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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782266179768
408 pages
Pocket (04/09/2008)
  Existe en édition audio
3.09/5   1841 notes
Résumé :
Il y a encore quelques mois, Harry Ricks était professeur dans une université américaine et menait une vie tranquille avec sa femme et sa fille.
Aujourd'hui, Harry survit tout juste dans une chambre de bonne crasseuse à Paris, au fin fond du X° arrondissement, et n'a plus aucun contact avec Sa famille,
Alors qu’il croit toucher le fond, la passion fait irruption dans sa vie : elle s'appelle Margit, elle est hongroise et sensuelle. Et très énigmatique :... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (164) Voir plus Ajouter une critique
3,09

sur 1841 notes
Harry Ricks est un type paumé, un professeur d'université d'une petite ville des Etats-Unis qui a commis une erreur avec une étudiante et s'est fait limoger.
Broyé par la machine administrative autant que par la machine humaine ; confronté à la vision manichéenne de la morale américaine : transgression égale punition ; sa femme l'a quitté, sa fille ne veut plus lui parler… C'est l'histoire d'un homme qui a tout perdu.
Accablé et sans trop d'argent, il décide alors de fuir les Etats-Unis, destination Paris, où il a l'intention de débuter une nouvelle vie. Il trouve une chambre de bonne et un petit boulot de veilleur de nuit dans un quartier peuplé d'escrocs, de clandestins et de malfrats.
Seule éclaircie dans sa vie plus que médiocre, sa rencontre avec Margit, une hongroise aussi belle que mystérieuse qui l'entraîne dans une relation amoureuse passionnée mais non moins énigmatique…Car d'étrange coïncidences se manifestent à son contact : morts violents, accidents troublants…des évènements de plus en plus terrifiants et incompréhensibles qui vont projeter Harry dans un cauchemar bien proche du délire…

Après la lecture de « Rien ne va plus », La «femme du Vème » saura-t-elle nous faire perdre la tête comme à Harry Ricks ?
Si cette fiction noire n'est pas tout à fait au niveau des précédentes productions de l'auteur - notamment par la qualité d'écriture, en deçà de ce à quoi nous a habitué Douglas Kennedy – elle a néanmoins le mérite de nous faire passer un vrai moment d'évasion en possédant des perspectives attrayantes et distractives menées sur un rythme toujours soutenu. Et n'est-ce pas cela que l'on demande à un roman ? Nous sortir parfois du cadre de la réalité, nous happer dans une lecture décomplexée, simple et désinvolte ?
« La femme du Vème » réunit ces qualités d'échappée facile du réel après certaines lectures trop bouleversantes et mérite à ce titre que l'on si attarde.

Car au-delà l'histoire de Harry, « La femme du Vème », c'est aussi l'histoire d'un lieu, d'une ville, Paris, créée comme un personnage à part entière du roman.
Douglas Kennedy, qui adore les grandes villes, s'est promené dans la capitale. de ses déambulations et flâneries parisiennes, il ramène des instantanées en noir et gris, nous invitant ainsi à découvrir une cité bien loin des circuits touristiques et des quartiers chics.
Au détour des ruelles mal famées et des recoins sombres, l'auteur saisit un Paris crépusculaire et menaçant, un Paris à la Simenon, à l'atmosphère lourde et oppressante. C'est le Paris des immigrés, des clandestins, des contrôles policiers, des voleurs et des sans-abris.
L'écrivain s'est fait observateur de la ville pendant des mois, il en dessine les contours, s'attardant sur le changement brutal qui existe d'un quartier à l'autre dans une métropole labyrinthique et fluctuante, qui contient des dizaines de villes en elle, offrant le tableau en clair-obscur d'un monstre de briques aux entrailles grouillantes de vies furtives et secrètes.
Par ailleurs, par le biais de son héros vivant aux abois, l'auteur s'est essayé à raconter ce que chacun peut devenir s'il se trouvait dans la situation d'un type obligé de recommencer sa vie en clandestin.

Et puis à côte de cela, il y a le personnage de Margit, si belle et sensuelle, aussi sûre d'elle qu'Harry est faible, une femme entourée de mystère, énigmatique, insaisissable…
Avec elle, on délaisse l'ambiance à la Simenon pour pénétrer dans l'univers d'Edgar Allan Poe
C'est là une nouveauté pour les lecteurs de Douglas Kennedy !
Cette incursion dans le fantastique et le paranormal pourra en déstabiliser plus d'un, une toquade de l'auteur qui suggère néanmoins que chacun de nous est hanté par quelque chose, que ce soit des regrets, des déceptions ou de la culpabilité, et que finalement, toute chose a un prix à payer.
On en revient à la sentence du début : transgression égale punition…

« La femme du Vème » est donc un vrai roman noir, un presque polar qui flirte avec le paranormal en confrontant encore une fois son héros aux tourments de la chute sur un rythme trépidant.
Alors, c'est gros, c'est très gros, rocambolesque et peu crédible parfois mais, pour peu que l'on accepte toutes les fantaisies de l'auteur, on est pris dans les mailles d'une intrigue assez vertigineuse dont on sort avec l'impression d'avoir passé un sympathique moment de délire et de divagation.
Et si le héros n'aspire qu'à descendre de ce manège endiablé, le lecteur, lui, en referait bien un petit tour !
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C'est avec la femme du Vème que je découvre Douglas Kennedy ; écrivain qui m'avait été recommandé par Dgwickert, ami Babelio.

C'est un livre assez important 380 pages que j'ai lues rapidement, au rythme de l'écriture de l'auteur ; Une première partie lente où les personnages principaux s'installent progressivement et l'histoire se dessine. Puis une autre où tous les protagonistes sont en place, et là c'est plus animé, le décor est planté.

Harry Ricks est professeur d'université aux Etats Unis où il enseigne le cinéma, sa passion. Il vit un scandale amoureux. Il perd tout, l'amour de sa femme et de sa fille. Il prend la fuite et va traverser l'Atlantique pour se retrouver à Paris. Il s'installe avec ses dernières économies dans un quartier peu recommandé dans une chambre de bonne. Il écume les salles de cinéma, il est seul et déprimé.

Puis au cours d'une soirée, il va rencontrer une jolie femme, qui lui propose de le revoir mais à ses conditions particulières et exclusives. Margit est mystérieuse et ne se révèle pas facilement.

Tout bascule dans cet équilibre fragile, lorsque Harry Ricks va être mêlé malgré lui à des affaires criminelles. Sa vie se complique, c'est la descente aux enfers. Comme j'aime le dire Harry c'est pépin et ses copains ! Il lui va se retrouver dans imbroglio d'ennuis, de multiples soucis auxquelsil va devoir faire face, mais je ne vous en dirai pas plus. Cette lecture me fait penser aux Dieux Voyagent incognito de Gounelle…

J'ai été bien captée par cette histoire, je ne peux faire de comparaison avec un autre titre, alors je vais poursuivre avec cet auteur car je n'ai pas été déçue. Un livre qui se lit bien et facilement, un bon moment de détente.
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Après une sordide histoire, Harry Ricks a quitté précipitamment les États-Unis, son université et sa famille. Seul dans Paris, il est démuni et déprimé. Il hante les cinémas et tente, sans succès, d'écrire son premier roman. Son existence s'effondre et Harry désespère de reprendre pied. Son épouse lui interdit tout contact avec leur fille et sa réputation est fortement entachée. Les rencontres qu'il fait sont plus désastreuses les unes que les autres : un gérant d'hôtel sans scrupule, un logeur escroc ou encore un voisin brutal. Dans une misérable chambre de bonne, il voit ses économies fondre à vue d'oeil. Il trouve un boulot de veilleur de nuit dans un local assez louche. « Ce qui se passe au rez-de-chaussée, ce ne sont pas tes oignons. Ni maintenant ni jamais. Crois-moi, c'est mieux ainsi. » (p. 95) Mais il ne se pose pas de question : il a besoin d'argent et ça lui laisse le temps de travailler à son roman.

Et il rencontre Margit, la cinquantaine passée. Entre eux, la séduction est brutale et immédiate. Margit est très secrète et elle n'accepte de voir Harry que deux fois par semaine, en fin d'après-midi. « Avec cette femme, il va falloir du doigté, du sang froid, un peu de détachement… » (p. 134) Difficile pour Harry de suivre son propre conseil : totalement subjugué par la troublante Margit, il se laisse dominer par cette relation et ne se reconnait pas. « Tout le monde joue un rôle dans une relation sentimentale. Surtout quand elle est aussi étrange que celle-ci. » (p. 171) Mais de troublantes coïncidences émaillent le séjour parisien d'Harry. Peu à peu, il a le sentiment d'être suivi, voire piégé. Et Margit ne semble pas innocente : « Tu avais besoin de moi pour régler tous les comptes qui restaient en suspens. » (p. 320)

Harry est un passionné de cinéma. En ce sens, le fait que le roman se déroule comme un mauvais film est particulièrement ironique. Entre répliques attendues, situations rocambolesques et scènes un peu trash, le roman est digne des séries B ou des téléfilms de l'après-midi. Les ficelles sont grosses comme des poutrelles et le retournement vers le deuxième tiers du roman est vraiment grotesque. La dichotomie est criante de ridicule entre Harry le raté qui culpabilise et Margit la sublime femme mystérieuse. Enfin, les constantes références à une certaine morale américaine puritaine plombent l'ambiance : l'atmosphère est suffisamment oppressante sans besoin d'en rajouter.

J'ai trouvé de nombreux défauts à ce roman, mais j'ai été incapable d'en arrêter la lecture. Complètement fascinée par la médiocrité certaine du texte, j'ai continué à tourner les pages juste pour relever d'autres défauts et formuler d'autres critiques. Oui, je sais, c'est particulièrement mesquin…
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Nul ! Nul nul nul ! C'est rare que je sois si négative et intransigeante envers un livre, mais là vraiment, je ne vois pas quoi dire d'autre... le début est bâclé et bancal, le milieu se cherche sans se trouver et la fin est carrément ratée et ne tient pas debout! Je sais, je suis un peu brutale et pas très tolérante, mais c'est que ce roman m'a été pénible à lire, et même si ma lecture remonte à quelques années déjà, je garde le souvenir de la déception et de la colère croissant au fil des pages. A vrai dire, j'aurais abandonné le livre en cours de route sans scrupules si je n'avais pas espéré tout du long, que la fin serait à la hauteur de sa réputation positive. Elle ne le fut pas!
Je ne connaissais pas Kennedy et je dois dire que cette lecture ne m'a pas donné envie d'en lire plus, peut-être ai-je tort de m'arrêter à ce roman, mais l'auteur m'a vraiment déçue! Je trouve qu'en tous points, du style à la résolution de l'énigme, il a choisi la facilité et il me semble qu'il a préféré écrire un roman pénible et invraisemblable plutôt que de se prendre la tête à en inventer un bon!
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'ai passé de bons moments en lisant ce roman, toutefois ce n'est pas à mon sens, le meilleur Douglas Kennedy.
Harry Ricks vient D'Amérique où il est victime d'un scandale comme on peut en connaître aux Etats unis.
Il arrive en France et connaît une descente aux enfers progressive, se trouvant mêlé à des affaires criminelles, en contact avec des gens louches,
exilé, renié par les siens... et puis il rencontre Margit, personnage mystérieux sur lequel je ne m'étendrai pas au risque de livrer des informations qui enlèveraient du suspense aux lecteurs futurs.
Une début réaliste, une suite quelques peu fantastique qui ne ressemble pas à Douglas Kennedy.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
« Mes rendez-vous avec Margit [...] me donnaient le sentiment d'échapper à la banalité de ma vie. Rien d'étonnant à ce que nous soyons tous à la recherche d'intimité. Non seulement elle nous permet de nous accrocher à quelqu'un et de nous convaincre que nous ne sommes pas seuls au monde mais elle offre aussi une échappatoire à la routine prosaïque de notre existence. »
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- Mon père avait une merveilleuse collection de disques qui a été envoyée ici quand nous sommes venues vivre à Paris, ma mère et moi.
- Il ne vous a pas accompagnées ?
- Il est mort avant notre départ de Hongrie.
- Un décès inattendu ?
- En effet, a-t-elle répliqué d'un ton qui voulait me dissuader de continuer sur ce sujet. Bref, c'était un mélomane accompli, qui chérissait ses disques... Nous avons quitté Budapest avec une petite valise chacune, ma mère et moi. Ensuite, lorsque nous avons eu des papiers en règle, nous avons réclamés nos effets personnels aux autorités hongroises, dont la collection de papa. Au cours des années, je l'ai complétée, et quand les CD sont apparus, je me suis dit : "J'ai déjà toute la musique qu'il me faut, à quoi bon changer ?"
- En d'autres termes, vous n'êtes pas une adepte de la consommation.
- La consommation est un acte de désespoir.
- Vous exagérez.
Elle a allumé une cigarette.
- Mais c'est vrai. C'est ce à quoi les gens consacrent leur temps désormais. La grande activité culturelle de notre époque. Cela en dit long sur le vide sidéral de la vie moderne.
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Mais vous n’allez quand même pas abandonner l’écriture de manière définitive ?
- Non. Je travaille à autre chose.
- Un autre roman ?
- Non. Ce ne sera pas une œuvre de fiction… même si tout le monde va penser le contraire.
Il a réfléchi un instant.
- Et votre « amie » ? La femme du Ve ? Vous la fréquentez toujours ?
- Tous les trois jours, sans faute.
Il a levé les sourcils, secoué la tête. Prenant une nouvelle cigarette, il l’a allumée et a tiré dessus pendant une bonne minute tout en me considérant d’un œil froidement professionnel. Finalement, d’un ton presque perplexe :
- Elle vous hante…
Je plaide coupable.
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- Enfin, on a tout de même pris un café sur le campus et je dois avouer que le courant est tout de suite passé. C'est surtout sa maturité intellectuelle qui m'a fasciné...
- Oui, c'est ce que disent toujours les hommes, quand ils sont attirés par un fille beaucoup plus jeune : "Hier encore elle jouait avec ses Barbie, mais sa connaissance de Dostoïesvski est renversante... "
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Lorsqu'on a été privé de tout ce qui comptait auparavant, quel intérêt y avait-il à se poser trop de questions et à craindre de tomber encore plus bas ? Rien ne compte : quelle idée libératrice ! Et quand rien ne compte, on peut tout risquer. Surtout si l'argent vient à manquer.
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