Percy Kemp.
Musc. Albin Michel. 2000. 158 p. 5 étoiles.
Tout commence par une montre qui a conscience de son existence. Elle a une histoire et la raconte. Ce n'est pas une vulgaire montre à quartz, non, et elle l'exprime clairement.
Et…elle sait prendre des libertés avec l'heure juste. Une petite dérive occasionnelle de 1 minute en plus ou en moins, c'est selon.
2 pages surréalistes d'une finesse…et je souris. Et je jouis 😊.
Et je me dis que si tout le roman est aussi décalé, je vais aimer. A satiété.
L'auteur nous fait vivre dans le corps et l'esprit d'un homme dans la soixantaine, pensionné des chemins de fer et de son métier d'espion part-time.
Dandy. Parisien. Tombeur de femmes mures...
Une vie réglée comme un horaire ferroviaire. Chaque jour le même rituel, le même « train-train ».
Qui commence immuablement par un bras d'honneur au cimetière. Situé en face de son appartement où git son père.
Ce qui le fait régulièrement évoquer sa propre mortalité. Un sourire aux lèvres. Car M. Eme a un secret…
Monsieur Eme est un amoureux de la vie, un conquérant. Fier, spirituel, fin, plein d'humour et mû d'une volonté feutrée.
Son parfum c'est «
Musc ». Musk c'EST lui . Son goût de vivre. Car Musk a quelque chose d'exceptionnel.
Musk joue un rôle on ne peut plus ESSENCE / CIEL.
Mais, un événement dramatique va complètement bouleverser sa vie. Et l'auteur s'attachera à suivre le parcours de son héros tout au long de sa croisade… Sur la succession de ses observations, de ses états d'âme, de ses raisonnements, et des décisions irrévocables qui en découlent. Quitte à en mourir ?
Un petit bijou magnifiquement ciselé. Tendre, à l'humour fin omniprésent. Une fulgurance, une oeuvre exceptionnelle.