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Critique de KLiebknecht


Deux militants communistes décident de partir vivre deux ans en URSS (1976?). C'est donc en dehors de toutes visites officielles, que les auteurs s'immergent, et nous avec, dans le quotidien du monde communiste.
Fatalement, le rideau tombe. Tant et si bien que les auteurs, de retour en France, auront beaucoup de difficultés à se décider à écrire et publier le récit de leur voyage.
Loin de l'épopée mélo-dramatique d'un Soljenitsyne, qui focalise l'attention sur les conditions de vie extrêmes du goulag, on a ici un véritable compte rendu de la vie quotidienne des citoyens soviétiques sous l'ère Brejnev. Tout le mérite de cet ouvrage est de montrer, d'un point de vue pourtant communiste, la pesanteur de la vie russe de l'époque.

En URSS Jean Kehayan est employé comme « traducteur ». En réalité, après sa rédaction, le texte est déjà traduit en français par un soviétique. Ensuite Kehayan vérifie que le français est correct : « aucune connaissance en russe n'est nécessaire ! »
Nina et lui sont frappés par l'uniformité de l'ameublement dans les appartements soviétiques, comme celui des vêtements. Tant qu'ils portaient des vêtements à la française, tout le monde était au petit soin pour eux. Ils s'aperçurent que, dès qu'ils troquèrent ceux-ci contre les vêtements disponibles sur le marché russe, l'intérêt des gens pour eux diminua radicalement.

On pourrait croire qu'avec l'amélioration des conditions économiques, dans les années 70, un semblant de démocratie apparaîtrait... Il n'en est rien. Tout les déplacements en véhicule, hors agglomération sont contrôlés. Les voitures étrangères sont particulièrement surveillées.
Il est évident qu'il ne vaut mieux pas critiquer le Parti. Mais pire, ceux qui ne confient pas leurs enfants à l'organisation des Pionniers (organisation éducative proche du Parti) sont perçus comme « différents » et deviennent suspects. Rentrer au Parti est un véritable parcours du combattant. C'est qu'il faut présenter mains blanches pour intégrer l'aristocratie ! Tout est fait pour que le citoyen perde son temps à chercher comment se nourrir et ne se pose jamais de questions politiques. Les discussions politiques sont d'ailleurs très rares et tournent vite courts tant on a peur des représailles.
Avec un certain talent d'écriture, l'URSS des années 70 nous est contée et n'a rien du paradis sur terre...
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