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La mosaïque de Sarance tome 1 sur 2

Élisabeth Vonarburg (Traducteur)
EAN : 9782290330142
600 pages
J'ai lu (13/05/2005)
4.16/5   107 notes
Résumé :
Alors que sa femme et ses filles sont emportées par la peste, Crispin de Varèna survit. Il reçoit alors une demande émanant de l’Empereur Valérius II, de la cité dorée et précieuse : Sarance. Ce dernier fait appel à son talent en tant que mosaïste. Crispin s’en va traverser l’empire semé d’embuches et d’interrogations, accompagné d’un laissez-passer impérial et d’un oiseau mécanique à la langue bien pendue.
Que lire après La mosaïque de Sarance, tome 1 : Le chemin de SaranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Une lecture un peu difficile au départ, en ce qui me concerne.
J'ai mis une bonne centaine de pages à accrocher réellement aux aventures de Caius Crispus, le maître-mosaïste.

Le hic, c'est que le prologue, qui, lui, m'avait passionnée, m'a induite en erreur sur la suite. C'est donc avec surprise que je me suis retrouvée, dans le roman proprement dit, des années après ce prologue, et aux basques d'abord d'un messager irresponsable, et ensuite d'un maître-mosaïste incohérent. (Car oui, comme d'habitude, j'ai le livre depuis des lustres et n'ai pas relu le 4ème de couverture. Normalement, cela me sert. Mais ici, pas vraiment. J'aurais préféré être "prévenue", lol, même si j'aurais pu m'en douter vu le titre du livre. On peut pas gagner à tous les coups...).

C'est donc avec un grand ennui, et pas mal de difficulté, que j'ai lu ces 100 première pages... Si Martinien "l'ancien" était plutôt attachant, Crispus m'a crispée d'entrée de jeu, lol. Je n'ai pas apprécié ses lamentations en boucle sur sa femme et ses filles, j'ai pas réussi à avoir la moindre compassion pour lui... Il y a quelques soucis de traduction avec pas mal de répétitions de mots à quelques phrases d'intervalle, ça m'a agacée, ça aussi, d'autant plus que m'ennuyant dans l'histoire, ça focalisait mon attention.
Mon intérêt s'est un peu réveillé avec l'apparition de Zoticus, l'alchimiste aux oiseaux mécaniques. Puis s'est rendormi sur le chemin que suivait Caius Crispus vers Sarance.
Puis s'est réveillé à nouveau lors de la rencontre du "jour des morts" dans les bois.
Pour ne plus se rendormir ! Ouf ! Sarance sauvée du naufrage !

Ce sont les péripéties, Carullus, Vargos, Kasia, Valerius et Alixana ou Aliana (selon les phrases, dans ma version, ça a l'air voulu mais j'en suis pas sûre), qui le sauve, ce livre. Parce que Caius Crispus me crispe toujours autant. Après ses lamentations en boucle sur sa femme et ses filles mortes de la peste, le voilà qui désire toutes les bonnes femmes qui passent à sa portée, pour peu qu'elles soient un peu bien roulées, riches et influentes de préférence, ce qui ne l'empêche pas, en plus, de se taper Kasia, l'ex-esclave... Tout ça ne colle pas vraiment avec ce qu'on croit savoir de lui depuis le début du bouquin, à savoir que c'est un veuf et père inconsolable qui aspire à la mort. Pour moi, il y a quelque chose de profondément incohérent dans ce personnage, qui fait que je n'arrive pas à m'immerger dans l'histoire.

Par exemple, je trouve le vieil Artibasos, le maçon du dôme que Crispus doit recouvrir de mosaïque, beaucoup plus attachant, cohérent et fin, même si on le voit que deux fois (ou peut-être parce qu'on le voit que deux fois, il n'a pas le temps d'être incohérent, lui). Bref,à cause de ce héros, puisque c'est malheureusement le personnage principal, j'accroche pas autant à ce livre qu'aux autres de Kay que j'ai lus jusqu'à présent.

Côté "Histoire", Kay colle absolument à la véritable histoire de Justinien, le "dernier empereur romain". de fait, Valérius (Justinien) et Aliana (Theodora) sont des personnages beaucoup plus intéressants que Crispus. Un vrai plaisir que les scènes avec ces deux personnages, leur relation de couple étant heureusement évoquée et décrite par l'auteur. Et ça remonte le niveau, de mon point de vue...

On termine le livre I sur un excellent passage, celui où Crispus "explique" sa mosaïque, alors qu'on a auparavant suivi les discussions entre Valerius, le Patriarche, le maçon et autres "pontes" pour décider s'ils l'acceptent ou pas...

Bref, je ne suis pas tout à fait aussi enthousiaste que je l'espérais. Voire un peu déçue. J'en attendais sans doute trop...

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Après un passage dans l'Italie de la Renaissance et un détour par le Reconquista espagnol, c'est maintenant l'antique Byzance que Guy Gavriel Kay fait revivre avec son talent hors-pair. Byzance, le somptueux joyau du règne de l'empereur Justinien, reine des cités depuis que Rome a sombré dans la décrépitude et la barbarie. Byzance où se dressent palais, cathédrales, thermes ; où se mêlent marchands, soldats, généraux, artistes, artisans, conducteurs de chars dans une un brillant chaos culturel et politique. Mama mia, mes amis ! Quel voyage !

Le périple commence au fin fond de l'empire occidental déchu où Caius Crispus, maître-mosaïste de son état, broie du noir depuis la mort de son épouse et de ses enfants emportés par une épidémie de peste. Une nouvelle stupéfiante vient le cueillir au plus noir de son marasme : l'empereur Valérius le fait mander à Sarance pour réaliser l'immense mosaïque qui couvrira le plafond de la grande cathédrale du dieu Jad (nous sommes dans une uchronie et les noms des personnages et des lieux sont donc déformés, mais l'amateur d'Histoire n'aura aucune difficulté à deviner la ville de Byzance derrière Sarance et la personnalité fascinante de l'empereur Justinien sous le masque de Valérius). Plus poussé par le désoeuvrement que par l'enthousiasme, Cais Crispus accepte et entame son voyage vers la lointaine Sarance.

Il affrontera bien des périls sur la route – car il n'est guère conseillé de voyager seul dans l'Occident troublé – mais les pires dangers l'attendent dans Sarance même. Entre les murs dorés des villas, dans les tavernes, dans les vapeurs des thermes, sur le sable brulant du cirque… Partout, des factions s'affrontent sous le regard perspicace de l'empereur et de sa splendide épouse Alixana. Chacun lutte pour la moindre miette de pouvoir, et un maître-mosaïste talentueux mais caractériel pourrait se révéler un atout intéressant pour certains : un pion à manipuler et, s'il se montre trop contrariant, à éliminer.

Cette critique porte sur les deux tomes de la « La Mosaïque de Sarance » : « le chemin de Sarance » et « le Seigneur des Empereurs », car ils ne forment pour moi qu'un seul tout. Peu de fictions ont été écrites sur l'empire byzantin et encore moins de fictions de qualité : une raison de plus de se jeter sur ce passionnant roman-fleuve – surement le plus complexe, le plus long et le plus foisonnant écrit par Guy Gavriel Kay. le plus historique également, car sous le manteau de la fantasy, Gavriel Kay nous offre un portrait merveilleusement détaillé et réaliste de la plus puissante – et probablement la plus belle – des cités du VIe siècle. « La Mosaïque de Sarance » incarne pour moi ce que devrait être le roman historique par excellence : l'équilibre parfait entre la description d'une époque et un scénario solide, servi par des personnages passionnants et attachants (et si « Tigane » et « Les lions d'al rassan » gardent la place d'honneur dans mon coeur, ce n'est que pure subjectivité de ma part). le suspense en plus, car le format uchronique permet à l'auteur de tourner ses intrigues politiques dans les directions les plus inattendues : qui vivra ? Qui périra dans cette lutte féroce pour le pouvoir ?

Quelques longueurs peut-être (et encore… moi, je ne les ai pas senties passer), mais qu'importe : l'immersion est totale ! Guy Gavriel Kay vous fera sautiller d'excitation dans votre fauteuil à la description d'une course de char – épique et pourtant, dieu sait que je hais les spectacles sportifs… – et verser une larme sur une mosaïque fracassée. Un livre qui vous emporte, vous secoue dans tous les sens et vous laisse repu, ravi et pris d'une envie boulimique de dévorer des dizaines d'ouvrages sur l'empire byzantin. Je conseille absolument !
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Je n'avais plus rien lu de cet auteur depuis l'épique Tapisserie de Fionavar et je dois avouer avoir acheté le roman d'avantage pour lire un Kay que pour l'histoire peu évocatrice.

Contrairement à cette autre série, La mosaïque de Sarance n'est pas de la pure fantasy. Je dirais plutot qu'il s'agit d'un savant dosage d'uchronie, de light fantasy et de roman historique.

En effet, bien que Sarance et les autres villes présentes dans cette oeuvre n'existent pas dans notre monde, certains détails m'ont mis la puce à l'oreille.

Suite à une rapide recherche (mes souvenirs d'histoire ne sont pas très fiables), j'ai découvert que Sarance serait en fait une transposition de Constantinople.

De même, la Batiare d'où est originaire le personnage principal, un mosaïste nommé Crispin, équivaudrait à l'Italie quand celle-ci faisait encore partie du Royaume ostrogoth.

Contrairement à ce que laissait présager le quatrième de couverture, l'histoire est passionnante, riche, pleine de rebondissements et de péripéties en tous genres.

J'ai mis un peu de temps avant de bien m'immerger dans ce monde complexe, où les batailles de pouvoir font rage autour d'un simple artisan.

Le début du roman est comme une mosaïque que l'on voit se composer petit à petit. Au début, on ne voit pas du tout où l'auteur veux en venir puis, petit à petit, on voit se dessiner une trame majestueuse.

Mais la plus grande force de Kay, ce sont ses personnages hors de commun. Ils possèdent une profondeur que l'on n'a pas souvent l'habitude de croiser dans ce genre de livre.

Ils sont véritablement attachants, leurs comportements parfaitement crédible. On sent que les moindres personnages secondaires ont été fouillés.

Ils en résulte des personnages simplement humain, où chacun peut s'identifier sans problème. J'ai une petite préférence pour Crispin, pas parce que c'est le héros, mais à cause de mauvais caractère.

J'ai aussi particulièrement aimé l'importance des femmes dans ce roman. Que ce soit Styliane Dalenoï, la « danseuse » Shirin, l'impératrice Alixana ou bien la reine Gisèle, toutes, qu'elles oeuvrent dans l'ombre ou sur le devant de la scène, ont un rôle crucial dans les jeux de pouvoir.

A voir le travail sur le fond réalisé, on pourrait craindre pour la forme mais il n'en est rien.

Les descriptions sont grandioses, tout en restant relativement simple et utilisés avec parcimonie.

Bien qu'assez simple, le style est emprunt d'une certaine forme de poésie. Certains passages m'ont même sensiblement rappelés ceux de Tolkien.

Au final, bien qu'il soit un peu complexe à aborder, c'est le genre de roman qui récompense la persévérance du lecteur.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Uchronie qui s'inscrit dans un ensemble plus vaste puisque l'auteur a choisi de reprendre cet univers dans d'autres romans mais à des époques et lieux divers, de l'Espagne de la Reconquista (Les lions d'Al-Rassan) à la péninsule italienne De La Renaissance (Tigane) en passant par les civilisations celtiques et nordiques (Le dernier rayon du soleil). L'action se passe ici dans l'Antiquité tardive du côté oriental de l'empire romain où l'empereur Valerius II tente de maintenir son autorité dans une cour où les intrigues et les complots foisonnent tout en accroissant le prestige de l'empire en étendant son territoire au dépend des nations voisines. On suit également le parcours d'un mosaïste, Caius Crispus, appelé à la capitale afin d'honorer une commande spéciale du couple impérial.

L'histoire est passionnante et on découvre avec émerveillement cette ville de Sarance et les forces qui la régisse. Certaines scènes sont à couper le souffle tant elles sont d'une justesse et d'une beauté rare (je pense notamment à la scène entre Linon et le zubir). Mais le principal atout de ce roman, comme globalement de tous les autres romans de G. Gavriel Kay, ce sont ses personnages que la plume de l'auteur magnifie de façon grandiose. Tous sont extrêmement complexes, torturés, attachants et surtout incroyablement humains à commencer par Crispus lui-même auquel on s'identifie aussitôt. Ce sont toutefois les femmes qui se démarquent et occupent le devant de la scène, de la fascinante impératrice Alixana, à l'ambitieuse Styliane Dalenoï, l'indépendante danseuse Shirin ou la reine des Antae Gisèle. Tous ces personnages vous marqueront pour longtemps et on a hâte de les retrouver dans le second tome.
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Magnifique fantasy en deux tomes, qui mêle l'imaginaire et l'histoire byzantine.

Dans ce premier opus, on assiste à des querelles de succession à Sarance, avec un noble assassiné en pleine rue, permettant l'accession au pouvoir de Valérius I.

Quelques années plus tard, on fait la connaissance de Crispin le mosaïste, qui fera « voile vers Sarance » (le titre aux éditions Alire) pour décorer le grand sanctuaire que Valérius II a fait construire. Mais le voyage de l'artiste ne sera pas de tout repos, il devra compter avec la présence de créatures issues des religions anciennes.

Malgré le dépaysement de l'histoire, les personnages du roman semblent réels, avec leurs croyances et leurs doutes. Crispin a perdu sa femme et ses filles lors de l'épidémie de peste et seul son art lui donne encore un peu de joie. C'est un héros tourmenté dont on partage les réflexions et les états d'âme.

Vivement la suite!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il continuait de regarder l'aurochs en face, l'acte le plus courageux qu'il eut jamais accompli de sa vie. Et ce qu'il vit dans ces yeux, sans erreur possible, ce n'était ni de la colère ni une menace, mais le deuil. A cet instant, Linon parla enfin. Il ne veut pas cette fille, dit l'oiseau dans son esprit, doucement, presque avec tendresse. Il est venu pour moi. Pose-moi par terre, Crispin. (…) C'est écrit depuis longtemps, semble-t-il. Tu n'es pas le premier en Occident à tenter d'arracher une victime à Ludan
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- Ne le touchez pas ! dit Kasia à l'officier, mais Crispin ne l'entendit pas. Elle s'interposa vivement entre la litière et le soldat.
- Je ne peux vraiment pas lui faire de mal, petite. dit le tribun de la Quatrième Légion sauradienne, en secouant la tête avec perplexité tout en la dévisageant. Il a mes couilles sur une enclume et un marteau dans la main.
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Il y en avait déjà deux ou trois mille sur la vaste place quand il arriva au pied des hauts murs de l’Hippodrome, plongés dans l’ombre. Le simple fait de se trouver là l’excitait, dissipant les dernières traces de sommeil. Il troqua son ordinaire habit brun pour une tunique bleue hâtivement tirée de sa sacoche, la modestie étant sauve grâce à l’obscurité. Il rejoignit un groupe d’autres hommes vêtus de la même façon. Il avait fait cette concession à sa femme deux ans plus tôt après avoir été roué de coups par des partisans des Verts, pendant une saison estivale particulièrement déchaînée : il portait des habits passe-partout tant qu’il ne se trouvait pas relativement à l’abri au sein d’un groupe d’autres partisans des Bleus. Il en salua quelques-uns par leur nom, et on l’accueillit avec bonne humeur. Quelqu’un lui tendit une coupe de vin à bon marché, il en prit une gorgée et fit passer la coupe.
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La mort rôdait aujourd'hui, aucun être sain d'esprit n'aurait dû se trouver dehors. Mais la mort, déjà convoquée, l'avait attendue à coup sûr à l'auberge ; elle pourrait ou non la rencontrer dans le brouillard ; sous quelque angle qu'on regardât la situation, une chance valait mieux que rien.
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Quand on ne peut ni reculer ni rester sur place, on avance, inutile de réfléchir, il suffit d’agir.

(Alire, p.245)
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