Voilà un roman étonnant et exigeant. J'ai d'abord cru lire la narration d'un rêve, détour piège de l'auteur et style onirique obligent. Puis je l'ai découvert plus profond : récit d'une blessure d'enfant, douleur psychologique. Incapacité à vivre quand on manque de racines ? de l'intime, on glisse parfois dans le symbolique. On pourrait s'y perdre. Étonnamment, c'est la rencontre avec un imam sage et philosophe qui remet un peu d'ordre dans tout cela : et si on essayait d'être vrai, respectueux et sincère en faisant de ces valeurs des guides pour la vie ? C'est simple, il suffit d'un peu d'amour. Mais alors, le narrateur plonge passionnément dans une histoire d'amour improbable, avec un fantôme qui s'incarne en une vraie personne. C'est beau à nouveau, déroutant, toujours. Jusqu'à la fin en entourloupe où le narrateur rencontre l'auteur en côtoyant les mêmes lieux culturels bruxellois, animés par l'éditeur du roman ! Une boucle se clôture qui ouvre sur d'autres à l'infini. Mais ici le livre se referme !
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Un roman étonnant et poétique. Au travers d'une écriture fluide, l'auteur nous emporte dans une dimension tantôt onirique et hallucinée, tantôt extrêmement réaliste. Si l'action en elle-même peut sembler banale au premier abord, elle révèle une réflexion profonde quant à la question identitaire, au rapport au prénom et à la famille. Tout le roman semble essayer de répondre à cette question : comment être soi si notre venue au monde semble avoir pour but de combler un vide laisser par un enfant mort en couche ? Comment être Yadel sans être confondu avec Yadel ?
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Ce que j'essaie de te dire, Yadel, c'est que l'amour seul fait vivre. Qu'importe d'où il vient. Il ne vient pas toujours de là où tu l'escomptes, ni même de là où tu es en droit de l'attendre. Mais il est là, dans le monde, et il y en a assez pour nourrir tous les êtres. Sors et va à sa rencontre. Si tes parents ne sont pas capables de t'aimer, d'autres sauront te donner leur amour...
Avant que mon temps ne s'achève
J'aurai écouté respirer une pierre
Qui m'a dit qu'elle se souviendra de moi
Dans mille ans, quand je ne serai plus là.
Tout s'écrit ans la trame de ces brumes dont on fait les songes.
Tout commence dans la vie réelle d'un bébé qui a cru rêver
Bien que nous ne devions naître que demain
Nous sommes des hommes des temps anciens
Nous sommes le chapitre de l'histoire
Qui vient après le mot FIN.
Le temps passe, et change l'espace.
Les faits s'en vont, les souvenirs les
remplacent.
La Compagnie Gambalo, la Foire du Livre de Bruxelles, l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles , la CAAP et Gsara, ont réalisé le projet Billets d'écrits : cinq auteurs et autrices - Kenan Görgün, Patrick Delperdange, Valérie Cohen, Philippe Gustin et Philippe Raxhon - ont proposé une consigne qui a été développée au cours d'ateliers d'écritures menés par Nicolas Swysen dans cinq prisons francophones. A l'issue de ces ateliers, les détenu.e.s ont pu rencontrer l'auteur ou l'autrice, échanger autour de leurs productions et faire dédicacer les ouvrages que La Foire du Livre, Ker Editions et J'ai lu avaient offerts.
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