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Critique de Ellane92


Le principe de cet Arbre de l'été est plutôt (archi-)connu : des gens de ce monde emmenés dans un autre "primordial". On sent très rapidement les influences de Tolkien dans l'environnement fantastique de cette histoire : les lios Alfar ressemblent à s'y méprendre aux Elfes, les Dalreï chevauchent la Plaine comme des Rohirrims, et Morgoth n'a pas grand chose à apprendre à Rakoth Maugrim, lui aussi pour un temps enfermé, lui aussi prêt à bientôt déployer sa force pour réduire le monde en esclavage. Si l'influence de Tolkien dans l'oeuvre de Kay est largement connue et reconnue (il a participé à l'édition posthume du Silmarillion), je trouve qu'il y a également un petit parfum de Zelazny qui flotte autour de la tapisserie de Fionovar : le concept d'un premier univers qui en engendre des tas (comme dans Les princes d'Ambre), une intégration de mythologies dans le corps de l'histoire (dans l'Arbre de l'été, j'ai identifié, en plus de la classique histoire d'Arthur, des influences celtiques et scandinaves) ; il y a également quelque chose autour du choix, de la responsabilité vis-à-vis de soi et des autres qu'a tout un chacun, responsabilité proportionnelle au "pouvoir" dont on dispose, qu'on retrouve fréquemment dans l'oeuvre de Zelazny. Si l'on rajoute à ça que l'écriture de G. G. Kay est résolument classique, on pourrait croire que ce premier tome de la trilogie va nous servir un vieux canevas avec des fils tout ressassés et effilochés à force d'avoir été lus et manipulés.
Et bien, pour ma part, je trouverais vraiment dommage de faire l'impasse ! Certes, il y a des choses que l'on connait, que l'on a déjà vues. Moi je dis : tant mieux, ça permet de se glisser confortablement dans cette histoire bien plus complexe qu'elle ne le parait aux premiers chapitres, d'autant qu'il faut se familiariser avec de nombreux personnages ! La tapisserie que nous tisse Kay, mélangeant concepts, personnages, lieux, a sa propre originalité, nous conduisant par des chemins détournés là où l'on ne s'attendait certainement pas à se retrouver ! L'arbre de l'été est un tome de découverte, de mise en place des forces en présence, des personnages et des enjeux. Il nous offre également un aperçu des extrémités auxquelles n'hésitent pas à recourir les "forces du mal". On sent que la guerre se prépare, et ce premier tome s'achève quand elle va commencer. Kay maitrise bien sa trame narrative, sans nous perdre entre les différents fils de l'histoire, qui finiront bien par se croiser. Chaque chapitre est une unité de lieu, les actions sont décrites du point de vue du personnage qui l'effectue, ce qui entretient la tension et une vision multiple des évènements, et laisse surtout la part belle à l'émotion. On peut également apprécier le fait que les personnages "du bien" ne soient pas tous "lisses" et sympathiques : Jennifer parait plutôt froide, Diarmuid énervant, Dave arrogant, Paul antipathique... Quoiqu'il en soit, chacun a sa place dans cette belle trilogie.
Allez, avant de commencer le feu vagabond, je m'en vais retourner écouter "La chanson de Rachel"...
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