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sur 3052 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la famille Kellerman, je demande… le fils !
Jesse Kellerman est le fils des écrivains chevronnés, Jonathan et Faye Kellerman, tous deux experts en écriture de polars bien ficelés, et Les visages est son premier roman. Papa et maman sont-ils fiers de leur progéniture ? On peut le penser. Ce roman, élu meilleur thriller de l'année par le Guardian, est un véritable coup de maître !
Ethan Muller, le narrateur, est le dernier rejeton d'une famille de nantis New-Yorkais, et il a choisi un boulot pas trop fatiguant : galeriste ! Son travail le maintient dans son milieu d'origine, fréquenté par les bobos, les artistes névrosés et les milliardaires incultes. Ethan cherche à s'affranchir de l'emprise familiale, qui l'étouffe, et à voler de ses propres ailes. Sa relation avec son père, homme d'affaires fortuné, est compliquée et distendue. le contact passe par Tony Wexler, l'associé de son père qui au fil des années, a fini par se substituer au père trop souvent absent.
Tony appelle un jour Ethan pour lui montrer quelque chose. Des dessins, en grande quantité et de très bonne facture, formant un étrange et gigantesque puzzle, ont été découverts dans un appartement abandonné par son locataire, ça vaut peut-être le coup d'y jeter un oeil…
Ethan Muller décide de monter l'exposition malgré l'absence de Victor Cracke, l'auteur des dessins qui reste introuvable. le succès est immédiat. Ethan est alors contacté par Lee McGrath, un vieux flic à la retraite, qui croit reconnaître dans certains portraits de l'exposition le visage des victimes d'assassinats non élucidés, vieux de quarante ans. Victor Cracke est-il impliqué dans ces meurtres ? Avec l'aide de Lee, puis de sa fille Samantha, Ethan va reprendre l'enquête à zéro.
Le roman alterne deux niveaux de récits qui finiront par converger : la recherche de l'insaisissable Victor Cracke, une incroyable quête qui va profondément bouleverser la vie d'Ethan et redonner du sens à son existence désoeuvrée de fils à papa ; et l'histoire d'une saga familiale, celle des Muller, se déroulant sur plusieurs générations entre 1847 à aujourd'hui, racontée sous forme d'interludes, qui fourniront bien entendu les clés du roman.
Ce livre, qu'on ne peut lâcher en cours de route, est incontestablement une réussite. La personnalité d'Ethan est attachante et ses motivations concernant l'enquête vont évoluer au fil du temps. Pris au jeu, le personnage s'humanise, s'éloigne de son milieu d'origine trop artificiel, et fait de la réussite de son enquête une affaire personnelle. Parallèlement, les éclairages apportés par les flashbacks sont de plus en plus ciblés, les pièces du puzzle s'emboîtent et se répondent pour donner une vue d'ensemble inattendue et une grande cohérence à l'histoire. L'émotion culmine dans le final éblouissant, qui pose la dernière pièce du puzzle.
Récompensé par le Grand Prix des lectrices de Elle en 2010, ce roman est manifestement le coup d'essai d'un auteur à suivre.
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Jusque là Ethan Muller était un galeriste new-yorkais sans grande envergure, un fils à papa issu d'une riche famille, s'occupant d'art un peu par snobisme un peu en rébellion contre son industriel de père. Tout change le jour où le bras droit de ce père l'emmène dans un appartement misérable pour lui montrer des cartons. A l'intérieur, des milliers de feuilles en format A4 couvertes de dessins qui forment un gigantesque puzzle. Leur auteur, Victor Cracke, a disparu et Ethan peut disposer des dessins à sa guise. Il fait donc taire ses scrupules et organise une exposition qui rencontre un succès sans précédent. Pour Ethan, c'est la gloire tant espérée et tant pis si l'artiste n'a pas donné son accord. Il sera toujours temps de négocier s'il réapparaît un jour. Mais le galeriste n'aura pas le temps de savourer sa réussite bien longtemps. Non loin de là, Lee McGrath un flic à la retraite reconnait sur les dessins les visages d'enfants assassinés il y a 40 ans de cela. Ethan a-t-il fait fortune grâce à l'oeuvre d'un artiste aussi génial que fou? le jeune homme ne peut pas fermer les yeux et se lance dans une enquête sur les traces de Victor Cracke.


Alors non ce n'est pas LE thriller qui fera frissonner d'angoisse ,terrorisé par une intrigue sanglante et machiavélique! Quoi que...En découvrant l'histoire de la famille Muller l'auteur distille dans des interludes qui viennent couper le récit initial, on ne peut s'empêcher d'avoir la chair de poule. Issus d'un marchand ambulant qui a débarqué d'Europe au début du XIXè siècle, les Muller ont bâti un empire industriel mais au prix de quelques sacrifices, quelques secrets bien enfouis, quelques cadavres dans le placard. Ethan, le dernier héritier s'est éloigné de sa famille pour voler de ses propres ailes. Mais en enquêtant sur le mystérieux Victor Cracke, il va plonger dans le passé des siens. Pas un thriller donc mais un roman noir et une saga familiale, au suspense bien menée et contée par un Ethan Muller un rien prétentieux, un zeste ironique dont la personnalité superficielle gagne en épaisseur et en humanité au fil de son enquête et de ses terribles découvertes.
Si le talent est héréditaire, Jesse KELLERMAN a été servi sur un plateau et il a su exploiter ce don atavique. Son livre est passionnant de bout en bout, il se dévore avec curiosité et angoisse. Il ne faudrait pas passer à côté sous prétexte que ce n'est pas le thriller annoncé en quatrième de couverture.
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Autant le dire d'emblée : j'ai enfin trouvé une pépite qui m'a éblouie, fait palpiter ma curiosité de lectrice de la première à la dernière page.

*** roulements de tambours et feux d'artifices ***

Non pas que je n'avais pas eu de "coup de cœur littéraire" depuis ce début d'année, mais là ! Quelle surprise !
Je m'étais d'abord tournée vers ce roman à la recherche d'une "valeur sûre" après avoir été déçue par un roman dont j'attendais (sans doute) trop. Au moins, avec un polar, même s'il est mauvais, difficile de tomber dans la mièvrerie.

Voici donc un échantillon des raisons qui m'ont poussées à mettre cinq étoiles à ce roman :

* c'est divinement bien écrit ! félicitations au traducteur qui se fait totalement oublié ;
* l'ambiance lourde qui happe d'un coup le récit et tranche avec la superficialité du milieu de l'art moderne ;
* la critique assez acerbe de ce milieu de l'art moderne - qui rend ce roman ambitieux et pas nécessairement accessible à tous les lecteurs.
C'est un univers que Jesse Kellerman décrit avec minutie, autant qu'un Dennis Lehane au top de sa forme nous décrit les bas fonds de la société américaine ;
* s'il est vrai qu'Ethan Muller - le personnage principal / narrateur - évolue dans un milieu qui pue le fric, qu'est-ce que j'ai rie avec certains personnages secondaires, notamment une : une sorte de Lady Gaga, artiste diva islandaise prête à tout pour avoir ce qu'elle veut comme elle le veut !
* en parallèle, Jesse Kellerman raconte l'histoire de la famille d'Ethan Muller. Famille qui entre dans la légende de la ville de New York en passant par la case self-made man et surtout : petits secrets de famille qui deviennent grands, puis très encombrants.
( autre aspect de la construction du roman qui en fait un polar pas accessible à tous. )
* Et ces silences qui envahissent l'affaire à mesure qu'on avance, le silence tout les possibles, un silence comme on en trouve dans les romans gothiques et qui nous fait sans cesse nous demander : mais que cache-t-il de si terrible ???

Et ça.. il m'a fallu quatre jours de lecture entre la boulimie et l'autisme pour le découvrir (oui, le type de lecture où chaque minute de battement est prétexte à la lecture). Et pour une polygame littéraire comme moi ça en dit long !

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Voilà un roman policier dans lequel je suis «tombée» pour n'en ressortir que par étapes très brèves et vite y replonger.
Le héros, Ethan Muller, propriétaire d'une galerie à New York, est le narrateur de l'histoire.
Suite à l'exposition dans sa galerie de dessins de visages d'enfants trouvés dans un appartement dont le locataire a disparu, les meurtres non élucidés il y a une quarantaine d'années d'enfants qui se révèlent être ceux dont les portraits sont exposés, vont refaire surface.
le «petit» milieu des galeries d'art moderne et de leurs clients est croqué avec beaucoup de causticité et le narrateur fait preuve d'une ironie et d'une autodérision assez délicieuse.
Le roman policier contemporain alterne avec des «interludes» qui débutent en 1847 retraçant l'histoire des ancêtres de notre héros (nécessaires au dénouement de l'intrigue) et dont l'univers est tout à fait différent mais tout aussi savoureux: on se retrouve dans des atmosphères de secrets étouffés de la haute société dignes de celle de «L'infortunée» de Westley Stace, même si le propos est tout à fait différent.
La construction du récit est donc originale et réussie, les personnages, dont la ville de New York, sont bien brossés et au-delà d'un bon roman policier, il s'agit de bonne littérature tout court, mêlant les genres avec beaucoup d'aisance, abordant également le thème de la filiation et l'introspection sur un mode tout à fait talentueux.
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Bien que le fil conducteur dans Les visages de Jesse Kellerman soit l'enquête menée par Ethan Muller à la recherche de l'auteur de magnifiques dessins, le roman est avant tout l'histoire de sa famille depuis son arrivée aux États-Unis en 1847 à nos jours.
Dans les chapitres intitulés " Interlude " qui interviennent tout au long du récit, l'auteur nous brosse le tableau d'une époque avec l'ascension sociale fulgurante de la famille Muller sur plusieurs générations jusqu'à l'extrême richesse.
Dans les chapitres consacrés à l'époque actuelle Ethan le narrateur nous fait rentrer dans le monde huppé des galeries d'art new-yorkaises, monde duquel il va sortir pour rejoindre celui des gens ordinaires lors de son enquête devenue une obsession.
Bien plus qu'un thriller, l'auteur nous dépeint une vraie galerie de portraits de personnages au destin heureux ou malheureux , forgés au nom de principes rigides et intolérants.Il a su trouver le ton juste, la phrase exacte pour exprimer leurs sentiments et leurs émotions : de l'amour inexprimé ou inavoué à la haine, des frustrations, de la lâcheté, en passant par la culpabilité et les regrets, cette lecture est un vrai régal.
Entre saga familiale et enquête, le suspense présent tout au long du récit s'intensifie au fil des pages rendant ce roman terriblement passionnant et émouvant.Il a bien mérité le grand prix des lectrices de ELLE 2010.
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Je suis assez stupéfaite des mauvaises critiques qu'a reçu cet excellent roman par certains membres.

Certes, ce n'est pas un Thriller comme les autres : ici pas de revolver, pas de coup de feu, pas de bagarres, pas de flics qui se la pète, non, non... Par contre, nous sommes dans le monde de l'Art et, autour de ce monde, plusieurs autres thèmes graves sont greffés : une excellente saga familiale (presque plus intéressante que l'enquête elle-même), la maladie, l'homosexualité ...

Ethan Muller est galeriste à New-York. Issu d'une famille richissime, qui a prospéré dans l'immobilier (la saga racontée en interlude aux fils des pages !), il n'a jamais eu à se battre pour obtenir quelque chose, il fréquente du beau monde.
Sa famille est un puissant syndic immobilier. Un jour, un concierge d'un des immeubles prend contact car un "drôle" de locataire a disparu, locataire ayant vécu plus de 35 ans dans un tout petit appartement, qui passait son temps à dessiner. Ethan se retrouve en possession de plusieurs cartons de dessins accumulés par le locataire - Victor Crake- depuis plus de 35 ans ! de véritables Chefs-d'oeuvres qui en plus "s'emboîtent" afin de constituer une immense carte impossible d'exposer en une seule !
Ethan décide de présenter une exposition spéciale dans sa Galerie en hommage à Victor et surtout essayer de le retrouver. le tableau - les dessins - seront encadrer en son centre qui représente cinq Chérubins.
Le succès est total. L'oeuvre sera acheté par un millionnaire collectionneur. Mais voilà, un ancien inspecteur de police à la retraite et malade d'un cancer en phase terminal contact Ethan et lui apprend que ces cinq chérubins, sont des enfants disparus et retrouvés morts il y a plus de 30 ans.
Il faut absolument retrouver Victor Crake car c'est probablement le meurtrier.

Autant vous dire que j'ai beaucoup aimé cette intrigue, car c'est une immense intrigue, qui sort du contexte du roman policier ou "ça court dans tous les sens arme au point".
L'auteur nous renvoi en "interlude" avec cette belle saga familiale - et c'est là, l'exploit de l'auteur - c'est la saga familiale qui fait tout le roman et qui va nous livrer le fin mot de l'histoire.
Pour apprécier ce roman il faut comprendre que ce n'est pas l'histoire de nos jours avec Ethan qui est importante mais les Interludes - à l'arrière du roman - qui fait toute l'histoire.
Un très bon moment qui vaut 18/20.
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Genius (* les visages)
Papa et Maman Kellerman romanciers à succès ont un fils. Jesse. Pas de jeu de mot.
Jesse est super bon et se permet même d'être meilleur puisque avant l'excellent « beau parleur » ce roman-là est parfaitement articulé. On est ravi.

Au-delà de l'approche très subtile et très cynique sur l'art contemporain, sur l'art brut, qui ne vaut que par les marchands qui en définissent l'intérêt et le prix et qui nous font honte d'avoir quelques fois sillonné les allées purulentes de le la FIAC, ou d'avoir vidé quelques coupettes au Palais de Tôkyô en confondant les tréteaux du bar avec une installation géniale, le récit est nourri, mesuré, juste un peu lassant quant aux amourettes d'Ethan avec Marilyn (juste un peu vraiment) et conduit vers une apothéose.

Le recul de Jesse K est tel qu'il se permet même d'écrire que si tout ça était un roman policier, il lui faudrait bien donner les clefs de l'énigme vers la fin, et il s'exécute presque .

« Ceci n'est pas un roman » très « magrittien » est le geste littéraire qu'il faut pour allumer la mèche d'un grand autodafé des romans de gare autoproclamés ( A ceci près que c'est dans les gares qu'on dégotte le plus d'inédits, dans celle de Metz par exemple qui offre mille fois plus de choix que le musée Pompidou, juste à côté, maigrichon tout neuf et presque en ruine).

Un voyage, deux heures d'attente pour un rendez-vous, un importun ? Lisez Génius (*les visages) le jour ou la nuit et en tournant la 473° page, dites-vous, vulgairement comme moi:
« Putain j'en étais sûr »
Un régal

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Ethan Muller est propriétaire d'une galerie d'art et met la main sur des milliers dessins d'une rare qualité dont l'auteur Victor Crack a disparu. Il en expose quelques-uns mais quand un flic à la retraite reconnaît des visages d'enfants assassinés, il va se retrouver plongé dans une enquête qui va le mener vers d'étonnantes découvertes.
Une plongée dans le monde de l'art qui ne m'a pas déplu et je trouve que dans ce roman art et enquête se marie plutôt bien ! Et outre cette enquête sur la disparation de l'auteur des dessins, je découvre également une histoire de famille qui se dévoile peu à peu. le tout est cohérent avec une intrigue bien pensée et bien ficelée. Bien prenant, je ne me suis pas ennuyée avec notre héros Ethan qui se pose des questions existentielles et que j'ai vu évoluer au fil des pages.
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Ethan Muller tient une galerie d'art à New York. Quand Tony Wexler, le bras droit de son père et d'ailleurs le seul lien restant entre les deux hommes, demande à Ethan de venir voir des oeuvres inédites en banlieue, Ethan hésite, puis se rend à l'endroit indiqué. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre des milliers et des milliers de dessins stockés dans un appartement désert, dessins qui attirent irrémédiablement son oeil d'expert.
Seulement voilà, l'auteur, un certain Victor Cracke, reste introuvable après de maigres recherches. Ethan se charge de vendre les oeuvres, jusqu'au jour où un ancien policier lui révèle que certains visages dessinés par Cracke correspondent à des visages d'enfants assassinés quarante ans plus tôt. Se pourrait-il que tous ces dessins soient l'oeuvre d'un meurtrier ?

C'est un très bon polar, bien écrit, bien mené, et surtout blindé de rebondissements auxquels personne ne s'attend. A chaque fois, les évènements prennent une tournure inattendue. le lecteur se laisse bercer par l'histoire, comme il se laisse entraîner par la vie.
Je recommande fortement.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Une plongée dans le monde de l'art contemporain et des galeries New-Yorkaise avec un suspense qui se tisse lentement au fil des pages et entraîne le lecteur dans une histoire originale et très bien bâtie.

Un roman noir d'une qualité littéraire indéniable doté d'une grande intensité qui nous plonge dans une sorte de spirale infernale avec ce style percutant et dramatique à la fois.

Une fine analyse psychologique des personnages et un récit à la première personne donnent de la matière et de la profondeur à ce polar hors du temps que je vous conseille ardemment.
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