AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bina


Cet ouvrage de réflexion succède à Je suis noir et je n'aime pas le manioc, qui avait lancé le débat sur la place des Noirs en France. Bien que conscient que le terme de ‘'race'' n'est pas valable, et que l'appellation de Blanc et de Noir pose problème, Gaston Kelman emploie ce vocable pour des raisons de facilité. Tous les lecteurs comprendront ainsi facilement le sujet du livre.

Il entretient le débat sur la place des minorités visibles en France, et plus particulièrement des Noirs de France. Il souhaite, à la suite d'Amin Maalouf, déracialiser les identités, pour qu' « être citoyen » prenne tout son sens
Il fait un point sur l'histoire. L'histoire commune et le passé commun que s'est donné cette minorité (descendants d'esclaves, d'opprimés, anciens colonisés) n'a pas de sens, surtout pas un jeune né en France.

Gaston Kelman relance le débat en posant de nouvelles questions :
- Qu'est ce qui empêche de voir en l'autre un être humain ou un citoyen et non un Noir ?
- Qu'est-ce qui façonne l'identité, surtout pour un enfant né en France ?
- Quelle est la place des couleurs de peau dans la détermination des identités ?
- Que penser de la discrimination positive ?

Ne pouvant aborder la cause de tous les Noirs du monde entier, il se concentre sur ce qu'il connait le mieux pour en faire partie : les Noirs de France, et les enfants issus de l'immigration noire. Il établit une comparaison avec les Noirs vivant hors Afrique, notamment en Amérique, qui ont compris qu'ils étaient des occidentaux. Tandis qu'en Afrique la problématique n'est pas la même, il est question de développement économique, et non d'intégration.

En effet, en France comme aux Etats-Unis, il s'agit d'une minorité visible, arrivée dans des conditions difficiles, qui se bat pour ses droits civiques, contre les discriminations.
La négrité n'est pas une religion, mais la stigmatisation conduit à l'émergence d'un sentiment de frustration pouvant conduire à la violence, ou à un intégrisme idéologique, le noir devenant Black comme une identité à part entière.
Contre cela, il conclut :
« Je ne me réveille pas tous les matins avec le son du djembé, encore moins mes enfants (…)
Je ne me réveille pas avec sur le visage le crachat qu' a pris mon père colonisé(…)
Je ne me réveille pas avec le corps meurtri par les coups qu'ont reçu les ancêtres des Noirs américains ou Antillais (…) »
"Je ne saurais admettre que mon destin soit inscrit dans la forme de mon nez ou la coloration de mon épiderme".
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}