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Citations sur Terreur dans l'Hexagone : Genèse du Djihad français (18)

De jeunes Européens issus de l'immigration postcoloniale ou fraîchement convertis à l'islamisme radical grâce aux réseaux sociaux peuvent y concrétiser le fantasme d'un "islam intégral" en le portant à son paroxysme. Egorgeant les "mécréants" et autres "apostats" comme ils abattent des avatars sur leur PlayStation vidéo, confondant les univers virtuel et réel dans une Oumma sans frontières terrestres ni sidérales, postant les images sur le Web afin de terroriser l'ennemi et de galvaniser les sympathisants, ils articulent les terrains du djihad moyen-oriental et des banlieues populaires de l'Europe. Et certains d'entre eux y reviennent pour prolonger leur mission meurtrière, donnant ainsi corps à la vision formulée dans l'Appel dès janvier 2005.
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Dans cette prison [de fleury-mérogis] qui ressemble à une cité de banlieue avec des barreaux aux fenêtres, tant par son architecture que par sa population, [Djamel Beghal] passe le relais entre la deuxième et la troisième génération, entre l’organisation (tanzim) pyramidale d’al-Qaida mise en échec et le « système » (nizam) réticulaire où le choix de l’action terroriste, sinon son initiative, est largement délégué à la base.
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C’est en lieu et place [du parti communiste] que deux types de mobilisations contestataires se sont développés en parallèle : le nationalisme identitaire d’extrême droite et le référent islamique. Ils sont uniment porteurs, comme le PCF jadis, d’une forte charge utopique qui réenchante une réalité sociale sinistrée en la projetant dans un mythe où les laissés-pour-compte d’aujourd’hui seront les triomphateurs de demain.
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Vus à travers le prisme de l’Appel à la résistance islamique mondiale d’Abu Musab al-Suri, les incidents de Sarcelles du 20 juillet 2014 font figure d’escarmouches annonçant les « guerres d’enclaves » anticipées par le théoricien du djihadisme une fois que le succès des attentats commis durant la première phase aura fissuré les sociétés européennes, autonomisé les zones musulmanes et déclenché la guerre civile à partir de l’affrontement entre territoires ethno-religieux homogènes.
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Ils s'imaginent que leur religion est un combat, une guerre à mener, pour défendre des principes et s'imposer. Voilà comment, pour celui qui veut être un bon musulman, la violence devient la voie royale.
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L’articulation entre chômage, discriminations, rejet de la France par retournement du stigmate, rupture en valeurs au nom de l’islam intégral et enrôlement au djihad — au motif éventuellement humanitaire —, puis passage à la violence au Moyen-Orient ou en Europe est rendue possible par l’invocation du mantra de l’« islamophobie ». Ce terme a pour rôle de prohiber toute réflexion critique sur l’islam au nom de la victimisation proclamée par ceux qui s’en réclament et de disculper toute entreprise menée en son nom.
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Il prône à sa place la guerre civile en Europe, appuyée sur des éléments de la jeunesse musulmane immigrée mal intégrés et révoltés, une fois qu'ils auront été convenablement endoctrinés et formés militairement sur un champ de bataille à proximité. C'est par ce biais que s'enclenchera la dislocation finale de l'Occident, préalable au triomphe mondial de l'islamisme. Ce djihadisme de rhizome, consistant à passer sous les radars de l'ennemi et à retourner contre lui ses propres enfants adoptifs ou naturels, est construit en opposition avec le modèle centraliste, presque léniniste, mis en oeuvre par Ben Laden. Suri résume son programme d'une formule qui fera florès dans la djihadosphère: Nizam, la tanzim (un système, non une organisation).
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Contrairement à la situation qui prévalait durant le dernier quart du XXe siècle, où l'ascension sociale de nombreux enfants issus de l'immigration nord-africaine se traduisait par une laïcisation des comportements et l'identification aux valeurs contestataires internes à la société française, comme l'adhésion au PCF et à la CGT, voire au PS, ou le basculement dans le gauchisme, la prégnance du salafisme change progressivement la donne à partir du début du nouveau millénaire, avec le 11 septembre 2001, et après les émeutes de 2005. L'apparition d'un modèle de rupture avec les valeurs de la « société mécréante » se substitue au précédent modèle de rupture sociale avec la « société bourgeoise ». En émerge une génération de diplômés, de cadres et d'entrepreneurs de culture musulmane, imbus de valeurs de droite et révérant les forces du marché.
L'exacerbation identitaire de la norme salafiste (…) fournit à ces diplômés l'espoir de se constituer en « intellectuels organiques » des jeunes de banlieue déshérités au nom du respect des mêmes normes islamiques «  se désavouant » culturellement d'avec la société mécréante. Ils peuvent dès lors transcender, au nom de la religion intégrale dont ils réclament la mise en œuvre, les différences et contradictions de classes entre eux-mêmes et les jeunes marginalisés et chercher à obtenir leurs suffrages.
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L’engagement religieux offre la possibilité de recouvrer une dignité personnelle et une légitimité sociale que ne fournissent plus le travail ni la participation politique.
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C’est en lieu et place [du parti communiste] que deux types de mobilisations contestataires se sont développés en parallèle : le nationalisme identitaire d’extrême droite et le référent islamique. Ils sont uniment porteurs, comme le PCF jadis, d’une forte charge utopique qui ré-enchante une réalité sociale sinistrée en la projetant dans un mythe où les laissés-pour-compte d'aujourd'hui seront les triomphateurs de demain.
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