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3,21

sur 135 notes
Après avoir dévoré (et être restée un peu mitigée) "Les visages" de Jesse Kellerman, j'ai enchaîné avec "Beau parleur".

Une des premières choses qui m'a sauté aux yeux (surtout en lisant entretemps le résumé de "Jusqu'à la folie", que je comptais lire juste après "Beau parleur") est que la trame de départ, de construction même, de ses romans semble être toujours la même pour Jesse Kellerman : il choisit un héros, assez banal (du moins au début de l'histoire), spécialisé dans un domaine (art, philosophie, médecine...), et le place dans une situation qui va peu à peu l'obséder, le torturer psychologiquement au point de le changer profondément. C'est bien sûr plus ou moins le schéma type de bon nombre de romans, mais chez Kellerman, c'est très (trop ?) net. Presque trop scolaire. Ca n'enlève rien à la qualité de ses récits par ailleurs, et c'est peut-être le problème d'avoir enchaîné sans répit la lecture de ses différents romans, mais c'est toutefois un point qui m'a interpellée et un peu dérangée.

Mais passons, là n'est pas l'essentiel de la critique de cet ouvrage.

Car en plus, très sincèrement, j'ai adoré ! Plus encore que "Les visages" (pourtant pas mal dans son genre, quoique inachevé à mes yeux), "Beau parleur" m'a séduite par son cadre (la demeure, les ambiances...), par le récit de ce jeune homme qui choisit de converser avec cette vieille dame. Peu commun, intriguant, on est quasiment dans un huis-clos, et moi qui adore cela, j'ai été délicieusement servie !

Bien sûr, on sent venir le drame de ce récit, le noeud du problème. Mais ça n'empêche pas le lecteur de suivre avec empathie chaque émotion du héros. Et chapeau bas pour le style de Kellerman quand son récit passe soudainement de la première à la troisième personne sur une scène cruciale : le choix est pertinent, efficace, et marque les esprits.

J'ai été vraiment emballée par ce récit, qui garde en haleine, joue avec le bon dosage sur nos nerfs... mais une fois de plus, quelle déception que cette fin ! J'en attendais plus de subtilité, et surtout une meilleure trouvaille (purement psychologique) : là, on a l'impression que Kellerman a choisi la facilité, et je trouve cela très dommage, d'autant qu'il tenait un véritable ressor narratif, puissant et oppressant, avec la culpabilité que ressent son héros (il aurait dû jouer là-dessus jusqu'au bout).

Ce roman est donc dans l'ensemble un excellent récit, qui peut plaire pour son ambiance et la profondeur psychologique de son héros, ainsi que pour son récit bien ficelé... mais qui peut décevoir pour sa fin malheureusement pas aussi aboutie que le reste de l'ouvrage.
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Ce thriller psychologique est original aussi bien dans l'histoire que dans le style. L'intrigue se met en place très progressivement et je me suis laissée surprendre par le déroulement.Je ne m'attendais pas du tout à cela. la quatrième de couverture y est sans doute pour quelque chose ...
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Sans avoir fait complètement le deuil des défauts des deux précédents romans de Kellerman, Beau parleur tire toutefois son épingle du jeu, je suis surprise et tant mieux! Les éléments de base d'un thriller sont là et l'écriture agréable: le personnage est assez attachant, l'intrigue intrigue, la fin finit.

On retrouve des thèmes chers à l'auteur: un personnage d'étudiant qui rencontre des problèmes avec une fille, des dingues et des marginaux de tout poil. Et, comme dans Les visages, l'auteur aime partir dans de longues digressions ayant pour thème le passé familial du héros. Autant vous prévenir, il commence même par là et le lien avec ce qui suit est assez mince, peut-être simplement une occasion d'aborder le sujet de la violence conjugale. Ce qui fait que rien ne débute vraiment avant la page 160. de quoi faire souffrir la théorie de la page 99 qui fait fureur en ce moment. (Ici, là, ou là)

Joseph n'arrive pas à rédiger sa thèse, sa directrice menace de le rayer purement et simplement de la liste des étudiants. Pour couronner le tout, il se fait mettre à la porte par sa nana et se retrouve sans le sou, avec pour seule possession notable une demi-tête de Nietzsche... Mais il trouve un job idéal: faire la conversation à une riche vieille dame. C'est alors un coup de foudre intellectuel. C'était sans compter sur l'arrivée d'un neveu peu scrupuleux... le beau parleur n'est peut-être pas celui qu'on croit!

Je ne peux rien dire de plus sans vous emmener à la moitié du bouquin. Sinon qu'à nouveau, les déréglements psychologiques des protagonistes semblent fasciner l'auteur. Ils sont ici au centre du roman. Ou même, ils en sont le sujet? Encore une fois avec Kellerman le genre est indéterminé. Roman psychologique sur trame de roman noir?

C'est étrange d'apprécier une lecture, de ne pas pouvoir dire qu'on s'ennuie ou que l'écriture est déplorable, tout en songeant qu'on a évité le pire. Glisser dans la banalité ...
(suite sur Tale me more)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Etudiant attardé, Joseph Geist est une sorte de parasite , vivant aussi bien aux crochets de sa petite amie Yasmina qu' aux dépens des services boursiers de la prestigieuse université d' Harvard sous le prétexte de la rédaction d' une thèse de philosophie aussi laborieuse que nébuleuse.Sa supercherie finissant par lasser tout le monde, il se retrouve brusquement déclaré persona non grata, livré à lui-même et contraint de consulter les offres d' emploi.La chance semble lui sourire car Il décroche d' emblée le jackpot : nourri, logé et rémunéré en échange de conversations érudites avec Alma, une octogénaire férue de philosophie pour laquelle il va éprouver un véritable attachement filial. Dans ce presque remake d' Harold et Maude plein d'humour, un inquiétant neveu- seule famille de la vieille dame- va venir jouer les trouble-fêtes. A partir de là, les choses vont se gâter pour Joseph et nous assistons à sa lente plongée dans la folie. Sans parler de suspense insoutenable, ce roman, très bien écrit, offre un bon moment de lecture en dépit d' un final peut-être trop convenu.
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Après un essai infructueux sur le deuxième roman de Jesse Kellerman, Jusqu'à la folie, j'ai mis mes doutes de côté en abordant celui-ci. Ce n'est pas parce que l'on n'aime pas un roman qu'il est mauvais. Quoi que les avis lus ici et là m'avaient conforté dans mon idée.
Mais, j'ai découvert Jesse Kellerman avec Beau parleur et il faut absolument que je lise son premier roman, Les Visages.
En effet, mes doutes se sont envolés.
L'histoire est bien menée, la trame s'installe au fur et à mesure. La folie guette à tout bout de champ. Et franchement je ne me doutais pas que le héros en arriverait là. Sans en dire plus, car je veux que vous découvriez le roman, ce qu'il accomplit est atroce. Mais il trouvera également la rédemption dans un endroit où en définitive il ne sera plus isolé et où il arrivera à être ce qu'il est vraiment. Donner des cours et aider les autres.
Tout commence bien tôt pour Joseph. Une enfance pas très heureuse entre une mère qui ne défend pas ses enfants, un père violent et alcoolique et un grand frère héros. Mais ce frère meurt et tout fout le camp. Mais Joseph est aidé par le prêtre de la paroisse. Et il n'a qu'une envie, s'en aller loin, quitter son milieu pour faire des études. Et il les commencera ses études mais il ne les finira jamais. Joseph est orgueilleux, imbu de lui-même, veut absolument vivre de son esprit et ne se remet pas en question. Pourtant il semble intelligent mais il est incapable de lutter contre les autres. D'ailleurs, il a peu d'amis et il n'aime pas s'en faire. Je trouve qu'il se sent supérieur aux autres et qu'il n'admet pas les critiques. Bien qu'il soit très intelligent, Joseph semble avoir des problèmes psychologiques dus à un manque d'amour donc de confiance en lui. Il imagine très vite une relation toute autre entre Alma et lui. Alma n'est d'ailleurs pas toute blanche dans cette histoire puisqu'elle lui permet de vivre chez elle, elle le rétribue également. Joseph est également une personne qui se fait beaucoup de soucis pour Alma. Il veut la protéger d'Eric, il ne veut pas qu'elle souffre autant. Mais cela veut également dire que Joseph n'est pas le seul dans le coeur d'Alma et ça, il ne le supporte pas. Joseph ne supporte être seul. Quand il rencontre quelqu'un, c'est pour la vie. En peu de temps, il l'a beaucoup idéalisée, il l'aime comme une femme. Il a peur d'être congédié, de ne plus compter pour elle.On s'en rend également compte à la mort de celle-ci.
Qu'est-ce qu'Alma a à cacher ? Pas mal de choses mais on en saura très peu. Elle semble une vieille dame très érudite, qui a élevé son neveu. Elle entretient d'ailleurs de drôles de rapports avec lui. Des rapports d'argent. Mais selon Eric, Alma n'est pas ce qu'elle semble être. Elle est méchante et violente. En tous les cas, dans son testament elle a tout prévu. Pratiquement rien pour son neveu et pratiquement tout pour Joseph. Mais il faut qu'il finisse sa thèse. Dans ce roman, la thèse est la seule chose que j'ai deviné. Joseph ne peut pas finir la sienne et il tente par tous les moyens de récupérer celle qu'Alma a écrite, lorsqu'elle a été saisie par la police.
Eric fait office de vilain dans l'histoire. de gros soucis avec la police et si on pense que Joseph va se faire avoir par lui, on se trompe énormément.
La dimension psychologique est très importante ici. Alma et Eric sont prévisibles. Mais Joseph non. On assiste au début de sa folie jusqu'à ce qu'elle prenne le pas sur le réel. Ah oui, il l'alimente mais est-ce qu'on ne l'y aide pas un peu quelquefois. de toutes façons, quand l'engrenage est lancé, on ne peut plus l'arrêter. Il se sent la proie, harcelé mais devient très vite un chasseur. Eric a joué avec lui et avec son caractère qui s'interroge tout le temps, qui voit le mal partout.
C'est en définitive l'histoire d'un homme qui a peur de se retrouver seul et ainsi faire face à l'échec de sa vie. C'est l'histoire d'un homme qui se sent coupable tout le temps, qui se pose beaucoup de questions, mais dont les instincts prennent vite le dessus et il ne peut et ne veut pas les réfréner. Pourtant ses instincts vont lui causer beaucoup de tourments jusqu'à ce qu'il devienne à nouveau maître de sa vie.
Jesse Kellerman m'a emmené là où il l'a voulu et je l'en remercie. J'ai laissé les pages défiler. Je me suis laissée porter par les mots, par l'histoire, par les personnages même si aucun n'a ma préférence. Je n'ai pas tenté d'aller plus loin que ce qui était écrit, même si. Car j'aurais bien été surprise. C'est insidieux. On tourne les pages et à chaque fois, un évènement survient.
Lien : http://www.hellocoton.fr/to/..
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De cet auteur j'avais beaucoup aimé Les visages et un peu moins Jusqu'à la folie. Quand les Editions des deux terres m'ont proposé de recevoir son nouveau roman, je n'ai pas hésité en espérant retrouver le plaisir de lecture que j'avais eu avec Les visages.

Joseph, thésard attardé, répond à une annonce pour aller faire la conversation avec une vieille dame.

J'ai vraiment bien aimé la rencontre et les discussions entre Joseph et Alma la vieille dame, des liens de tendresse se tissent entre eux. Leur relation est emprunte de respect mais le fameux neveu vient un peu empiéter sur tout ça.

Je n'ai pas trop aimé l'orientation que l'auteur a prise dans cette histoire, sans en dire trop j'ai trouvé que c'était trop ou pas assez. Je n'ai donc pas adhéré à ses choix. C'est dommage car son écriture est agréable à lire.
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Quand on rentre dans ce livre on est tout de suite séduit par le style dynamique de l'auteur, un mélange de réalisme très imagé teinté d'auto dérision ; on suit avec amusement l'histoire de Joseph Geist, ce philosophe éternel étudiant fauché qui se laisse porter par la vie, alors qu'il écrit une thèse sur un sujet qui devrait pourtant l'amener à réfléchir sur ses choix existentiels: le libre arbitre. Sa rencontre avec Alma, une octogénaire érudite qui le recrute comme personne de compagnie, leurs échanges de conversation, et la naissance de leur attachement basé sur un respect mutuel est un pur régal. Jusque là on se demande pourquoi ce roman est étiqueté thriller, jusqu'à la rencontre avec Eric, le neveu d'Alma, qui va déclencher un changement radical du climat du livre. En effet de la menace à peine voilée, on plonge petit à petit dans le doute, l'angoisse, et les évènements s'enchainent de Charybde en Scylla vers une inimaginable descente aux enfers.

Mais si je veux être tout à fait honnête, la deuxième partie est pour moi moins réussie. En effet, la vitesse avec laquelle Joseph se laisse influencer par le discours malsain d'Eric manque un peu de crédibilité, tout comme la fébrilité qui s'empare de lui après le premier « accident » et le plonge dans une frénésie d'actions de réparations qui frisent parfois le burlesque. Et curieusement dans ce passage, je trouve que le style de narration dynamique qui était si agréable au début de l'histoire, dessert un peu le récit dans le sens où il s'accorde moins bien avec l'ambiance et le drame qui se joue.

L'ensemble reste cependant très agréable à lire, et ce livre réussit également à nous faire réviser de manière très plaisante quelques concepts philosophiques autres que le libre arbitre, comme le conséquentialisme ou encore le fameux existentialisme de Nietzsche, qui m'ont rappelé quelques souvenirs de mes années d'étude.
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En octobre 2011, j'ai eu la surprise de découvrir Jusqu'à la folie, premier roman de Jesse Kellerman, second publié en France. Un thriller psychologique original et angoissant. Aussi, c'est avec joie que je me suis plongée dans Beau parleur, le nouveau Kellerman, qui, je tiens à le souligner, possède encore une superbe couverture.

Joseph est un homme qui se cherche : étudiant à Harvard, il est en train de rédiger sa thèse de philosophie sur le libre-arbitre. Malheureusement, sa nouvelle directrice de thèse n'est pas du tout emballée par celle-ci. Pour ne rien arranger, Yasmina, sa petite-amie, vient de le mettre à la porte.
C'est dans cet état d'esprit un peu paumé qu'il tombe sur une petite annonce dans le journal : une vieille dame cherche une personne pour converser, à son domicile, contre rémunération. Joseph se jette sur l'occasion et décroche le job.

Le début du roman décrit très longuement le passé et la vie actuelle de Joseph et des gens qui l'entourent. Aussi, il ne faut pas s'attendre à un thriller palpitant ; du moins pas dans le deux premiers tiers du livre. Ce qui, vous en conviendrez, est fort long. Pourtant j'ai vraiment aimé la rencontre entre Joseph et Alma, cette vieille femme cultivée et avide de conversations philosophiques. Et s'il y a bien une chose particulièrement intéressante dans ce roman, ce sont justement les diverses réflexions philosophiques, notamment sur le libre-arbitre et la nature générale de l'Homme.

Le personnage de Joseph est , pour la partie polar, dès lors qu'il rencontre Eric, l'antipathique neveu d'Alma. C'est précisément cette rencontre qui est l'élément déclencheur du roman, qui intervient à plus de cent pages du début. Et il faut dire qu'Eric est peut-être le personnage le plus intéressant puisqu'il est cyniquement mauvais. Vicieux, jaloux et surtout très manipulateur, et sera d'autant plus effrayant lorsque le lecteur se rendra compte de son impact sur la psyché de Joseph.
Je dois bien avouer que la fin est plutôt bonne, mais cela ne rattrape en rien l'impression de lenteur des deux premiers tiers du livre.
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C'est un très bon roman psychologique : Joseph le héros de cet histoire a une histoire personnelle forte liée à des circonstances assez tragiques durant son enfance et adolescence. Il va progressivement glisser d'une personne relativement ordinaire à un personnage qui semble agir d'instinct, calculateur pour protéger ses intérêts, un criminel odieux.
J'ai beaucoup aimé la fin qui prouve que la philosophie reste quelque chose d'existentiel pour Joseph.
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Ayant adoré « les visages», tant au niveau de l'histoire que du style, je me suis intéressée à Beau parleur. Je rejoins de nombreux avis. le début de l'histoire est très intéressant d'autant plus qu'il intègre des concepts de philosophie à l'histoire principale. Pourtant à la moitié de l'histoire je m'ennuie et ça ne repart plus. Peu d'empathie pour le personnage, on quitte un peu les réflexions philosophiques, peu d'action. Je reste tout de même attentive à cet auteur et à ses écrits dont j'aime beaucoup le style, les sujets traités et les idées. J'apprécie les voyages dans lesquels il m'entraîne.
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