresse à ceux qui partagent sa passion.
L'essentiel de la quête de l'auteur (réussir ou non à se faire ouvrir les églises), qui constitue pourtant les pages les plus nombreuses du livre, pourra facilement être oublié, et l'on trouvera réellement un intérêt tout autre ailleurs: il s'agit bien de Venise, de cette merveille, de son histoire, de ses oeuvres d'art, de son site merveilleux, de son architecture stupéfiante, de la joie profonde qu'éprouve le voyageur dès qu'il y met le pied….. Cela mérite, évidemment, un livre de plus (et encore d'autres) et justifie celui-ci.
On apprécie également ceci, étonnant dans le monde numérique d'aujourd'hui: J.P.Kauffmann regarde, profite, et ne parle jamais de "photos" (on ne trouve ce mot qu'à la dernière page). Dans le contexte des voyages actuels, ce renoncement à la photographie est tout à fait remarquable.
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Jean Paul Kauffmann, grand amoureux de Venise, s'y installe plusieurs mois pour mettre à exécution un projet dont il rêve depuis des années : entrer dans les églises vénitiennes fermées afin d'essayer d'y retrouver une image qu'il garde en lui depuis son 1er séjour. Cette quête l'amène à rencontrer un grand vicaire, une restauratrice de tableaux, une guide touristique et divers autres personnages qui vont l'aider ou lui opposer une inertie toute vénitienne. L'auteur se livre plus que dans ses autres ouvrages, évoquant sa captivité, son rapport à la foi et à l'église catholique, la psychanalyse (il est un grand admirateur de Lacan), Jean Paul Sartre et tous ceux qui ont écrit sur Venise. Ce livre se lit comme un roman policier : arrivera-t-il au bout de son pari ou non mais c'est beaucoup plus comme toujours avec Jean Paul Kauffmann qui éblouit le lecteur par son écriture et son érudition. Mais le charme opère moins que d'habitude car parfois ses réflexions sont alambiquées et même obscures. Je crois n'avoir pas bien compris ses motivations qu'il explique pourtant à de nombreuses reprises et de façon détaillée.
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L'auteur se lance dans Venise qu'il aime dans une étrange quête : arriver à se faire ouvrir les églises fermées de la ville (surtout les 17 qui le sont totalement) . Pour cela il lui faut affronter le labyrinthe des institutions ( où le minotaure porte souvent l'habit ecclésiastique) . Au fil de la quête qu'il nous retrace ,au dédale de la ville , des administrations ,se superpose celui de son esprit : pourquoi cette recherche ? Il erre aussi au fil des canaux de sa mémoire , charriant souvenirs d'enfance , épreuves (son enfermement) , références amicales ou culturelles (Sartre ,Lacan) . Une telle entreprise peut-elle avoir une fin ou contient-elle en elle-même son propre but ?
Personnellement , ce livre m'a laissé une impression mitigée :bien entendu , aimant Venise et la connaissant un peu , je me réjouit de retrouver des lieux qui me sont familiers mais la démarche de l'auteur ne me convainc pas . Il privilégie par trop sa propre recherche intérieure à mon goût . Ses références constantes à sa foi , à ses références culturelles personnelles (Lacan , son Evangile, Sartre ) , à son entregent prestigieux ( côtoyant parfois un certain snobisme) me gênent car je ne les partage en rien . En cela mon jugement est biaisé négativement je le reconnais .
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J'ai ENFIN terminé ce roman. Ce fut long 😅. J'ai bien aimé la portée philosophique et le cheminement intérieur de l'auteur concernant les églises fermées de Venise. J'ai moins apprécié la redondance des justifications de l'auteur pour cette quête et ses citations incessantes de philosophes, journalistes ou écrivains. de plus, il faut vraiment bien connaître Venise pour réussir à suivre l'histoire.
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Mon deuxième Kaufmann, K en quête à Venise à la recherche d'une église où il vécut plus jeune un moment, une seconde de grâce. Pour revivre cet instant il part en chasse pour visiter toutes les églises et retrouver la bonne. Mais combien sont fermées, sous la responsabilité d'administrations diverses ; combien de petites choses qui veulent protéger leur pré carré ou simplement jouir de leur statut de petit chef.
Mais JP va faire de cette enquête un parcours initiatique où le but premier perd son importance pour une jouissance du chemin, entre les canaux et les ruines des églises abandonnées faute d'ouailles.
Pour cette quête inutile dans les églises je donne plus que one penny for this guy, mais trois étoiles.
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Un curieux livre ! En effet, l'auteur a une obsession c'est pouvoir découvrir
les églises de Venise qui sont fermées au public.
On va suivre son parcours pour qu'il puisse y arriver, les démarches, entretiens etc...
J'avoue que la quête est originale et j'ai aimé suivre le parcours bien compliqué qui plus est !
Les descriptions des tableaux que l'auteur fait à travers le livre sont vraiment intéressantes et belles.
En revanche, n'ayant jamais visité Venise, j'ai vraiment eu l'impression
que cela me manquait pour m'imprégner totalement dans ce livre.
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Pour être déjà allée à Venise, je partage le ressenti de Jean-Paul Kauffmann, selon qui il y aurait en quelque sorte un "syndrome Venise", une contamination qui, dès que nous mettons le pied dans cette ville magnifique, nous pousse à y revenir sans cesse...

Cette lecture a ainsi ravivé mes souvenirs vénitiens, et m'a fait découvrir de nouveaux recoins et de belles églises que j'ignorais. L'auteur cite quelques bonnes adresses (restaurants, commerces, quartiers où loger) qui peuvent être intéressantes pour ceux et celles souhaitant s'y rendre, bien qu'on comprend clairement que l'exclusivité n'existe plus à Venise, les touristes qui pensent avoir dénicher "l'adresse secrète" se trompent.
C'est pourquoi je ne comprends pas vraiment ce qui a poussé Jean-Paul Kauffmann à vouloir visiter des églises fermées, on aurait dit qu'il cherchait l'insolite tout comme ces touristes, voire à cocher mentalement des cases sur une liste : "visité" ou "pas encore vu". Ses motivations restent obscures pour moi, malgré ses nombreuses explications.

J'ai cependant apprécié sa détermination, l'ayant amené à faire plusieurs rencontres qui lui ont porté plus ou moins chance, et son audace, de rentrer sans permission lorsque la porte d'une église fermée est entrebâillée. Mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?

Je conseille cette lecture aux amoureux de Venise et à ceux et celles qui souhaitent voyager le temps de quelques pages, pour découvrir les secrets des églises d'une ville qui ne compte plus ses touristes.
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Une belle écriture, comme toujours avec cet auteur, un point de vue singulier et pertinent, une description de Venise délicieuse, une fin de l'intrigue un peu décevante mais largement compensée par l'intérêt du livre.
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Il y a une lenteur dans ce livre, certainement voulue... On ressent l'enfermement, c'est compréhensible.
Toujours cette si belle écriture, cet équilibre des mots qui rendent le défilé des pages très plaisant.
On est heureux d'avoir pris le temps de cette lecture, cependant, on est également heureux d'en retrouver une autre davantage rythmée.
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