Les Landes d'Amevignes, tome 1 : Le Pays des Morts

Roger est un garçon de quatorze ans. Orphelin, il vit avec son oncle Hartah et sa tante Jo. Ils vont de village en village, de foire en foire pour se faire un peu d'argent. Cependant ce qu'ils vendent, ou plutôt ce qu'Hartah propose, n'est pas commun et ne doit pas s'ébruiter sous peine de leur causer de gros ennuis. En effet, il exploite le don de Roger, celui de se rendre dans le Pays des Morts, et vend très cher les informations que ce dernier peut obtenir en discutant avec certaines personnes décédées. Seulement un jour, lors d'un mauvais coup réalisé par son oncle, Roger se retrouve de nouveau sans famille. Il se débrouille tant bien que mal pour trouver un travail et se rend à la cour de la reine Caroline, où là aussi, les choses ne vont pas être simples pour lui.. Entre les enjeux politiques, les coups bas et les secrets, Roger va devoir apprendre, et vite, à se mêler aux autres, sans dévoiler ce secret qui le hante jour et nuit.

J'ai beaucoup aimé ce livre. Dès le début j'ai été prise dans l'histoire, et je me posais pas mal de questions. Un tournant arrive rapidement, faisant changer les choses mais ne nous donnant pas les réponses que l'on attend. Au contraire, au lieu d'avoir des réponses, on se pose davantage de questions sur le don de Roger, sur sa mère, sur un endroit dont sa tante lui a parlé et bien d'autres choses encore..
Le milieu du livre est disons plus calme. Tout ce qui se passe à la cour est bien plus politique. C'est intéressant et ça a de l'importance, mais ça touche moins le don de Roger que ce à quoi je m'attendais ou du moins ça ne nous éclaire pas plus de ce côté là, au contraire. C'est d'ailleurs le seul reproche que je trouve à faire, le fait que Roger mette ses interrogations entre parenthèses lorsqu'il est à la cour. Il semblait tellement impatient d'en découvrir plus sur sa mère et l'endroit où elle a disparue, que j'ai été surprise par ce long passage où il s'en préoccupe moins. Néanmoins, les moments avec la reine, avec les autres sont plaisants à suivre, et ont découvre plus tard leur importance, donc, même si on n'en apprend pas suffisamment sur les capacités particulières de Roger, on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas leur place dans ce premier tome.
Enfin, la grosse dernière partie est rythmée de découvertes qui m'ont vraiment bien plu ! J'ai deviné quelques réponses mais il en manque encore. Et oui ! On a besoin du second tome pour en savoir davantage !

Du côté des personnages, il y en a un bon nombre dans ce premier tome, mais malgré la quantité on ne s'y perd pas pour autant. J'ai beaucoup aimé les personnages de Roger et de Maggie. C'est rare que je lise un livre où le personnage principal est un garçon, et je ne sais pas si c'est pour cela que je me suis tant attachée à lui, ou si c'est l'histoire en elle-même mais voilà, j'ai ressenti beaucoup de tendresse envers Roger. le fait qu'il ne cesse de se rabaisser, de se considérer comme un lâche, un moins que rien, m'a touché. Ses faiblesses, ses incertitudes le rende tellement crédible ! Un gros coup de coeur pour ce garçon, même si l'envie de le baffer fut immense quand il s'est attaché à la mauvaise personne, quelle andouille alors celui-là !
J'ai bien aimé Maggie aussi. On apprend à la connaître petit à petit. C'est une fille intelligente, forte et pleine de courage. J'ai apprécié le fait qu'elle soit entière et ne change pas sa manière d'être ou de penser selon ce qui se passe. En un mot elle est adorable !
A l'inverse, il y a un paquet de gens que je n'ai pas du tout aimé, notamment Cécilia, qui m'a fait très mauvaise impression dès le départ et qui, tout au long du livre, n'a fait que confirmer ce que je pensais d'elle. Elle est à l'opposé de Maggie, et franchement elle n'était pas loin de m'énerver !

Pour résumé, ce premier tome est un bon début de saga. Ce fut très plaisant à lire. C'est un genre de lecture auquel je ne suis pas habitué et qui ne m'attire pas forcément d'habitude, mais la magnifique couverture et les avis enjoués de Crouton et Enya ont eu raison de moi. Je ne regrette absolument pas d'avoir craqué tant la lecture m'a plu et m'a embarquée dans les contrées lointaines accompagnée de Roger et des autres. Personnages que j'ai grande hâte de retrouver pour avoir, je vous le donne en mille : d'autres réponses !! ;)
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Roger est orphelin et vit avec son oncle Hartah et sa tante Jo. Pourtant son plus grand malheur, Roger a un don, il est capable de passer dans le monde des morts. Conscient du potentiel que l'adolescent représente, Hartah n'hésite pas à le maltraiter pour le faire « traverser » et exploiter ainsi ses capacités hors du commun. le jour où une occasion se présente, Roger n'hésite pas à se débarrasser de son tortionnaire et s'enfuit. Il tente sa chance à la cour et cherche à se fondre dans la masse des travailleurs qui assurent l'intendance du château. Roger sera donc lingère et cherche à cacher ses étranges pouvoirs mais un tel secret est bien difficile à taire…

Anna Kendall met donc en scène un orphelin doté d'un pouvoir trop lourd à assumer. Pour le malheureux Roger, seul et désemparé, il s'agit plus d'une fatalité que d'un don. Sommé de taire ces capacités étranges, il est à la merci de personnes peu scrupuleuses qui veillent uniquement à leurs intérêts.

Roger est un personnage qui attire la sympathie, on ne peut s'empêcher de le plaindre, tant sa vie est sombre et misérable. Même lorsque sa vie semble s'améliorer, en étant accueilli à la cour, ses ennuis continuent et il se trouve pris dans un conflit dont les enjeux le dépassent largement et il ne parvient pas à se libérer des pressions qui s'exercent sur sa personne.

Le thème de ce roman est assurément original, la mise en scène du Pays des morts et les passages de Roger d'un monde à l'autre sont, selon moi, inédits. Leur exploitation est intéressante et les rebondissements sont nombreux. A la fin de ce tome, certains mystères ont été dévoilés mais d'autres persistent et ont attiré ma curiosité. le deuxième volume sera dont le bienvenu pour apporter une réponse à mes questions.

Simple et agréable à lire, le style d'Anna Kendall donne vie à cet univers surprenant et novateur. La vie à la cour de la reine Caroline, les intrigues, les rivalités entre les reines constituent une fresque passionnante, captivante. L'auteur décrit avec réalisme et brio l'atmosphère, les décors, les personnages. Ainsi, le pays des morts et les paysages désolés d'Amevignes semblent lugubres et bien peu engageants.

Au final donc, l'intrigue reste entière et m'appuyant sur ce premier roman que j'ai trouvé très plaisant, j'attendrai avec impatience la lecture du tome suivant de cette série fantasy originale. Un grand merci à Livraddict et aux éditions Castelmore pour cette lecture captivante.


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