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EAN : 9782266128742
347 pages
Pocket (04/11/2002)
4.19/5   552 notes
Résumé :
Poussé par le désir de se confronter au réel, le narrateur, jeune intellectuel inquiet et réservé, s'apprête à embarquer pour la Crète où il compte exploiter une mine de lignite. Il fait la rencontre sur le port du Pirée d'un homme qui lui propose ses services : Alexis Zorba, grande âme exubérante et chaleureuse qui aime boire, manger, danser, rire et faire l'amour. Avec lui, l'écrivain va découvrir la folie de vivre et redessiner sa ligne d'existence.
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 552 notes
Je suis tombé sur Zorba le Grec un peu par hasard à la bibliothèque. J'en avais déjà entendu parler, le personnage éponyme du roman est devenu un référent culturel, même si on ne connaît pas vraiment son histoire. En tous cas, moi, je ne la connaissais pas. Je m'attendais surtout à des aventures pittoresques, dans le genre Tartarin de Tarascon. Erreur. Il s'agit d'un roman touchant, d'une ôde à la liberté et à la beauté du monde.

Tout commence dans un port De Grèce continentale. le narrateur attend le bateau qui l'amènera sur l'île de Crète où il désire exploiter une petite mine. Il croise alors le chemin d'Alexis Zorba, qui cherche du travail. L'entrée de ce personnage exubérant est assez marquante. Un peu comme une vision. C'est que le type est un original. Fin soixantaine, fier, mais qui a roulé sa bosse, un bon vivant. Ce sera le début d'une association heureuse.

Zorba, en plus d'être travailleur et bon cuisinier, est un excellent conteur. Toutes ces soirées en tête à tête avec le narrateur, après de dures journées à la mine, il raconte bride par bride sa longue existence. Ses aventures de coureur de jupon, de sa Macédoine natale à Constantinople, et même en Russie. Ses démêlés avec les Bulgares et les Turcs. Ses diverses occupations sur les mers du monde, d'Alexandrie à Alger. de toutes ses aventures, il en a retiré une certaine sagesse, une philosophie de la vie. Rien de trop cérébral, après tout, Zorba est un homme de terrain, qui aime le concret. Les deux vont discourir longuement sur les femmes, la Grèce, la vie, la mort. Ajoutez à cela quelques petites péripéties comico-tragiques, à propos de la mine ou de Dame Hortense, une ancienne femme de joie sur le déclin, vous ne pourrez qu'adorer.

Et le tout dans le décor enchanteur de la Crête. Sur la plage de sable blanc, sous les figuiers de Barbarie et les oliviers, envirés par les odeurs de fleurs d'oranger et de thym. En buvant un verre de santouri et en mangeant un repas copieux. Il y a un je-ne-sais-quoi de magique tant dans la description des lieux, dans l'atmosphère. Même l'écriture est sensuelle, évocatrice. Un grand roman de Nikos Kazantzaki que je recommande vivement !
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De retour en Crète pour reprendre la gestion et l'extraction d'une mine de lignite, le narrateur, un jeune intellectuel rencontre le truculent Zorba dans un café. Alexis Zorba la soixantaine, éternellement accompagné de son santouri, fort en gueule, ayant vécu mille vies dont il partage les anecdotes avec beaucoup de verve. Deux personnalités diamétralement opposées, l'une cérébrale, l'autre volcanique, qui vont s'apprécier, s'enrichir l'une l'autre...
J'abordais ce roman avec un peu de crainte, me souvenant du magnifique film avec Anthony Quinn, Alan Bates et Irène Pappas, crainte de ne pas aimer le texte ou qu'il soit complètement divergent par rapport au souvenir lointain que j'avais du film. En fait j'ai été complètement séduite par cette amitié improbable entre un jeune intellectuel qui travaille sur un récit sur Bouddha, catapulté dans la vie par un Zorba qui vit toutes les expériences de façon épique, et plus il se livre, plus l'on découvre les failles et les malheurs qu'il a essayé de surmonter et l'on comprend mieux sa vision libre de la vie ; il remet tout en cause, le gouvernement, l'armée, la religion, le mariage, l'attachement, sa foi en l'homme, l'immobilisme, la paresse, se relevant de toutes les épreuves grâce à la musique de son santouri.
Le roman de Nikos Kazantzakis est une invite à vivre chaque jour comme s'il était le dernier, une promesse de se relever malgré les malheurs, un hymne à l'optimisme. C'est surtout le magnifique portrait d'un homme incroyablement vivant.
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La vie de lecteur est pleine de surprise : voilà un livre qui sera passé directement de mon Inconnu à mon Panthéon ! et il est certain que je m'en viendrai régulièrement lui rendre hommage à ce magnifique, tellurique, truculent Zorba !
Tout du long, cette lecture fut une bénédiction : l'immersion dans ce paysage crétois magnifié et gorgé de soleil, le choc salutaire de la rencontre des contraires entre le narrateur engoncé dans ses livres et Alexis Zorba, l'ouvrier de la vie aux cent vies, pétulant de joie, d'intelligence sans fard et de liberté ; l'alchimie merveilleuse qui se crée entre ces deux hommes ; les danses de Zorba, ses maximes puisées au coeur du réel, son énergie vitale, son désespoir traversé de lumière, sa sagesse de guerrier mille fois meurtri et mille fois relevé.
Quelle leçon, quelle belle philosophie que celle de ce livre, à vous faire fermer tous les autres, défaire toutes les chaînes et sauter à pieds joints dans la vie !
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Les îles grecques, la plage, l'odeur de la mer, chanter, danser et rire, en oubliant la vie de « gratte-papier ».

Lorsque je reviens de voyage, j'essaie de le prolonger avec un livre qui me ramène dans ce coin de pays. C'est ainsi que j'ai rencontré Alexis Zorba, un Grec du siècle dernier.

Bien sûr, j'avais entendu parler du film, surtout de la trame sonore et de la danse « traditionnelle » inventée spécialement pour le cinéma. Mais, dans le roman, c'est toute une philosophie, une religion de la beauté, de la liberté et de la joie de vivre.

Des idées intéressantes, sauf pour la conception des femmes et des rapports hommes/femmes. On souhaite vraiment que ce discours soit chose du passé, que les Grecs actuels ne partagent pas sa façon de penser. Je ne suis pas du tout à l'aise avec l'image diabolique ou, au mieux, pitoyable, qu'il attribue aux personnages féminins.

Un roman à l'atmosphère attrayante, mais avec des idées misogynes vraiment dépassées… du moins je l'espère !
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman grec publié en 1946, Alexis Zorba de Nikos Kazantzakis. Je n'ai pas vu le film.

Or donc le narrateur se sépare d'un ami et part ouvrir une mine en compagnie de Zorba, un homme âgé, pétulant, dont il va découvrir la vie rocambolesque et la philosophie toute personnelle.

Alors, pour commencer, quelle ne fut pas ma joie ! Ce roman exploite le sens de l'odorat et va donc rallonger ma précieuse liste. Les descriptions, élégantes et sans lourdeur, m'ont transportée dans des paysages enchanteurs.

-Pfff… C'est un roman pour mecs, bien mecs, de mecs satisfaits de n'être pas des femmes ! Comment veux-tu que j'accroche à ça ?

-Euuuh… en savourant la beauté de la prose ? Parce que, il faut le dire, le texte est splendide. Il recèle des réflexions intéressantes sur le bonheur dans la simplicité. Savourer le moment présent, la bonne chère, admirer la beauté de ce qui nous entoure, saisir les occasions…

-Mouais. Alexis Zorba m'a procuré une expérience littéraire inoubliable.

-Ah oui ? Laquelle ?

-C'est la première fois que je suis virée d'un roman par les personnages ! Faut le faire, quand même !

-Hein ? Mais non, voyons…

-Ah si. Je suis exclue de cette lecture par des persos qui prennent soin de me rappeler que je suis inférieure, que je représente la source de leurs malheurs, que je suis condamnée à les servir à cause de mon genre. Zorba disserte pendant des paragraphes entiers sur l'infériorité des femmes et la malédiction qu'elles représentent ! Oooh, mais quel bonheur à lire ! Quelle joie, quelle magnifique occasion de jouir du moment présent !

-D'accord… ce roman célèbre la liberté, Zorba va où il veut, fait ce qu'il veut…

-Ah oui, la liberté. Oh oui, c'est bô. Bon, on t'explique aussi que ce n'est pas pour tout le monde, hein, la liberté, si t'es trop pauvre, c'est non, si t'es une femme, la question ne se pose même pas, et on parle des Noirs ou pas ? Ah, le bon vieux temps des colonies…

-Bon, Méchante Déidamie… oui, il y a des choses discutables, mais le texte est splendide… et puis on adore Maupassant alors qu'il a écrit des horreurs, lui aussi !

-Maupassant, il prétend pas me donner des leçons de vie quand il rédige ! C'est ça qui me gonfle : cette posture « oh, je suis plein de réflexions élevant l'âme » tout en affichant un sexisme et un racisme assumés. ‘Scuse-moi, mais j'peux pas en tirer quoi que ce soit pour mon âme, sauf de l'amertume.

-Oui, mais… c'est bô… élégant…

-Tu sais quoi ? Je te propose un truc. Et si on appliquait les grands principes de liberté prônés par ce texte ? Et si on arrêtait de perdre notre temps avec des papiers inutiles comme le narrateur ? Et si... on se préparait quelques instants de délectation afin de se donner un peu de bonheur et de joie durant notre court passage sur cette planète ?

-Ah ouais, ça me tente ! On fait quoi ?

-ON LAISSE TOMBER CE BOUQUIN AVANT LA FIN ET ON EN PREND UN AUTRE !!! »
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Citations et extraits (248) Voir plus Ajouter une citation
- (...) mais surtout, autre chose (la voix de Zorba se remplit de colère et d’effroi) : pourquoi est-ce qu’on meurt ?
- Je ne sais pas, Zorba ! répondis-je, et j’eus honte de ma réponse, comme si on m’avait demandé la chose la plus simple, la plus nécessaire, sans que je pusse l’expliquer.
- Tu ne sais pas ! fit Zorba en écarquillant les yeux.
Il avait écarquillé les yeux de la même manière, un autre soir, où il m’avait demandé si je dansais et où je lui avais dit que je ne savais pas.
Il se tut un moment, puis, tout à coup, il éclata.
- Alors, à quoi ils servent, ces fichus bouquins que tu lis ? Pourquoi tu les lis ? S’ils ne disent pas ça, alors qu’est-ce qu’ils disent ?
- Ils disent, Zorba, l’incertitude de l’homme qui n’a pas de réponse à apporter aux questions que tu poses.
- Je m’en fiche de leur incertitude ! fit Zorba excédé en frappant les galets du pied.
(...)
- Moi, je veux que tu me dises d’où on vient et où on va. Depuis tout ce temps que tu t’étioles sur des bouquins, tu as bien dû empiler deux ou trois tonnes de papier ! Qu’est-ce que tu en as tiré ?
Il y avait une telle angoisse dans la voix de Zorba que j’en eus le souffle coupé. J’aurais tant voulu lui apporter une réponse !
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- Pourquoi n’écris-tu pas toi-même, Zorba, pour expliquer tous les mystères du monde ?
- Pourquoi ? Sans doute parce que les mystères, moi, je les vis et, du coup, je n’ai pas le temps de les écrire. Des fois c’est le monde, des fois la femme, des fois le vin, des fois le santouri. Je n’ai pas le temps de prendre la plume, ce moulin à paroles ! C’est pour ça que le monde est tombé entre les mains des scribouillards. Tous ceux qui vivent les mystères, ils n’ont pas le temps d’écrire, et tous ceux qui ont le temps, ils ne vivent pas les mystères. Tu piges ?
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Il y avait dans un coin de la pièce une vieille icône de la Vierge aux grands yeux pleins de larmes, serrant sa joue contre celle de son fils.
Zorba hocha la tête.
- Tu sais pourquoi elle pleure, patron ?
-Non
- Parce qu’elle voit. Moi, je serais peintre d’icônes, je peindrais la Vierge sans yeux, sans oreilles, sans nez. Parce que j’ai pitié d’elle.
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Cet ouvrier sans instruction, me disais-je, qui par son impatience, son impétuosité, casse les plumes lorsqu’il écrit, est habité, comme les premiers hommes à peine éloignés du singe, ou comme les grands philosophes, par les questions fondamentales. Et il les vit comme d’immédiates, d’urgentes nécessités.
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Moi, c’est pareil, patron, j’ai un diable en moi et je l’appelle Zorba. Le Zorba de dedans ne veut pas vieillir, non, il ne veut pas, non, il n’a pas vieilli, c’est un phénomène, il a des cheveux noirs comme un corbeau, trente-deux dents et un œillet à l’oreille. Mais le Zorba de dehors est mal en point, le pauvre, il a des cheveux blancs, il s’est ridé, plissé, a perdu des dents, et son oreille s’est remplie de poils de vieillesse, des poils blancs et drus comme ceux d’un âne.
Que faire, patron ? Jusqu’à quand les deux Zorba vont-ils se battre ? Lequel des deux finira par avoir le dessus ? Si je crève bientôt, passe encore, j’espère m’en tirer ; mais si je vis encore longtemps, je suis fichu.
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Vidéo de Nikos Kazantzakis
Nikos Kazantzakis : Le regard crétois (1974 / France Culture). Nikos Kazantzakis sur l'île d'Égine, en 1927 - Photo : Musée Benaki. Par Richard-Pierre Guiraudou. Les textes, extraits d'“Ascèse”, d'“Alexis Zorba”, de la “Lettre au Greco”, de “Kouros”, de “Toda-Raba” et de “L'Odyssée”, ont été dits par Julien Bertheau, François Chaumette (de la Comédie-Française), Roger Crouzet et Jean-Pierre Leroux. Et c'est Jean Négroni qui a dit le texte de présentation de Richard-Pierre Guiraudou. Avec la participation exceptionnelle de Madame Eléni Kazantzakis, et la voix de Nikos Kazantzakis, recueillie au cours de ses entretiens avec Pierre Sipriot, en 1957. Réalisation de Georges Gaudebert. Diffusion sur France Culture le 1er août 1974. Níkos Kazantzákis (en grec moderne : Νίκος Καζαντζάκης) ou Kazantzaki ou encore Kazantsakis, né le 18 février 1883 à Héraklion, en Crète, et mort le 26 octobre 1957 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), est un écrivain grec principalement connu pour son roman “Alexis Zorba”, adapté au cinéma sous le titre “Zorba le Grec” (titre original : “Alexis Zorba”) par le réalisateur Michael Cacoyannis, et pour son roman “La Dernière Tentation” (dont le titre a été longtemps détourné au profit du titre du film et désormais republié sous son nom authentique), adapté au cinéma par le réalisateur Martin Scorsese sous le titre “La Dernière Tentation du Christ” (titre original : “The Last Temptation of Christ”). Penseur influencé par Nietzsche et Bergson, dont il suivit l'enseignement à Paris, il fut également tenté par le marxisme et s'intéressa au bouddhisme. « Il a poursuivi une quête tâtonnante qui lui a fait abandonner le christianisme au profit du bouddhisme, puis du marxisme-léninisme, avant de le ramener à Jésus sous l'égide de Saint-François. » Bertrand Westphal (in “Roman et évangile : transposition de l'évangile dans le roman européen”, p. 179) Bien que son œuvre soit marquée d’un réel anticléricalisme, il n’en reste pas moins que son rapport à la religion chrétienne laissa des traces fortes dans sa pensée : goût prononcé de l’ascétisme, dualisme puissant entre corps et esprit, idée du caractère rédempteur de la souffrance… Ainsi la lecture de la vie des saints, qu'il faisait enfant à sa mère, le marqua-t-elle durablement. Mais plus que tout, c’est le modèle christique, et plus particulièrement l’image du Christ montant au Golgotha, qui traverse son œuvre comme un axe fondateur. Bien que libéré de la religion, comme en témoigne sans équivoque son fameux « Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre », Kazantzákis restera donc l’héritier de cet « idéal Christ » qui se fond aussi, il faut le souligner, avec celui emprunté à la culture éminemment guerrière d’une Crète farouche encore sous le joug turc dans ses années d’enfance.
Sources : France Culture et Wikipédia
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