A notre époque de censure et de ligues puritaines, où les acteurs et les actrices doivent mener, comme la femme de César, une existence au-dessus de tous soupçons, le sexe et le meurtre sont devenus des mots plus dangereux que la pire des insultes.
Il avait tout. Il en avait même trop, il en était même rassasié. Mais, désormais, il ferait de son mieux pour apprécier sa chance et en jouir au mieux. Au lieu de geindre que la vie n’a aucun sens, il la vivrait au mieux de ses capacités. Une vie, une seule, il n’en aurait pas d’autre.
C’est bien gentil de se moquer des studios, de prétendre qu’on prostitue son art, mais, après tout, c’est tout simplement un travail d’un genre différent, et un travail très spécialisé. Il faut en être capable, et ça paie bien mieux que les magazines à sensation, ou les reportages sur les noces d’or de M. et Mme Machin-Chouette.
Le cinéma, c’était son moyen d’expression. Le cinéma lui avait payé son ranch. Mais la mine d’or pouvait fort bien s’épuiser un jour. Un film, un seul, suffit à vous porter aux nues, un autre à vous démolir ; que vous soyez dans ce business depuis longtemps ou pas n’y change rien.
Avec la mort, plus de contrainte, mais plus de privilèges. La victime non identifiée, une fois découverte, n’est plus un citoyen. On ne respecte plus les secrets les plus intimes. Tout se transforme en une liasse de procès-verbaux posés sous un presse-papiers.
"Les félins" (1964) de René Clément - Bande annonce