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Critique de chartel


Les désoeuvrés du titre fait immédiatement référence aux collectionneurs richissimes qui cherchent à passer le temps en achetant les oeuvres des artistes les mieux cotés pour faire bonne figure auprès de leurs semblables. Aram Kebabdjian parvient à décrire un monde totalement soumis à celui de l'argent. C'est parce que des gens très riches achètent comme des moutons que quelques artistes roulent en Porsche et bouffent du caviar tous les matins alors que d'autres, les plus nombreux, regardent ce cirque avec amertume et envie depuis leur sombre mansarde. Pour réussir, le jeune artiste doit avant tout se créer un réseau, il doit savoir parler de ce qu'il fait et doit passer du temps à rédiger des dossiers de demande de subvention pour enfin créer une oeuvre qui touchera non pas le plus grand nombre, mais les plus gros acheteurs et les plus grands galeristes, ceux qui assureront alors la popularité de l'artiste. Une scène passionnante montre un groupe d'élèves visitant un centre d'art contemporain. Ce qu'ils voient n'a aucune valeur, du pipi de chien, de la crotte, du foutage de gueule! Pourtant, les grands collectionneurs sont prêts à y jeter des millions... La réussite de ce roman sans intrigue tient dans cette mise en question permanente de la valeur d'une oeuvre.
Faisant souvent référence à Proust et à "La recherche du temps perdu" pour peindre ce petit monde de l'art, Aram Kebabdjian s'amuse à montrer l'immuabilité des situations et des comportements. de nombreux personnages de son roman peuvent ainsi rappeler ceux de la Recherche comme la Verdurin et Odette de Crécy.
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