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Critique de MJF


MJF
24 décembre 2016
En ouvrant La Grande Guerre, on découvre un ouvrage soigné, avec une mise en page hors du commun. Je n'ai d'ailleurs pas été surpris d'apprendre que son illustrateur n'est autre que Jim Kay, celui que JK Rowling a récemment choisi pour illustrer la réédition de ses Harry Potter, celui qui a aussi fait un travail époustouflant avec Quelques minutes après minuit. À l'instar de ce dernier roman, ses dessins ombragés en noir et blanc aux traits fins créent opportunément un côté très sombre au livre. Les illustrations, accompagnées d'un court paragraphe, suivent les nouvelles et contribuent fortement à pousser plus loin la réflexion en présentant un aspect surprenant de la guerre lié à ce qui vient d'être lu.


Oui, les auteurs de ce recueil font réfléchir et réagir, et ce, à l'unisson. S'il y a un point en commun dans ces textes aux styles plutôt variés, c'est la douleur inhérente à cette guerre, la douleur pour tous, ancrée brillamment dans les réalités quotidiennes des narrateurs. On entend souvent parler de l'honneur et du sacrifice des militaires, mais moins souvent de tous les dommages collatéraux que cette « grande aventure de 1914 » provoqua chez les femmes et, surtout, les enfants. Les écrivains font voyager le lecteur dans l'esprit d'une myriade de protagonistes différents et différemment victimes de la guerre, parfois avec un angle surprenant, mais toujours avec émotion et avec un réalisme déstabilisant. Ils touchent à toute communauté, à toute époque depuis 100 ans, à tout point de vue : les volontaires patriotiques, les résignés, les blessés, les traumatisés, les objecteurs de conscience... Toutes ces partitions mises ensemble finissent par créer une symphonie merveilleusement complexe, triste, et parfois révoltante.


Au fil des récits, chacun sera touché différemment par les nouvelles, tant elles mettent en scène des personnages variés. Pour moi, c'est celle de Marcus Sedgwick, « N'appelez pas ça "gloire" », qui marque le plus. le lecteur y suit un ange vagabondant à travers les époques, qui sonde les esprits des gens touchés par les guerres et particulièrement par un accident de zeppelin bombardier. On finit cette lecture abasourdi par la beauté et la profondeur de la nouvelle, contrarié par une forte dose d'horreur et d'incongruité, et en ayant plus que jamais davantage de questions sur toute cette infamie que de réponses.


Une seule nouvelle m'a déplu et laissé indifférent, celle de Kennedy, à cause du ton enfantin agaçant du narrateur constamment en digression, qui de plus manque de crédibilité par ses trop sérieuses réflexions d'adultes – mais peut-être tout cela n'est-il dû qu'à la traduction…

Lisez la suite ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=1518
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