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Critique de Bruidelo


On ne connaît pas forcément le nom de Nikos Kazantzaki en France, mais on a forcément entendu parler de l'adaptation cinématographique de son roman La Dernière tentation du Christ, et souvent aussi de Zorba le Grec. À la lecture du Christ recrucifié, je me dis que c'est injuste, c'est un très grand écrivain, qui mériterait d'être beaucoup plus lu. Donc mille mercis Bobby the Rasta Lama pour cette super découverte.
L'intrigue est plutôt originale et inspire à Nikos Kazantzaki un roman qui brasse avec profondeur et vivacité des questions aussi bien spirituelles que sociales et politiques. Elle lui donne une sorte de dimension mythique avec l'image forte de ce Christ éternellement crucifié-ressuscité-recrucifié... Ce qui n'entrave en rien la malice et l'humour.
Dans un petit mais néanmoins plutôt riche village d'Anatolie, tous les sept ans, les notables choisissent quelques habitants pour incarner les personnages de la Passion du Christ. Celui qui joue Jésus, explique le pope Grigoris, devra toute l'année faire revivre avec son corps et son âme la Sainte Écriture. le problème, c'est que Manolios va trop se prendre au jeu. Considérer les pauvres comme des frères certes ce sont de «justes et saintes paroles, bonnes à entendre à l'église, quand le pope les prononce le dimanche, du haut de la chaire! Mais pour les mettre en pratique une fois rentré chez soi, pauvre tête de linotte, il faut être fou à lier!»
L'arrivée d'un groupe de migrants miséreux, chassés de leur village par les Turcs, va ainsi être source de trèèès vives tensions, entre notre Manolios christique et ses apôtres, désireux de les aider, et les notables, Pope en tête, qui veulent chasser sans pitié les affamés. On rit un peu jaune en voyant Grigoris jouer sur les peurs, agitant le chiffon rouge du bolchévisme pour monter les villageois contre notre sympathique petite bande de christiano-bolcheviks qui veulent partager les fruits de la terre avec leurs frères dans le besoin.
C'est drôle, c'est bouleversant, ça fait réfléchir. C'est écrit en 1954, mais ça reste d'actualité. Sûr que je lirai d'autres livres de Kazantzaki!

(Mon seul petit bémol concerne les personnages féminins, ce n'est pas que je sois une intégriste de la parité au point de vouloir l'imposer aux créations littéraires, mais
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