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EAN : 9782070642908
224 pages
Gallimard Jeunesse (30/11/-1)
4.32/5   678 notes
Résumé :
Depuis que sa mère a commencé son traitement, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. A minuit sept, un monstre vient le voir, qui a l'apparence d'un if gigantesque, quelque chose de très ancien et de sauvage. Mais pour Conor, le vrai cauchemar recommence chaque jour: sa mère lutte en vain contre un cancer, son père est devenu un étranger, et il est harcelé à l’école. Au fil des visites du monstre, l’adolescent comprend que son vrai démon est la vérité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (233) Voir plus Ajouter une critique
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Conor se réveilla peu après minuit. Encore hanté par le cauchemar qu'il ne cessait de faire et dont il ne pouvait parler à personne. Ni à son père, parti s'installer aux États-Unis avec sa nouvelle femme, ni à sa grand-mère dont il peinait à s'attacher, ni à ses camarades d'école et encore moins à sa mère, malade et très fatiguée. Dans le silence de la maison, quelque chose de différent se passa. Quelqu'un l'appelait par son prénom. Malgré la peur au ventre, il gagna la fenêtre et, sous la lune brillante, vit se transformer l'if en un monstre. Étrangement, il ne s'enfuit pas même quand ce dernier lui dit qu'il était venu le chercher. Même quand la bouche du monstre rugissant s'approcha pour le dévorer... le lendemain matin, il se dit que tout cela n'était qu'un mauvais rêve jusqu'à ce qu'il se rendit compte que le plancher était tapissé de petites aiguilles d'if...

Conor O'Malley est un petit garçon assez malheureux dans la vie. Un papa parti, une grand-mère soulante et une maman malade dont il voit l'état peu à peu se dégrader malgré les traitements. Aussi ce monstre, à l'aspect pourtant terrifiant, n'a aucune raison de lui faire peur d'autant que ce dernier apparaît seulement pour lui raconter des histoires. Se peut-il que derrière ce monstre se cache une autre vérité ? C'est ce que Patrick Ness dépeint avec beaucoup de force et d'émotions dans ce roman aussi éblouissant que ténébreux. Ses personnages, complexes, extrêmement touchants et fort bien décrits psychologiquement, campent avec force ce récit. Notamment Conor, jeune garçon tour à tour inquiet, plein d'espoir ou de rage, sa maman, protectrice, qui se veut rassurante, ou encore ce monstre, qui n'en a que l'apparence, qui le guidera sur le difficile chemin de l'acceptation et du deuil à venir. Oscillant tout en finesse entre réalité et merveilleux, ce conte philosophique aborde tout en délicatesse et intelligemment le thème du deuil. La plume est dépouillée, les mots, tout juste posés.
Un bouleversant récit dont les illustrations de Jim Kay, sombres, envoûtantes, inquiétantes parfois, siéent parfaitement ...


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Le père de Conor est parti en Amérique avec sa nouvelle femme. La mère de Conor est très malade et les traitements semblent l'affaiblir de plus en plus. La grand-mère de Conor ne ressemble pas du tout à une gentille grand-mère. Les camarades de classe de Conor sont brutaux et moqueurs à son encontre. Bref, pour Conor, la vie est déjà très difficile et douloureuse. Et il y a ce cauchemar qui revient chaque nuit et qui le réveille en sursaut. Un soir, à 0 h 07, le grand if qui se dresse derrière la maison se transforme : un monstre entre dans la chambre de Conor et lui annonce qu'il lui racontera trois histoires avant d'entendre la sienne qui devra être la vérité. Qu'est-ce que tu veux de moi ? demanda-t-il. / Ce n'est pas ce que je veux de toi, Conor. C'est ce que toi tu veux de moi. / Je ne veux rien de toi. / Pas encore, dit le monstre. Mais bientôt. » (p. 40)

Le monstre n'est pas sorti d'un cauchemar et il ne se fait pas oublier quand le jour pointe ses rayons. Au contraire, il se montre à chaque fois que Conor perd pied à l'école ou chez sa grand-mère. le monstre encourage Conor à exprimer ses sentiments, aussi violents soient-ils. « Les histoires sont des créatures sauvages. Quand tu les libères, qui sait ce qu'elles peuvent déclencher ? » (p. 61) Cet être effrayant venu des temps anciens représente toutes les peurs qui habitent l'enfant et se présente comme l'exutoire incarné des terribles sentiments qui se contredisent et se débattent dans le coeur et l'esprit du garçon. Il faut parfois des paraboles pour oser s'approcher de l'impensable et de l'incompréhensible, et quoi de plus impensable et de plus incompréhensible que la mort. « Les histoires sont importantes. Elles peuvent être plus importantes que tout. Si elles apportent la vérité. » (p. 151)

Les trois récits que le monstre fait à Conor sont pleins d'une subtilité qui, même si elle est un peu cousue de fil blanc, efface la frontière trop sage entre bien et mal, entre réel et irréel. Alors que Conor refuse de penser que sa mère ne guérira pas, il lui faut pourtant accepter l'idée du deuil et de la vie sans elle. Et son meilleur soutien, outre celui très ambigu que lui offre le monstre, lui vient de cette grand-mère si peu aimable au premier abord. « Sa maman à lui était sa fille à elle. Et elle était pour eux deux la personne la plus importante au monde. Et ce n'était pas rien d'avoir ça en commun. » (p. 210)

Dans l'ensemble, j'ai plutôt apprécié cette intrigue, même si je ne suis pas vraiment friande des romans pour la jeunesse. J'ai toutefois un gros reproche à émettre à l'encontre de cet ouvrage. Les illustrations sont sombres, beaucoup trop sombres. D'aucuns me diront que cela va de pair avec le cauchemar et la peur. Mais je ne comprends le parti pris de représenter le monstre, de lui donner une forme. Chaque lecteur a son propre monstre, ses propres terreurs : à mon sens, montrer le monstre, c'est empiéter sur l'imagination et diminuer d'autant la peur que peuvent susciter l'inconnu, le non-formé, l'ombre derrière le rideau.
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La mort, sujet délicat à aborder par excellence, qu'il s'agisse de la conceptualiser, de la regarder droit dans les yeux ou bien encore de la coucher sur le papier. Pourtant Patrick Ness aborde la notion du repos éternel avec une céleste délicatesse imprégnée non seulement de pédagogie, mais également de poésie. Munissez-vous d'un ou deux mouchoirs et ouvrez votre coeur à ce brasier psychique.

Vous savez, ce silence lourd et léger à la fois, triste mais également empli d'espoir, celui qui vous enlace et vous apaise la conscience comme nul autre remède quand vous pénétrez à pas feutrés dans le sanctuaire de Dieu ? Embrasser le voyage initiatique spirituel de Conor, treize ans, dont la maman est atteinte de ce maudit crabe revient à s'immerger dans ce calme pénétrant.

L'auteur oscille, avec une divine dextérité, entre l'instruction par l'imaginaire du coeur écorché à vif face au combat dévastateur d'une vie pour les plus jeunes, et l'exutoire salvateur de l'âme meurtrie pour les plus âgés. Il signe une puissante et envoûtante oeuvre onirique qui résonnera comme une maturité intérieure pour les uns et un écho à leur vécu pour les autres.

Quelques Minutes après Minuit dépasse donc largement son solennel statut d'hommage à Siobhan Dowd (à qui l'on doit le germe de cette fabuleuse histoire) et à toutes les personnes emportées par la maladie et s'impose avant tout comme une ode suprême à l'amour, véritable condensé d'émotions brutes. Bon sang, je n'avais pas autant pleuré depuis la mort de Mufasa.
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Bouleversant, magnifique, un moment de lecture dont on n'en sort pas indemne.

L'auteur, Patrick Ness nous invite à faire la connaissance d'un jeune garçon Conor O'Malley qui vit avec sa mère malade.
Conor fait des cauchemars notamment un qui ne sera pas dévoilé au lecteur. Il va faire la connaissance d'un arbre, un if qui va l'aider à traverser une période très difficile.

C'est un récit sur les sentiments, la relation mère-fils et bien plus encore.
Quelques minutes après minuit est très bien écrit, le lecteur ressent toutes les émotions, les sensations et les sentiments des personnages.
Jim Kay est l'illustrateur de ce roman et autant le dire ces illustrations sont sublimes.

À noter, ce roman a reçu de nombreuses récompenses comme le National Book Award 2011.
Un vrai coup de coeur pour ce roman.
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Après la lecture d'un pavé pourvu de moult longueurs, il me fallait un truc court, quelque chose de 200 pages et pas plus.

Et, une fois de plus, le truc court s'est révélé plus percutant, plus orgasmique que le long bazar…

Messieurs, tirez les conclusions que vous voulez, mais on peut avoir un petit tout mince dans la main et passer de meilleurs moments qu'avec un grand épais.

Ce ne sont pas les lectrices qui vont me contredire… Même si, il arrive aussi qu'on tombe sur un petit roman décevant et une pavé envolé.

Oui, durant toute l'intro de ma chronique je n'ai fait que de parler de taille de romans et de rien d'autre ! What did you expect ?

Si j'ai déconné autant d'entrée de jeu, c'est parce que je ne savais pas trop par quel bout commencer pour vous dire combien de roman m'a ému, bouleversé, happé, intrigué, émotionné, et j'en passe.

La maladie, le crabe, rien de joyeux là-dedans, surtout lorsque cela touche une mère qui élève seule son enfant (Conor), le mari s'étant envolé avec une autre femme et reconstruisant une nouvelle famille en Amérique.

Quelle poésie, quelle délicatesse l'auteur use pour nous parler de ce sujet grave et, au lieu de faire pleurer bêtement dans les chaumières, il sublime son récit avec une touche de fantastique qui m'a soufflé par tant de justesse.

Certes, c'est un if géant qui raconte trois histoires à Conor, histoires où l'on désigne, au premier abord, des coupables faciles.

Mais méfions-nous et évitons de trop vite juger car tout n'est pas toujours tout blanc ou tout noir dans la vie et Conor va aller de surprises en surprises, d'apprentissage en apprentissage avant d'arriver à cracher ce qui le hante.

Nom de dieu, quel roman mes ami(e)s !

En deux heures de lecture (oui, c'est court), j'ai été retournée dans tous les sens, surtout mon coeur, j'ai eu mal, j'ai pris des coups, j'ai appris des leçons, j'ai eu des vapeurs d'oignons dans les yeux (ben oui, ils pleuraient, ces cons !) et une fois le livre posé, je n'en ai pas repris un autre parce que je voulais digérer celui-là d'abord.

Oui, c'est du brutal, comme disait l'autre en buvant un alcool à base de betterave, mais ça ne vous rendra pas aveugle car la violence contenue dans ces pages est tout à fait maîtrisée et parfaitement à sa place.

Un coup de coeur pour cette belle philosophie contenue dans ces pages et qui n'a rien de gnangnan ou guimauvienne.

(Même pas droit à la 169ème critique, mais la 170ème. Caramba, c'est raté !)

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (4)
LaPresse
06 mars 2013
Brutal, violent, mais d'une violence nécessaire, ce roman inspiré d'une idée de l'écrivaine irlandaise Siobhan Dowd est ponctué de très belles illustrations en noir et blanc.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Elbakin.net
25 juin 2012
Quelques minutes après minuit est un roman qui met des mots sur des maux et qui aide à comprendre ceux qui souffrent. C’est aussi une magnifique rencontre entre un monstre et un enfant.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Ricochet
14 juin 2012
Il est […] difficile de poser des mots critiques sur le roman, qu’on voit parfaitement prétexte à débat avec des jeunes à partir de 11-12 ans. Superbement dramatique.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Telerama
30 mai 2012
Fable philosophique, entre réalisme et merveilleux, qui sait aussi jouer de l'humour, Quelques Minutes après minuit fait partie de ces livres dont on sort grandi.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
La réponse, la voici : peu importe ce que tu penses, parce que ton esprit se contredira une centaine de fois par jour. Tu voulais qu'elle parte et en même temps tu voulais désespérément que je la sauve. Ton esprit préfère croire à des mensonges rassurants tout en connaissant les douloureuses vérités qui rendent ces mensonges nécessaires. Et ton esprit te punira de croire aux deux.
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Il regagna la cuisine et jeta un regard sur la pendule.
Encore dix minutes.
Toujours aucun signe de....
- Conor ? fit une voix du haut de l'escalier.
Il expira un grand coup, réalisant qu'il avait retenu son souffle jusque-là.
[.......]
- Tu es un brave garçon, dit-elle avec un sourire, mais il entendit aussi de la tristesse dans sa voix. Je regrette de ne pas m'être levée assez tôt.
- Ça ne fait rien.
- C'est ce nouveau...
- Ça ne fait rien, répéta Conor.
Elle lui souriait toujours. Elle n'avait pas encore enroulé son foulard autour de sa tête ce matin, et son crâne nu avait l'air trop tendre, trop fragile dans la lumière froide, comme celui d'un bébé.
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Tu voulais qu'elle parte et en même temps tu voulais désespérément que je la sauve. Ton esprit préférera croire à des mensonges rassurants tout en connaissant les douloureuses vérités qui rendent ces mensonges nécessaires. Et ton esprit te punira de croire aux deux.
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- Je ne comprends pas. Qui est le gentil, dans l'histoire ?
- Il n'y a pas toujours un gentil. Et pas toujours un méchant non plus. La plupart des gens sont entre les deux.
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On n'écrit pas sa vie avec des mots. On l'écrit avec des actes. Ce que tu penses n'est pas important. C'est ce que tu fais qui compte.
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Author Patrick Ness on how to write for young people at ilb 2014, Berlin
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