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Valérie Malfoy (Traducteur)
EAN : 9782226218704
300 pages
Albin Michel (05/01/2011)
3.08/5   20 notes
Résumé :
Sous le pseudonyme de Lauren Kelly.

Riche et charismatique mécène, Drewe Hildebrand suscite le scandale en organisant une exposition de « bio-art », qui inclut des foetus et des masques faits de sang humain, dont l’un à l’effigie de Drew elle-même. Est-ce pour cette raison qu’elle disparaît de sa propriété située au bord de l’Hudson, apparemment kidnappée au cours de la nuit ? Sa jeune nièce Marthe, retrouvée droguée au crystal meth, est trop traum... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avril 2003. Drew Hildebrand a disparu après avoir été kidnappée dans d'étranges conditions. Ceux qui la côtoyaient auront tôt fait de penser cela n'a rien de surprenant. Dans l'univers de l'Art Contemporain, cette galeriste pour le moins emblématique semblait ne rien pouvoir accomplir dans la simplicité. Sans compter que sa dernière exposition en date dédiée au bio-art, si elle avait suscité l'admiration des uns, n'en avait pas moins provoqué la colère des autres pour sa nette tendance à exposer corps humains et foetus selon des mises en scène scabreuses. de là cependant à s'en prendre physiquement à son instigatrice ? de là aussi à enlever aussi sa nièce, à la bourrer de « crystal meth », cette drogue synthétique redoutable, et de l'abandonner ensuite au coeur de la Shale River Mountain ?

Les choses sont-elles seulement aussi simples ?

Les réponses à ces questions, c'est justement Annemarie qui les possède. Un père en prison, une mère en proie à la dépression et à l'alcool, elle n'avait eu d'autre choix que d'aller vivre chez sa tante. Elle en était heureuse d'ailleurs et, malgré les excentricités de cette dernière, comme par exemple de lui faire changer de prénom, elle lui vouait en toutes circonstances une forme d'admiration, de fascination. de son côté, Drew la portait tantôt aux nues, lui accordait une importance au delà du raisonnable, puis feignait l'indifférence, lui témoignait sa déception en lui laissant entendre qu'elle n'était pas à la hauteur de ses attentes.

Tout ceci, c'est Annemarie qui l'apprend au lecteur. Très vite, celui-ci comprend qu'il n'a pas affaire à une enquête classique. A tout bien considérer, il n'y a pas même vraiment d'enquête. Car l'enjeu de ce roman ne se situe pas en premier lieu sur la résolution planant autour de la disparition de Drew mais plutôt sur la complexité des rapports de la tante avec sa nièce. Sur l'art aussi, mais dans une moindre mesure.

On est là loin, très loin des romans policiers tendance, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler sur ce blog. Avec un titre pareil et une telle couverture - réussie au demeurant - on aurait été en droit de penser que l'on allait avoir droit à tout un panel de meurtres, ou hémoglobine et autres viscères auraient servis de principaux catalyseur à l'histoire. Ici c'est la tension psychologique qui est maintenue de bout en bout. En revenant sur leur relation, Annemarie / Marta tisse méticuleusement la trame du drame en devenir, inocule le malaise à petites doses, le rend palpable à un point tel qu'outre le fait de l'éprouver, on ne peut qu'être admiratif d'une telle maîtrise sur le long terme.

Il faut dire que Lauren Kelly n'en est pas à son coup d'essai. Elle a déjà signé deux autres suspenses, Coeur volé et Emmène-moi Emmène-moi mais elle a aussi au bas chiffre plus de soixante-dix bouquins à son actif, et pas des moindres puisque l'un d'entre eux, Les Chutes, a reçu le prix Femina Etranger en 2005. Vous le savez peut-être déjà ou bien vous l'aurez deviné, Joyce Carol Oates est effectivement derrière ce Masque de Sang. Avec une écriture si glaçante, si fine, et une histoire si diablement efficaces, on ne peut que s'en réjouir.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Masque de sang (Blood Mask, 2006) signé comme Lauren Kelly, que j'ai abordé avec une immense curiosité. Mais j'ai été déçue par une histoire trop morbide, voire malsaine, et très peu de suspense. Cette histoire baigne dans le gore, la drogue, l'alcool voire la perversion. Ceci se veut un polar, un thriller mais j'ai trouvé que l'histoire était superficielle quoique fortement psychologique.

Drewe Hildebrand, de son vrai nom Eileen Straube est une femme richissime ayant hérité sa fortune d'un mari aujourd'hui décédé. Elle a monté pas loin de New York un refuge pour de jeunes artistes où ils trouvent un toit et une aisance matérielle facilitant leur création.

Ces oeuvres représentent du Bio-Art, un mouvement artistique expérimental et controversé, d'origine européenne surgi dans les années 1990. Ils utilisent de la chair humaine et du sang et produisent des choses franchement répugnantes sur lesquelles des happy few s'extasient.

Pour moi cela suinte la décadence, le vide intérieur, le manque de goût artistique, et plutôt une nécessité de choquer et d'occuper la une de publications spécialisées. La surconsommation de drogues est de mise, elles sont fournies par Drewe qui en consomme elle même.

Drewe Hildebrand a un frère en prison, suite à des malversations, et sa femme fait cure sur cure de désintoxication. Ils ont une fille de 15 ans, Annemarie, que Drewe prendra avec elle en l'obligeant à changer son prénom pour celui de Marta parce qu'il sonne mieux dans ce milieu « artistique ». La tante est très introduite dans le milieu de l'Art; elle connait beaucoup de monde et ne se gêne pas pour pratiquer une sorte de « droit de cuissage » sur des jeunes artistes. Elle cumule les amants et les largue quand elle en a fait le tour.

Marta va vivre avec elle entre 15 et 19 ans, craignant plusieurs fois pour son intégrité physique (viol) et luttant contre la consommation de drogues que sa tante ou autres personnes insistent qu'elle prenne. Il existe une forte tension psychologique entre la tante et l'adolescente. Cet aspect est assez bien vu.

Pour le côté « policier » du récit, il y aura un enlèvement qui sera la colonne de l'intrigue autour de laquelle se construit l'histoire et que je ne dévoilerai pas car c'est le mystère de ce livre.

Une lecture qui ne m'apporte rien sinon des frissons de dégoût avec tant de laisser aller vers un anéantissement abyssal de l'humain.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un thriller de John Carol Oates ne peut pas ressembler à un roman policier classique. Certes, il y a une disparition et un début d'enquête mais la teneur psychologique du livre réside dans l'ambiguïté des personnages.

Tout d'abord, parce que Marta, le seul témoin de la disparition de Drewe est sous l'emprise de la drogue et que son comportement est fort altéré. le style de l'auteur s'adapte d'ailleurs à cet état, avec un style décousu à l'image des pesées de Marta.

La plus grande partie du livre nous décrit les relations entre Drewe et les artistes qu'elle aime (Virgil West, Xénia) mais surtout celles qu'elle entretient avec sa nièce Marta. Drewe est ambigüe car elle est bonne et aimante, mais elle peut être dure et manipulatrice. Ce qu'elle reproche aussi à Marta. La jeune fille, elle, est totalement sous l'emprise émotionnelle de sa tante.

Ensuite, il y a toutes les connexions avec les personnages principaux qui enrichissent l'intrigue (mort précédente d'une jeune artiste, le passé sulfureux du père de Marta, le saccage de l'exposition Bio-Art par une secte "Chrétiens pour la vie").

Il faut dire que Drewe soutient des artistes de la nouvelle génération. Elle a démarré avec Andy Warhol pour finir avec Xénia, un sculpteur qui détourne les éléments humains (sang, foetus...).

Joyce Carol Oates est un écrivain perfectionniste et ici, elle maîtrise le domaine de l'Art.

"Masque de sang" est un roman étonnant où l'ambiance est souvent malsaine. J'ai trouvé la seconde partie un peu longue, mais la fin est intéressante et rythmée.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Oates n'a pas son pareil pour en quelques lignes, en quelques mots établir une ambiance, une psychologie... toutefois, ce n'est pas aussi emballant que la plupart de ses ouvrages publiés sous son vrai nom !!
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Les pages 19 à 22 sublimes. Mais le reste ne suit pas. Ennui. Quel culot de faire croire à un polar. Très déçue
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Drewe Hildebrand avait côtoyé Andy Warhol jusqu’à sa mort en 1987, autour duquel l’on carburait à la cocaïne et les moeurs étaient très libres. C’était, dit Drewe Hildebrand, un homme fondamentalement vide, un espace vacant. Un tel vide n’est pas toujours sans grandeur. C’était le vide spirituel de cette époque. Andy en fût le témoin, le martyr. ses yeux étaient morts derrière ses lunettes fumées de petit garçon, sa perruque trop grande était collée à son crâne chauve, son haleine puait l’éther. C’est justice qu’il soit mort dans son sommeil, car il a vécu dans son sommeil...(page 96).
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L’un des inspecteurs me rappelait mon père : ce visage d’homme mûr, jadis avenant, qui se défait. Les yeux vifs, intelligents, légèrement injectés de sang. Le nez à peine enflé, un nez d’alcoolique commençant à se déformer et rougi par de minuscules vaisseaux éclatés à fleur de peau. Je ne voulais pas le regarder, cet inconnu qui était un inspecteur du commissariat du comté de Chateauguay, car c’était le seul, le seul parmi tous ces inconnus m’interrogeant, à me considérer d’un air dubitatif, il ne me contredisait pas, il était courtois, et même gentil, on voyait qu’il avait pitié de moi, de mon pauvre cerveau bousillé, et pourtant il avait des doutes sur mes propos, il y avait quelque chose dans mes paroles balbutiantes qu’il ne croyait pas.
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« Trahir sa propre mère ! Parce qu’elle est riche, “célèbre”. Parce qu’elle nous… qu’elle me regarde de haut. » Ma mère me repoussa, en larmes, furieuse. Son haleine était aigrie par des heures de siestes abrutissantes, son regard avait un éclat malsain dû aux médicaments. « Eh bien, tu n’iras pas vivre chez elle, Annemarie. Nous ne sommes pas des nécessiteux. Tu supporteras la honte, comme moi. Tu n’iras pas ! Arrête de me regarder comme ça ou je t’arrache les yeux. Tu es ma fille, pas la sienne, tu resteras ici avec moi. »
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Tu crois pouvoir changer cela, exercer une influence, mais quand il s'agit des gens de sa propre famille, qui ont pouvoir sur nous, on est désarmé. Mais on peut se libérer d'eux. J'étais sceptique. Jamais je ne me libèrerais de papa et encore moins de tante Drewe.
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C’était difficile de parler à ma mère quand elle était survoltée, on n’osait pas élever la voix de peur de déclencher sa fureur, mais si on parlait normalement, elle n’entendait pas. Ces choses dites par ma mère, on ne savait s’il fallait y croire ou pas. Depuis quelques mois, elle était prompte à soupçonner et à dénoncer. L’arrestation de mon père, son inculpation, le procès, la condamnation et maintenant son incarcération, nous avaient épuisées, et plus les semaines passaient, plus ma mère était détraquée.
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Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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