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EAN : 9782709635462
252 pages
J.-C. Lattès (09/03/2011)
3.33/5   42 notes
Résumé :
Le sac n’est pas un objet ordinaire. En plongeant dans ses profondeurs, ce livre nous révèle un univers immense et fascinant où le cœur de l’intime et les vérités secrètes croisent les images de soi qu’on rêve d’afficher. On y met un peu tout et n’importe quoi à la va-vite, et ces gestes sont aussi naturels et spontanés que sont agaçants les efforts en sens inverse pour trouver les clés ou le téléphone qui s’y cachent. Accessoire de mode, le sac n’a pourtant rien d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Comment résister à un roman qui raconte les sacs, les femmes et les secrets des uns et des autres. Avec délice, je plonge dans « le sac » et dés la première phrase « Je ferai parler les sacs, je saurai les faire parler ! », le ton est donné. On est captive de ce livret (228 pages) et on a du mal à le lâcher !

La tâche s'avère laborieuse et pas facile, normal puisque c'est un homme qui mène l'enquête. Au fil des témoignages et de l'analyse des situations, on découvre que cet objet, si précieux, aux femmes et si inconnu aux hommes, change de statut au gré des humeurs et du bon vouloir de ses propriétaires. Il devient alors :
- le sac « rien de spécial » ;
- le sac « maman » ;
- le sac « des papiers » ;
- le sac « des cailloux » ;
- le sac « jardin secret » ;
- le sac « de tous les dangers ».

Découvrir le contenu d'un sac c'est connaître la femme car, bien au fond entre les replis, il renferme les « choses » de sa vie et de son monde secret.
Et puis, qui de nous, n'a pas entendu cette litanie lancé par l'homme excédé et curieux, presque jaloux «mais qu'est ce que tu trimballes dans ton sac ?».

Alors, Messieurs, si vous voulez savoir, lisez ce livre.
Et vous, Mesdames, apprenez à mieux vous connaître à travers votre sac.
Et au final, les anecdotes racontées ne manqueront pas de vous ravir.

Dis moi comment est ton sac et je te dirai qui tu es !!!!!!!!
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Le sac conçu comme instrument de fabrication de soi, comme objet d'affect, comme récipient à deux vies et sans doute trois fonctions : utilitaire-altruiste, féminine-séductrice, protectrice de l'identité... Ses contenus constituent-ils un mystère, et cette interrogation n'est-elle que masculine ? Sinon, pourquoi les femmes ne sont-elles donc pas prêtes à se laisser fouiller dans le sac ?
Les neuf premiers chapitres traitent donc des contenus des sacs et de leurs significations. Les sept suivants, à partir de la question : "Combien de sacs ?", se penchent davantage sur le contenant, et ils sont très marqués par le concept de ses "deux vies" et des deux premières de ses fonctions sus-indiquées. Enfin les cinq derniers, dans l'ensemble, introduisent la dimension dynamique des phases de la vie des femmes, telle qu'elle se reflète dans leurs sacs notamment en relation avec la problématique existentielle de la légèreté ; aussi, la valeur identitaire de l'accessoire devient-elle plus prégnante, particulièrement dans le ch. 22 : "Le sac et le soi".
A noter en outre :
1 - le fil rouge qu'est l'analogie entre sentiments liant la propriétaire à son sac et sentiments amoureux, rendu avec beaucoup d'ironie dans le témoignage suivant :

"Un sac se choisit un peu comme un homme. Il faut qu'il nous plaise, bien sûr, mais pratique surtout ! Ni trop dur, ni trop mou : trop dur, une fois posé, il tombe ; s'il est trop mou, une fois posé, il laisse entrevoir tout son contenu. Un sac se choisit au coup de foudre. Un sac, on le touche, on le respire, on l'ouvre tout doucement, on inspecte le nombre de rangements, on teste sa solidité. Plutôt en avoir peu mais de bonne qualité. Comme les hommes ! [...]
Parfois on rencontre un homme qui nous séduit par ses paroles, son charisme, son mystère. En se rapprochant de lui, on sent son odeur corporelle et... on réalise qu'une relation charnelle ne peut être possible. [...] Un sac qui nous plaît et qui est fonctionnel, s'il a une mauvaise odeur, on le l'achètera pas, même si on nous le donnait, on ne le prendrait pas." (pp. 114-115).

2 - dans le contexte des rivalités personnelles provoquant des jugements de goûts ("La guerre des sacs"), une considération d'ordre général sur l'impératif du volontarisme identitaire dicté par notre modernité avancée et ses conséquences (thème déjà abordé par l'auteur dans plusieurs ouvrages de sociologie de l'individu) :

"Chacun aujourd'hui est censé inventer sa vie à son idée, avec une très grande liberté de choix dans tous les domaines. Il en résulte une mise en flottement des repères traditionnels, et l'émergence d'un nouveau processus de compétition généralisée, et surtout de classement et de jugement des uns par les autres. Chacun note chacun dans tous les domaines ; la façon d'élever ses enfants ou de passer ses vacances, les valeurs morales, le style vestimentaire, etc. [...] Or ce qui est très pénible dans cette nouvelle donne du jeu social est que la meilleure manière de se donner à soi-même de bonnes notes, renforçant l'estime de soi, est d'en donner de mauvaises aux autres. " (p. 138)

L'ouvrage, on le voit, est plein de "bonnes idées" et d'appels à la réflexion. La méthode de traitement des témoignages ainsi que la prose sont rodées par trente ans d'enquêtes en "sociologie du quotidien". Pourtant la conscience d'être un chercheur à vaste auditoire et très prolifique provoque chez l'auteur des résultats qui me semblent désormais trop hâtifs, trop légers eu égard aux problématiques effleurées, sans commune mesure avec ses travaux plus anciens. Même la (relative) théorisation du début de cette note est largement de mon cru, à des fins de synthèse, et ne reflète guère la fluidité du style du livre...
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Étant moi même toujours en recherche du sac parfait ou aspirant souvent à ne pas en porter, souvent intriguée par le rapport particulier que semblent avoir les femmes avec cet objet du quotidien, je me suis emparée du livre de Kaufmann avec curiosité. L'auteur est présenté comme un brillant sociologue et je m'attendais donc à du sérieux, de l'intello.
Je suis mitigée en refermant cet essai, tout comme semble l'être son auteur qui écrit : « J'ai conscience d'avoir déçu en allant pas plus loin dans le voyage », « Je me rends bien compte qu'il y aurait encore tellement à dire, que le sujet n'a sans doute été qu'effleuré, que bien des lectrices (et des lecteurs) auraient aimé, à tel ou tel détour de page, que l'on plonge encore plus profond. J'en ai peut-être trop dit ou pas assez, ouvrant des pistes et des questions, sans donner toutes les réponses. »
C'est exactement ça ; beaucoup de pistes allant du sac comme affirmation de la féminité au sac comme objet transitionnel mais peu de réelle profondeur. On lit énormément de témoignages mais peu d'analyses. Sauf à un moment, vers le milieu du livre : deux pages de jargon sociologique que l'auteur propose aux lecteurs de passer s'ils ne sont pas intéressés ! Mais c'est justement ça qui aurait été intéressant : une analyse fouillée avec des pistes étayées.

Bref. L'ouvrage m'a parfois fait sourire, m'a fait penser aux sacs de mes proches, m'a donné envie d'aller rechercher mes vieilles sacoches ou d'acheter un nouveau cabas mais je reste sur ma faim : le sac a-t-il réellement un rôle autre que celui de transporter facilement mon téléphone et mes papiers ?
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Rigolo. Intéressant.

Ah ! La grande communauté de mes soeurs les femmes, et leurs sacs.
Les petits, les gros, les grands, de toutes les couleurs, de toutes les matières, fourre-tout de toute leur vie. Plein de secrets et de mystères.
Les anecdotes sont surprenantes, pleine de joie, de douceur, de tendresse, et parfois de douleurs.
Elles auraient presque suffi à elles seules à faire le livre. Mais l'auteur nous apporte son éclairage de mâle sociologue et tente dans un grand fourre-tout (aussi) de démêler les pourquoi des comment.

Laisser vous tenter les filles par ce petit bouquin.
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« Regardons. Il est très rare qu'une femme n'ait pas de sac. le sac est à la femme ce que la coquille est à l'escargot. Sauf que la coquille, on sait ce qu'il y a dedans. Et que les escargots se ressemblent. Pour les femmes……. »
Le sac n'est pas pour moi un accessoire de mode fétiche. Comme beaucoup j'en ai des tas, mais jamais le bon. J'en ai de toutes les formes, et de toutes les tailles, mais il manque toujours Celui dont j'aurais besoin précisément à ce moment-là !!!
Je ne craque pas pour un sac comme je craque pour les collants, la lingerie, ou les chaussures, certes, mais comme toute femme, je ne sors -presque-jamais sans mon sac. Mais à bien y réfléchir, j'ai eu une fois un coup de foudre pour ce beau petit sac rouge, moi qui ne porte pas souvent de rouge, dans une petite boutique de l'ile St Louis à Paris.
Connaissant Jean-Claude Kaufmann pour avoir lu il y a quelques années La femme seule et le prince charmant, et Premier matin, et avoir apprécié l'accessibilité de ces livres, je me suis laissé tenter une nouvelle fois à la faveur d'une rencontre à une fête du livre.
Il ne s'agit pas d'une étude sociologique concernant le sac à main, mais d'une mise en forme rédigée d'un certain nombre de témoignages de femmes à ce propos ,que l'auteur avait sollicitées par le biais d'une annonce dans un célèbre mensuel de psychologie.
Sur le fond, j'ai trouvé cela intéressant, souvent émouvant ; bien des sacs "racontent" les drames de vie ….Le sociologue n'est jamais très loin, et il éclaire en un rien de temps tel ou tel comportement.
Sur la forme, Jean –Claude Kaufmann a su rester accessible sans céder à la facilité de langage. Les chapitres sont courts, ce qui permet de fractionner à souhait sa lecture, sans avoir l'impression de perdre la bandoulière…
« le sac n'est pas qu'affaire d'image et d'identité. Après le temps fort de l'achat, il est introduit dans l'ordinaire des gestes et des petits secrets, des repères habituels et des commodités. »
Si je ne me suis pas reconnue dans tous les dires de ces dames ; si je n'ai pas un rapport fusionnel avec mon sac, je reconnais bien volontiers avoir souri, et opiné du chef à lire certaines confessions, ou certains inventaires…..Si mes premiers sacs étaient de taille riquiqui, plus l'âge avance, plus mon sac prend du volume…et plus il se rempli…Cela rassure, parait-il…
Comme l'ont fait Sabrina, Apolline, Joy, Valmontine et tant d'autres, j'ai vidé mon sac…..

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Introduction

...Pour les sacs, il y en a des petits (juste le nécessaire), des gros (toute sa vie dans son sac), des durs, des mous, portés à l'épaule ou à la main, apparemment rangés ou incontestablement bordéliques. Des sacs qui agacent (quand le téléphone y joue à cache-cache), ou sujets d'un vrai coup de foudre et qu'on arbore comme un trophée identitaire (mon sac, c'est moi). Brèves poussés de haine et amour fou donc. Il y a toutes les émotions du monde dans un sac.
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Tout sac qui se respecte a sa hiérarchie interne. Les objets les plus souvent utilisés sont normalement sur le dessus, alors que les autres glissent dans ses profondeurs. Si loin parfois qu'ils finissent par se faire oublier, formant une couche sédimentaire, sort de royaume ténébreux des petites choses inutiles et délabrées. (p. 56)
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Le rangement du sac s'inscrit dans un rythme. Des séquences de remise en ordre et d'animation intérieure ne cessent de se succéder; avec dans l'un et l'autre cas des pics d'intensité. Intensité agitatoire lors de mises dedans intempestives ou d'un stress pour trouver les clés tout au fond; tout est mis brusque. ment sens dessus dessous. Intensité rangeresse quand vient le temps au contraire d'éliminer la confusion. Si nous prenons plus précisément les phases de mise en ordre, elles opèrent en fait selon deux modalités très différentes. Soit de façon calme, posée, régulière. Généralement le matin, quand il s'agit d'organiser la journée; les choses sont choisies et rangées, dans un plan d'ensemble qui intègre aussi les événements à venir. Car remplir son sac, c'est aussi dessiner les scénarios du futur. Soit de façon sauvage et beaucoup moins préméditée. À l'improviste, quand l'agacement déclenche le signal d'alarme. J'ai dit comment fonctionnait l'agacement, qui surgit dans l'écart entre un modèle idéal et une réalité de la vie toujours plus incertaine et mouvante. Tant que le désordre est modéré il peut être admis et considéré dans la normalité du sac (puisque les va-et-vient y sont continuels). Puis apparaissent des indices d'agacements localisés (quand par exemple un objet devient introuvable).Enfin, apothéose ultime, la rage globale peut exploser soudainement, l'écart avec le modèle idéal s'avérant gigantesque et intolérable. C'est souvent à partir d'une telle décharge d'émotion mauvaise que l'on décide d'effectuer un grand ménage dans une maison. Pour le sac, les coups de nerfs qui poussent à ranger sont davantage d'intensités variables, conduisant à des remises en ordre plus ou moins importantes, et sont déclenchés de manière particulière chez chacune.
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Le sac ne contient pas seulement nos papiers [d'identité]. Il est aussi ce monde rien qu'à soi, ce porteur de mémoire, ces trésors d'affection, qui font chaque jour que l'on est ce que l'on est.
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« Regardons. Il est très rare qu’une femme n’ait pas de sac. Le sac est à la femme ce que la coquille est à l’escargot. Sauf que la coquille, on sait ce qu’il y a dedans. Et que les escargots se ressemblent. Pour les femmes……. »
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Videos de Jean-Claude Kaufmann (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Kaufmann
https://www.laprocure.com/product/1073037/kaufmann-jean-claude-petite-philosophie-de-la-chaussette
Petite philosophie de la chaussette Jean-Claude Kaufmann Éditions Buchet-Chastel
« La chaussette, c'est sans doute l'accessoire de notre vestiaire le plus discret, le plus anodin, parfois même le plus invisible, et c'est un défi que relève dans ce livre Jean-Claude Kaufmann : nous présenter une Petite philosophie de la Chaussette pendant deux cents pages. C'est vraiment un livre passionnant, parce qu'on découvre que la chaussette cristallise en fait bien des aspects de notre époque contemporaine, notre rapport à la mode, notre rapport à l'argent, notre rapport aussi au couple... » Guillaume, libraire à La Procure de Paris
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