Le terme de prudence semble de nos jours restrictif, il évoque une précaution frileuse, presque une peur. Or, la vertu de prudence, célébrée par la philosophie antique, la Bible, le christianisme et par toutes les traditions spirituelles du monde, s'avère pierre de fondation. Elle contient la réflexion, le discernement, la lucidité, la vigilance. Comme le dit Aristote, elle relève moins des mœurs (manière de se comporter) que de l'intelligence qui doit sans cesse éclairer le chemin.
Or, plutôt que de "s'aimer soi-même" ou de "s'accepter tel que l'on est " - selon les suaves conseils qui emplissent les oreilles des contemporains - , il s'agit en premier lieu de se connaître. Qui suis-je ? Telle est la question qui se trouve au départ de toute aventure de conscience, de toute démarche philosophique et spirituelle sérieuse.
La Morale enjoint l'homme de se connaître, se gouverner, s'affiner, a se sentir responsable, et de prendre l'existence au sérieux. Sana elle, tout individu reste esclave de ses sens, des pulsions et passions, des plus banales aux criminelles; et reste esclave de tous les déterminismes.
La prudence est une disposition, accompagnée de raison juste, tournée vers l'action et concernant ce qui est bien et mal pour l'homme.
Dans le traité d'éthique dédié à son fils Nicomaque, Aristote définit le courage comme un juste milieu entre la peur et l'audace. Pour le philosophe grec, en effet, toute vertu morale comporte un excès et aussi un manque et occupe une position médiane.
Le choix du héros grec se propose à chaque être humain : suivre la pente facile des plaisirs ou gravir le chemin caillouteux de l’ascèse. Se contenter de l’existence terrestre ou aspirer à la voie des dieux.
L'excès montre qu'on ne sait pas gouverner sa vie ni maîtriser ses appétits - non-seulement de nourriture, mais d'argent, de pouvoir, d'honneurs... Les plaisirs liés aux sens ne sont pas seulement concernés, même s'ils paraissent plus visibles comme la goinfrerie, la débauche et l'ivresse. La plupart des hommes sont menés par leurs instincts et leurs passions qui finissent par les déborder ou les dévorer. L'intempérant ne sais pas et surtout ne veut pas se restreindre ni se priver de que ce soit, il tient à satisfaire tous ses désirs jusqu'à en devenir leur pitoyable esclave.
L'Homme et la Femme comme personnification du Verbe. Verbe pris au piège en lui-même, ne pouvant en sortir qu'en lui-même, par lui-même, et pour lui-même. Lui-même s'étant fait Homme et l'Homme étant lui-même, par et pour lui-même il redevient lui-même bien qu'il n'ait jamais cessé de l'être, c'est à dire libre, même de lui-même.