Une aventure de Richard Bolitho, tome 8 : Mutinerie à bord

Titre sous forme d'arnaque...

Il s'agit du neuvième tome de la saga Bolitho (huitième dans l'ordre chronologique). Il se situe après Capitaine de Sa Majesté, mais cinq ans plus tard. A la fois une suite et une conclusion.

Nous sommes en 1789. Cela fait maintenant six ans que les guerres contre les colonies américaines et la ligue franco-espagnole ont pris fin.
La bounty s'est mutinée en avril de cette même année (et non deux ans avant comme l'indique le quatrième de couv) et les événements en France, sont connus de tous.

Richard Bolitho, trente trois ans, a pris son quatrième commandement (après un sloop et les frégates Phalarope et Undine) depuis deux ans à bord du Tempest, une frégate de 36 canons. La frégate dont la vitesse et la maniabilité la rend partout indispensable. Cela fait cinq ans qu'il végète en extrême orient.
Serait-ce à cause de la relation inappropriée qu'il a eu avec Viola Raymond, femme de diplomate dans Capitaine de Sa Majesté ?
Toujours est-il qu'ils vont se retrouver dans ce tome, mais M. Raymond, jaloux et rancunier, nommé gouverneur d'une île paumée dans le pacifique leur fera payer cet amour contrarié.
Et c'est sans compter sur la piraterie et une frégate française qui mettront à mal les installations anglaises.

Le titre n'indique absolument pas le contenu du livre. (La mutinerie aura lieu sur la frégate française le Narval, en fin de roman et on n'y assistera même pas, mis devant le fait accompli).
La "romance" de Bolitho (on est loin de harlequin) est crédible mais n'est finalement qu'anecdotique, si ce n'est qu'elle met en lumière un nouveau pan de la personnalité de notre héros.
Assez peu d'action dans ce tome... Je dois avouer que je commence à me languir un peu des guerres de la révolution, napoléoniennes et tout autres conflits impliquant tour à tour l'Espagne et la France dans lesquelles hommes et navires sont magnifiés malgré la cruelle et sale réalité des combats.
Vite une période un peu plus mouvementée...

C'est un peu au hasard, et sans suivre aucun ordre établi – ni celui de la chronologie de l'histoire, ni celui de la publication, qui ne sont pas les mêmes – que j'attaque cette nouvelle série d'aventures maritimes. de fait, à commencer par celui-là, on gagne surtout l'envie de savoir ce qui a pu se passer avant, par une série d'allusions qui en disent juste assez pour ne pas égarer le lecteur sans trop lui en révéler.

La série elle-même a été écrite entre 1968 et 2007, soit à peu près en même temps que les Aubrey-Maturin series de Patrick O'Brian, que j'adore et avec lesquelles il m'est bien difficile de ne pas établir de comparaison. Côté personnages, il n'y a pas photo : ceux d'Alexander Kent sont beaucoup moins travaillés, moins subtils et du coup moins intéressants, moins attachants même que ceux d'O'Brian.
Mais cette comparaison, au fond, est un peu injuste : chacun navigue dans son propre registre, dans des genres finalement assez différents. Et dans le sien, celui de l'aventure à plus purement parler, Kent réalise ici un très bon roman, dont le scénario exploite avec talent et énergie les ficelles du genre comme les ressources de l'histoire. Un roman qui offre aussi de la vie à bord une vision moins intellectualisée que celle d'O'Brian, du coup plus brutale, plus vivante et colorée, avec quelques beaux personnages secondaires. Je demande à lire le reste pour savoir si je peux accrocher à Bolitho, dont l'histoire d'amour avec la belle Viola m'a quelque peu gonflée, mais ce qu'on entrevoit déjà ici de son passé me semble tout à fait intéressant.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..