Rupi Kaur est une jeune femme poète qui s'est d'abord fait connaître sur les réseaux sociaux. D'origine indienne, elle a émigré très jeune,avec sa famille, au Canada. D'après ce que nous en dit la préface, elle parlait peu et sa mère lui a conseillé de dessiner et de traduire en mots ce qu'elle taisait.
Le titre évoque la douceur, l'enfance, mais il est trompeur...
Quatre parties sont présentées, agrémentées de dessins de l'auteure : souffrir, aimer, rompre et guérir. La première prend à la gorge, elle fait mal mais a dû être une catharsis car elle évoque de façon brutale les attouchements sexuels, le viol.
" le viol va
te déchirer en deux
mais il
ne va pas
t'achever"
Un dessin en particulier m'a fort émue. Il représente un visage effrayé de jeune fille dont une main étouffe la bouche, pour qu'elle ne parle pas...
Les autres parties du recueil sont plus classiques , quant au thème: l'amour et ses brûlures, ses incendies.
Je suis assez partagée sur ce livre: certaines formules sont saisissantes de vérité, je trouve très courageux aussi d'exprimer des blessures intimes à vif. Mais ce qui m'a manqué, justement, c'est l'aspect poétique. Je parlerai plus de journal intime. Je n'ai pas trouvé dans les mots l'envol , l'éclair qu'apporte la poésie, en tout cas pas assez. En cela, je suis déçue. Et certains textes n'ont eu aucune résonance en moi.
Reste une expérience forte, qui est en soi une victoire sur le silence.
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