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Jacqueline Odin (Traducteur)
EAN : 9782848050959
108 pages
Sabine Wespieser (07/04/2011)
3.98/5   823 notes
Résumé :
Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella,des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant.
Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment lu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (233) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 823 notes
Les trois lumières est un court roman ou une nouvelle où l'on suit une petite fille confiée, le temps d'un été, à un couple de fermiers meurtris. Elle va peu a peu découvrir le bonheur d'être aimé.
Difficile de savoir exactement quand se déroule le roman car l'auteur ne nous donne aucun indice de temps. Ce couple vit au rythme de la vie à la ferme. le texte est d'ailleurs un bel hommage à cette vie dehors, dans la nature, et aux heures passées dans la cuisine à la confection de bon petits plats.
L'écriture est à souligner également, tres poétique et tout en pudeur et tendresse. Jamais de grosses vérités éclatent, tout est sugéré : la mort, l'alcoolisme.....
Et puis la chute du roman auquel on ne s'attend pas du tout et que j'ai beaucoup aimé. En quelques lignes tout est dit!
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En ce dimanche matin radieux, son père, Dan, au lieu de la ramener à la maison après la messe, arpente les routes du Wexford et se dirige vers la côte. C'est là que vivent les Kinsella, un couple parent avec sa mère. La petite doit passer plusieurs jours dans leur ferme, sa maman, enceinte, ayant d'autres priorités. À leur arrivée, elle et son père sont accueillis chaleureusement par le couple, Edna et John. Quelques banalités échangées puis l'on passe à table. Une fois le repas terminé, Dan ne veut pas s'attarder et décide de s'en retourner. Il s'en est allé si vite qu'il a oublié d'embrasser sa fille et de lui laisser sa valise...

C'est dans une Irlande rurale, où les gestes s'apprivoisent, où le silence enveloppe les secrets bien enfouis et où les sentiments se devinent, que Claire Keegan nous emmène pour quelques jours, au sein de la ferme des Kinsella. En compagnie de cette gamine, laissée à de la famille, ses parents ayant trop à faire à la maison entre les autres enfants, le bébé à venir et les travaux de la ferme, l'on déambule au coeur de cette campagne chaleureuse. Chercher de l'eau au puits, aller en ville, se promener sur la plage, préparer une tarte, se réchauffer au soleil... l'auteure décrit avec finesse et intelligence le quotidien de cette famille, pour un temps recomposée, et dépeint avec une infinie douceur les sentiments voilés dans une Irlande taiseuse. Un court roman touchant et délicat à la plume sensible...
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Sur le chemin du lecteur, il y des oeuvres puissantes, qui brillent et se détachent nettement sur l'horizon.Il y a aussi parfois des écrits décevants, qu'il abandonne au bord du fossé. Au détour du sentier, il peut faire des rencontres de papier charmantes mais éphémères, comme feuille volant au vent.

Et puis il y a ces pages discrètes, presque dissimulées au creux d'un buisson, ces pages qui vont vibrer en lui, révéler leur splendeur sous leur apparente simplicité." Les trois lumières" en fait partie...

La campagne irlandaise déploie pour nous son charme sauvage, à travers le regard d'une petite fille sensible et en manque d'affection, confiée pour un temps indéterminé à un oncle et une tante qu'elle ne connait pas.C'est un couple sans enfant, dont on devine la douleur secrète, révélée par hasard ensuite à la fillette . Au fil des semaines va se nouer timidement un lien indicible, fort et tendre entre elle et eux.

le récit est épuré, centré sur les travaux quotidiens à la ferme, les joies simples du monde rural.Mais entre les lignes, les non-dits se glissent et nous étreignent d'émotion, les sentiments se dévoilent, tout en délicatesse.La fin est bouleversante de pudeur et d'amour...

Trois lumières fragiles, oui, mais étincelantes de vérité.Un profond bonheur de lecture .

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Claire Keegan ne m'a fait qu'entrevoir la lumière et par conséquent, j'en ressors un peu frustrée...

A coups de phrases faussement simples, elle construit une histoire, belle, émouvante, derrière lesquelles je devine tout un monde, un monde de souffrance. En effet, la petite fille d'une famille nombreuse est conduite par son père chez un couple pendant les grandes vacances, pour que ceux-ci s'occupent d'elle (sa mère est sur le point d'accoucher). Elle y est accueillie telle une petite lumière, éclairant peu à peu les zones d'ombre de cette vie obscurcie par une immense perte.
A coups de mots feutrés, de mots sages, de mots câlins, Claire Keegan me conduit à la limite de ce halo de douceur pleine de détresse...

Mais voilà : j'aurais voulu l'accompagner davantage, j'aurais voulu marcher plus longtemps auprès de ces fermiers bienveillants, j'aurais voulu tenir la main de cette petite fille au-delà des grandes vacances. le roman trop court m'a coupé l'herbe sous le pied et je suis retombée dans ma propre réalité. Quel dommage !
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C'est un véritable condensé de tendresse, de sentiments et de simplicité que le livre de Claire Keegan. Un coup de coeur, une nouvelle fois, et le contraire m'aurait étonné. Pas autant que pour Les demeurés de Jeanne Benameur que j'ai chroniqué cette semaine et qui m'a complètement séduite par la beauté de sa plume et son histoire, mais pas loin !

Irlande. Une famille nombreuse. Des problèmes d'argent. Des dettes. L'alcool. Une nouvelle grossesse. Une des enfants, la narratrice, est alors confiée, pour l'été afin de soulager sa mère, à un couple de fermiers, vivants au bord de la mer. Au moment de repartir, son père s'en va sans même lui dire au revoir, sans même lui dire quand il reviendra et en oubliant même de lui laisser sa valise. Sa mère passe son temps à s'occuper de la maison, des enfants, des ouvriers de la ferme, de payer les dettes et cetera « Elle dit que vous pouvez me garder aussi longtemps que vous voulez ». Et peu/pas de temps pour l'affection.

Bien que méfiante au départ et peu habituée à ce qu'on s'intéresse à elle, elle va peu à peu s'attacher aux Kinsella. Surprise d'être considérée autrement que comme un gouffre financier et des mains pour aider au travail aux dires de son père, la fillette se sent être dans une maison qui est très différente de la sienne. Ici on prend le temps et, surtout, la maison est emplie de tendresse et d'amour. Un couple brisé par la perte d'un enfant qui a de l'amour à revendre. Des personnes d'une grande gentillesse et d'une attention particulière. La fillette peut respirer à pleins poumons le bon air de l'Irlande, peut partager avec Kinsella des moments de joie au bord de la mer comme avec un père, peut participer aux tâches de Mrs Kinsella avec intérêt et goût, et avec toute l'attention, la douceur et la tendresse de cette femme. C'est ainsi qu'elle apprend qu'elle peut être aimée et choyée.

Mais c'est l'heure de la rentrée et sa mère a accouché. Il est temps de rentrer. Un déchirement. le temps d'un été à jamais gravé dans sa mémoire. L'amour donné par pure générosité. Une famille de coeur.

Un roman lumineux, tendre, nostalgique. Un roman écrit avec une belle poésie. Une fluidité et une simplicité agréables. Un roman qui nous parle en filigrane de la misère, de l'alcool ravageur, de la perte. Un roman empli d'amour et de tendresse. Un roman déchirant qui nous amène peu à peu à des émotions intenses et contradictoires. On peut pleurer de joie comme de peine dans cette histoire… Est-ce mieux de connaître l'amour « familial » véritable le temps d'un court été, pour en garder quelque chose d'unique mais qui amène aussi bien des sentiments de joie intense pour ce vécu, que des sentiments de tristesse et de déchirement causés par la séparation ? Ou bien rester dans l'ignorance ? Je crois que pour apprécier la vie, il faut savoir garder le meilleur et voir toujours le bon côté, sans ignorer qu'une pièce a toujours deux faces. Et qu'on n'a pas toujours et le plus souvent le meilleur. Mais au moins, aussi court soit le moment qu'a vécu cette fillette, elle sait désormais qu'elle est aimée et qu'elle aime, elle sait qu'elle est. Et son coeur s'est rempli d'amour, de tendresse et d'affection. Elle a vécu un moment comme tout enfant devrait pouvoir vivre. Un cocon familial chaud et doux.
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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critiques presse (1)
Telerama
27 novembre 2012
Claire Keegan sait, en quelques mots poétiques et directs, peindre une Irlande rurale et la douceur infinie des sentiments.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
J'entends la voiture freiner sur le gravier dans le chemin, la portière s'ouvrir, et me voici en train de faire ce que je fais de mieux. Je n'ai pas besoin de réfléchir. Je pars comme une flèche et dévale le chemin. J'ai l'impression que mon coeur est entre mes mains plus que dans ma poitrine, et que je le transporte à toute vitesse, comme si j'étais devenue la messagère de ce qui se passe à l'intérieur de moi. Plusieurs images me traversent l'esprit : le garçon sur le papier peint, les groseilles, ce moment où le seau m'a entrainée sous l'eau, la génisse perdue, le matelas suintant, la troisième lumière. Je pense à mon été, à maintenant, surtout à maintenant.
Alors que je prends le virage, que j'atteins l'endroit où je n'ose pas lancer un regard, je le vois là-bas, qui replace l'attache sur la barrière, la referme. Ses yeux sont baissés, et il semble regarder ses mains, ce qu'il fait. Mes pieds frappent le gravier raboteux, la bande d'herbe abîmée au milieu de notre chemin. Il n'y a qu'une chose dont je me soucie maintenant, et mes pieds me mènent. Dès qu'il m'aperçoit, il s'interrompt et se fige. Je n'hésite pas mais continue à courir vers lui et le temps que je le rejoigne la barrière est ouverte et je me jette contre lui et il me soulève de terre. Longtemps, il me tient serrée Je sens le martèlement de mon coeur, ma respiration précipitée, puis mon coeur et ma respiration prendre des rythmes différents... J'ai les yeux fermés et je le sens lui, je sens sa chaleur à lui passer au travers de ses beaux habits. Quand je rouvre enfin les yeux et regarde par-dessus son épaule, c'est mon père que je vois, qui s'approche d'un pas résolu et régulier, son bâton à la main. Je me cramponne comme si j'allais me noyer si je lâchais prise, et j'écoute la femme qui semble, au fond de sa gorge, sangloter et pleurer tour à tour, comme si elle pleurait non pas pour un, mais pour deux.
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Quand le vent souffle, des zones d'herbe haute se courbent, prennent des reflets argentés. Sur une bande de terrain, de grandes vaches frisonnes broutent tout autour de nous, tranquilles. Certaines lèvent la tête à notre passage mais aucune ne s'éloigne. Elles ont des pis gonflés de lait et de longs trayons. Je les entends arracher l'herbe à la racine. La brise, qui frôle le bord du seau, chuchote pendant que nous marchons. Nous ne parlons ni l'une ni l'autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux.
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Ils restent immobiles un moment à regarder la cour, et les voilà qui parlent de la pluie : la pluie manque, les champs ont besoin de pluie, le prêtre de Kilmuckridge a prié pour la pluie ce matin même, on n’a jamais connu un été pareil. Il y a une pause pendant laquelle mon père crache puis la conversation s’oriente vers le prix du bétail, la Communauté européenne, les montagnes de beurre, le coût de la chaux et des bains traitants pour les moutons. C’est une chose dont j’ai l’habitude, cette manière qu'ont les hommes de ne pas parler : ils aiment détacher une motte de terre d’un coup de talon dans l’herbe, donner une tape sur le capot d’une voiture avant qu'elle démarre, cracher, s’asseoir les jambes bien écartées, comme si ça leur était égal.
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Tu n'es pas toujours obligée de dire quelque chose, reprend-il. Pense que la parole n'est une nécessité en aucune circonstance. Nombre de gens ont beaucoup perdu pour la seule raison qu'ils ont manqué une belle occasion de se taire. (p. 75)
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Kinsella libère ma main et je dégringole le versant de la dune en direction de la mer noire qui déferle, sifflante. Je cours vers les vagues écumeuses pendant qu’elles reculent et me sauve en hurlant dès qu’une nouvelle se fracasse. Lorsque Kinsella me rejoint, nous quittons nos chaussures. Par endroits nous marchons de front, à la limite de la mer qui griffe le sable sous nos pieds nus. A un moment nous entrons dans l’eau et lorsqu’elle lui arrive aux genoux il m’installe sur ses épaules.
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Claire Keegan & Camilla Grudova in conversation with Sinéad Gleeson
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