Avec la parution proche du tome trois en France, je me suis dit qu'il était temps de poursuivre ma lecture d'Aurora Squad. J'avais adoré le premier volume de la trilogie, alors que la science-fiction n'est pas forcément mon dada, mais ayant eu vent que la fin d'Aurora Burning était intense, je ne voulais pas être dans l'expectative trop longtemps. Et j'avoue que je suis à deux doigts de livre Aurora Ends en anglais, car septembre me semble bien loin maintenant ! Donc vous l'aurez compris, la suite a été une lecture tout aussi passionnante que j'ai savouré avec plaisir.
Nous retrouvons donc nos héros quelque temps après les derniers événements d'Aurora Squad. Malgré la perte de Cat, la révélation concernant la mission d'Aurora, et le fait que l'escadron 312 soit maintenant considéré par la galaxie entière comme des terroristes, nos jeunes héros restent droits dans leurs baskets, et décident de poursuivre coûte que coûte leur mission, à savoir sauver tous ceux qui veulent les voir dans une cellule. Oui, Auri, Kal, Scar, Ty, Zyla et Fin sont magnanimes, que voulez-vous !
Les tomes deux sont toujours des lectures à quitte ou double. Vous connaissez tous la malédiction du tome 2... Ici, avec Aurora Burning, aucun faux pas. Il y a certes quelques petits éléments que j'ai moyennement appréciés (j'y reviendrais plus tard), mais sinon, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et les deux auteurs parviennent à maintenir notre curiosité et notre attention tout du long du récit. C'est assez rare pour être notifié. Il faut dire que l'escadron 312 n'a pas vraiment le temps de chômer. Ils essayent d'échapper à leur ennemi, aux Terriens, et aux Syldrathis dont le fameux Tueur d'étoiles, tout en essayant de comprendre un peu plus la mission d'Aurora et de sauver le monde. Adrénaline à 100% durant tout le roman. Alors oui, parfois, j'aurais aimé voir nos héros pouvoir souffler, penser leurs plaies, se retrouver un peu... C'est en quelque sorte épuisant pour le lecteur comme pour les personnages, mais on ressent aussi les mêmes émotions qu'eux, et pour s'imprégner, c'est l'idéal.
Il faut dire que depuis le premier tome, je me suis énormément attachée à nos héros. Ce n'est pas un secret, j'adore les romans où l'on retrouve un groupe de personnages soudés qui forme une famille. Et j'adore également le travail de
Amie Kaufman et
Jay Kristoff concernant la construction de leurs protagonistes. Une psychologie bien présente, un passif exploité et un dynamisme qui évolue en même temps que nos héros. Les petits moments où l'on peut les voir dans des situations intimes sont, pour moi, tout un aboutissement et la preuve d'un roman réussi. C'est le genre de chose que l'on ne peut pas truquer. Soit le lecteur ressent son authenticité, soit les auteurs passent à côté et perdre en crédibilité.
Concernant l'intrigue, là encore, je n'ai rien à redire.
Amie Kaufman et
Jay Kristoff nous donnent de quoi assouvir un petit peu notre curiosité en développant tout ce qui tourne autour de la mission d'Aurora, mais ils laissent aussi planer des indices assez mystérieux. Disons que je pense qu'il n'y a pas que l'espace qui est en jeu, mais que le temps a aussi une place très importante dans la trilogie. C'est toujours un peu délicat de s'attaquer au temps, mais cela peut aussi donner quelque chose de très intéressant quand son traitement est maîtrisé. J'attends donc, avec impatience, de voir ce que cela va donner. Il y a aussi un travail sur les ennemis et les alliés. Nos héros vont devoir faire des choix au niveau de leurs alliances, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Mais j'ai surtout trouvé qu'il y avait un but plus vaste derrière leurs choix. Les auteurs veulent que leur univers change, que des prises de conscience aient lieu, et pas seulement au niveau de l'escadron 312. Apprendre du passé pour construire un futur plus juste. Avec de petits éléments,
Amie Kaufman et
Jay Kristoff montrent que le monde change, que l'on ne peut pas rester sur des idées toutes faites. J'aime cette façon discrète de faire évoluer tout un univers.
Venons-en maintenant au gros point noir d'Aurora Burning. Une révélation, que j'avais vue venir dès le premier tome, éclate enfin au grand jour. La réaction de nos héros m'a beaucoup agacé au point que j'ai stoppé ma lecture. Ils se montrent puérils et hypocrites faisant voler en éclats leurs beaux principes. Leur colère est compréhensible, mais la façon dont ils ont géré la situation, non. C'est un ressenti qui m'est propre, car c'est quelque chose que je déteste en règle générale. Cela vous fera, peut-être, ni chaud, ni froid, mais moi… grrr… Sans compter que la suite des événements était ensuite assez prévisible. J'aurais aimé plus de maturité surtout après tout ce que nos héros ont vécu… mais entre le stress, l'imminence d'une catastrophe sans nom, les pertes et leurs jeunesses… même si cette réaction était excessive, je peux la « comprendre » (mais pas l'approuver pour autant, j'entends bien). Il y a aussi pas mal de répétitions dans le texte. Je ne sais pas si c'est dû à la traduction ou bien un choix des auteurs, mais franchement, voir une information répétée quatre à cinq fois... c'est un peu lourd.
Mis à part cela, Aurora Burning est un excellent tome. Des personnages qui évoluent et construits avec brio, attachants à souhait avec leurs failles comme leurs forces. Un univers qui continue à évoluer et à nous révéler pas mal de secrets. Un complot bien plus dense que l'on pourrait croire au premier abord. de l'adrénaline à gogo, de l'humour et du sarcasme comme je les aime, une touche d'angoisse, une pincée de prise de tête (oui, il faut faire réfléchir son lectorat) et une amitié mise à rude épreuve, mais qui finira, je l'espère, par vaincre.