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Quel beau livre!
En Islande, 1828, Agnes est reconnue coupable d'avoir assassiné deux hommes, avec l'aide de Fridrik. L'un des deux hommes, Natan, était son amant.
En attendant d'être décapitée, Agnes est placée en détention dans une ferme isolée, sous la surveillance de la famille, terrifiée à l'idée d'accueillir une meurtrière.
Un jeune sous-révérend, est chargé de préparer son âme à cette mort annoncée.
Le décor est rude, froid, et la maison des fermiers est humide et glaciale. Nous assistons à leur vie quotidienne dans laquelle chaque geste est décrit, les sensations les odeurs, les images, que l'auteure nous fait partager avec beaucoup de réalisme et infiniment de poésie.
Au fil des pages et des jours, Agnes se confie...D'abord au sous révérend, qui s'attache à elle , puis à Margrét, la mère, qui très vite lui a fait confiance. C'est ainsi que le lecteur apprend l'histoire de cette jeune meurtrière.
C'est un livre empli d'amour et d'espérance.
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Agnès Magnusdottir, après une enfance difficile en Islande, s'est trouvée mêlée à une sombre affaire de meurtre d'un gourou nommé Natan, sorte de Raspoutine local.
Elle est condamnée à mort et, après un séjour dans des prisons peu sympathiques, elle doit attendre la date de son exécution en tant que domestique dans une famille de la campagne profonde islandaise, celle du représentant légal du canton.
Margret, la femme de Jon, le policier, va d'abord recevoir celle qu'elle considère comme une charge insupportable avec beaucoup de réticence puis va doucement comprendre et accompagner cette jeune femme dans le malheur et dans la situation insupportable à laquelle elle est confrontée.
Les filles de la maison vont avoir des réticences très différenciées, de l'horreur et du rejet pour l'une, ou de l'admiration pour l'autre.
Quant au sous-révérend Thorvardur, désigné pour accompagné spirituellement Agnès jusqu'à ses derniers instants et la ramener dans le chemin de Dieu, il va s'investir au-delà de certaines de ses limites pour aider sa protégée à surmonter l'épreuve.

Ce roman écrit dans un langage agréable et relativement rythmé offre à certains moments beaucoup de poésie descriptive, même quand il s'agit des traitements plus ou moins inhumains infligés aux prisonniers (p.55). On y trouve des passages très émouvants, brillamment écrits comme la mort de la mère adoptive (p. 152).
Ce livre nous présente une Islande inattendue –Autre temps, autres moeurs !
C'est en réalité un portrait étonnant des conditions de vie dans ces régions au début ou au milieu du 19ème siècle. Outre les conditions de vie particulièrement précaires de ces paysans dans leurs fermes isolées pendant des mois en hiver, on se trouve confronté à la présence harcelante, tout au long du roman, des corbeaux qui génèrent de nombreuses superstitions locales. On lutte de même, contre la crainte des créatures du diable, c'est-à-dire de tout ce qui peut être hors normes.
Mais cette description très enrichissante n'est pas le fond de l'histoire. Il y a dans ce récit une peinture effrayante mais pourtant encore actuelle des mécanismes policiers et de justice basés sur les convictions des enquêteurs. de plus, certaines analogies sont émouvantes, entre le sort réservé aux moutons que l'on va abattre et le sort de la prisonnière qui attend la date de son exécution à la hache et dont l'échéance ne peut que se rapprocher.
Cependant, une autre question est posée au fil de la lecture : Comment la société peut-elle se cacher derrière la justice de Dieu pour appliquer sans scrupules celle des hommes.
Peu importe que ce livre soit écrit par une australienne et qu'il concerne l'Islande, si l'on veut bien le lire avec un peu de recul, il pose de nombreuses questions autour de la police, de la justice, du pouvoir, des religions et de la peine de mort.
C'est pour moi une découverte littéraire. Sans Babelio et « Les presses de la Cité » à travers la masse critique de mai, je ne suis pas sur que j'aurais acheté ce volume.

Quelle erreur !!!
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Magnifique premier roman d'Hannah Kent. Une histoire tirée d'un fait réel qui nous emporte progressivement.
Agnès Magnustottir est condamnée à mort pour avoir participé au double meurtres de son amant Natan et de Pétur Jonssson. Elle sera placée dans une ferme isolée chez la famille Jonstottir en attendant la date de son exécution. le pasteur Toti accompagnera pendant plusieurs mois Agnès pour la préparer religieusement à sa fin prochaine.Tous vont tisser des liens particuliers.
J'ai été captivée par ce roman, les personnages sont tous attachant, l'auteur a su me transporter dans cette ferme islandaise et tout comme le révérant Toti et Margrét j'attendais les confidences d'Agnès.
J'ai découvert cet auteur dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio et je l'ai remercie pour ce très bon moment de lecture.
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Excellent roman sur l'Islande, écrit par une australienne. Très bien documenté sur la vie dans les campagnes islandaises au XIXème siècle, le lecter est transporté dans cette ambiance dure, entretenue par une nature aride et sévère. On y découvre la dernière condamnée à mort islandaise. La psychologie des personnages est creusée, crédible, le ton est pudique, pas de parti pris.
On prend conscience du rôle primordial de la religion (chrétienne) dans la vie quotidienne, des conditions de vie plus que difficiles des "non-nantis", de la condition des femmes, mais aussi de l'étonnant niveau d'instruction de la population islandaise en cette première moitié du XIXème siècle, avec une alphabétisation très étendue.
Passionnant sur le plan historique, psychologique, sociétal et littéraire. Un roman de qualité traitant d'une thématique rare (peine capitale) dans un lieu trop peu connu (l'Islande).
Pas vraiment du "feel good", loin s'en faut, mais une lecture "deep-feeling" qui remue le coeur, l'esprit et la conscience !
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A la grâce des hommes, un beau titre qui cache une une histoire tragique.

Car être une femme indépendante, considérée comme sauvage et un peu sorcière laisse peu de chance devant la justice des hommes assez expéditive en Islande lorsque celle-ci appartenait encore au Danemark au XIX eme siècle.

Accusée de meurtre, Agnès Magnusdottir attend sa peine chez des fermiers, faute de prison, dans une contrée reculée .

Même s'il existe une belle saison, le travail aux champs, activité essentielle et vitale pour ces paysans est une lutte permanente contre les vicissitudes du climat , et l'on sent, en lisant ce roman, le froid envahir son corps et la neige engourdir son esprit .

Vie rude dans ces masures de tourbe où l'ensemble des habitants, maitres et serviteurs cohabite dans une seule pièce.

La promiscuité avec la prisonnière est d'abord oppressante, la peur irraisonnée devant un être qui est censé personnifier le mal fait place petit à petit à la curiosité d'abord puis à un véritable attachement entre Margret, la mère et Agnès , partie la plus émouvante du récit .

Très beaux portraits de femmes cultivées et sensibles , luttant courageusement contre des conditions de vie difficiles . La poésie et les sagas leur apportent un peu de chaleur.

Le révérend Toti a pour mission d'amener Agnès à se repentir ; jeune pasteur, peu assuré dans sa foi, il est démuni devant cette femme fière ,qui clame son innocence mais réticente à se courber devant la religion .

La fin, on la connait d'emblée puisque la grâce ne s'exercera pas pour Agnès.

Hannah Kent , écrivain australienne ,visiblement grande connaisseuse de la culture islandaise fait preuve d'une maitrise remarquable quant à l'ambiance et l'atmosphère si particulières de l'Islande et c'est un vrai coup de coeur pour ce roman poignant .
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Allez, je stoppe le suspense immédiatement : j'ai adoré ce roman !

Voilà qui est dit.

Cette histoire s'inspire de faits réels qui ont eu lieu en Islande en 1828. Une femme Agnes Magnusdottir est condamnée à mort pour avoir tué son amant. Elle attend l'heure de son exécution dans une ferme, hébergée par des gens qui n'ont pas eu le choix de l'accueillir (il n'y avait pas de prison en Islande et le Danemark est loin). Je n'en dirai pas davantage, il faut le lire !

C'est un premier roman, extrêmement bien documenté, et raconté avec talent. L'auteure nous raconte les faits d'un point de vue extérieur en alternance avec une focalisation interne sur le personnage d'Agnes. Comme les personnages du livre, le lecteur, au fur et à mesure de sa lecture, s'attache de plus en plus à cette femme.

C'est la misère. Les fermes sont pauvres, les hommes et les femmes vivent difficilement, il fait froid, il fait sombre, les mauvais esprits et les superstitions règnent en maître.

La description des lieux (et notamment celle de la badstofa) correspondait tout à fait à ce que j'en avais vu en Islande. J'avais visité une reconstitution d'une ferme du XIXème siècle, ainsi les images réelles se superposaient aux images virtuelles créées par les mots de l'auteure. Magie ! Et puis j'avais confirmation de ce qu'on m'avait raconté concernant le bois flotté et autres choses.

Décidément, j'aime être emmenée, lors de mes lectures, dans un autre espace et dans un autre temps. Plus ça me dépayse et plus j'y prends du plaisir. Surtout quand c'est aussi bien écrit !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Titre : A la grâce des hommes

Auteure : Hannah Kent

Précautions d'emploi : ne pas ouvrir ce livre en cas de pluie, neige, tempête, ou si vous vous trouvez dans les lieux suivants : Islande, fin fond de la Russie, Haut-Forez, Beauce, Creuse. Si vous ressentez les symptômes suivants : déprime, colère, tristesse, froid intense, difficultés d'élocution (pas facile à lire, l'islandais), consultez votre bibliothécaire qui vous prescrira Princess Bride en traitement complémentaire. Sinon, vous pouvez aussi regarder des photos de bébés chiens.

Trêve de plaisanterie, vous aurez compris que ce roman, adapté d'une histoire vraie (en plus !), n'est pas des plus gais.

Dans l'Islande du XIXème siècle, Agnès, condamnée à mort pour meurtre, attend sa sentence en travaillant dans une ferme, au sein de la famille Jonsson, et raconte sa vérité.

A ce stade, vous pensez peut-être que le roman ne m'a pas plu, détrompez-vous. Si A la grâce des hommes est plus sombre que les nuits d'hiver en Islande, c'est surtout un bijou, une triste ballade chantée avec talent par Hannah Kent.

Au fil de ma lecture, tout mon être n'a cessé de hurler en silence contre l'inexorable marche vers la mort d'une femme qui n'était pas bien née, jusqu'aux dernières pages, brutales, merveilleusement bien écrites.

Il s'agit du premier roman d'Hannah Kent, nul doute que je lirai le prochain en espérant retrouver la même ferveur.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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C'est étrange comme parfois un livre peut s'harmoniser avec la musique que l'on écoute au moment où l'on s'y précipite. Quand j'ai ouvert « A la grâce des hommes », « Florence and the machine » égrenait dans l'appartement les titres mélancoliques jusqu'au désespoir de « Ceremonials » et c'est fou comme ces chansons ont épousé cette histoire, comme la voix de Florence Welch qui chante avec autant de grâce que d'urgence, de douleur que de lumière aurait pu être celle d'Agnès Magnùsdottir, c'est dingue comme l'univers du roman qui oscille entre brutalité et sensibilité se coule dans la musique tribale et raffinée, quasi-mystique du groupe… Cette sensation dit bien assez combien j'ai aimé le roman de Hannah Kent que j'ai trouvé à la fois beau et bouleversant, dur, cruel mais infiniment bien écrit.
« A la grâce des hommes » qui s'inspire d'une histoire vraie nous transporte en Islande, au temps où l'île était encore sous la domination du Danemark, en 1828 et nous fait l'offrande d'une histoire poignante sous la cendre de laquelle couvent l'injustice et la colère, les larmes et des cris, celles d'Agnès. La jeune femme, un peu plus de trente ans et cheveux noir corbeau, a été reconnue coupable de l'assassinat de Natan Ketilsson, son employeur et amant, et d'un ami de ce dernier. A l'instar de l'un de ses deux complices, elle est condamnée à mort. Dans ce pays de neige et de givre, de tempêtes et de bourrasques, il n'y a pas d'autres prisons que celles que l'on s'invente, aussi la meurtrière est placée comme servante à Kornsa, dans une famille de fermiers. Jon et Margret ont deux filles, deux adolescentes et ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée d'Agnes dans leur foyer. Une criminelle, une femme de mauvaise vie, une furie !.. Ils n'ont pourtant pas le choix et malgré la violence de leur prévention accueille la condamnée. S'ils lui laissent une paillasse où s'étendre et la liberté d'aller et venir dans la ferme, les membres de la famille s'arrangent pour avoir le moins de contact possible avec Agnès qui crèverait de solitude sans les visites de Toti, un jeune révérend censé la préparer à affronter la mort et ses péchés.
Peu à peu pourtant et malgré la terreur, la mort annoncée et les rumeurs qui grondent, des barrières tombent et la voix d'Agnès s'élève enfin pour dire ce que tout le monde refuse d'entendre ou d'écouter, comme un cri trop longtemps réfréné.
« A la grâce des hommes » a quelque chose d'envoutant dû sans aucun doute à son cadre tout à la fois rude et grandiose. L'Islande du début du XIX°siècle dépeinte par Hannah Kent est âpre, cruelle toute entière façonnée de tourbières et de neige. Elle est glace. Elle est vent du nord. Elle est exigeante et gèle même ses enfants qui s'échinent à cultiver sa terre inféconde sans une plainte. C'est presque un pays de légende noire, comme les corbeaux qui tournoient au-dessus des cimes enneigés… Elle est neige, elle est volcan aussi et il est des brûlures qui font de grandes histoires et de sublimes personnages. Ce sont eux qui concourent ensuite à l'envoutement : Agnès est un personnage complexe, attachant, ambigu qui hante et emplie de sa présence chaque page, chaque pensée. Face à elle, les plus marquant sont Margret, incroyablement forte et lucide, Toti qui touche en plein coeur et Natan, sur qui le voile se lève peu à peu à un rythme qui rappelle celui de certains thrillers psychologiques..
Historiquement fouillé et très documenté le roman est par ailleurs très joliment écrit et joue habilement des points de vue, titillant les lecteurs avec cette narration éclatée où plusieurs voix s'élèvent et se confrontent. Certains passages sont absolument bouleversants tel l'incipit qui m'a saisie à la gorge dès la première phrase…
Et puis cette intrigue prenante, vibrante, bouleversante. Ce destin d'une femme seule dès l'enfance, aux prises avec la solitude et le désir changeant des hommes. Cette voix qui s'élève et qui dit sa vie, dans toute sa brutalité, sa vérité, et cette envie de pleurer et de tout casser à la dernière page. Parce que c'est trop dur, parce que c'est atroce et parce que c'était une femme.
D'une certaine manière, le roman m'a rappelé « Captive » de Margaret Atwood, le venin en moins et la lumière en plus, pour son atmosphère lourde, oppressante et son désespoir et son engagement ardent… Il m'a rappelé et la beauté crépusculaire de « Never let me go », de « No light, no light » et de « Seven devils ».
Triste, mais terriblement beau, comme les sanglots De Musset.


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« A la grâce des hommes » de l'Australienne Hannah Kent est une bien jolie découverte. Porté par un sujet fort et un style d'écriture qui nous plonge dans l'Islande du premier tiers du XIXème siècle, avec une reconstitution passionnante des moeurs et coutumes en usage alors, c'est avec délice que j'ai dévoré les 400 pages de ce qui constitue, à mes yeux, un grand livre. Les personnages sont définis avec toutes leur complexité, leur faille, leur mensonge et leur part de vérité. Roman sur la culpabilité et le jugement hâtif que l'on peut jeter sur celui qui a commis une faute, écrin délicatement ciselé emmené avec un sens de la maestria peu commune, difficile de résister à l'envie de finir ce livre pour en connaître l'issue, même si cette dernière n'est pas à proprement parlée énigmatique puisque l'on sait dès le départ qu'elle sera forcément tragique. Non, « A la grâce des hommes » est un chemin sinueux, une quête du champ des possibles, un livre sur la rédemption et la puissance du verbe qui délivre. Méticuleux sans être ennuyeux, on est transporté par cette grâce confinant au petit miracle d'une oeuvre âpre, rugueuse par ces attraits mais aussi fondamentalement humaine et touchante.
Lien : https://thedude524.com/2014/..
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L'action se passe au Nord de l'Islande, au début du 19e siècle, dans le milieu rude, hostile, laborieux des paysans.
La jeune Agnes, enfant abandonnée, fille de ferme depuis son plus jeune âge est accusée et complice d'un double meurtre.
Certes son histoire est touchante et j'ai été émue par l'injustice de son sort mais le ton de l'auteur frôle parfois de trop près le mélodrame.
Le rythme lent, la rudesse du climat, les tâches quotidiennes offrent un bon moment d'évasion.
J'ai noté bien des points communs avec Grace, l'héroîne de
Margaret Atwood dans "Captive", avec le docteur Simon Jordan qui se penche sur son cas pour faire éclater la vérité.
Auprès d'Agnes, c'est un jeune pasteur chargé de "préparer son âme" avant l'exécution, qui est son confident privilégié.
Dans les deux cas, un jugement trop hâtif et partisan les condamne alors que leur culpabilité est incertaine.
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