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Dominique Palmé (Traducteur)Diane de Margerie (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253933571
215 pages
Le Livre de Poche (10/02/2002)
4/5   40 notes
Résumé :
Le sang, l’éclat et l’éros – tel fut l’univers de Mishima; la blancheur spectrale, la pureté meurtrière, le temps orphelin – tel fut celui de Kawabata.

Il n’empêche: une phrase, entre toutes, de Kawabata, laisse encore une fois deviner combien les deux écrivains sont proches : "Tout artiste qui aspire au vrai, au bien et au beau comme objet ultime de sa quête est fatalement hanté par le désir de forcer l’accès difficile du monde des démons, et cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La correspondance entre Kawabata et Mishima s'étend sur vingt-cinq ans. La première des lettres, de Kawabata à Kimitake Hiraoke (le vrai nom de Mishima) est datée du 8 mars 1945. La dernière est de Mishima à Kawabata, datée du 6 juillet 1970. Cette correspondance révèle avec simplicité et pudeur la proximité et la connivence de deux écrivains aux tempéraments opposés.

Au début Mishima cherche la reconnaissance de Kawabata. Mishima a 20 ans en 1945. Il a déjà publié une longue nouvelle, la Forêt en fleurs, dans la revue littéraire Bungei bunka que Kawabata a remarquée. Mishima est le cadet et il admire profondément celui qu'il considère comme son maître. Il est exubérant, plein d'énergie et d'audace. Kawabata son aîné de vingt cinq ans est un écrivain reconnu et fatigué. Il souffre de la vésicule biliaire et d'insomnies. Il semble las et résigné. Aussi, dans les premières lettres, c'est Mishima qui s'exprime, beaucoup, plein d'enthousiasme et d'ambition. Kawabata lui répond brièvement de manière courtoise et évasive. Et puis le premier roman de Mishima arrive, très vite. Confession d'un masque (1949) est un coup de maître. le cadet a terminé son apprentissage.
La correspondance devient plus équilibrée et plus chaleureuse entre les deux écrivains . Ils s'offrent des cadeaux ( « des pâtisseries aux marrons nappées de chantilly », « un superbe saumon », « une lampe de bureau très originale »)…) Ils échangent volontiers sur leur vie quotidienne et leur famille. Mishima ne cesse de prendre des nouvelles de la santé de son ami de manière très touchante. Kawabata lui répète régulièrement de prendre soin de son épouse. Ils se découvrent des points communs : une connivence spirituelle, une immense culture commune (traditionnelle et occidentale) et une défiance à l'égard de la modernité occidentale. Ils partagent l'ardent désir d'être traduits et diffusés en Occident et, en même temps, ont un gros doute sur la manière dont leurs oeuvres pourraient être reçues et interprétées. Ils écrivent des préfaces l'un pour l'autre et se soutiennent volontiers. Kawabata intervient en faveur de Mishima auprès de ses pairs du Pen club et de la Société des gens de lettres quand Mishima est accusé d'atteinte à la vie privée par l'ancien ministre des Affaires étrangères Arita Hachirô (qu'il avait pris comme modèle dans son roman "Après le banquet"). Mishima bien sûr adore provoquer et confesse non sans humour « J'ai une haute opinion de moi, c'est vrai. C'est effrayant d'être ainsi infatué de soi-même, au point de prendre pour des capacités personnelles l'aide que m'apportent mes maîtres et mes amis ». Et plusieurs fois le maître plus discret se moque gentiment de lui. Pourtant c'est bien Kawabata le modeste qui demande à Mishima d'écrire, en 1961 une lettre de recommandation en vue de l'obtention du prix Nobel. Mishima s'exécute dans une lettre magnifique directement rédigée en anglais qui est reproduite à la fin du livre. Il termine son éloge en déclarant que Kawabata, plus que tout autre écrivain japonais, serait qualifié pour le prix. Tanizaki est en effet toujours en lice jusqu'à sa mort en 1965 pour devenir le premier prix Nobel japonais. Finalement le Nobel est décerné à Kawabata en 1968.

La dernière lettre de Mishima à Kawabata est datée du 6 juillet 1970. Elle ne laisse en rien présager son suicide spectaculaire par sepukku cinq mois plus tard le 25 novembre, dans la salle de commandement du camp des Forces d'autodéfense. On imagine le choc que Kawabata dut recevoir à l'annonce de la nouvelle. Il présida la cérémonie des obsèques publiques de Mishima au temple Tsukiji Honkanji de Tōkyō, et lut un extrait d'une lettre aux résonances prophétiques que son ami lui avait adressée le 4 août 1969. Lui même choisit de se donner la mort deux ans plus tard, le 16 avril 1972 dans la solitude de son petit appartement du bord de mer.
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Toujours dans ma relecture de Mishima, j'ai jeté mon dévolu sur sa Correspondance avec Kawabata, espérant mieux comprendre l'influence mutuelle qui s'est développée entre les deux auteurs, mieux comprendre l'esthétique de Mishima. C'est aussi un bon moyen de découvrir une part de l'intimité de ces hommes fascinants.

Sur la forme, le choix opéré est de ne pas mettre toute la correspondance mais seulement une sélection de cette correspondance, des premières aux dernières lettres échangées en 1970.
Si cela laisse un peu sur sa faim le lecteur, du moins la lecture rendue plus fluide tout en permettant de capter avec succès les points intéressants de cette correspondance.

Il est intéressant de voir l'évolution de la relation entre ces deux génies. le jeune Mishima est révérencieux envers Kawabata, écrivain établi. Il s'excuse sans cesse car il pense "importuner" son aîné avec ses lettres. Mishima tente de montrer ses conceptions esthétiques à Kawabata au travers de deux lettres passionnées et un peu floues. Ce Mishima poli mais exalté va évoluer pour devenir un homme mature, plus réfléchi, ami avec Kawabata qui lui voue non plus une sympathie protectrice mais un respect amical. C'est même vers la fin Kawabata vieillissant qui semble gêné de demander de l'aide à Mishima, comme si les rôles s'inversaient.

Car cette correspondance, de par l'amitié entre les deux hommes, nous permet de lever un coin de l'intimité de ces deux écrivains si complexes à appréhender. Mishima a ainsi souffert de problèmes d'alcool, Kawabata d'une addiction aux somnifères...; autant de détails qui permettent de mieux comprendre certaines oeuvres de deux hommes. Mais certaines zones d'ombres restent, certaines choses indicibles. L'attirance d'un Mishima marié de mauvaise grâce du fait de son homosexualité assez évidente ne sera pas abordée. Kawabata y fait-il référence quand il demande à Mishima tout juste marié de bien prendre soin de sa femme ? Mystère ...

Deux lettres au début du récit sont captivantes car elles montrent la gestation de la théorie littéraire que Mishima appliquera dans ces livres. Critiquant l'école romantique japonaise de sa jeunesse qui s'est enfoncée dans la voie sans issue du nationalisme fanatique lors de la seconde guerre mondiale, Mishima réfute aussi la voie naturaliste dominante dans la littérature japonaise du début du XXéme siècle. Il souhaite ainsi dépasser ces courants par ce qu'il appelle "le mécanisme". Il reprend la focalisation romantique sur les états d'âme du héros mais fait de ces émotions le résultat d'un engrenage psychologique incontrôlable sur lequel le personnage n'a que peu de prise, s'éloignant par là du personnage romantique.

Ce qui est aussi intéressant à apprendre au travers de cette correspondance, c'est de mieux découvrir le milieu intellectuel des années cinquante et soixante au Japon. Ayant lu plusieurs biographies de Mishima je connaissais ses engagements, mais moins ses interaction avec ses nombreux confrères écrivains, ni ses nombreuses interviews dans la presse et la radio en tant qu'observateur très demandé par les médias. Il a aussi animé quelques journeaux littéraires, aspect que je ne connaissais pas. Pour Kawabata, cette correspondance a un peu brisé l'image que je me faisait de cet homme en ermite solitaire et maladif. Il fut président de longues années du PEn club, association littéraire très renommée, et son engagement était véritable puisqu'il se plaint du caractère chronophage d'une telle activité.

Bref, une lecture instructive !
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Cette correspondance établie sur une durée de vingt cinq ans entre ces deux grands écrivains japonais du XX° siècle nous montre l'interaction que peuvent avoir deux artistes l'un sur l'autre. Pourquoi se sont ils choisis ? Mishima plus jeune subjugué par "L'élégie" de Kawabata son maitre à penser va devenir un maitre au fil du temps et de thèmes répétés qui leur sont chers. La mort, la beauté, l'amour de la nature japonaise les rapprochent. Mais Mishima happé par son attirance sexuelle envers le poête sensible n'est qu'éclat, sang et mort, tandis que son alter égo n'est que blancheur et pureté. Dés lors c'est cette complémentarité qui leur permettra d'évoluer et de parfaire leurs écrits entre peur et prière. Leur mort même à deux ans d'intervalle par suicide marquera à jamais de son sceau l'esprit japonais.
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La correspondance entre ces deux maîtres de la littérature japonaise ne m'a pas déçue.
On y trouve de tout : leurs avis sur ce qui sort, sur ce qui se lit, sur les Occidentaux, sur les Japonais. Leurs préoccupations : santé (Kawabata ne tenait pas la grande forme), philosophie de vie, habitudes d'écriture. À travers les différents remerciements on y apprend aussi ce qu'ils s'offrent/se ramènent de voyage.
Mais ce qui m'a le plus plut dans l'ensemble c'est de suivre l'évolution de leur amitié et admiration mutuelle, ils passent leur temps à se complimenter et honnêtement c'est très agréable à lire, beaucoup de bienveillance.
Autre petite chose, je pense les relire très bientôt en prenant compte des notes, j'avais envie de lire de façon fluide donc je les ai un peu ignorées mais ils font référence à tellement de personnes et d'évènements, ça doit sûrement valoir le coup de creuser.

En définitive, une lecture très riche qui me donne envie de lire d'autres correspondances :)
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Avec plus d'une cinquantaine de pages de notes c'est une mine d'info sur la littérature japonaise.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Lettre adressée par Hiraoka Kimitake (Ôyama-chô 15, Shibuya-ku, Tôkyô) à Kawabata Yasunari (Nikaïdô 325, Kamakura)

15 avril 1946

Je suis désolé de vous déranger une fois de plus dans vos nombreuses occupations. Je viens de recevoir votre ouvrage, Pays de neige, et je vous en remercie infiniment. Quant à « Élégie », je ne l’avais plus relue depuis quatre ou cinq ans – elle m’avait alors captivée, à un moment où je séjournais chez ma tante à Kugenuma -, et j’ai donc commencé par me replonger dans cette nouvelle, après j’ai lu d’une seule traite l’Arc-en-ciel, que je ne connaissais pas encore. Je regrette que nous n’ayons pas trouvé plus de temps pour nous parler, mais au fil de ma lecture j’ai vraiment eu l’impression que vous me dispensiez votre enseignement et vos conseils. L’impression aussi que vous m’encouragiez énergiquement. Tandis que je lisais « Élégie », j’y ai perçu comme un mystérieux message codé. Car ma nouvelle « Moyen-Âge », que je vous ai donnée aujourd’hui, porte également sur la communication avec les esprits (même si son thème – une simple histoire de médium – est bien moins beau et moins élevé que celui de votre « Élégie »). Mais ce n’est pas tout : j’ai sursauté devant ce magnifique précepte : « Âme : à quoi sert ce terme, sinon à qualifier l’énergie qui circule dans toute la création ? » Aujourd’hui, avant de sortir de chez moi, je venais d’écrire, pour le troisième chapitre des Voleurs, ce passage bien filandreux : « L’âme, n’est-ce pas un concept qui subsume la totalité des existences et des non-existences ? […] Cependant, cette subsumption n’est ni simple forme, ni pure idée abstraite. C’est l’être qui tend indéfiniment vers le néant, c’est le néant qui, par instants, traque l’être. Par conséquent, l’âme, cette forme qui a pour action d’englober toutes choses, se métamorphose, migre sans cesse, et ne connaît jamais la fixité. » Sur cette pensée verbeuse et obscure, votre phrase d’« Élégie » a produit l’effet d’une lucarne qui, s’ouvrant soudain dévoile la fraîcheur d’un coin de ciel bleu. Les rêveries en plein jour, telles qu’elles apparaissent dans votre nouvelle, sont choses rares dans notre pays. Nul besoin de L’Éloge de l’ombre de Tanizaki pour savoir que le Japon a toujours été, au pied du continent asiatique, une plaine enveloppée par l’immensité de la nuit, et de même que le twilight a été privilégié par certains écrivains irlandais, de même c’est cette nuit aux contours vagues et doux, cette nuit aussi tendre et légère qu’une roche de scapolite noire, cette nuit pareille à une grêve, qui a abrité chez nous tant d’histoires curieuses et fantastiques. Aussitôt terminée l’ère des dieux, ceux-ci ce sont repliés au cœur de la nuit. Et plus jamais ils n’ont improvisé de danses exubérantes sous le soleil de midi. Quant on lit les contes du Moyen-Âge, notamment, on est pris malgré soi d’une sensation d’étouffement, tant cet univers fait songer à des ténèbres enfermées dans un coffret. Alors qu’ils jouissent des bienfaits d’une nature et d’une lumière solaire si belles, les Japonais, trahissant l’éloge de Hearn qui les nommait « les Grecs de l’Asie », n’ont cessé, encore et toujours, d’être aimantés vers la nuit. Chez Kôyô comme chez Kyôka, on sent stagner la « nuit » de l’époque d’Edo. Même l’œuvre de Satô Haruo, d’une élégance si occidentale en surface, n’est pas exempte de vagues traces de nuit. L’esthétique profondément ancrée dans le cœur des Japonais a toujours accordé à la « nuit » une place presque primordiale. Mais il me semble qu’« Élégie » est la première œuvre à construire, en se basant sur la beauté et l’amour de la nature japonaise, des rêveries en pleine lumière, bref, à édifier une authentique « Grèce de l’Asie », et à nous éveiller à son existence. Il y a là une élévation, une pureté, une sonorité céleste pareille à celle d’un koto dont on frôle les cordes… Et tout cela, échappant à l’abstraction ou à la vaine tentation du grandiose, est enveloppé de la tristesse d’une brise légère, et respire silencieusement dans les ombres des corps. Cette nouvelle nous fait percevoir en profondeur l’union du corps et de l’âme. Les gens parlent de la « sensibilité de Kawabata », de la « poésie de Kawabata », et devant ces appréciations je réprime toujours un sourire railleur. S’il ne s’agissait que de poésie ou de sensibilité, ou les trouve aussi bien chez Hori Tatsuo. Mais si je vous place infiniment plus haut que lui, c’est que dans votre œuvre la chair, les sensations, l’esprit, l’instinct, tout ce qui relève du domaine physique et spirituel se marie dans les nuages qui les teintes. Et le catalyseur de tout cela, c’est sans doute le mystère de cette « tristesse » chuchotante, si familière aux Japonais. Quoi qu’il en soit, je crois vraiment qu’il s’agit d’une littérature unique en son genre, dont les formules de style « une poésie, une sensibilité parfaitement incorporées à l’œuvre » ne peuvent épuiser l’originalité : car c’est la littérature d’un homme capable d’entrer vraiment en contact avec la tristesse du « corps », la beauté du « corps », et donc avec la chair de la divinité qui l’habite.
Quant à Pays de neige (combien de fois ai-je bien pu relire cette œuvre !), ce roman est si grand, si sublime, que dans ma petitesse je ne puis que le vénérer de loin, comme le jeune berger qui, regardant les cimes bleues des Alpes à l’horizon, rêve du jour où il sera en mesure d’escalader même la plus haute.
Emporté par l’émotion, je n’ai fait qu’aligner des phrases creuses et déplacées. Je vous demande de ne pas y accorder d’importance.
Prenez bien soin de vous, je vous en prie.
Avec mes respectueuses salutations,

Hiraoka Kimitake
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Voilà quatre ans maintenant qu'en dépit des moqueries je m'applique lentement mais sûrement à préparer la venue de l'année 1970. L’idée qu'on puisse juger tout cela plus que pathétique me dégoûte, je préfère encore qu'on y trouve matière à caricature, mais pour ma part c'est bien la première fois de ma vie que j'investis autant d'efforts physiques et mentaux, et autant d'argent, dans un mouvement aussi concret. Peut être cette année 1970 ne sera-t-elle qu'une illusion stupide. Mais je me suis lancé dans cette entreprise en faisant le pari - même si je n'ai qu'une chance sur un million - qu'elle ne le serait pas.
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incipit :
Ces temps derniers, j'ai eu le sentiment qu'en moi s'accumulaient toutes sortes de choses qui ne peuvent pas trouver leur juste expression à travers une forme d'art objective comme le roman. A vingt ans, un poète lyrique y réussirait peut-être, mais je n'ai plus vingt ans et, du reste, je n'ai jamais été poète.
J'ai donc cherché, à tâtons, une autre forme mieux adaptée à des propos personnels de cet ordre et j'ai abouti à une espèce de compromis entre la confession et la critique, à un mode d'expression subtilement ambigu qu'on pourrait appeler la "critique confidentielle".
J'y vois un genre crépusculaire à mi-chemin entre la nuit des confessions et le grand jour de la critique.
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A une époque où les cas de névrose augmentent de façon spectaculaire, il semble bien que l'énergie des fous dépasse de loin celle des gens de lettres. Et je me dis que pour ne pas être en reste, il faut que je devienne au moins aussi fou qu'eux.
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Les œuvres de Kawabata allient la délicatesse à la fermeté, l'élégance à la conscience des tréfonds de la nature humaine ; leur clarté recèle une insondable tristesse, elles sont modernes quoique directement inspirées de la philosophie solitaire des moines du Japon du Moyen Âge.
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Vidéo de Yasunari Kawabata
Extrait du livre audio "Les Belles Endormies" de Yasunari Kawabata lu par Dominique Sanda. Parution CD et numérique le 10 août 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-belles-endormies-9791035404031/
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