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Citations sur Poèmes et poésies (44)

La mer de ma vie a été pendant cinq ans à sa marée basse ;
De longues heures ont laissé rouler le sable par flux et reflux ;
Depuis que je fus enlacé dans les rets de ta beauté,
Que je fus séduit par le dégantement de ta main.
Et maintenant je ne fixe plus le ciel à minuit,
Sans que m'apparaisse la lueur de tes yeux restée vivace en moi ;
Jamais je n'admire la couleur d'une rose,
Sans que mon âme prenne son élan vers ta joue ;
Il m'est impossible de regarder une fleur en bouton,
Sans que mon oreille passionnée, en pensée à tes lèvres,
Et guettant un amoureux soupir, se rassasie
De sa douceur en sens inverse: - Tu éclipses
Avec ton souvenir toutes les autres délices,
Et mélanges de chagrin mes plaisirs les plus chers.
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SUR LA SAUTERELLE ET LE GRILLON

La poésie de la terre ne meurt jamais :
Quand tous les oiseaux abattus par la chaleur du soleil
Se cachent sous la fraîcheur des arbres, une voix courra
De haie en haie le long des prés nouvellement fauchés ;
C'est celle de la Sauterelle - qui conduit le concert
Dans la volupté de l'été ; inépuisables
Sont ses délices ; et, lorsqu'elle est lassée de ses jeux
Elle se repose à l'aise, abritée sous quelque roseau hos-
pitalier.
La poésie de la terre ne cesse jamais :
Par une solitaire soirée hivernale, quand la gelée
A imposé un silence général, dans l'âtre grince
Le cri du Grillon, dont la chaleur augmente l'acuité ;
Il semble au dormeur à moitié assoupi
La voix de la Sauterelle parmi les collines herbues.
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La mer de ma vie a été pendant cinq ans à sa marée basse ;
De longues heures ont laissé rouler le sable par flux et reflux;...
Et maintenant je ne fixe plus le ciel à minuit,
Sans que m'apparaisse la lueur de tes yeux restée vivace en moi;...
-Tu éclipses
Avec ton souvenir toutes les autres délices,
Et mélange de chagrin mes plaisirs les plus chers.
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Quand je crains de cesser d'être
Avant que ma plume ait glané mon fertile cerveau,
Avant qu'une pile élevée de livres, dans leurs caractères imprimés,
Renferme, comme de pleins greniers, une moissons bien mûre;
Quand j'étudie sur la face étoilée de la nuit,
Les vastes symboles nuageux d'un haut poème,
Et sens que je ne vivrai jamais pour retracer
Leurs ombres, avec la main magique de la chance;
Et quand je sens, exquise créature d"une heure !
Que je ne te verrai jamais plus devant moi,
Que je ne savourerai plus l'enchanteur pouvoir
De l'inconscient amour ! alors sur la grève
Du vaste monde, je me tiens seul, et je médite,
Jusqu'à ce qu'Amour et Gloire plongent dans le néant.
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Et toujours elle dormait d'un sommeil aux cils azurés,
Dans la toile blanche et fine, fleurant la lavande,
Quand de sa cachette il rapporta un monceau
De pommes candies, de coings, de prunes, de courges,
Puis des gelées plus savoureuses que le lait caillé,
Et des sirops rutilants, colorés avec de la cannelle ;
De la manne et des dattes transportées par la mer,
Cueillies à Fez ; et des friandises aromatisées, préparées
chacune,
De la soyeuse Samarcande au Liban couvert de cèdres.
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Mais lorsqu'un accès de mélancolie tombera
Soudain du ciel, telle une pleurante nuée
Qui revivifie chaque fleur dont la tige s'incline,
Et couvre la verdoyante colline de son linceul d'avril ;
Alors assouvis ton désespoir sur une rose du matin,
Ou sur l'arc-en-ciel de la grève salée,
Ou sur l'opulence des globuleuses pivoines ;
Ou si ton amante témoigne quelque délicieux courroux,
Emprisonne sa douce main, et laisse la extravaguer ;
Et rassasie toi pleinement, pleinement, de ses incompa-
rables regards.
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Cette main vivante, à présent chaude et capable
D'ardentes étreintes, si elle était froide
Et plongée dans le silence glacé de la tombe,
Elle hanterait tes journées et refroidirait tes nuits
rêveuses
Tant et tant que tu souhaiterais voir ton propre coeur
s'assécher dans le sang
Pour que dans mes veines coule à nouveau le flot rouge
de la vie,
Et que le calme revienne dans ta conscience - regarde,
la voici, -
Je te la tends -
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O Solitude ! si je dois habiter chez toi,
Que ce ne soit pas parmi les entassements confus
De sombres masures ! Gravis avec moi le pic escarpé, -
Observatoire de la nature, - d'où le vallon
Avec ses pentes fleuries et le gazouillis cristallin de sa rivière,
Puisse sembler un empan ; que je passe tes veillées
Sous des voûtes de branches où le daim, par ses bonds rapides.
Écarte l'abeille sauvage de la digitale à clochettes.
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A FANNY
VI

Je le sais – et le savoir, c'est se désespérer
Pour quelqu'un vous aimant comme je vous aime, douce Fanny !
Quelqu'un dont le cœur bat pour vous en tous lieux,
Qui lorsque vous rôdez au loin
N'ose pas rester dans sa misérable demeure ;
L'amour, l'amour seul a ses rudes, ses innombrables souffrances ;
Chérie entre toutes ! Evitez-moi
Les tortures de la jalousie.
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(p.163) XXIII

Comme elle se hâtait, le flambeau s'éteignit ;
Sa petite fumée, clair de lune évanescent, mourut :
Elle ferma la porte, palpitante, en alliance intime
Avec les esprits de l'air et les vastes visions :
Qu'elle ne prononce pas une syllabe, ou, malheur à elle !
Tourmentant éloquemment son flanc, embaumé ;
De même un rossignol, privé de sa langue, gonflerait
Son gosier en vain, et mourrait, le coeur étouffé, dans
son vallon.
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