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Critique de Aela


Il s'agit d'un livre de la littérature westernienne féminine qui oppose au mythe viril du Far West un pendant modeste fait de travail, d'entraide et de vie au jour le jour.
Nous sommes loin de l'héroïsme et pourtant la valeur de témoignage de ce livre est très forte.
Fanny Kelly est une jeune femme qui quitte son Canada natal (Ontario) pour rejoindre sa famille. Elle rejoint le flot des pionniers qui quittent leurs terres natales pour gagner l'Ouest américain,
Elle va être enlevée par des Sioux.
Le territoire à l'Ouest du Mississipi était à l'époque (1864) celui des Sioux Tetons: les Blackfeet, les Oglalas, les Hunkpapas, les Sans-Arcs et les Brulés.
Ces tribus ont été combattues sans relâche par les Blancs et en sont maintenant réduites à signer l'abandon de leurs terres aux colons.
L'héroïne va emprunter la célèbre route des pionniers, celle de la Platte River, qui mène vers l'Oregon, et qui a été empruntée par plus de 500 000 personnes entre 1861 et 1866. On note par ailleurs que seulement 400 cas de morts ont été répertoriés ce qui montre que les contacts entre les migrants et les Amérindiens ont été essentiellement pacifiques.
Toutefois la captivité de la jeune femme va être difficile: dés le départ elle sait que son retour parmi les siens sera difficile, les femmes ayant été enlevées faisant l'objet d'ostracisme en raison des "soupçons " qui pèsent sur elles: ont -elles été victimes d'abus sexuels ?
Fanny sera la propriété d'un vieux chef Oglala du nom de Brings Plenty.
Elle va devoir s'adapter aux coutumes des Indiens: travail dur des femmes qui sont traitées comme des bêtes de somme, statut particulier de femme captive.
Le récit est passionnant car il nous montre la vie quotidienne des Indiens au 19ème siècle. Nous y voyons un peuple attachant, attaché à ses terres mais parfois aux usages déroutants: ainsi les femmes Sioux accouchent seules et présentent le bébé au papa au bout de 25 jours.
Les enfants blancs enlevés sont monnaie courante. Ils adoptent les usages des Sioux et s'intègrent parfaitement à leur nouveau peuple.
Certes le langage employé est souvent très "politiquement incorrect " mais le livre reflète les préjugés de l'époque.
La jeune Fanny a d'ailleurs une mentalité très en avance sur son temps car elle est une des premières à reconnaître et déplorer les torts faits par les Blancs aux Indiens. Les atrocités commises par les deux camps sont évoquées de manière très authentique.
Un témoignage palpitant qui donne un nouveau regard sur cette période de l'Histoire.
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