⭐️⭐️⭐️/5
Le roman livre le récit biographique d'Oskar Schindler, industriel tchèque d'origine allemande qui va sauver des milliers de juifs pendant la seconde guerre mondiale.
L'auteur, a fait des recherches approfondies concernant la vie d'Oskar en parlant avec ses proches, sa femme, ceux qu'il a sauvés, afin de dresser un portrait vivant et fidèle d'Oskar. Un homme qui n'est pas présenté comme un messie, mais comme un véritable humain autant par ses vices (il aime la boisson et les femmes), que par son coeur. Il n'est pas manichéen, il a du bon et du mauvais. On s'attache à lui, on l'apprécie autant par son côté généreux, que par ses mauvais penchants qui l'humanisent, d'autant plus.
De l'autre côté, nous avons Amon
Goethe, le diable en personne. Un savant mélange de tranquillité et de folie meurtrière. Un homme à la fois imprévisible, mais que l'on arrive à cerner notamment pour les pots-de-vin, imbu de lui-même et abusif de luxure.
L'écriture est quant à elle un mélange de faits historiques et de narration, mais l'aspect historique prend beaucoup de place, et n'en laisse peu pour la narration elle-même. Beaucoup de noms, de grades, d'événements s'enchaînent, nous perdent parfois, alourdissent ou ralentissent le récit. Ce qui n'était pas forcément agréable pendant la lecture. Les passages que j'ai préférés sont sans surprise les parties narratives, où Oskar s'active, où les dialogues sont présents. C'est une manière plus vivante de découvrir la vie d'Oskar, ainsi que le contexte historique. Bien que je n'enlève pas le fait que les informations données sont intéressantes, mais la manière de les contextualiser est lourde.
Je reproche aussi la traduction France Loisir de 1984 qui m'a parfois dérouté, alternant entre langage courant/soutenu avec des termes familiers qui casse la plume de l'auteur ("du coup", "c'était chaud"...).
La fin quant à elle, est émouvante. La gratitude des juifs sauvés envers Schindler perdurera pendant des décennies. Schindler a utilisé et perdu toute sa fortune dans son action, et finira sa vie dans le dénuement. Il a sacrifié sa vie pour celle de milliers d'autres.