AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 383 notes
5
68 avis
4
46 avis
3
19 avis
2
0 avis
1
3 avis
C'est un peu par hasard que j'ai lu ce livre, la libraire me l'a en effet conseillé et je dois avouer l'avoir acheté car l'autrice porte le même nom que ma fille… Comme quoi! La raison était plutôt futile mais le hasard fait bien les choses car c'est vraiment un très bon roman historique selon moi. L'écriture de l'autrice nous permet de vraiment ressentir la vie dans cette Islande du début du 19ème et de nous mettre dans la tête d'une condamnée à mort. Les pages se tournent rapidement, on a envie de connaître les motivations d'Agnès!
Commenter  J’apprécie          70
Un bon roman, bien construit, une plongée dans une société particulière, l'Islande du XIXème et une bien triste paysannerie. On est vite dans le vif de l'action et le poids de la religion. Seul bémol, on a de la peine avec les noms (à coucher dehors !) des personnages !
Commenter  J’apprécie          20
+++ Lu en VO +++

1830 – Islande
Agnès Magnusdóttir est condamnée à mort pour avoir assassiné le propriétaire de la ferme où elle était servante et pour avoir ensuite incendié les lieux.

En attendant que sa sentence soit exécutée, elle est placée en résidence surveillée dans une ferme appartenant à l'agent de sécurité de la commune, Jon Jonsson. La famille de ce dernier est à la fois effrayée et honteuse d'avoir à héberger une criminelle pendant plusieurs mois, mais la venue d'Agnès signifie aussi qu'ils vont avoir une compensation financière et aussi qu'il y aura deux bras supplémentaires pour aider aux travaux de la ferme.
Les relations entre Agnès et l'épouse de Jon, ainsi que de ses deux filles sont froides et tendues. Agnès a demandé l'assistance d'un jeune révérend, Totti, qui doit l'assister et la mener au repentir pendant les semaines ou les mois qui vont précéder son exécution. C'est lui qui va, peu à peu, la faire sortir de son mutisme et l'amener à raconter son histoire et les raisons qui ont conduit au meurtre de son maître.

En découvrant cette histoire et en côtoyant Agnès quotidiennement, le révérend et les membres de la famille de Jon Jonsson, découvrent la personnalité de la prisonnière et comprennent que la vérité derrière le drame est loin d'être simple.

Un joli livre basé sur des faits réels qu'Hannah Kent a bien romancé en prêtant une voix à Agnès Magnusdóttir qui fut la dernière femme exécutée en Islande. L'autrice donne vie à ces personnages du fin fond d'une Islande aux moeurs rudes en s'appuyant pour cela sur des recherches et une documentation solide. Elle sait bien nous décrire l'isolement des fermes, la vie difficile due aux maigres ressources de la terre dans un pays aux hivers longs et rigoureux. Il est intéressant aussi de comprendre le poids de la religion et la place de la femme dans cette société de la première moitié du 19ème siècle qui n'avait guère évolué. C'est un roman bien écrit et prenant, qui n'a pour défaut principal que son titre français plutôt mal choisi qui ne reflète pas la qualité du récit. le titre anglais ‘Burial Rites' qu'on pourrait traduire par ‘Rites Funéraires' était sans doute moins vendeur.
Commenter  J’apprécie          292
L'histoire islandaise d'une femme condamnée à mort au 19e siècle.

Comme on n'a pas de prison pour l'accueillir, la condamnée sera logée dans une ferme, au lieu d'une famille de paysans. D'abord horrifiée, la mère en viendra à apprécier cette femme meurtrie qui travaille de son mieux et est généreuse dans l'aide qu'elle apporte. Elle ne semble pas du tout la criminelle dangereuse qu'elle avait craint de devoir héberger.

Pour aider la condamnée à se repentir, un jeune religieux lui rend visite. Il lui demande de raconter son histoire et c'est ainsi qu'on en saura davantage sur la vie d'Agnes et sur les coutumes du pays à cette époque.
Un roman qui a une part de polar, avec le suspens d'attendre la résolution des meurtres.

Un roman dépaysant, des conditions de vie difficile, avec par exemple une famille pauvre qui a vendu jusqu'au bois de ses murs intérieurs pour survivre.

Mais c'est surtout la triste histoire d'une femme pas comme les autres dans une société qui ne pardonne pas facilement.
Commenter  J’apprécie          350
en Islande dans les années 1800, Agnès a été condamnée pour meurtre et doit être exécutée (l'autrice s'est inspirée de l'histoire de la dernière condamnée à mort en Islande).
Dans l'attente de son exécution, elle va être placée dans une famille de fermier chargée de la surveiller et de l'entretenir.
Après la peur, ils vont apprendre à la connaitre...
Parallèlement, Agnès doit gagner son chemin vers Dieu avant sa mort et va raconter l'histoire et son histoire à un apprenti révérend.
La construction du roman est intéressante. On alterne des correspondances et des extraits des minutes du procès avec la vie de tous les jours d'Agnès et son récit de sa vie.
Mais de fait, cela fait parfois de longs monologues et à mon avis quelques longueurs, raison pour laquelle ce n'est pas un coup de coeur.
Néanmoins, un roman qui m'a intéressé, interpelé, provoqué des émotions.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai déjà découvert Hannah Kent avec son roman Dans la vallée qui avait été un énorme coup de coeur en 2018 mais A la grâce des hommes est le tout premier qu'elle a publié (et qui a été traduit en France).
Si Dans la vallée traitait d'un fait divers survenu dans l'Irlande rurale du XIXe siècle, celui-ci se déplace un peu plus au Nord pour s'attarder sur une affaire islandaise ayant eu lieu en 1828. Tout comme le premier lu, A la grâce des hommes est à la fois un témoignage historique passionnant pour qui s'intéresse au pays et surtout un focus sur les mentalités de l'époque. Passionnant oui, poignant surtout.

En 1828, Agnes assiste à son procès. Elle est condamnée à mort car reconnue coupable du meurtre de Natan, son amant. En attendant son exécution, elle va devoir passer plusieurs mois – sous bonne garde – dans une ferme familiale. Les propriétaires des lieux ne sont clairement pas ravis d'accueillir une criminelle avérée sous leur toit mais n'ont pas le choix, la justice en a décidé ainsi.
Installée au plus loin des membres de la famille et délaissée, Agnes se fait discrète. Silencieuse, humble et travailleuse, elle accepte toutes les tâches qu'on lui impose, sans rechigner ; c'est une touche à tout. Et la vie des fermiers islandais – même plutôt fortunés – de la première moitié du XIXe siècle est plus que rude ! S'occuper des bêtes, les tuer et les préparer pour la consommation quotidienne, confectionner le beurre, le Skyr et autres mets nourrissants, coudre et recoudre les vêtements portés tous les jours… le tout sous un ciel rarement clément ou dans une chaumière battue par les vents (sans vitre aux fenêtres)… A priori on n'a pas trop à se plaindre de nos restrictions énergétiques à 19° !

C'est à travers ses conversations avec un tout jeune prêtre à peine ordonné (censé être là pour accompagner sa confession et son repentir jusqu'au jour de l'exécution) et petit à petit avec certains membres de la famille, qu'Agnes révèle son passé et SA vérité.
Parce que la version du tribunal n'est peut-être pas celle qui a véritablement existé mais pour l'opinion publique, c'est forcément la seule possible et donc valable parce qu'après tout, Agnes est une femme solitaire et indépendante, née dans une mauvaise famille (des parents non mariés, un père pas vraiment connu), très tôt orpheline livrée à elle-même sur les routes et ayant connu plusieurs amants… bref ! Une fille qui ne peut qu'être coupable de toute façon, peu importe sa version de l'affaire.

Le lecteur sait pertinemment que la fin est immuable et qu'on s'y dirige de toute façon. C'est un fait divers historique, ce n'est pas une uchronie, on sait quelle est la conclusion. Mais justement, le cheminement jusqu'au dénouement provoque une empathie d'une folle intensité et en même temps d'une grande pudeur. Hannah Kent n'utilise jamais le pathos à outrance mais bon sang, certaines scènes sont si palpables et poignantes qu'elles m'ont tiré quelques larmes !

Alors oui, A la grâce des hommes est un texte lent, contemplatif, introspectif et on connaît la fin avant même de s'y plonger mais Agnes a quelques informations à nous livrer en cours de route et l'immersion dans l'Islande rurale du XIXe siècle est une réussite absolue ! J'ai eu les doigts glacés de froid et la tristesse chevillée au corps et au coeur tout au long de ma lecture… Agnes la femme indépendante, si vite condamnée… mais jamais vraiment oubliée !

J'espère sincèrement que son troisième roman publié en vo en 2021 – Devotion – sera lui aussi traduit par les éditions Presses de la Cité car Hannah Kent entre définitivement (un peu à la manière de Susan Fletcher) dans le cercle fermé des autrices qui savent choisir leurs sujets et les traiter de façon à me bouleverser à chaque fois !
Lien : https://bazardelalitterature..
Commenter  J’apprécie          91
A la grâce des hommes d'Hannah Kent. Islande 🇮🇸 XIXe siècle, glaciale, une population de paysans vivant dans la misère, des pasteurs tout puissants. L'histoire basée sur des faits réels invente les derniers mois avant sa décapitation de la dernière condamnée à mort du pays : Agnes Magnusdottir, servante et meurtrière. le roman alterne, la description de la vie de la condamnée dans la famille où elle a été placée et sa vie intérieure, ses pensées, ses sentiments, son histoire tragique. J'ai beaucoup aimé cette histoire très bien écrite et documentée. Un film va en être tiré.
Commenter  J’apprécie          00
C'est étrange comme parfois un livre peut s'harmoniser avec la musique que l'on écoute au moment où l'on s'y précipite. Quand j'ai ouvert « A la grâce des hommes », « Florence and the machine » égrenait dans l'appartement les titres mélancoliques jusqu'au désespoir de « Ceremonials » et c'est fou comme ces chansons ont épousé cette histoire, comme la voix de Florence Welch qui chante avec autant de grâce que d'urgence, de douleur que de lumière aurait pu être celle d'Agnès Magnùsdottir, c'est dingue comme l'univers du roman qui oscille entre brutalité et sensibilité se coule dans la musique tribale et raffinée, quasi-mystique du groupe… Cette sensation dit bien assez combien j'ai aimé le roman de Hannah Kent que j'ai trouvé à la fois beau et bouleversant, dur, cruel mais infiniment bien écrit.
« A la grâce des hommes » qui s'inspire d'une histoire vraie nous transporte en Islande, au temps où l'île était encore sous la domination du Danemark, en 1828 et nous fait l'offrande d'une histoire poignante sous la cendre de laquelle couvent l'injustice et la colère, les larmes et des cris, celles d'Agnès. La jeune femme, un peu plus de trente ans et cheveux noir corbeau, a été reconnue coupable de l'assassinat de Natan Ketilsson, son employeur et amant, et d'un ami de ce dernier. A l'instar de l'un de ses deux complices, elle est condamnée à mort. Dans ce pays de neige et de givre, de tempêtes et de bourrasques, il n'y a pas d'autres prisons que celles que l'on s'invente, aussi la meurtrière est placée comme servante à Kornsa, dans une famille de fermiers. Jon et Margret ont deux filles, deux adolescentes et ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée d'Agnes dans leur foyer. Une criminelle, une femme de mauvaise vie, une furie !.. Ils n'ont pourtant pas le choix et malgré la violence de leur prévention accueille la condamnée. S'ils lui laissent une paillasse où s'étendre et la liberté d'aller et venir dans la ferme, les membres de la famille s'arrangent pour avoir le moins de contact possible avec Agnès qui crèverait de solitude sans les visites de Toti, un jeune révérend censé la préparer à affronter la mort et ses péchés.
Peu à peu pourtant et malgré la terreur, la mort annoncée et les rumeurs qui grondent, des barrières tombent et la voix d'Agnès s'élève enfin pour dire ce que tout le monde refuse d'entendre ou d'écouter, comme un cri trop longtemps réfréné.
« A la grâce des hommes » a quelque chose d'envoutant dû sans aucun doute à son cadre tout à la fois rude et grandiose. L'Islande du début du XIX°siècle dépeinte par Hannah Kent est âpre, cruelle toute entière façonnée de tourbières et de neige. Elle est glace. Elle est vent du nord. Elle est exigeante et gèle même ses enfants qui s'échinent à cultiver sa terre inféconde sans une plainte. C'est presque un pays de légende noire, comme les corbeaux qui tournoient au-dessus des cimes enneigés… Elle est neige, elle est volcan aussi et il est des brûlures qui font de grandes histoires et de sublimes personnages. Ce sont eux qui concourent ensuite à l'envoutement : Agnès est un personnage complexe, attachant, ambigu qui hante et emplie de sa présence chaque page, chaque pensée. Face à elle, les plus marquant sont Margret, incroyablement forte et lucide, Toti qui touche en plein coeur et Natan, sur qui le voile se lève peu à peu à un rythme qui rappelle celui de certains thrillers psychologiques..
Historiquement fouillé et très documenté le roman est par ailleurs très joliment écrit et joue habilement des points de vue, titillant les lecteurs avec cette narration éclatée où plusieurs voix s'élèvent et se confrontent. Certains passages sont absolument bouleversants tel l'incipit qui m'a saisie à la gorge dès la première phrase…
Et puis cette intrigue prenante, vibrante, bouleversante. Ce destin d'une femme seule dès l'enfance, aux prises avec la solitude et le désir changeant des hommes. Cette voix qui s'élève et qui dit sa vie, dans toute sa brutalité, sa vérité, et cette envie de pleurer et de tout casser à la dernière page. Parce que c'est trop dur, parce que c'est atroce et parce que c'était une femme.
D'une certaine manière, le roman m'a rappelé « Captive » de Margaret Atwood, le venin en moins et la lumière en plus, pour son atmosphère lourde, oppressante et son désespoir et son engagement ardent… Il m'a rappelé et la beauté crépusculaire de « Never let me go », de « No light, no light » et de « Seven devils ».
Triste, mais terriblement beau, comme les sanglots De Musset.


Commenter  J’apprécie          161
Islande, 1828

Basé sur l'histoire vraie d'un double meurtre à Illugastadir, ce roman nous emmène dans le nord de ce pays de glace et de feu. Une plongée passionnante dans la vie des campagnes islandaises du XIXème siècle, une immersion dans les badstofas des fermes où un climat froid régit la vie quotidienne : les élevages de moutons, la préparation du boudin par les femmes, un endroit où même le café est un produit de luxe... Dans cette atmosphère sombre, une femme condamnée à la peine capitale pour un crime, soumise à l'attente de l'exécution de la sentence sans en connaître l'échéance.

Cette femme, c'est Agnes Magnúsdóttir, dite "fille de Magnus", elle a réellement existé. Avec la complicité de Fridrik et de Sigga, elle est accusée d'avoir tué Natan Ketilsson, son amant et Pétur Jónsson. Renvoyer les accusés au Danemark étant trop coûteux, il est décidé que leur exécution aura lieu en Islande. En attendant son châtiment, Agnès est placée dans une ferme.

Jón, sa femme Margrét et deux filles doivent accueillir la criminelle au sein de leur foyer. Je me suis tout de suite attachée aux différents personnages : la tuberculeuse et sèche maîtresse de maison Magrét, les deux soeurs aux tempéraments différents, la jolie et admirée Lauga et Steina, l'aînée un peu gauche qui fait fi des bonnes manières et qui se prend rapidement d'affection pour Agnès. Il y a aussi le jeune et inexpérimenté sous-révérend Tóti, choisi par la condamnée pour accompagner son âme vers la mort. D'autres personnages secondaires viennent ponctuer le récit telle l'indiscrète et agaçante Róslín, véritable source de ragots ou encore la poète Rósa.

Tout au long du roman, on en apprend davantage sur l'histoire d'Agnès. Née en 1795, abandonnée par sa mère quand elle avait six ans, sa "seconde mère" l'instruit à l'insu de son époux mais meurt prématurément. Agnès devient servante, passant de ferme en ferme jusqu'à son arrivée chez Natan.

J'ai été happée par ce récit, tenue en haleine du début à la fin. L'écriture est agréable et belle, les personnages profonds. La plupart des faits sont réels bien que l'auteure propose au lecteur une interprétation personnelle sur le personnage d'Agnès. Elle a effectué un travail de recherche historique poussé sur cette femme qui fut la dernière personne à être exécutée en Islande. Apparemment il existe plusieurs publications sur ce meurtre d'Illugastadir, moins clémentes à l'égard d'Agnès. Je ne sais pas si les traductions existent, mais il me plairait de les découvrir.
Commenter  J’apprécie          140
J'ai un peu de mal à faire une critique de ce livre. En fait, je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture mais à côte de cela, je voulais absolument finir. Je crois que j'espérais possible d'avoir une fin plus heureuse pour Agnes.
La plume de Hannah Kent est plutôt sympathique mais, c'est long. Il n'y a aucune émotion. C'est juste une succession d'actes du quotidien dans une ferme islandaise. Les révélations autour d'Agnes ne se font qu'à la fin. D'ailleurs, c'est à ce moment là seulement que j'ai commencé à éprouver de la sympathie pour le personnage.
Après, le livre n'est pas mauvais. loin de là même. le texte m'est en avant les préjugés de l'époque et encore plus quand cela concerne des enquêtes criminelles. Bref, vous l'aurez compris, c'est un joli récit un peu froid. Au final, on ne ressent pas de suite l'empathie voulue par l'auteure.
Lien : http://chroniquesmerveilleus..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (879) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3166 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}