La pire des princesses

Une princesse amoureuse d'un dresseur d'éléphants!
Stéphanie de Monaco, à l'occasion du Festival international du cirque de Monte-Carlo en 2001, a noué une idylle amoureuse avec Franco Knie, un saltimbanque et dompteur de... pachydermes. ( Non, je ne parle pas de la princesse...)
-" La pire des princesses! " s'écrie Stéphane Bern, dans Gala.

"Comme un ouragan qui est passé sur moi, son éternuement a tout emporté
Dévasté nos vies, des lames en furie qu'on ne peut plus arrêter"

La princesse Zélie s'ennuie :
"On dit qu'un jour mon prince viendra... mais ça fait cent ans que je l'attends! Je n'en peux plus, qu'il se dépêche, qu'il bouge un peu ses royales fesses!".

Elle a lu des tas de livres, sur les dragons et les chevaliers. Et voici un fringant chevalier et son destrier, en équilibre sur une échelle, à l'assaut du coeur de la princesse.
Zélie aux " longs cheveux tressés et avec une jolie robe (et des baskets !)" n'hésite point et embrasse le chevalier,. tout embarrassé...
Un noble un peu bête , voire "crétin, arriéré".

"Être princesse, c'est un métier ! Cloîtrées dans leur placard doré, certaines font de la manucure ; moi, je veux vivre d'aventure."
Alors, Zélie va dompter ...le dragon et s'envoler avec...jusqu'au 7ème ciel !
Mais, chut, ne le répétez pas aux enfants.
Il faut leur dire qu'ils firent ensemble de petits dragonneaux, car la queue du dragon est, euh... Je parle du fruit du dragon, hein, du Pitaya!

On n'a pas besoin d'un homme ( mais d'un dragon ?) pour être heureuse. Et oui, une femme rêve peut-être du Prince Charmant, mais les princes peuvent être des mufles, ou" des crapauds-muffles". Zélie prend sa vie en main, un bel exemple à suivre
"Comme un ouragan, la tempête en moi a balayé le passé
Allumé nos vies, c'est un incendie qu'on ne peut plus arrêter"

Voici un livre que j'ai offert a ma petite nièce hier a l'occasion de ses trois ans. Bien sur la lectrice addicte que je suis, n'a pas pu s'empêcher de lire le livre avant de lui remettre (bon en même temps il fallait bien que je m'assure que le fameux dragon en question n'allait pas lui faire peur... pas terrible comme excuse n'est-ce pas?).
Je dois dire que je ne m'attendais pas a une histoire aussi décalée et j'ai vraiment passé un bon moment en compagnie de cette princesse hors du commun.

L'histoire est un conte qui commence par le traditionnel "il était une fois", il reprend le thème de la princesse qui attend son prince charmant mais la comparaison s'arrête ici avec les contes classiques. En effet, cette princesse s'ennuie d'attendre l'homme idéal et quand enfin il arrive un prince la princesse est enchantée... Seulement ce prince n'est pas vraiment charmant, ni courageux, ni très adroit et encore moins moderne! Bref la princesse est enfermée dans la tour du château et elle continue de s'ennuyer..... Heureusement elle fait la connaissance d'un dragon gentil qui va vite devenir son ami et par la même occasion la distraire.

L'histoire et les illustrations feront beaucoup rire les enfants (notamment le dragon qui utilise du spray nasal pour se déboucher les narines) mais feront aussi sourire les parents avec des répliques telles que "On dit qu'un jour mon prince viendra... mais ça fait cent ans que je l'attends! Je n'en peux plus, qu'il se dépêche, qu'il bouge un peu ses royales fesses! "


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Un album datant de 2012, traduit de l'anglais, qui m'est tombé dans les mains lors d'un passage à la médiathèque. J'avais déjà emprunté un livre sur le thème du détournement de princesse, La belle au bois ronflant. J'ai bien mieux apprécié cette pire des princesses, tant sur le plan de l'illustration que j'ai trouvée aussi soignée que créative, qu'au niveau de l'intrigue.

Cet album britannique m'a fortement rappelé une des histoires Pomme d'api favorites de mon enfance, que je lis souvent à mes enfants: la princesse sac en papier. Dans cette histoire publiée dans le numéro 276 paru en février 1989, une charmante princesse délivre son fiancé d'un dragon grâce à son courage, sa ruse et son audace. Mais le fat sitôt libéré lui reproche de n'avoir plus l'air d'une princesse, ayant revêtu un simple sac en papier après l'assaut du château par le dragon kidnappeur. La princesse Elsa rompt aussitôt ses fiançailles en lui signifiant que malgré ses airs de prince il ne vaut rien.
Jouissif !

On retrouve ce conte de Robert Munsch dans le recueil contes de rois, reines, princes et princesses publié en 1998 chez Bayard, mais également dans la version album canadienne.
Évidemment j'ai apprécié l'histoire de cette princesse Zélie en baskets Converse jaunes assignée à aimer et subir un prince très conventionnellement sexiste, qui présente une claire parenté avec Elsa et son sac en papier.
Comme elle, elle n'a pas peur des dragons, elle est aventurière, créative et ne se résigne à rien, et surtout pas au rôle de princesse stéréotypé. Un album à proposer aux enfants si vous souhaitez que les stéréotypes volent en éclat, leur montrer un monde où les femmes peuvent s'imaginer vivre hors des carcans (littéraires ou sociaux).

Un album que j'attendais de lire avec impatience et je dois dire que, malgré les grands espoirs que je nourrissais à l'égard de ce livre (ce qui aurait pu me faire déchanter), je n'ai pas été déçue (ou si peu, ça ne compte presque pas) !
Enfin une histoire où la princesse n'est pas uniquement intéressée par ses belles robes et ses histoires de coeur. Ici Zélie a certes de longs cheveux tressés et une jolie robe (avec des baskets !) mais ce n'est pas au coeur de ses préoccupations. Elle s'ennuie à mourir en attendant le prince charmant qui lui permettra d'aller découvrir le monde, mais personne ne vient. Quand enfin un prétendant s'annonce, elle saute sur l'occasion, prend les devants pour le premier baiser et espère maintenant voguer vers de trépidantes aventures. Hélas, la fougueuse princesse déchante, le prince est "crétin, arriéré" (voilà un vocabulaire que, hélas, je n'ai pas apprécié) et entend la confiner dans sa tour dans un rôle de représentation. Cela n'étant pas du goût de Zélie, elle devient l'alliée d'un dragon qui pulvérise tout sur son passage, son union avec le prince par la même occasion. Et c'est ainsi que le binôme nouvellement construit part à l'aventure, enfin !
J'ai aimé l'écriture dynamique, le rythme soutenu, les rimes et l'humour ! J'ai un peu moins apprécié l'exagération dans laquelle on risque facilement de tomber lorsque l'on entend traiter un sujet à rebrousse-poil des stéréotypes habituels : pourquoi le prince de l'histoire devrait-il nécessairement être un être stupide ? ("crétin, arriéré") Pourquoi, d'ailleurs, faudrait-il nécessairement tout miser sur un prince ? Vu la personnalité de Zélie et son envie d'en découdre, cela me paraît peu cohérent qu'elle ait attendu tout ce temps, misant son avenir sur le premier prince venu, alors qu'elle aurait pu partir à l'aventure par elle-même depuis belle lurette !... Voilà mes principales critiques, ce qui m'a dérangée dans cette histoire. J'aurais aimé un prince plus ouvert, ou qui change sa vision des choses au cours de l'histoire, évoluant au contact de sa dulcinée... Mais il faut dire que la princesse ne lui laisse aucune chance, elle est radicale ! Bien sûr, c'est une histoire courte, la possibilité de nuancer est sûrement compliquée avec un tel format, et globalement j'ai bien aimé cette histoire qui a beaucoup fait rire mon fils de 4 ans (à la bonne heure !). J'aurais simplement aimé un peu de nuance, qu'on passe de la classique vision manichéenne de l'existence, des rôles et de la psychologie des personnages, à davantage de coopération, de créativité, de liberté, des choses dans ce genre... sans perdre l'humour, bien sûr ! C'est sûrement possible, non ? (Je dis ça mais c'est un peu facile dans la mesure où, pour le moment, je ne vois pas trop quel scénario cela donnerait)

Zélie est une princesse. de ce fait elle attend son prince charmant comme tous les contes de fées le lui ont indiqué. Lorsque celui-ci pointe enfin le bout de son nez, ce n'est pas pour partir à l'aventure mais pour lui indiquer le château où elle devra l'attendre. Mais Zélie est une princesse qui sait ce qu'elle veut et ne se laissera pas faire.

Voici un album comme je les aime. Zélie est une princesse mais ne se satisfait pas de la condition qu'on lui assigne. Elle aimerait jouer les aventuriers comme les princes et décide de s'allier à un dragon pour se libérer du joug du prince charmant.

Le texte est rythmé et tout en rime. Signalons là une adaptation française signée Emmanuelle Pingault particulièrement succulente. Quand aux illustrations de Sara Ogilvie, elles m'ont complètement charmée avec leur couleurs vives et leurs mélanges graphiques (crayonné, imprimé, peinture).

A conseiller aux parents qui en ont marre des contes de fées traditionnels.
Lien : http://boumabib.fr/2013/11/2..